PARTIE 1: LA CARDIOMYOPATHIE DILATEE PRIMITIVE
Définition
La cardiomyopathie dilatée (CMD) se définit par une atteinte primaire du myocarde
entraînant une dilatation du ventricule gauche (VG) et une altération de la fonction
systolique ventriculaire gauche. Une dilatation et/ou dysfonction du ventricule droit (VD)
peuvent être associées, mais ne sont pas nécessaires au diagnostic.
Le terme de CMD se distingue donc par définition de la dilatation et de l’altération
ventriculaires gauches secondaires, soit à une atteinte ischémique, dont l’imputabilité est
affirmée par étude anatomique du réseau coronarien (coronarographie ou coroscanner) ou
par étude structurale du myocarde à l’IRM, soit à des conditions de charge anormales
(valvulopathie, hypertension artérielle) suffisamment sévères pour causer une altération
de la fonction systolique globale.1
!Le terme de «CMD modérée» ou MDCM (pour mildly dilated cardiomyopathy) décrit
les patients atteints dʼinsuffisance cardiaque avancée avec altération sévère de la fonction
systolique VG, survenant en lʼabsence de dilatation VG. Même si quelques constatations
physiopathologiques diffèrent, le tableau clinique et le pronostic des MDCM sont très
proches de la CMD.1-4
Epidémiologie
!Lʼincidence de la CMD est estimée entre 5 à 8 cas pour 100000 habitants, avec
importantes variations en fonction de lʼâge et de la géographie. Elle est cependant sous
estimée devant lʼexistence de nombreux cas asymptomatiques. Les études les plus
récentes recensent une mortalité de 20 à 30 % à 5 ans. Ainsi aux Etats-Unis, on recense
10000 décès par an par CMD. Deux risques principaux caractérisent la maladie : le risque
hémodynamique et le risque rythmique. Ainsi, la mortalité par défaillance cardiaque est
responsable de plus de la moitié des causes de décès, secondée par la mort subite et
plus généralement la mortalité de cause rythmique par troubles du rythme ventriculaires
malins (30% des décès). La mortalité de cause extracardiaque est estimée à 8#%.5-7
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