THÉÂTRE
DIJON
BOURGOGNE
CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL
L’ART DE LA
COMÉDIE
SAISON 15/16
FICHE PÉDAGOGIQUE
Texte
EDUARDO de FILIPPO
Mise en scène PATRICK PINEAU
DU MARDI 1ER AU SAMEDI 5 MARS 2016
ALISATION
Marie-Sabine Baard
Professeure missionnée au TDB
par le rectorat
marie.baard@ac-dijon.fr
CONTACTS TDB
Sophie Bogillot
Responsable des relations
avec le public
s.bogillot@tdb-cdn.com
03 80 68 47 39 06 29 66 51 11
Magali Poisson
Chargée de billetterie et des
relations avec les scolaires
m.poisson@tdb-cdn.com
03 80 30 62 60
1- L’ART DE LA COMÉDIE –
PRÉSENTATION
GENRE Comédie fantastique à suspense
REGISTRE Comédie
DISCIPLINES lettres, philosophie
TOUT PUBLIC
DURÉE 1H50
C’est une comédie humaine, un théâtre d’acteurs. Patrick Pineau rassemble sa superbe troupe dans cette
pièce rare du « Molière italien ». Grandiose et populaire, elle interroge la place du théâtre dans la cité et nous
rappelle avec ferveur que raconter des histoires est un besoin partagé et vital.
« Quelque part dans une petite ville de province, le préfet De Caro prend ses nouvelles fonctions.
Déception : avec sa passerelle et son portail en acier, son logement est lugubre, mal chauffé, et la journée
s’annonce ennuyeuse à mourir ! Sauf que se présente à l’improviste l’homme de théâtre Oreste Campese ;
comme un grain de sable dans la mécanique, cette visite va bouleverser la réalité du préfet»
Page Facebook de L’Art de la comédie
« Car notre humanité a besoin d’art pour se connaître et se reconnaître dans sa fragile réalité. Et si, pour la
faire entendre, il nous faut jouer au grand jeu du réel, parfois même à notre insu, alors à vous aussi de voir
comment comprendre cet humble jeu de la vérité que nous jouons tous ensemble pour vous. »
P. Pineau, Note d’intention
AXES DE TRAVAIL CHOISIS PAR L’ÉQUIPE ARTISTIQUE
Résumé
Source : http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/L-Art-de-la-Comedie-
15566/ensavoirplus/idcontent/60285
« Une journée ordinaire dans l’Italie des années 60. Oreste Campese, chef de famille et chef de troupe, a une modeste
requête à soumettre aux autorités. Celles-ci sont représentées par Son Excellence De Caro, qui s’apprête justement à
entrer dans ses nouvelles fonctions de Préfet. À ce titre, il songe ce matin-là à faire la connaissance de quelques-uns de
ses administrés. Giacomo Franci, le secrétaire de la préfecture, informe donc son supérieur des différentes visites prévues
pour l’après-midi : le médecin, le curé, le pharmacien, l’institutrice…
Évidemment, Oreste Campese ne figure pas sur cette liste, sa compagnie théâtrale étant itinérante, il n’est pas à
proprement parler l’un des notables de ce chef-lieu de province. Mais qu’à cela ne tienne. Ce matin, De Caro se sent
plein de bienveillance. Et puis, après tout, un entretien imprévu avec un comédien peut s’avérer distrayant… Oreste
Campese aura donc droit à son audience.
Cependant rien ne va se passer comme prévu. La conversation entre le grand fonctionnaire gentiment paternaliste et
l’humble artiste un peu maladroit débouche très vite sur un malentendu irréparable. Pourtant, De Caro est d’autant plus
enclin à parler d’art qu’il a lui-même joué la comédie dans sa jeunesse. Il est même prêt à parler des problèmes du
spectacle vivant, de la place du théâtre dans la cité, voire des principes qui devraient guider le choix du répertoire
(classique ou contemporain ?). Mais De Caro et Campese, décidément, n’ont pas l’air de parler des mêmes choses, ni
dans les mêmes termes. À croire que l’artiste y met de la mauvaise volonté.
Au fait, qu’est-ce que Campese est venu demander exactement ? Sa roulotte ayant brûlé, il ne reste plus à sa troupe que
de quoi se grimer, perruques, costumes et maquillages. Tout le reste est parti en fumée. Ah, nous y voilà. De Caro croit
comprendre : les saltimbanques veulent une aide exceptionnelle. Peut-être qu’un coup de pouce pour quitter la ville en
voyageant gratis, un simple permis de transport en chemin de fer en deuxième classe, réglerait la question ? Sur un geste
du Préfet, Giacomo s’empresse d’établir le document.
Or Campese refuse de le prendre. Ce n’est pas de l’argent qu’il veut, ni rien qui soit d’ordre matériel. En fait, la simple
présence du Préfet à une dernière représentation de bienfaisance suffirait à son bonheur, pourvu qu’elle soit annoncée
par voie d’affiche, car elle encouragerait ses administrés à suivre son exemple. Et cette demande-là, curieusement, vexe
De Caro : c’est qu’il n’a pas de temps à perdre au théâtre, lui ! Il a bien trop d’affaires à régler ! Le monde réel l’attend,
les fictions dramatiques devront attendre ou décamper. Perdant patience, le Préfet intime à son secrétaire de
raccompagner immédiatement l’insolent artiste vers la sortie, sans oublier de lui remettre quand même son permis de
transport, et là-dessus, bon vent ! Seulement voilà : Giacomo, dans sa hâte, se trompe de document et remet à Campese
la liste des notables attendus dans l’après-midi… »
À propos des thèmes de la pièce
L’art et le réel : « Car l’opposition entre le préfet et l’histrion ne passe pas là où l’on croit. D’un côté, De Caro
s’imagine qu’il sait ce qu’est le réel. L’art pour lui n’est qu’un supplément aux choses sérieuses, un soulagement
plus ou moins distrayant une rigolade plus ou moins noble, mais une rigolade. Et tout histrion qui prétend le
contraire doit être remis à sa place. De l’autre, Campese sait que le réel est plein de choses insoupçonnées,
inimaginables, inconnues. Quand on occupe une place fixe dans cette « réalité » et qu’on n’en bouge pas, on
aurait bien du mal à voir quelle est celle des autres et comment ils s’y sentent, si les artistes, justement, ne nous
collaient pas l’œil sur le trou de la serrure... Noble fonction que la leur, parfois vaguement ridicule, mais noble
tout de même. Alors, comment leur dispute va-t-elle se régler ? À vous de voir. » (P. Pineau, Note d’intention)
L’art de l’acteur
La fonction politique du théâtre et de l’art en général
Extrait d’un entretien entre Daniel Loayza et Patrick Pineau :
DL : Qu’est-ce qui vous a intéressé à la première lecture ?
PP : La pièce du métier, justement, et des rapports du pouvoir et de l’art. Dans le premier acte surtout, elle pose
les questions clairement : à quoi ça sert, le théâtre ? Pourquoi en faire ? Que représente l’art ? Aussi loin qu’on
remonte, les auteurs nous racontent l’histoire du monde et des hommes. D’Eschyle à Wajdi Mouawad ou à
Mohamed Rouabhi, ça n’a pas changé, ils sont confrères. Où que l’on soit né, il y a toujours des gens comme eux
qui ont besoin de raconter le monde, ses chaos, ses changements, et les petites histoires des hommes, les petits
tourbillons dans le grand fleuve. Bon. Mais nous autres, pourquoi est-ce qu’on s’intéresse à ce que ces auteurs
nous racontent ? Eduardo de Filippo fait dire à son chef de troupe qu’on aime « regarder par le trou de la serrure».
C’est tout petit, un trou de serrure, c’est modeste. Mais ça permet de voir chez le voisin ou la voisine. Et donc, ça
peut ouvrir sur un espace infini, impossible à voir autrement. Le théâtre, c’est à la fois la pièce d’à côté, qui est
peut-être infinie, et le trou de la serrure qui permet d’y jeter un œil. Et quand on regarde, ce qu’on voit, ce sont
des histoires d’humanité. C’est ça que Campese, l’artiste, le chef de troupe, va peut-être montrer à De Caro, le
Préfet, l’homme de pouvoir.
DL : Autrement dit, le théâtre rend possible le partage des histoires ?
PP : Le théâtre, ou plus généralement l’art, d’ailleurs. Mais Eduardo part de ce qu’il sait, il part très modestement
de son expérience à lui, pour en parler de façon concrète. Et réciproquement, là où on partage des histoires, il y
a déjà l’art et la vérité des émotions qu’il nous donne. C’est ce que montre l’acte II. Les récits du médecin et des
autres notables sont-ils des originaux ou des imitations ? Qu’est-ce que ça fait si ça nous touche. Ils sont déjà du
théâtre.
Dramaturgie et mise en scène
Célébration de l’art de l’acteur et de la fonction politique du théâtre : « qu’est-ce que c’est, raconter des
histoires ? Pourquoi est-ce que ça me passionne ? Pourquoi est-ce qu’on aime ça, nous les acteurs et vous les
spectateurs ? Et si c’est important, au fond, pourquoi ? » P. Pineau
« Moi, ce que j’aime, c’est de partir de celle de l’auteur telle qu’il me la propose et d’essayer d’abord tout
simplement de la déplier, d’entrer dedans, de me laisser guider par elle. L’Art de la comédie a l’air d’une pièce
toute simple, elle aussi. Évidemment, elle est très fine. Je vais approcher la « simplicité » d’Eduardo avec la
mienne, de simplicité, sans essayer de faire le malin. Je fais toute confiance à l’artiste, je sens qu’on a le même
amour du métier. » P. Pineau
Scénographie de Sylvie Orcier
P. Pineau : « Pour l’espace de L’Art de la comédie, on pourrait s’imaginer un petit lieu, dans une petite bourgade.
Mais moi, je voudrais aller vers le contraire. Que ce soit vaste, large, vide. Que ça respire. Qu’on puisse plonger
cette petite histoire dans le cosmos. Parce qu’il y a aussi un côté fantastique. »
Espace ténébreux « comme à ciel ouvert d’une nuit venant interroger la frontière entre illusion et réalité » (Manuel
Piolat Soleymat, La Terrasse) ; atmosphère austère ; esthétique sombre et métallique
2 - AVANT LE SPECTACLE :
POUR ENTRER EN MATIÈRE
À partir des mots
L’Art de la comédie :
o Comédie : travailler à partir des définitions proposées par le Larousse :
Toute pièce de théâtre au XVIIe s. (Sens repris de nos jours.)
Pièce de théâtre destinée à provoquer le rire par le traitement de l'intrigue, la peinture satirique des mœurs,
la représentation de travers et de ridicules.
Genre littéraire, théâtral, cinématographique, etc., dont le propos est d'amuser.
Manifestation hypocrite de sentiments qu'on n'éprouve pas réellement ; feinte, dissimulation : Tout cela c'est
de la comédie.
Familier. Manœuvre compliquée ou ennuyeuse, nécessitée par certaines circonstances : C'est toute une
comédie pour obtenir une invitation.
Familier. Attitude désagréable, insupportable, surtout en parlant des enfants : Cessez votre comédie
o Le comédien
o L’art de jouer / de représenter
Partager et discuter cet entretien dans lequel P. Pineau donne sa « version » du titre de la pièce :
Extrait d’un entretien entre Daniel Loayza et Patrick Pineau, mars 2015 :
DL : Comment comprenez-vous le titre ?
PP : Ah, on pourrait en parler longtemps ! Mais ce qui me vient spontanément à l’esprit, c’est que l’art de la
comédie, c’est le jeu. L’enfance. De l’acte I à l’acte II, on bascule d’un théâtre de conversation à un défilé de
plus en plus étrange. Comme si on s’enfonçait dans un rêve, qui pour le Préfet tourne au cauchemar. On franchit
la frontière du raisonnable. On ne contrôle plus rien. Les acteurs entrent en piste ! On dépasse le quotidien, tout
devient excessif, le théâtre surgit, il se déchaîne. Le médecin, le curé, l’institutrice, incarnent des crises, ils
réclament de la part du Préfet des décisions de plus en plus urgentes. Chacun a sa petite histoire : le médecin
athée qui soigne les corps, le curé qui se soucie du salut, l’institutrice et son obsession de la justice… Dans les
trois cas il est question d’enfants. D’enfants à soigner, à sauver, d’enfants à naître, d’enfants à éduquer. Les
enfants, qui sont la part de l’avenir, ce trésor qu’il ne faut pas perdre… Ce sont des histoires terribles, et ceux
qui les racontent sont des concentrés d’humanité si le Préfet les écoute de trop près, il risque l’overdose !
C’est comme dans les petites pièces en un acte de Tchekhov. Pour moi, par exemple, le protagoniste du
Tragédien malgré lui et le médecin sont cousins. Mais ces concentrés, est-ce que ce sont vraiment des gens,
ou juste des acteurs ? Le pauvre Préfet se torture avec cette question qu’il croyait toute simple. En tout cas, ce
sont de grands conteurs. Je veux venir à la rencontre du public avec eux : avec ces acteurs vrais, ces grands
conteurs, avec la troupe. Pour qu’on joue ensemble.
À partir du résumé
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