Fiche n°16
PATIENT, CLIENT, PARTENAIRE :
TROIS MODES DE RELATION MEDECIN-MALADE
Comme nous l’avons brièvement dit dans la fiche précédente, la relation médecin-malade
peut être analysée et décrite sous des angles différents : historique, sociologique, ou encore
psychanalytique. C’est ce qui va être fait dans cette fiche, chaque approche donnant un
éclairage intéressant de cette relation singulière.
1- Une approche historique de la relation médecin-malade [26,27]
Plusieurs modèles de relation médecin-malade générés par les différents types de malades
et les différents types de médecins ont été décrits au cours de l’histoire.
1.1- Un modèle de relation consensuel de Parsons
Dans ce modèle dit consensuel, fondé sur le cas des maladies aiguës, la santé est
nécessaire au bon fonctionnement de la société. La maladie constitue donc une déviance
potentielle par rapport à l’ordre social. La médecine effectue un contrôle social, le médecin
est régulateur social. Il s’agit d’un modèle asymétrique et consensuel : le médecin est actif,
le patient passif. Le malade reconnaît le pouvoir du médecin et la relation thérapeutique est
fondée sur une forte réciprocité. Le médecin porte le souci du bien-être du patient. Le patient
possède deux droits : celui d’être reconnu comme malade (le médecin lui donne ce statut) et
celui d’être soigné.
1.2- Un modèle de relation médecin-malade conflictuel, décrit par Freidson
Dans ce modèle, il existe de nombreux conflits possibles : culture professionnelle/ culture
profane, logique de soin/ respect de la vie quotidienne du patient, lutte de pouvoir :
autonomie du médecin/ autonomie du patient. Le médecin perçoit le malade et ses besoins
selon les catégories de son savoir spécialisé. Il est attaché à son autonomie professionnelle,
il entend définir lui-même le contenu et les formes du service qu’il lui rendra. Le malade en
revanche, perçoit sa maladie en fonction des exigences de sa vie quotidienne et en accord
avec le contexte culturel qui est le sien. Il voudrait que le médecin accepte sa propre
définition de son problème. Dans ce modèle le patient n’est pas passif, et il n’y a pas de
consensus a priori entre le médecin et le malade.
1.3- Un modèle négocié de relation médecin-malade : le modèle du partenariat de Strauss
Ici, la relation n’est ni consensuelle ni conflictuelle mais il s’agit d’une négociation d’éléments
non figés. C’est un modèle issu de la démocratie sanitaire, avec l’idée d’accompagnement et
de co-construction. Ce modèle a quatre caractéristiques : une position hiérarchique non
figée, un destin non écrit, un ordre non définitif entre les différents acteurs, le temps comme
donnée essentielle de la négociation. En d’autres termes, l’objectif à atteindre n’est pas