QUESTIONS ET RÉPONSES JULY 2004 VACCIN ANTIPOLIOMYÉLITIQUE ET SV40 Qu’est-ce que la polio? Quelles en sont les causes? La poliomyélite, souvent appelée « polio », est une maladie infectieuse causée par un virus. Le virus infecte et détruit certaines neurones et les muscles deviennent faibles ou paralysés. Environ une personne infectée au poliovirus sur cent développera une paralysie avec atteinte nerveuse permanente. Pendant la dernière épidémie de polio au Canada en 1959, beaucoup de patients ne pouvaient respirer d’eux-mêmes et certains ont connu de graves complications ou sont décédés parce que le virus avait paralysé les muscles de leur poitrine. Il y a trois types de poliovirus (types 1, 2 et 3). Le poliovirus se transmet lors d’un contact direct avec une personne infectée ou avec de l’eau, un aliment ou des mains contaminés. Le virus peut survivre dans l’environnement durant de longues périodes de temps. Les Canadiens sont-ils toujours à risque face à la polio? Tant que la polio existera dans certaines parties du monde, les Canadiens, surtout ceux qui n’ont pas été vaccinés, seront à risque. La polio est toujours présente dans certaines parties du monde, notamment l’Afrique et le sous-continent indien. Les gens qui ne sont pas protégés contre la maladie peuvent la contracter en visitant des pays où elle est toujours présente. De plus, quelqu’un qui visite le Canada pourrait introduire la maladie au pays. La dernière fois qu’une personne a introduit cette maladie au Canada remonte à 1996, mais l’infection n’avait pas causé une maladie paralytique. La vaccination, à l’aide d’un vaccin sûr et efficace, est la seule façon sécuritaire de se protéger contre la polio. Quel est le lien entre le virus vacuolant (SV40) et la polio? Le SV40 est un virus qui infecte plusieurs espèces de singes (virus simien) sans les rendre malades. On retrouve ce virus dans les reins des singes infectés. Avant la découverte du SV40 en 1960, les cellules de rein des singes infectés étaient utilisées pour la production de vaccins antipoliomyélitiques. Cela signifie que les personnes qui ont été vaccinées entre 1955 et 1963 peuvent avoir été exposées au SV40. Pourquoi s’inquiète-t-on du vaccin antipoliomyélitique et du SV40? Au départ, les vaccins antipoliomyélitiques étaient élaborés à partir de cellules de singes Rhésus. Au début des années 60, les scientifiques ont découvert que certains des singes dont on utilisait les cellules pour fabriquer les vaccins avaient été infectés au SV40. On a donc craint que les personnes ayant déjà reçu le vaccin antipoliomyélitique aient pu être exposées au SV40. Quel est le risque pour les personnes qui ont été vaccinées? Lorsqu’on a découvert que certains singes avaient été infectés au SV40, les répercussions possibles sur la santé des personnes ayant reçu un vaccin antipoliomyélitique contaminé étaient inconnues. Des études réalisées en 1961 ont montré que le SV40 pouvait causer le cancer chez les rongeurs (p. ex., les hamsters). Depuis, la recherche a su démontrer la façon dont le SV40 contribue à l’apparition de cancers. Le SV40 a également été détecté chez certains patients atteints de trois cancers plutôt rares chez les humains : le mésothéliome (cancer de la paroi thoracique ou abdominale, souvent causé par une exposition à certains types de poussière d’amiante), l’ostéosarcome (cancer des os) et l’épendymome (tumeur cérébrale chez les enfants). Toutefois, la plupart des cancers ont de nombreuses causes possibles. En 2003, l’institut de médecine des États-Unis « IOM » en est venu à la conclusion qu’il n’y avait pas assez de preuves scientifiques pour déterminer si le SV40 présent dans les vaccins antipoliomyélitiques fabriqués avant 1963 avait été une cause de cancers chez les humains. Devrais-je m’inquiéter? Jusqu’à présent, il n’y a pas de preuve épidémiologique qui montre que les personnes ayant reçu un vaccin contaminé au SV40 risquent davantage de développer un des trois cancers développés par les rongeurs après une exposition directe au SV40. Des études épidémiologiques ont été menées pour savoir s’il y avait eu augmentation du taux de cancers en raison d’une exposition possible au SV40 avant 1963. Jusqu’à présent, ces études n’ont pas décelé d’augmentation du taux de cancers. Parmi les cancers ayant fait l’objet des recherches, on trouve les cancers rares développés par les rongeurs : mésothéliome, épendymome, tumeur des plexus choroïdes, lymphome non hodgkinien, tumeurs intracrâniennes et leucémie. Quelles mesures ont été prises pour éliminer le SV40 des vaccins? À la suite de la découverte du SV40 au début des années 60, plusieurs mesures ont été prises pour éliminer le SV40 des vaccins : les matières utilisées pour la production des vaccins antipoliomyélitiques étaient testées afin de s’assurer qu’il n’y avait aucune trace de SV40, et, au début des années 90, on a adopté un nouveau système de production qui nous assure qu’aucune des matières utilisées n’a pu être infectée au SV40. Tous les vaccins antipoliomyélitiques utilisés au Canada sont fabriqués avec des matières qui ont fait l’objet d’un contrôle de la qualité rigoureux afin de s’assurer qu’ils sont sécuritaires et stériles. Les vaccins antipoliomyélitiques utilisés au Canada à l’heure actuelle pourraientils être contaminés au SV40? Non. Les vaccins antipoliomyélitiques utilisés au Canada ne sont pas contaminés au SV40 parce qu’ils sont produits avec des matières non contaminées. Actuellement, les seuls vaccins antipoliomyélitiques utilisés sont ceux fabriqués à partir du poliovirus inactivé. Un virus inactivé ne vous rend pas malade, mais vous permet de produire des anticorps qui vous protègent contre une infection au poliovirus. Les vaccins antipoliomyélitiques utilisés au Canada ne contiennent aucune trace de SV40 depuis le début des années 60. Ces vaccins sont fabriqués selon les normes les plus rigoureuses au monde. Comment Santé Canada s’assure-t-il que les vaccins ne contiennent pas de SV40? Santé Canada réglemente tous les vaccins destinés aux humains. Comme tous les médicaments, les vaccins font l’objet de tests rigoureux avant d’être approuvés. Santé Canada supervise également tous les aspects de la production de vaccins par les fabricants. De plus, l’usine qui fabrique les vaccins doit être inspectée afin de s’assurer qu’elle respecte les exigences en matière de sécurité, de stérilité et de qualité. Avant que les fabricants distribuent le vaccin antipoliomyélitique, chaque lot doit être vérifié selon les normes de sécurité et de qualité prescrites par Santé Canada. Des tests sont également effectués par Santé Canada pour approuver les résultats du fabriquant. Les vaccins utilisés au Canada sont sécuritaires et efficaces. De plus, on dispose d’un système de surveillance et d’évaluation des effets indésirables des mieux élaborés qui comprend un système de surveillance national des effets indésirables des vaccins, un système de surveillance pédiatrique en milieu hospitalier et un comité national d’experts qui se penche sur les effets indésirables graves associés aux vaccins. À quand remonte la dernière épidémie de polio au Canada? Le dernière épidémie importante au Canada remonte à 1959. Durant cette épidémie, environ 190 000 cas d’infection au poliovirus ont été enregistrés, dont 1 887 ont causé une paralysie. Quelle incidence l’immunisation a-t-elle eu sur la polio? Au Canada, la maladie a été éliminée grâce à l’apparition du vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI; contenant seulement un virus inactif et donné par injection) en 1955, et du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO; contenant un virus actif affaibli) en 1962. En 1994, l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a attesté qu’il n’y avait aucune trace de polio au Canada. Le groupe de travail chargé de l’élimination de la polio au Canada, un comité consultatif d’experts de Santé Canada, examine les données recueillies par Santé Canada et par des organisations de partout dans le monde afin de s’assurer qu’on continue à prendre les mesures nécessaires pour que le Canada demeure à l’abri de la polio. Grâce aux campagnes de vaccination à l’échelle mondiale, la polio a été éliminée de l’hémisphère occidental en 1995. L’OMS souhaite éliminer complètement cette maladie d’ici 2005.