Tous droits réservés – La Revue du Praticien
Ordre de grandeur des doses délivrées par les principaux examens de radiologie et de médecine nucléaire
Dose absorbée (D) en mGy à l’utérus
Radiographie d’une grosse articulation ou d’un
membre
Mammographie de dépistage
TDM thoracique avec injection
TDM abdomino-pelvien avec injection
Angioscanner des membres inférieurs
III-Appliquer les principes de la radioprotection aux patients et aux personnels.
- Se former avant toute utilisation des radiations ionisantes : tout utilisateur de radiations ionisantes doit
OBLIGATOIREMENT recevoir une formation préalable quel que soit son statut professionnel, cela vaut donc
évidemment pour les internes comme pour les grands professeurs ! Savoir se protéger et protéger les autres
de l’irradiation externe : limiter le temps d’exposition, augmenter la distance entre la source et soi-même,
interposer un écran (temps, distance, écrans), port obligatoire des dosimètres, se servir correctement des
installations, utiliser des protocoles d’acquisition des images peu dosants, etc.
- Savoir s’interroger sur ses pratiques en matière de dose délivrée lorsqu’on manipule des rayons. Les niveaux
de référence en radiologie (NRD) constituent un indicateur majeur de bonne pratique en imagerie et en
médecine nucléaire : ces niveaux de référence sont des recommandations et correspondent au 75e percentile
d’un relevé national des pratiques.
Les 6 principaux concepts de base de la radioprotection règlementaire
- Il est admis au titre du principe de précaution que la relation dose-effet est linéaire sans seuil jusqu’à la dose zéro, ce qui signifie que
l’on considère règlementairement en radioprotection qu’une dose aussi petite soit-elle, entraîne une augmentation de la probabilité
d’apparition d’effets délétères (maximalisation du risque dans un principe d’équité).
- Une irradiation non justifiée n’est pas acceptable, et il faut donc être capable de justifier toute exposition humaine à des radiations
ionisantes : principe de justification.
- Compte tenu du risque stochastique qui augmente avec la dose, il faut définir des limites qui soient en cohérence avec les avantages
que l’on attend de l’utilisation des radiations ionisantes par rapport aux risques liés à cette utilisation : principe de limitation. Ce
principe de limitation met en place des limites règlementaires différentes selon les populations (professionnels ou public) et les
différentes parties du corps, mais, et c’est une exception très importante, il n’y a pas de limite règlementaire pour les expositions
médicales des patients car ces expositions visent à produire un bénéfice direct pour le patient, très largement supérieur aux risques
- Que le principe de limitation s’applique ou non, on doit toujours s’efforcer d’améliorer les conditions techniques d’exposition aux
radiations ionisantes pour en réduire autant que possible les doses, c’est le principe d’optimisation. Néanmoins cette optimisation doit
rester raisonnable en fonction des enjeux sanitaires d’une part, et des possibilités économiques et sociales, d’autre part. En clair, on ne
doit pas consacrer des moyens déraisonnables pour obtenir des abaissements négligeables de la dose à la recherche illusoire d’un
risque zéro. Ce principe est connu sous son vocable anglo-saxon ALARA (As Low As Reasonably Achievable).
- Il a été établi un moyen de transformation de chaque exposition à des radiations ionisantes en un « équivalent de probabilité d’effet
stochastique ». Cette transformation de la dose conduit à la définition d’une nouvelle unité : la dose efficace exprimée en sievert (Sv).
On considère que le risque d’apparition des effets différés dépend du cumul des doses reçues tout au long de la vie de chaque individu.
Par exemple, un patient qui passe un scanner thoracique reçoit une dose efficace de 6 mSv, c’est-à-dire qu’il ajoute à son « compteur
personnel» un supplément de dose équivalent à un peu plus de 2 ans d’exposition naturelle. On peut ainsi gérer aisément les
expositions
successives et cumulées d’une même personne ou d’un groupe de personnes. Ainsi on peut respecter les limitations réglementaires de
dose (fondées sur cette dose efficace) et assurer au mieux l’optimisation, qui peut notamment passer par le partage d’une exposition
entre différents intervenants avec une notion de dose collective maîtrisée.
- La formation à la radioprotection est obligatoire pour tous les professionnels exposés : formation à la radioprotection des
travailleurs d’une part, quel que soit le domaine (industrie, recherche, médical…), sous la responsabilité de l’employeur, assisté du
médecin du travail, et formation à la radioprotection des patients d’autre part, dans le domaine médical.
Contamination interne et irradiation : quelle différence ? Conduite à tenir pour le médecin
Il faut savoir distinguer deux situations d’exposition : une situation d’irradiation qui peut entraîner un tableau pathologique très
particulier (radiopathologie…) mais qui ne présente aucun danger pour l’entourage. Le rayonnement vient de l’extérieur du patient.
Celui-ci est protégé dès qu’on va l’éloigner de la source. Le patient ne présente pas de radioactivité rémanente. Il ne présente donc
aucun risque pour l’entourage du patient ni l’établissement qui va l’admettre ; une situation de contamination qui est provoquée par
le dépôt sur les vêtements, la peau, les muqueuses, l’inhalation, l’ingestion ou l’introduction dans une plaie de poussières radioactives.
La source d’irradiation va se déplacer avec le patient et continuer à l’irradier soit au niveau de la peau, soit à l’intérieur de l’organisme.
Celle-ci va se déposer secondairement au niveau des organes de stockage. Sans être dramatiquement dangereuse, cette contamination