Annexes Polarisation de la lumière et Loi de Malus 1. Introduction Dans le cours d’optique géométrique, le modèle utilisé pour décrire la propagation de la lumière est celui des rayons lumineux. Bien que ce modèle nous ait permis de décrire de nombreuses situations (lois de Descartes, propagation de la lumière à travers des lentilles, …), il révèle certaines limites, notamment lorsque l’on s’intéresse à la description des phénomènes d’interférences ou de diffraction par exemple. Pour ces cas de figures un peu plus complexes, il faut voir la lumière comme une onde électromagnétique. Elle est alors décrite ⃗ . Dans le vide ces par la propagation de deux champs vectoriels, le champ électrique 𝐸⃗ et le champ magnétique 𝐵 deux vecteurs ont la propriété remarquable d’être orthogonaux. De plus vous verrez l’an prochain grâce aux équations de Maxwell que si +𝑒⃗⃗⃗𝑧 est la direction de propagation de l’onde électromagnétique (cas de la figure ⃗ ) forme un trièdre direct. Pour plus de clarté, dans la suite nous ne nous intéresserons ci-dessous) alors (𝑒⃗⃗⃗𝑧 , 𝐸⃗ , 𝐵 qu’au champ électrique 𝐸⃗ mais les notions sont équivalentes pour le champ magnétique. Vous verrez aussi l’an prochain que si le champ électrique est décrit sous la forme d’une onde plane progressive harmonique (OPPH) se propageant dans la direction +𝑒⃗⃗⃗𝑧 , alors, dans la base (𝑒⃗⃗⃗𝑥 , ⃗⃗⃗⃗ 𝑒𝑦 , ⃗⃗⃗ 𝑒𝑧 ), il peut être mis sous la forme : 𝐸0𝑥 cos(𝜔𝑡 − 𝑘𝑧) 𝐸⃗ = |𝐸0𝑦 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 − 𝑘𝑧 − 𝜑) 0 x z y Figure 1. Exemple d’onde électromagnétique polarisée rectilignement 2. Notion de polarisation de la lumière Pour plus de clarté, dans la suite nous ne nous intéresserons qu’au champ électrique 𝐸⃗ . Dans la figure 1, le champ électrique est polarisé rectilignement selon ⃗⃗⃗ 𝑒𝑥 : au cours de la propagation de l’onde, le vecteur 𝐸⃗ reste dans le plan (Oxz). Ainsi la pointe du vecteur 𝐸⃗ évolue seulement dans la direction de ⃗⃗⃗ 𝑒𝑥 (selon une ligne). Dans le cas général, la polarisation d’une onde est elliptique : la pointe du vecteur 𝐸⃗ décrit une ellipse dans le plan (Oxy) au cours de sa propagation. En imposant certaines conditions sur la structure du champ, on peut observer des polarisations particulières : 𝜋 - polarisation circulaire si : 𝜑 = ± et 𝐸𝑂𝑥 = 𝐸𝑂𝑦 - polarisation circulaire si : 𝜑 = 0 (pas de déphasage entre les composantes du champ électrique) 2 x x y y elliptique x y circulaire rectiligne Annexes x y x z x Figure 2. Onde électromagnétique polarisée circulairement : la pointe du vecteur 𝐸⃗ décrit un cercle (dans le plan Oxy) durant sa propagation selon l’axe Oz Souvent, la lumière n’est pas polarisée : la pointe du vecteur 𝐸⃗ ne décrit aucune forme particulière. L’onde électromagnétique peut toutefois être décrite comme la superposition de plusieurs ondes polarisées (théorème de superposition). Afin de polariser une onde qui ne l’est initialement pas, on utilise un polariseur (dichroïque) : si une onde non polarisée arrive sur un tel objet, elle en sort polarisée rectilignement selon l’axe du polariseur (voir figure 3). Onde non polarisée = superposition d’ondes polarisées rectilignement x y Onde polarisée rectilignement dans la direction Ox z Polariseur rectiligne Figure 3. Polariseur permettant de transformer une onde non polarisée une onde polarisée rectilignement. 3. Loi de Malus On suppose une onde polarisée rectilignement selon ⃗⃗⃗ 𝑒𝑥 par exemple. On place un polariseur sur le chemin de cette onde dont l’axe de polarisation peut varier. La loi de Malus dit alors que l’intensité lumineuse I mesurée en aval du polariseur est donnée par : 𝐼 = 𝐼0 𝑐𝑜𝑠 2 (𝜃) où I0 est l’intensité lumineuse incidente et θ est l’angle que fait l’axe de polarisation du polariseur avec celui de l’onde incidente. Onde incidente polarisée rectilignement dans la direction verticale Onde émergente polarisée rectilignement dans la direction «θ» Intensité I0 Intensité I Nous n’avons pas de source de lumière qui est naturellement polarisée rectilignement. Une façon commode de créer artificiellement une telle onde est d’utiliser une source de lumière non polarisée et de la faire traverser un premier polariseur. La lumière avale est alors polarisée selon l’axe du premier polariseur. On peut donc ensuite l’analyser grâce à un deuxième polariseur que l’on appellera logiquement un analyseur. Annexes Figure 4. Illustration de la loi de Malus Remarque : expérimentalement, la quantité que l’on mesure est l’intensité lumineuse (ou l’intensité lumineuse par unité de surface) qui mesure la puissance de l’onde lumineuse. Vous verrez en 2ème année qu’elle est proportionnelle à l’amplitude du champ électrique au carré. DOCUMENT : LES LUNETTES 3D La 3D ou stéréoscopie est une image qui utilise les trois dimensions que sont la hauteur, la largeur et la profondeur. Contrairement à une image 2D qui est plane, la 3D avec la profondeur, nous donne une impression de relief, de perspective et de distance. Cette impression nous est donnée naturellement grâce à notre anatomie. En effet, nos yeux, qui sont espacés de 6,5 mm environ, ne perçoivent pas la même image mais deux images planes différentes. Un objet vu de l’œil droit est donc vu sous un angle différent de l’œil gauche. Ces deux images sont envoyées grâce aux récepteurs situés sur la rétine au cerveau. Ce dernier va synthétiser les deux images et les assembler en les superposant pour nous donner une image finale en relief. Ce phénomène est appelé la parallaxe. Pour obtenir le relief au cinéma, on tourne deux films : un pour l’œil droit, un pour l’œil gauche, à l’aide d’une caméra stéréoscopique (comportant deux objectifs espacés comme les yeux d’environ 7 cm). Nous avons donc deux films mais pour les visionner en 3D, il faut utiliser des lunettes spécifiques. Ces lunettes sont dites passives si, contrairement aux lunettes actives, elles ne disposent d’aucun système électronique embarqué. L'effet de relief sera effectif si et seulement si chaque œil voit une image différente. La technique que nous allons présenter est la plus répandue dans nos salles de cinéma actuellement (exemple : Avatar de James Cameron) mais surtout pour nos écrans de télévision à la maison. Elle se base sur la polarisation de la lumière. Afin d’obtenir de la lumière polarisée dans une seule direction, on utilise un polariseur (ou filtre polarisant). Ce dispositif optique ne laisse passer que les composantes de la lumière qui sont polarisées dans une direction choisie. On projette les deux images filmées avec un léger décalage et grâce à des lunettes spécifiques possédant les mêmes filtres polarisants que les projecteurs, chaque œil ne voit que l’image qui lui est destinée, l’autre étant arrêtée par le filtre. Cette technique, dite de polarisation linéaire, nécessite donc de placer un filtre polarisant simple différent devant chaque projecteur. Les deux images filtrées atteignent ensuite l’écran simultanément où elles y sont réfléchies, tout en gardant le décalage entre l’image ‘’gauche’’ et l’image ‘’droite’’ et renvoyées au spectateur. A cet instant l’image est donc uniquement composée de ses composantes verticales et horizontales (lumière bipolaire). Là interviennent les lunettes 3D où chaque verre est constitué d’un filtre polarisant différent qui va recomposer l’image en une pour chaque œil. Annexes