Il faut dire que2010avait été
l'année du sursaut, de l'équili-
brepresque idéalentre
concertsdeprestigeetdécou-
vertes,etsurtout du renouvel-
lement.Etsildition 2011 est
peue rement en deçà,
c'estsurtout queles vraies dé-
couvertesmanquentunpeu à
l'appel(hormis le groupe autri-
chien Bauchklang,révéléaux
Transmusicales de Rennes…en
2001!). Et queles têtesd'affi-
chebrillentunpeu moinspour
contrebalancer.
Resteque le festivatalé sur
deux moisetdemi entretient
uneflammetoute personnelle.
Non paslanostalgiepuisque
l'on échappe pour une fois
auxconcertshommages, mais
la filité. Nonpas auxsalles
de la villedeLuxembourg
(c'estassez logique) ou celle
du public locason égard
(c'est plutôtlégitime après
tant d'annéeavoiuvré
en ce sens),maicertains
artistes… dont on s'étonne
quelepublic ne se lassepas.
Il yadonc le régional de
l'étape,lejazzman ErnieHam-
mes,qui avaitdirigéle
LuxembourgJazzOrchestra
pour accompagnerletrom-
pettiste américain Jon Fad-
dis… l'an passé. Sauf qu'iljoue
cetteannée en nompropre,
épaude Cubop pour pro-
mouvoir son nouvel albumde
musiquelatinojazz Sanfran-
cha (le23marl'Atelier).Di-
sons quel'actualitéjoueenla
faveur du Luxembourgeois,
mais commentjustifier une
nouvelle participation de l'Al-
lemand francophile Klaus
Hoffmann (le13marsau
GrandThéâtre), quin'enfinit
plus de ployersousl'héritage
de Jacques Brel et Charles
Aznavour,etdontceseraau
moins le sixième passage à
Luxembourgendix ans!
LESPOIDS LOURDS
Mais pour l'essentiel, la pro-
grammation se partage entre
musiquesdumonde et jazz.
Deux grandsnoms se dispu-
tent l'affichejazz, Kurt Elling,
LE chanteur jazz contempo-
rain connupoursamtrise du
«vocalese», l'artdcriredes
parolesetdeles chantersur
desenregistrements de solos
de jazz improvisés (le18mars
au Conservatoire de musi-
que),etleSud-Africain Ab-
dullah Ibrahim en trio, l'un des
derniersmtresduclavier(le
3mai àlaPhilharmonie).
Quanla musique du
monde, si l'on conntetap-
précie parici Goran Bregovic
et sonWedding &Funeral
Band,auquel on doit d'avoir
en partie couvert la festi-
vitémélancolique de la musi-
quedes Balkans (le23mar
la Philharmonie),l'AfroCuban
AllStars de JuandeMarcos
Gonzalez, quiaaccompag
le Buena VistaSocialClub(le
25 mal'Atelier),ouTony
Allen,l'immense batteurde
Fela dont tout le monde, jus-
quedanslerock et la pop,
s'attacheles services(le 1er
avril'Atelier),c'est surtout
la sobre et poignante chan-
teuse afro-péruvienne Su-
sanna Baca qu'ilnefaudra
pasmanquer (le15mai au
Conservatoiredemusique).
Sans oublierdeux exceptions.
Le groupe autrichienBauch-
klang,donc, spécialiste des
combinaisons contemporai-
nesduregistre acappella, en-
tretechniques de percussion
de bouche et boîtrythmes
humaine.Pourproposer de
ritables performances acro-
batiques quiinvitentdub,
électro, hip-hop, drum'n'bass
et musiquedumonde àleurs
jeux (6 mal'Atelier).
Et,cédantaux sirènesdel'ac-
tualité, l'unedes rélations
de 2010, BenL'Oncle Soul,
pour sonsucdanéroublard
de soul sixties, une once de
gitimité nous préservantde
l'écueildes adaptationsyé-
destubes empruntés àStax
ou Motown (son label, alors
queleson de Ben renvoie
plutôla southern soul) à
l'époque.
Finalement l'édition 2011re-
cèle bien un soupçondenos-
talgie…
*Infos:
www.printempsmusical.lu
Fil conducteur
CHRISTOPHE PRÉVOST
...........................................................
Le Printemps musical du 6marsau25mai àLuxembourg
Le cyclerecommence,
le LCTO abroune
nouvelle
programmationsur le
canevasdelasaison,
quis'annonce…sous
d'assez bons auspices.
Presqueaussi bons que
l'éditionprécédente, un
soupçonderelief en
moins.
CULTURE
......................................................................................
MUSIQUES
.....................................................................................................
Le Jeud17 vrier2011Page 27
Photo: ©HugoGlendinning
Tony Allen,l'immensebatteur de
Fela,attendule1
er
avril…
Constituéenasbl, l'Opéramo-
bile ou «ora studio de la
Grande Région»apour ambi-
tion de faire (re)couvrirle
théâtremusical. Il estplacé
sous la baguette de Jonathan
Kaell, forméaux conservatoi-
resdeRotterdam,LaHaye,
Sarrebruck et Maastricht.
«Uneieque j'ai eueavec
Camille Kergel'époque
on travaillaitsur unesérie
d'opéras pour enfants au TNL.
On ad'abord penséfairequel-
quechose au niveaunational
–aucuneinstitutionneproduit
gulièrement du théâtre mu-
sical–,maistsvitel'idée
s'estimposée de velopper
le projet surleplan interrégio-
nal. L'infrastructure yest plus
solideetplusefficace. Il yade
nombreux théâtressur les-
quels on peut s'appuyer
ARTTSDÉLICAT
L'idée afaitson bonhommede
chemin,leprojetvient de voir
le jour. Pourson lancement,
Jonathan Kaellachoisi Ba-Ta-
Clan,une «chinoiserie musi-
cale»composéepar Offen-
bach àl'occasion de l'ouver-
ture de son théâtreen1855,
anedelapremièreExpo
universelle àParis.Alorsque
celledeShanghaivient de fer-
merses portes,faut-il yvoir un
lien? «Il n'est pasconscient. J'ai
choisi cette piècepoursathé-
matique."Ba-Ta-Clan"apour
cadreune île chinoiseoùun
certain empereur quinesait
pasparlerchinois ainventé
unesorte de langueque per-
sonne ne comprend.Ilyaplein
de quiproquos.Ces malenten-
duslinguistiques sont un sujet
trèsGrandeRégion.»
«J'aimebeaucoup l'opérette.
C'estunart quis'est un peu
perdu», explique le chef d'or-
chestreElle porteenelle des
aspectssociocritiques, un peu
provocateurs,qu'on ne com-
prend plus parcequ'on n'a
plus le contextepolitique.Sion
creuse, on remarquedenom-
breusesdimensionsqu'on peut
utiliser pour la miseensne.
Au niveau même de la musi-
que, il yabeaucoup de cita-
tions(Bellini, Rossini…)que le
compositeurabien rutili-
es pour se moquer un peu
du grandora.Sansoublier
sa critique politiquedurégime
militariste de Napoon.Ces
aspects-,ilfautles mettre en
avant et ne pasles jouer
comme un "cabaret". L'opé-
rette estunart trèsdélicat.
Une bonnemiseensne est
essentielle.»JonathanKaell est
restéfidèll'opérette, jouée
ingralement, tout en l'adap-
tant un peu. «J'ai duit la taille
de l'orchestre pour qu'ilreste
mobile.Les passages chantés
sont originaux. Lesdialogues
onadaps, pour qu'ils
soient compréhensiblesau-
jourd'hui,sur la base d'uneper-
formancequi permet tout en
jouant de traduire le texte
d'unelangue àl'autre. Il n'ya
pasdesurtitrages
La performanceest assurée
parl'ensemble Liquid Penguin
(Katharina Bihler,Stefan
Scheib et Marcus Dross), qui
signe la miseensne. Quant
àlquipeartistique, elle
choisie via «un casting assez
long,cinqauditions,pas
moinsde90personnes.J'ai
beaucoup de chanceavecles
chanteurs.C'est une excel-
lente troupe, trèsmotivée».
L'orchestre se compose d'une
dizainedejeunes issus entre
autresdelaHochschulefür
Musik de SarrebruckLe dé-
corest tellementpetit.Une
armoireque l'on transporte
facilement.»Latroupeest
vraimentmobile!
Ba-Ta-Clan serabientôt en
tournée chez ses partenaires.
ÀIllipse àIllingen(7/04),àla
Tufa àTrèves (15/04),auTNL
(6,7,8/06) et àl'hôtel de ville
de Sarreguemines(10/06).
Uneorettehaute en cou-
leur,menée tambour battant.
Àdécouvrir.
*Le18février au CAPe (Ettel-
bruck) à20.00h.Réserv. l.:
26.81.21-304 –www.studio-
operamobile.eu
Unechinoiseriemusicale
pour penserlaGrandeRégion
KARINE SITARZ
...........................................................
«Ba-Ta-Clan»d'Offenbach revisitépar l'Ora mobile.
Premre au CAPe (Centredes arts pluriels, Ettelbruck)*
Le 18 février, «c'est la
grande première», dit
Jonathan Kaell, jeune
chef d'orchestre
luxembourgeoila
tête de la nouvelle
structure
transfrontalière.
Rencontreenmarge
desrépétitions.
Photo: ©OliverDietze
«Ba-Ta-Claapour cadreune îlechinoise un empereur quinesaitpas parler chinoisainvenunesorte
de langue quepersonnenecomprend. «Ces malentendus linguistiquessontunsujet très Grande gion»
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