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444 Ann. Kinésithér., 1987, t. 14, nO 9
du scapulum. Sans entrer dans le détail de la
physiologie de chacun d'eux, nous ne retien-
drons que le groupe responsable de la sonnette
externe: avec les trois faisceaux du trapèze et,
le large et puissant grand dentelé; et le groupe
responsable de la sonnette interne ne compre-
nant que trois petits muscles : les rhomboïdes,
l'angulaire, et en avant le petit pectoral. Il est
àremarquer l'importante disproportion existant
entre ces deux groupes au bénéfice de la sonnette
externe; ceci est paradoxal puisque la force
musculaire disponible pour l'écartement du bras
accompagnant la sonnette externe est nettement
plus faible que la force de rapprochement
accompagnant la sonnette interne.
Des muscles scapulo-huméraux eux aussi
monoarticulaires, assurent la stabilité et/ou la
mobilité de la gléno-humérale. Certains, courts,
périarticulaires ont un véritable rôle de ligament
actif de cette articulation; ce sont les muscles
de la .coiffe essentiellement synergiques du
deltoïde lors des mouvements d'élévation (2).
D'autres plus longs ont une vocation plus
dynamique; il s'agit du grand rond comme
adducteur et, d'une vaste nappe musculaire
circonférentielle constituée par les trois fais-
ceaux du deltoïde dont, Comtet et Auffray (4)
ont précisé l'activité des différentes portions (de
1à7 suivant Fick). Ces auteurs ont réalisé une
étude électromyographique de l'abduction dans
le plan frontal et de l'abduction dans le plan de
l'omoplate. Dans ce dernier cas (fig. 1) la
mobilisation de l'humérus est assurée simultané-
ment par le chef moyen et la partie externe du
ABD anat
FIG. 1. - Répartition de la nappe musculaire autour de la
gléno-humérale, en fonction de l'axe d'abduction anatomique ou
d'abduction physiologique.
chef antérieur, correspondant aux faisceaux
deux et trois de Fick. Le deltoïde postérieur peut
être alors considéré essentiellement comme un
extenseur et un abducteur horizontal alors que
la portion claviculaire du grand pectoral (por-
tion monoarticulaire) dissociable comme le
souligne J.V. Basmajian (1) du faisceau sterno-
·costal réalise la flexionet l'adduction horizontale
avec la portion interne du faisceau antérieur du
deltoïde.
L'appareil musculaire est enfin complété par
deux grands muscles axio-huméraux donc poly-
articulaires, àsavoir le grand dorsal en arrière,
et la partie sterno-costale du grand pectoral en
avant. Ces muscles réalisent l'adduction et
la rotation interne de la gléno-humérale;
Sohier (15), Dolto (5), Samuel (13) leur attri-
buent le rôle d'abaisseur actif de la tête humérale
par rapport àla glène, de par leurs composantes
de traction caudale de l'humérus. Castaing les
considère comme des adducteurs de la gléno-
humérale et des muscles de la sonnette interne
du scapulum. Cependant une analyse plus fine
de la mécanique conjointe de l'unité scapulo-
thoracique d'une part, et gléno-humérale d'autre
part, permet de mieux cerner la physiologie de
ces deux muscles pluriarticulaires. En effet lors
de leur contraction, la composante verticale de
leur force musculaire tend àdéplacer la tête en
caudale, celle-ci entraîne àson tour la glène
scapulaire réalisant ainsi une bascule de l'omo-
plate en sonnette interne, ils sont donc à classer
sans ambiguïté dans le groupe des muscles
réalisant la sonnette interne. La balance mus-
culaire scapulaire retrouve ainsi un équilibrage
beaucoup plus satisfaisant sur le plan mécani-
que. D'autre part lorsque l'extrémité distale de
l'humérus se trouve fixée, la réalisation d'une
sonnette interne correspond à une ouverture de
l'angle omo-huméral donc àune abduction de
la gléno-humérale. Dans cette situation le grand.
pectoral (sterno-costal) et le grand dorsal peu-
vent donc être considérés comme de véritables
abducteurs de la gléno-humérale (9, 10).
La fixité de l'extrémité distale de l'humérus
peut être obtenue par deux procédés :
- passivement (fig. 2a-2b) le sujet, assis
latéralement par rapport àune table, pose son
coude sur celle-ci, la contraction de ces deux
muscles ne pouvant s'exprimer par un rappro-