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CONCOURS NATIONAL
DE LA RESISTANCE ET DE LA DEPORTATION
Session 2011
Académie d’Orléans-Tours
Sujet Lycée
La répression de la Résistance en France par les autorités
d’occupation et le régime de Vichy.
Comment les autorités d’occupation et le régime de Vichy ont-ils tenté d’anéantir
toutes formes de résistance en France ?
En vous appuyant sur vos connaissances et les documents d'accompagnement,
vous évoquerez comment s’exerce la répression sur les différentes formes de
résistance, quels sont les agents de cette répression et leurs motivations. Vous
montrerez comment la Résistance s’est organisée pour y échapper. Vous conclurez
sur la nécessité de poursuivre le travail de mémoire sur cette période.
Document 1 : Chronologie indicative 1940
5 juin 1940 : Auguste Gras, premier résistant fusillé (Aisne).
6 juillet 1940 : Deux premiers déportés (Manche) à Cologne par mesure de répression.
1941
21 août 1941 : Premier attentat contre un officier allemand par le « colonel Fabien » au
métro Barbès. L’administration militaire annonce que les Français détenus pour le compte
des Allemands sont considérés comme des otages, susceptibles d’être fusillés.
23 août 1941 : Création des tribunaux d’exception par Vichy.
13 septembre 1941 : Décret Keitel concernant les otages : procédure « NN » (Nacht und
Nebel, nuit et brouillard) pour ceux qui doivent disparaître sans laisser de traces.
22-23 octobre 1941 : Exécution de 27 otages à Châteaubriant (dont Guy Môquet),16 à
Nantes, 5 au Mont-Valérien et 50 à Souges (près de Bordeaux).
1942
6 juillet 1942 : Premier convoi massif vers Auschwitz de déportés arrêtés par mesure de
répression. Ce sont 1175 otages communistes dont 14 du Cher.
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1943
30 janvier 1943 : Création de la Milice par Pierre Laval et Joseph Darnand.
21 juin 1943 : Arrestation de chefs de la Résistance à Caluire (Rhône) dont Jean Moulin
et Raymond Aubrac.
1944
21 février 1944 : Exécution des résistants des MOI dit « groupe Manouchian ».
Printemps 1944 : Début des actions de répression contre les grands maquis, dont celui
des Glières (Haute-Savoie).
25 août 1944 : libération de Paris, massacre de Maillé (Indre-et-Loire) : 124 victimes.
Document 2 : Documentation Photographique, 1962, « La Seconde Guerre mondiale ».
Document 3 : Extrait du journal La vie du Parti, un des journaux clandestins du parti
communiste français, octobre 1943.
«II les boches et Laval organisent le gangstérisme.
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Le traître Laval a réuni dernièrement les procureurs généraux pour leur ordonner de sévir
durement contre les patriotes. Et comme la récente exécution, si ritée, de l’avocat
général Lespinasse de Toulouse, qui fit condamner à mort le patriote communiste Marcel
Langer risquait de refroidir quelque peu le zèle de ces magistrats, Laval a mis en avant le
danger du banditisme.
C’est-là une manœuvre politicienne du traître d’Aubervilliers (1) qui ne trompera personne,
chaque jour les journaux boches écrits en français consacrent une large place à la relation
de soi-disant faits de banditisme destinés tout simplement à diviser les Français et à
déconsidérer l’action des Francs-Tireurs et Partisans, soldats sans uniforme. […] Les
Allemands se déguisent en faux résistants pour attaquer les fermes. […]
Ainsi l’envahisseur et les traîtres comptent créer une ambiance de panique à la faveur de
laquelle ils pourraient poursuivre avec encore plus de brutalité leur répression sanglante
contre les patriotes […].
VI - la sécurité
La police de Vichy renforce son activité contre les patriotes avec le concours de la
Gestapo. Elle prépare des opérations de grand style, rafles, perquisitions, etc. Plus que
jamais les militants doivent être sur leurs gardes mais il ne s’agit pas de confondre la
prudence avec l’inaction car il faut, en tout état de cause, assurer le travail du Parti.
Au surplus, il faut dire et répéter que malgré toutes les recommandations faites, malgré
toutes les directives données, il y a encore des camarades qui commettent d’inexcusables
fautes contre la sécurité du Parti…Liste de noms dressée…rendez-vous marqués en clair
dans un carnet…militants qui se font filer longtemps sans s’apercevoir de rien…Militants
arrêtés et retournés par la Gestapo… »
(1) Laval a été longtemps maire d’Aubervilliers et parlementaire de la Seine
Document 4 : Lettre d’André Murzeau à sa mère.
Le 5 mai 1942, sont fusillés une dizaine d’otages au camp des Groues près d’Orléans dont
A. Murzeau, jeune chrétien militant dans un réseau des Jeunesses communistes, arrêté
en juillet 1940 lors d’une distribution de tracts. Il avait écondamné à 5 ans de prison,
mais livré immédiatement aux Allemands. Cette répression roce est faite en représailles
de la mort d’un Feldgendarme à Romorantin, lors d’une fusillade entre Résistants et
gendarmes le 1er mai 1942.
Mardi 5 mai 1942
Ma chère maman,
C’est avec beaucoup de peine pour toi que ce matin je vais être fusillé. Oui, en effet, hier,
vers 3H30, les autorités allemandes venaient nous chercher à Poissy, Cacault, Morand,
Mandard, Augé, Amiot et moi, ceci pour l’affaire de Romorantin. Enfin, bref, il est
maintenant 5H30 et à 7H40, agenouillé devant 12 canons de mousquetons, je rendrai mon
âme à Dieu, car je crois que je le mérite un peu, après les 9 mois de souffrances endurées
en prison… Tu peux dire à mes amis que je meurs en vrai Français et en homme. Quant à
celui qui m’a mis dedans, je ne peux en parler… Dommage quand même à 22 ans ! …
Tous mes camarades présents ici sont forts aussi…
Enfin, tout mon cœur est à toi, ma chère maman et garde-le avant qu’il ne soit haché par
les balles des Mausers…
Heureusement pour moi, j’ai été arrêté avant de me marier, cela fera une veuve de moins.
Ton fils qui t’aime et qui meurt en Français !
Dédé
Vive la France libre ! Courage aux amis.
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Document 5 : Les fusillés de Greuille (Indre) ; texte extrait de Combats des Maquisards,
été 1944.
Au printemps 1944, pour échapper au STO, le jeune Pierre Ardelet s'était caché près de
Cluis, chez les fermiers Sylvain Charbonnier et Auguste Portier. Après le Débarquement, il
avait décidé de rejoindre le maquis local dirigé par A. Gouliard (Groupe Indre Est). Mais il
fut dénoncé par un milicien, voisin de sa famille à Châteauroux.
Le 18 juillet, sous la conduite du milicien, les Allemands se rendent à Cluis . En chemin, ils
arrêtent un jeune agent de liaison du maquis, André Creusillet. Arrivés au lieu-dit les
Feuillets, ils interrogent les fermiers Sylvain Charbonnier et Auguste Portier. Ne trouvant
pas d'armes sur place et n'obtenant pas de réponses, ils emmènent les trois hommes et
Ardelet à Châteauroux pour les interroger. Plus tard dans la journée, alors qu'ils se
rendent à La Châtre en convoi, les Allemands fusillent Pierre Ardelet, André Creusillet,
Sylvain Charbonnier et Auguste Portier dans le bois de Greuille, peu après Ardentes.
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