Concernant la protection contre l’éblouissement, elle peut se faire par
des verres teintés. Il existe 5 classes de teintes selon la norme euro-
péenne, dont les verres de classe 3 ou 4, recommandés en altitude.
Les montures doivent être enveloppantes avec des verres suffisamment
grands. Il est possible de prendre des verres photochromiques (à teinte
variable), car ils protègent en toute circonstance.
Les lentilles, quant à elles, protègent des ultraviolets et de
l’éblouissement, mais elles ne couvrent qu’une partie de l’œil, exposant
toujours les paupières, la sclère (blanc de l’œil) et la cornée.
Les moyens d’action restent individuels, et les adultes ne doivent jamais
laisser un enfant de moins de 2 ans exposé au soleil, en particulier entre
12 et 16 heures, lorsque les risque sont les plus élevés.
Les campagnes de prévention et de dépistage ont contribué à
l’information du public, sachant que la première cible de prévention
primaire doit être les parents, qui peuvent contrôler l’exposition de leur
enfant, chez lequel les lunettes de protection solaire sont recomman-
dées dès le plus jeune âge, mais également servir d’exemple aux
adolescents dont l’exposition est très excessive.
L’éclairage pour l’enfant et l’adolescent
L’appréhension du monde extérieur passant par la vision, celle-ci doit
pouvoir s’exercer correctement par la lumière émise et réfléchie.
L’éclairage devra, d’une part, faciliter l’exécution d’une tâche, ce que
nous appellerons la performance visuelle et, d’autre part, assurer le
bien-être, ce que nous appellerons le confort visuel.
Afin que le confort soit optimal dans le but d’une parfaite efficacité
visuelle, l’œil doit s’accommoder : cela d’autant mieux qu’il est jeune
et développera correctement son acuité visuelle. Celle-ci augmentera
avec l’âge et la lumière. Un bon éclairage artificiel permettra ainsi de
limiter les erreurs, les accidents et les phénomènes de fatigue visuelle.
Le confort visuel nécessite une bonne qualité de la lumière émise par
la source, une uniformité de l’éclairement et un équilibre des lumi-
nances pour éviter les éblouissements. Cet éclairage devra donc être
conçu pour s’adapter à l’enfant dès son plus jeune âge.
L’éclairement devra être horizontal sur le plan de travail afin d’éviter la
fatigue visuelle et les affections de la vue qui peuvent en résulter, en
donnant la priorité à la lumière naturelle et en protégeant contre
l’éblouissement.
Performance visuelle et choix du niveau d’éclairement
NORME EUROPÉENNE D’ÉCLAIRAGE INTÉRIEUR DES LIEUX DE TRAVAIL PRESCRIT
Éclairage moyen pour les enfants jusqu’au secondaire 300 lux
Bureau, dactylographie, bricolage 500 lux
Précision électronique 600 lux
Autoroute éclairée la nuit 20 à 35 lux
Pièce à l’éclairage artificiel 300 à 750 lux
Projecteur de tests (AV) 600 lux
Une rue à Paris à midi en juillet plus de 20 000 lux
Plage et soleil au zénith en juillet 100 000 lux
LAF (lampe à fente pour examen des yeux) plus de 30 000 lux
Pour assurer le confort visuel, il convient donc de choisir le système
d’éclairage (direct, semi-direct, indirect…) les sources lumineuses
(fluo, halogène…), le type de luminaires et leur implantation.
Le nombre, la répartition et le choix des luminaires assurera une unifor-
mité de l’éclairement, 3000 candelas/m2pour les sources lumineuses,
600 cd/m2pour un plafond, un mur, une fenêtre avec un rapport entre
2 luminances voisines inférieur à 50. L’éblouissement peut être direct,
par une luminance trop élevée, un fond trop sombre… et indirect, par
la réflexion de sources lumineuses, par des surfaces brillantes du
pupitre au tableau pouvant amoindrir la perception visuelle, entraîner
une fatigue visuelle et un inconfort. Il faut utiliser les surfaces mates à
l’endroit de la tâche visuelle, des plafonds à luminance élevée et choisir
la couleur.
Ainsi, pour améliorer la lecture, les matières doivent être non ou peu
réfléchissantes pour les livres, idéalement en papier blanc, les tableaux
doivent être foncés mais non brillants sur lesquels on peut écrire à la
craie blanche pour assurer un meilleur contraste. Il faudra, en outre,
éliminer les ombres portées, assurer une position du corps correcte, non
génératrice d’ombres portées, améliorer la position du plan de travail, de
la latéralisation de la main, la position du doigt sur le crayon, etc.
Les chefs d’établissements scolaires assureront l’éclairage des postes
de travail des salles de classe afin d’éviter la fatigue visuelle rendant
difficile la lecture et l’écriture et pouvant influencer négativement la
réussite scolaire, voire à terme, le comportement.
La santé scolaire passera bien sûr par le dépistage des troubles visuels,
leur correction optique optimale et l’éducation des effets néfastes de la
lumière et des effets bénéfiques d’un bon éclairage. Nous insisterons
sur la modération de l’usage des jeux électroniques et des écrans infor-
matiques, qui sollicitent la vision de près et l’accommodation et dont
les technologies LCD apporteront un meilleur confort visuel. La fatigue
visuelle par le travail sur écran est classique, souvent majorée par un
défaut visuel mal corrigé et par l’éblouissement, la durée d’exposition
nécessitant une autodiscipline, des pauses et le recours à des larmes
artificielles.
Il existe une directive européenne aménageant le plan de travail,
s’assurant de la qualité de l’éclairage, de l’emplacement des postes de
travail par rapport aux sources lumineuses, de l’ergonomie des sièges,
de l’adaptation au travail (90/270/CEE).
Ce qu’il faut retenir
La santé visuelle de l’enfant ou de l’adolescent passe par une
meilleure éducation des personnels concernés dans l’éducation des
enfants et par une meilleure éducation des jeunes en matière de
prévention des risques visuels environnementaux et des moyens de
réduire les fatigues visuelles afin d’assurer la meilleure performance
visuelle possible. I
CahierTECHNIQUE
JANVIER/FÉVRIER 2009 LUX N° 251 33
Bibliographie
Hache J.-C. L’œil et la lumière. In Risse J. et al. Explorations de la fonction
visuelle : applications au domaine sensoriel de l’œil normal et en pathologie.
Paris ; Milan ; Barcelone : Masson, 1999, ch. I. (Société française d'ophtalmologie ;
rapport 1999).
Institut national de recherche et de sécurité (INRS). « Éclairage des locaux
de travail ». Synthèse établie par Claire Soudry, assistance juridique, INRS, Paris.
Aide-mémoire juridique TJ 13, mise à jour de décembre 2005.
Institut national de recherche et de sécurité (INRS). « Les écrans de visualisation.
Champs électromagnétiques », ED 4208, septembre 2006.
Müller F. L’éclairage des lieux de travail : notions de bases. Mise à jour d’avril
2004. http://www.zestress.com/services/eclairage-sante/ (site consulté le
21 octobre 2008).
Oger-Lavenant F. Amétropie et environnement. « La réfraction » ; Cahiers de
sensorio-motricité, XXVeColloque, 2000. Ed. & J. Péchereau, Nantes, 2007, p. 35-38.
Peyresblanques J. « Éclairage – Vision – Lecture ». Colloque Vision et Lecture,
Paris, 1994. Paris : Médecine Scolaire et Universitaire, 1994, p. 61-68