Proposition de communication à AGRAR-2013
Une lacune de connaissance jugée pertinente à combler
Les huiles essentielles et les extraits non volatils des plantes aromatiques, possédant des propriétés
antimicrobiennes intéressantes, pourraient offrir de nouvelles perspectives dans la lutte contre les
microorganismes qui contaminent les denrées alimentaires et constituer de ce fait une alternative efficace en
remplacement des antimicrobiens et conservateurs chimiques de synthèse couramment utilisés. Le pouvoir
antiaflatoxinogène de ces extraits pourrait être également investigué dans l’optique de la protection des céréales,
notamment l’arachide, contre la contamination des moisissures et la production de mycotoxines.
Méthode, justification et contexte pour la connaissance recherchée
La présente étude a été réalisée en trois étapes. La première étape a consisté à la collecte du matériel
végétal, à l’extraction et à l’obtention des différents types d’extraits. La deuxième étape a consisté à
l’échantillonnage des graines d’arachide dans les différentes zones agroécologique et à l’identification de la
mycoflore fongique toxinogène. La troisième étape a consisté à la recherche des extraits de plante efficace dans
la lutte contre les moisissures toxinogènes identifiées, ainsi que sur la production de métabolites secondaires
(mycotoxines) par ces moisissures.
Indication de résultats
Les résultats de l’évaluation de la pression parasitaire fongique indiquent que la charge mycologique est
très élevée dans les échantillons d’arachide collectés au Sud et au Centre du Bénin. La mycoflore isolée
appartient essentiellement aux genres Aspergillus et Fusarium. Les espèces de moisissures identifiées sont
principalement Aspergillus flavus, Aspergillus parasiticus, Asperillus ochraceus, Aspergillus oryzae, Aspergillus
niger, Fusarium oxysporum, Fusarium graminearum et Mucor spp. Les plantes investiguées ont un bon
rendement d’extraction. Les tests antifongiques in vitro ont montré que les huiles essentielles possèdent des
activités antifongiques très élevées à faible concentration contrairement aux extraits non volatils. Les huiles
essentielles et les extraits aqueux de Ocimum gratissimum, Ocimum canum, Hyptis suavéolens, Ageratum
conyzoides et de Lantana camara ont une activité antifongique très prononcée sur les souches toxinogènes
Aspergillus flavus, Aspergillus parasiticus, Asperillus ochraceus, Fusarium oxysporum. L’antibiogramme a indiqué
que les huiles essentielles ont une activité plus prononcée sur Aspergillus parasiticus par rapport à la Nystatine.
Discussion et conclusion
La présente étude a révélé le potentiel antifongique des extraits de plante et leur pouvoir inhibiteur de la
production d’aflatoxine par des souches d’Aspergillus toxinogènes isolées de l’arachide en post-récolte au Bénin.
Ces plantes pourraient alors constituées une alternative efficace en remplacement des antifongiques chimiques
de synthèse qui sont parfois néfastes pour la santé du consommateur et pour l’environnement. Elles offrent alors
une approche novatrice de la gestion intégrée des stocks d’arachide en post-récolte.