Les travailleurs ont été répartis en diverses catégories
de dose et pour chaque catégorie, le risque de mortalité
due au cancer a été calculé. Les travailleurs non exposés
(dose cumulée = 0) ont été utilisés en tant que contrôle
interne (risque relatif).
On a examiné s’il y avait une tendance montante de façon
linéaire entre le risque de cancer en fonction d’une dose
croissante d’irradiation. Le cas échéant, on a calculé
l’augmentation du risque de cancer en fonction d’une dose
croissante d’irradiation.
Résultats et conclusions
L’analyse se concentrait sur la leucémie (à l’exception de
la leucémie lymphatique chronique qui n’est pas induite
par les radiations ionisantes) et sur tous les types de
cancer (à l’exception de la leucémie).
Le nombre de décès dus à la leucémie (sauf la leucémie
lymphatique chronique) était de 196. Une association
positive statistiquement signicative entre la dose
d’irradiation et le risque de cancer n’a pas été constatée.
Le nombre de décès dus à tous les types de cancer (sauf
la leucémie) était de 5 024. Dans ce cas, on a constaté
une association positive statistiquement signicative entre
la dose d’irradiation et le risque de cancer: une dose
totale d’irradiation absorbée de 100 mSv aboutirait à une
augmentation relative de 9,7 % vis-à-vis du risque naturel
de mortalité due au cancer. L’exposition à de faibles doses
de radiations ionisantes aboutirait donc à un petit risque
supplémentaire de cancer.
STUDIECENTRUM VOOR KERNENERGIE
CENTRE D’ETUDE DE L’ENERGIE NUCLEAIRE
Contribution belge à l’étude internationale
de mortalité due au cancer
dans le secteur nucléaire
www.sckcen.be
Quelle recherche a été effectuée?
L’IARC (International Agency for Research on Cancer
- WHO) a coordonné une étude internationale de la
mortalité due au cancer chez les travailleurs dans le
secteur nucléaire. Les données de dosimétrie et de
mortalité due au cancer ont été analysées de manière
uniforme pour les travailleurs en provenance de 15 pays
(Royaume-Uni, France, USA, Canada, …). Le SCK•CEN a
aussi participé à cette étude: les données réunies dans le
cadre de l’étude belge (voir Mortalité due au cancer dans
le secteur nucléaire en Belgique) ont été combinées avec
celles des autres pays.
Pour la Belgique, l’étude portait sur les travailleurs du
SCK•CEN, Belgoprocess, Belgonucleaire et des centrales
nucléaires de Doel et de Tihange. Les résultats de l’étude
IARC ont été publiés dans le British Medical Journal
(2005). Une description plus détaillée de l’étude a été
publiée plus tard dans Radiation Research (2007) en tant
que 3 articles séparés (évaluations de risque détaillées,
méthodologie, dosimétrie).
Comment l’étude IARC a-t-elle été effectuée?
La durée d’emploi minimum était de 1 an. Les travailleurs
ayant éventuellement reçu une dose interne ou de
neutrons substantielle ont également été exclus, parce
que cette analyse se limite à la plupart des travailleurs qui
ont été exposés uniquement à des rayons X et gamma
pénétrants externes. Les autres travailleurs seront
analysés en tant que groupe d’étude séparé, parce que
l’évaluation des doses de rayonnements absorbées
est plus complexe. Au total, 407 391 travailleurs ont
été retenus (part de la Belgique: 5 037 travailleurs). La
durée moyenne du suivi était de 12,7 ans. La moyenne
d’irradiation cumulée était de 19,4 mSv. Par comparaison:
l’exposition totale aux rayonnements (naturels + médicaux)
par membre de la population belge est en moyenne de
4 mSv par an.