Cependant, la seule considération du climat actuel est insuffisante pour expliquer tota-
lement la &Partition et le mode d’évolution des sols. Force est de recourir à une interpré-
tation paleoclimatique, très voisine de celle propos8e par F. W. WHITEHOUSE pour le Queensland
voisin. La formation des Sols Ferrallitiques (ou Latkritiques ) serait, au moins pour une part,
très ancienne, vraisemblablement Mio-Pliocene , tandis qu’un climat subactuel plus sec au-
rait favoris8 l’individualisation des Sols Noirs Tropicaux, Sols Rouges Siallitiques, Crolltes
Calcaires et Solonetz.
Ce n’est qu’a une Epoque relativement très récente qu’un climat plus humide, favorable
a la Podzolisation, serait apparu, d’où dbgradation et lessivage des sols; en équilibre avec
le climat semi-aride a semi-humide précédent.
2 - LA MORPHOLOGIE
La Nouvelle-Calédonie est une fle fortement allonghe dans le sens Sud-Est, Nord-Ouest.
Bien que l’altitude n’y dépasse que rarement 1 200 m (point culminant : Mont Panib avec
1639 m) , elle est, dans son ensemble, très montagneuse:
Cependant, le relief de son versant Sud-Ouest est nettement moins tourmenté et l’on peut
y trouver d’assez vastes plaines côtières et alluviales, ainsi que de nombreuses zones mol-
lement ondulées.
L\a chafne centrale apparaf’t comme une ancienne pénéplaine fortement diss8quee et .compar-
timentBe par l’kosion.
Sur le versant Nord-Est, on ne reconnaf’t qu’une trés étroite plaine côtière et d’assez
nombreuses mais petites surfaces alluviales, le long des cours infbrieurs des principales
rivieres.
D’apres J. AVIAS, les caractéristiques de la morphologie calédonienne dépendent essen-
tiellement :
- ” De la façon dont les diffbrentes roches rkzistent a l’erosion ;
- Des conséquences des variations du ‘niveau de base depuis le Miocene et des mouve-
ments dQs a une possible 16gBre flexure continentale et aux mouvements épirog8niques
divers .;
- De la structure Pliss&e et, d’une maniére plus g&érale, de la tectonique de la Nouvelle-
Caledonie ,Y.
A- Sont ainsi mis en Evidence, d’une part l’importance de la nature de la roche sur les
formes du modelé, ces derniéres étant souvent caract&istiques d’un type de sol donne,
de l’autre la réduction ou même l’absence de phase d’équilibre entre décomposition
lente de la roche sur une grande épaisseur et Brosion accéldrée jouant alternativement.
Le premier phénomene aboutit a la formation de sols sbniles et lessivbs, ferrallitiques
ou podzoliques, le second au dbcapage rapide de ces sols, avec mise a nu de leurs
horizons profonds ou même, de la roche.
B - Les variations relatives du niveau de base ont Bté ainsi decrites par les géologues
récents qui reprennent dans les grandes lignes l’interprkation de W. M. DAVIS.
” La terre émerg8e dont faisait partie la Nouvelle-Caledonie fut reduite a 1’Btat de pé-
neplaine tabulaire a rares reliefs résiduels et a Epaisse couche lateritique (cycle I).
Cette p&n&plaine fut attaqube assez mollement par un cycle d’érosion qui a dB com-
mencer à la’ fin du tertiaire et’ se poursuivre pendant le quaternaire ancien (cycle II) “.
A cette phase d’érosion lente et ménagee succedent dans l’ordre :
- Une oscillation positive avec gauchissement et soulevement de la formation marine
de Nepoui’dont le sommet se trouve encore d 75 m Abrasion consécrutive a ce sou-
levement, dont l’amplitude serait, d’aprés P. ROUTHIER, de l’ordre de 600 m (cycle III) ;
- Une oscillation negative, dont W. M. DAVIS a estime l’amplitude à 200 m, provo-
quant l’ennoyage des vallees creusees pendant le cycle precedent, la formation des
fjords de la côte Est et la submersion des cours infkieurs des rivieres de la côte
Ouest (cycle IV) ;
- Une oscillation positive de quelques metres : émersion des terrasses sableuses c8-
tières et d’alluvions marines (cycle V).
Chacun des cycles ainsi dkfinis au mieux, sauf en ce qui concerne le cycle 1, de ces
4