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La dette émise par les gouvernements, les
agences gouvernementales et les entreprises
des marchés émergents peut être classées dans
leur ensemble dans la catégorie des obligations
des marchés émergents1. Une émission donnée
peut notamment être libellée dans la monnaie
nationale d’un pays (appelée ci-après obligations
des pays émergents en monnaie locale) ou dans
une monnaie forte2 comme le dollar américain,
l’euro ou la livre sterling. Comme nous allons le
voir ci-après, chaque catégorie présente des
avantages et des risques à la fois pour
l’émetteur et pour l’investisseur.
Les pays émergents ont pour la première fois émis une
dette souveraine dans des monnaies fortes pour attirer
des investisseurs au début des années 1990, en
particulier avec les « Brady bonds »3 américaines.
À cette époque, face à l’instabilité économique et
politique qui régnait de nombreux pays, ainsi qu’aux
marchés obligataires locaux tout juste naissants, les
investisseurs étrangers n’étaient guère disposés à
acheter directement des obligations auprès des pays
émetteurs dans leur monnaie nationale. L’émission
de titres en dollars américains n’était certes pas une
panacée, comme l’ont montré les crises qui ont éclaté
en Amérique latine, en Asie et en Russie dans les
années 1990.
Par exemple, au début des années 1990, le Mexique
(ainsi que d’autres pays en voie de développement)
a pu obtenir des financements sur les marchés
internationaux, accumulant une dette considérable
libellée en monnaie étrangère. Pour diverses raisons,
une grande partie de cette dette est restée sans
couverture, faisant naître le risque d’une inadéquation
entre les actifs et les passifs du pays. Finalement, les
inquiétudes relatives au système bancaire ont remis en
cause l’appui du gouvernement au peso. La décision de
laisser flotter le peso a provoqué une forte dépréciation
de la monnaie mexicaine qui a encore davantage mis à
mal le système bancaire et la confiance des investisseurs.
1 Les obligations des marchés émergents sont géographiquement situées dans les grandes régions géographiques suivantes : Amérique latine,
Europe de l’Est, Afrique, Russie, Moyen-Orient et Asie hors Japon.
2 On entend par monnaie forte la monnaie d’un pays hautement développé qui est largement acceptée dans le monde comme au moyen de paiement
de biens et de services.
3 Les obligations Brady tiennent leur nom du Secrétaire d’État au Trésor américain qui, pour tenter de promouvoir un plan de réduction de la dette
aux États-Unis, a introduit les obligations Brady en 1989, permettant aux banques d’échanger de la dette des pays émergents ou en développement
contre des obligations négociables.
émergents, ainsi que les risques et les problèmes potentiels devant être pris en
considération. Nous nous concentrons tout d’abord sur la dette souveraine, y
compris en analysant si possible à la fois la dette libellée en monnaie forte et
la dette libellée en monnaie locale. Nous montrons que les rendements plus
élevés se sont accompagnés de risques plus élevés, une relation qui selon
nous se poursuivra. Enn, les investisseurs qui souhaitent ajouter des obligations
des marchés émergents à leur portefeuille doivent être conscients des multiples
risques et problèmes qui servent de compensation pour l’écart de rendement
attendu par rapport aux bons du Trésor américain.
Remarques concernant les risques : Tous les placements sont assujettis à des risques, notamment la perte
possible de capital. Les actions des entreprises implantées dans des marchés émergents sont exposées à des
risques économiques et politiques nationaux et régionaux, et au risque de fluctuations de change. Ces risques
sont particulièrement importants sur les marchés émergents. Les fonds obligataires sont soumis au risque de
taux d’intérêt, qui correspond à la probabilité de baisse générale des cours des titres obligataires en raison
d’une hausse des taux d’intérêt, et au risque de crédit, qui désigne la probabilité qu’un émetteur obligataire
ne rembourse pas les intérêts et le capital aux échéances prévues, ou que les perceptions négatives quant à
la capacité d’un émetteur à effectuer ces remboursements provoquent la baisse du cours de cette obligation.
Dans un portefeuille diversifié, les gains réalisés sur certains placements peuvent aider à compenser les pertes
subies sur d’autres. Toutefois, la diversification ne constitue ni une garantie de profit ni une protection contre
toute perte en cas de repli du marché.
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