Proposition de communication à AGRAR-2013
Efficacité des extraits de plantes dans la lutte contre les moisissures toxinogènes isolées de l’arachide
en post-récolte au Bénin
Euloge S. Adjou, Laboratoire d’Etude et de Recherche en Chimie Appliquée. Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Université
d’Abomey-Calavi Bénin, eulogesenan@yahoo.fr
Mohamed M. Soumanou, Laboratoire d’Etude et de Recherche en Chimie Appliquée. Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi,
Université d’Abomey-Calavi, Bénin, msou[email protected]
Contexte et problématique globale abordée
Les problèmes rencontrés en Afrique par les producteurs pendant la phase post-récolte des produits
agricoles ont été longtemps négligés, confondus à ceux liés à la production. Pendant ce temps, les pertes post-
récoltes enregistrées sont de plus en plus croissantes, car les technologies traditionnelles de stockage et de
transformation mises en œuvre sont généralement inadéquates avec des risques d’infestation des produits
stockés par des moisissures toxinogènes. L’arachide qui est la quatrième source d’huile comestible et la
troisième source importante de protéines gétales au plan mondiale, constitue malheureusement le substrat de
prédilection des moisissures toxinogènes. La lutte chimique demeure la principale mesure pour réduire l'incidence
des contaminations post-récoltes. Cependant, l'application à concentrations élevées de ces produits chimiques
synthétiques augmente le risque de résidus toxiques dans les produits alimentaires.
Sujet spécifique
La présente étude axée sur l’étude de l’efficacité des extraits de plantes notamment les huiles
essentielles et les extraits non volatils de dix plantes alimentaires et médicinales sur la croissance des
moisissures toxinogènes responsables de l’altération des graines d’arachide en post récolte, vise à mettre au
point un biofongicide efficace dans la conservation de l’arachide en post-récolte au Bénin.
Connaissances déjà acquises
Plusieurs études ont montré que les huiles essentielles ainsi que des composés dérivés possèdent
d’importantes activités dont l'activité antimicrobienne est la plus étudiée. L'utilisation des huiles essentielles, en
tant qu'agents antimicrobiens présente deux avantages principaux: le premier est leur origine naturelle qui signifie
plus de curité pour la population et l'environnement et la seconde est qu'ils ont été considérés à faible risque
de développement de la résistance par des microorganismes pathogènes. Des études et des enquêtes
ethnobotaniques préliminaires ont révéque des plantes sont également utilisées pour conserver des produits
alimentaires.
Proposition de communication à AGRAR-2013
Une lacune de connaissance jugée pertinente à combler
Les huiles essentielles et les extraits non volatils des plantes aromatiques, possédant des propriétés
antimicrobiennes intéressantes, pourraient offrir de nouvelles perspectives dans la lutte contre les
microorganismes qui contaminent les denrées alimentaires et constituer de ce fait une alternative efficace en
remplacement des antimicrobiens et conservateurs chimiques de synthèse couramment utilisés. Le pouvoir
antiaflatoxinogène de ces extraits pourrait être également investigué dans l’optique de la protection des céréales,
notamment l’arachide, contre la contamination des moisissures et la production de mycotoxines.
Méthode, justification et contexte pour la connaissance recherchée
La présente étude a été réalisée en trois étapes. La première étape a consisté à la collecte du matériel
végétal, à l’extraction et à l’obtention des différents types d’extraits. La deuxième étape a consisté à
l’échantillonnage des graines d’arachide dans les différentes zones agroécologique et à l’identification de la
mycoflore fongique toxinogène. La troisième étape a consisté à la recherche des extraits de plante efficace dans
la lutte contre les moisissures toxinogènes identifiées, ainsi que sur la production de métabolites secondaires
(mycotoxines) par ces moisissures.
Indication de résultats
Les résultats de l’évaluation de la pression parasitaire fongique indiquent que la charge mycologique est
très élevée dans les échantillons d’arachide collectés au Sud et au Centre du Bénin. La mycoflore isolée
appartient essentiellement aux genres Aspergillus et Fusarium. Les espèces de moisissures identifiées sont
principalement Aspergillus flavus, Aspergillus parasiticus, Asperillus ochraceus, Aspergillus oryzae, Aspergillus
niger, Fusarium oxysporum, Fusarium graminearum et Mucor spp. Les plantes investiguées ont un bon
rendement d’extraction. Les tests antifongiques in vitro ont montré que les huiles essentielles possèdent des
activités antifongiques très élevées à faible concentration contrairement aux extraits non volatils. Les huiles
essentielles et les extraits aqueux de Ocimum gratissimum, Ocimum canum, Hyptis suavéolens, Ageratum
conyzoides et de Lantana camara ont une activité antifongique très prononcée sur les souches toxinogènes
Aspergillus flavus, Aspergillus parasiticus, Asperillus ochraceus, Fusarium oxysporum. L’antibiogramme a indiqué
que les huiles essentielles ont une activité plus prononcée sur Aspergillus parasiticus par rapport à la Nystatine.
Discussion et conclusion
La présente étude a révélé le potentiel antifongique des extraits de plante et leur pouvoir inhibiteur de la
production d’aflatoxine par des souches dAspergillus toxinogènes isolées de l’arachide en post-récolte au Bénin.
Ces plantes pourraient alors constituées une alternative efficace en remplacement des antifongiques chimiques
de synthèse qui sont parfois néfastes pour la santé du consommateur et pour l’environnement. Elles offrent alors
une approche novatrice de la gestion intégrée des stocks d’arachide en post-récolte.
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