REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université d’Oran Faculté des Sciences Département de Biologie Laboratoire de Microbiologie Appliquée Mémoire de Magister Option : Microbiologie Appliquée Présenté par Hamedi Amine Rizk Thème Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Soutenue devant les membres du jury suivant : Président: Mr Boutiba Z. Professeur université d’Oran Examinateur: Mr Henni D.E. Professeur université d’Oran Examinateur: Mr Baba Hamed B. MCA université d’Oran Examinateur: Mr Guessas B. MCA université d’Oran Encadreur: Mr Kihal M. Professeur université d’Oran 2008-2009 Sommaire Dédicaces Remerciements Liste des figures Liste des tableaux Liste des abréviations Résumé 1 Summary 2 Résumé en Arabe 3 Revue bibliographique 1. Introduction 4 2. Ecosystème intestinal et probiotique 5 2.1. Généralités 5 2.2. Colonisation bactérienne de l’estomac et de l’intestin grêle 5 2.3. Fonction de la microflore intestinale 7 3. Les probiotique 8 3.1. Définition 8 4. Microorganismes probiotiques 9 4.1. Les bactéries lactiques 10 4.1.1. Les lactocoques 10 4.1.2. Les propionibactéries 11 4.1.3. Les bifidobactéries 12 5. Présentation du genre Lactobacillus 5.1. Lactobacillus johnsonii 6. Propriétés probiotiques et technologiques des lactobacilles 6.1. Propriétés technologiques des lactobacilles 13 14 15 15 6.1.1. Affinage des fromages 15 6.1.2. Fabrication du yaourt 15 6.1.2.1. Acidification 15 6.1.2.2. Arômatisation 16 6.1.2.3. Texture 16 6.1.3. Biopréservation des aliments 16 6.2. Métabolismes des lactobacilles 17 6.2.1. Métabolisme des sucres 17 6.2.2. Activité protéolytique 21 6.3. Propriétés probiotiques des lactobacilles 23 6.3.1. Diminution des diarrhées associées à l’antibiothérapie 23 6.3.2. Amélioration de la digestion du lactose 24 6.3.3. Inhibition des bactéries pathogènes 24 6.3.4. Effets sur l’immunité systémique et intestinale 25 6.3.5. Action sur le syndrome d’irritabilité intestinale chronique 26 6.3.6. Réduction des allergies alimentaires 26 6.3.7. Effet anticancérigène 27 6.3.8. Effet sur la maladie de Crohn 28 6.3.9. Effets sur les diarrhées à rota-virus et sur les diarrhées du voyageur 28 6.3.10. Réduction du cholestérol sérique 29 7. Critères de sélection des probiotiques 29 7.1. Critères de salubrité 29 7.2. Habilité à survivre dans les produits agroalimentaires et durant le stockage 29 7.3. Capacité à survivre au transite gastrique 30 7.4. Adhérence aux cellules épithéliales 31 Matériel et méthodes 1. Introduction 32 2. Isolement des lactobacilles 32 3. Provenance des souches bactériennes 33 4. Purification et ré-identification des espèces 33 4.1. Test de catalase 33 4.2. Test du type fermentaire 33 4.3. Test de croissance à différentes concentrations de NaCl 34 4.4. Test de croissance à différentes températures et de thermorésistance 34 4.5. Test de l’ADH 34 4.6. Test du profil fermentaire 34 5. Etude du potentiel probiotique 35 5.1. Résistance aux sucs gastriques 35 5.2. Résistance aux sels biliaires 35 5.3. Résistance aux enzymes pancréatiques 35 5.4. Pouvoir inhibiteur 36 6. Etude des propriétés technologiques 36 6.1. Etude de la cinétique d’acidité en milieu lait 36 6.2. Etude de la cinétique de croissance en milieu lait 37 6.3. Métabolisme du citrate 37 6.4. Production d’acétoïne 38 6.5. Etude des interactions entre les souches lactiques et les bactéries du yaourt 38 6.6. Evaluation de l’activité protéolytique 38 7. Conservation de souches 39 7.1. Conservation à court terme 39 7.2. Conservation à long terme 39 Résultats et discussions 40 Discussion générale 56 Conclusion et perspectives 60 Références bibliographique 62 Index de milieux de cultures 76 Dédicace Je dédie le présent travail à mon défunt père puisse-t-il reposer en paix et avoir la toute miséricorde de Dieu tout-puissant. ainsi qu’a ma très chère mère pour son dévouement, sa gentillesse, son courage et son soutient durant tant d’années. Que Dieu la garde pour nous. a mon frère et mes sœurs : Med Zakaria, hinda et asma qui ont su m’orientés et me guider dans ma vie, ainsi qu’à leurs conjoints, ouarda, mecheri et Nabil. A mes adorables neveux et nièces : Rayane, Safouane, Ghizelène, Mehdi, Mansour, Mokhtar et au petit dernier Merouan A mes amis : Anas, Mourad, Hamid Nabil, Zaki, Djelloule, Mounir, Hicham, Abdelwahabe, Sofian, Ali, Mohamed, Nacer, Mahi, Brahim, Mohamed, Kacem, Nadir, Tarik, Souma et touts ceux que je n’ais pas citer mais que je garde dans ma mémoire et mon cœur. a l’ensemble du personnel des laboratoires de recherches de l’université d’es-Sénia a tous mes enseignants pour qui j’ai un respect tout particulier : Pr Kihal, Pr Henni, Pr Boutiba, Dr Guessas, Dr Haddadji, Dr Saidi, Dr Senhadji et Dr Sahraoui. Remerciements De par le nom de Dieu, tout-miséricordieux, tout-compatissant. Puisse-t-il bénir notre seigneur Muhammad, clef et sceau de la prophétie. Je remercie notre Dieu miséricorde de m’avoir amené à réaliser ce modeste travail. Qui a été réalisé au niveau du Laboratoire de Microbiologie Appliquée de la faculté des Sciences de L'université d'Oran sous la direction du Professeur Kihal .M, auquel je lui exprime toute ma gratitude pour son aide précieuse et pour sa patience tout au long de la période de mon travail au sein de son laboratoire. Je remercie vivement le professeur Boutiba Z. pour avoir bien voulus présider le jury de soutenance. Mes vifs et sincères remerciements vont au Pr Henni D.E. au Pr Baba Hamed B. et au Dr Guessas B. pour avoir acceptés d’examiner mon modeste travail. Enfin, je remercie tout ceux qui mon soutenus durant ces longues années. Liste des figures Figure 1: Composition de la microflore intestinale chez l’humain 6 Figure 2: Lactococcus lactis subsp lactis au microscope électronique 11 Figure 3: Observation au microscope électronique de du genre Propionibacterium 12 Figure 4: Observation au microscope électronique du genre Bifidobacterium sp 12 Figure 5: Observation au microscope électronique du genre Lactobacillus 14 Figure 6: Voie de la glycolyse relative à l’utilisation du glucose chez les bactéries lactiques 17 Figure 7: Représentation des différents systèmes de transport chez les lactobacilles 18 Figure 8: Voie des pentoses phosphates 19 Figures 9: Voie du tagatose (à gauche) et voie de Leloir (à droite) 20 Figure 10: Système de protéolyse des lactobacilles 22 Figure 11: Procédure d'isolement en profondeur 32 Figure 12: Instruments pour la mesure de l’acidité dornic titrable 36 Figure 13: Aspects des colonies en boites 41 Figure 14: Aspect des souches issues des cultures pures en milieu liquide 41 Figure 15: Résultats du test de l’ADH sur milieu M16 BCP 42 Figure 16: Observation microscopique de la souche A4 au grossissement G x 100 43 Figure 17 Résultats du profil fermentaire de la souche A4 43 Figure 18: Histogramme de comparaison entre les souches testées au niveau de leur résistance aux traitements 46 Figure19: Mise en évidence de l'inhibition de Salmonella sp par les bactéries lactiques de la collection 47 Figure 20: Mise en évidence de l'inhibition d'Escherichia coli par les bactéries lactiques de la collection 47 Figure 21: Mise en évidence de l'inhibition de Vibrio cholerae par les bactéries lactiques de la collection 48 Figure 22: Mise en évidence de l'inhibition de Staphylococcus aureus par les bactéries lactiques de la collection 48 Figure 23: Mise en évidence de l'inhibition de Pseudomonas sp imip R par les bactéries lactiques de la collection 49 Figure 24: Histogramme de comparaison entre le pouvoir inhibiteur des différentes souches 49 Figure 25: Courbe de cinétique de croissance et d’acidité en milieu lait écrémé avec de l’extrait de levure 50 Figure 26: Courbe de cinétique de croissance et d’acidité en milieu lait écrémé sans extrait de levure 51 Figure 27: Aspect des colonies sur milieu citrate de Simmons 52 Figure 28: Formation d’annaux rouges due à la production d’acétoïne 53 Figure 29: Interactions entre les souches lactiques et les bactéries du yaourt 53 Figure30: Activité protéolytique des souches lactique 54 Figure 31: Histogramme de comparaison entre les diamètres des halos de protéolyse 55 Liste des tableaux Tableau 1: Lactobacilles utilisés dans les cultures probiotiques 9 Tableau 2: Principales espèces et sous espèces de lactobacilles utilisées en industrie laitière 14 Tableau 3: Différents systèmes de transport des sucres chez certains lactobacilles 20 Tableau 4: Principales souches utilisées durant nos travaux 40 Tableau 5: Différents test d’identification et leurs résultats respectifs 42 Tableau 6: Résultats du profil fermentaire avec les différents sucres 43 Tableau 7: Les concentrations microbiennes auxquelles correspondes les DO utilisées dans les tests probiotiques 44 Tableau 8: résume les résultats du dit test concernant la résistance ou non des souches aux différents traitements. Les concentrations sont obtenues après dénombrement sur milieu solide 45 Tableau 9: Valeurs des cinétiques de croissance et d’acidité en milieu lait écrémé avec de l’extrait de levures 50 Tableau 10: Valeurs des cinétiques de croissance et d’acidité en milieu lait écrémé avec de l’extrait de levures 51 Tableau 11: Diamètres en centimètres des halos de protéolyse des espèces respective 55 Liste des abréviations ADH : Arginine déshydrogénase ATP : Adénosine Tri Phosphate ATPase : Enzyme qui dégrade l’ATP B : Bifidobacterium BCP : Pourpre de bromocrésol biovar : biovariant °C : Degrés Celsius °D : Degrés Dornic DO : Densité Optique H : Helicobacter h : heurs IFN : Interferon Ig : Immunoglobuline IL : Interleukine Lb : Lactobacillus Lc : Lactococcus LDL : Low Density Lipids min : minutes NK : Natural Killers P : Pediococcus pH : Potentiel hydroélectrique sp : espèce indéterminée Str : Streptococcus subsp : sub specie (sous espèce) TFG : Transforming factors of growth Th : Tumor human TLR : Toll-Like Receptors TNF : Tumor Necrosis Factors trs : tours UpH : Unité de pH Vmax : Vitesse maximale Résumé L'évolution d'une fermentation lactique spontanée à une fermentation dirigée est réalisée grâce à des levains lactiques sélectionnés, qui donnent des produits laitiers diverses possédants des caractères organoleptiques variés. L'intégration de nouvelles souches lactiques provenant de différents écosystèmes est actuellement utilisée pour augmenter la durée de bio-préservation des aliments. En plus ; l'activité de certaines souches lactiques à caractère probiotique est exploitée pour produire des aliments fonctionnels à caractères préventifs et thérapeutiques. Dans ce travail nous avons axé notre recherche sur le potentiel probiotique et technologique de quelques espèces du genre Lactobacillus, isolées du lait cru de chamelle du sud-ouest Algérien. Les techniques microbiologiques et biotechnologiques ont été utilisées pour accomplir ce travail. Les résultats obtenus pour l'aptitude de la souche A4 de Lb. johnsonii à résister aux stresses acide, basique et enzymatique qui nous montrent clairement que cette espèce est probiotique en comparaison avec les souches les plus étudiées qui sont Lb. casei (5) et Lb. rhamnosus (6). L'aptitude de cette souche A4 (Lb. johnsonii) à inhiber les bactéries pathogènes est confirmée par les résultats d'interactions entre les souches lactiques et les souches pathogènes (Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Pseudomonas sp. imip R, Vibrio cholerae et Salmonella sp). La souche A4 a coagulé le lait en 14h. Cette souche de Lb. johnsonii a montré une stimulation de Streptococcus thermophilus ce qui indique la possibilité de son intégration comme agent probiotique dans de nouveaux dérivés laitier d’intérêt nutritionnel. Donc le lait de chamelle peut être considéré comme un écosystème permettant le développement d’une microflore lactique à caractère probiotique. Mots clés: Lait de chamelle, lactobacilles, propriétés probiotique et technologiques, biopréservation des aliments. 1 Summary The evolution from a spontaneous fermentation to a directed fermentation is realized with selected lactic acid bacteria which give many dairy products with different sensitive characters. The integration of new lactic acid bacteria‘s strains isolated from diverse ecosystems is now used to increase the bio-preservation of dairy products. Moreover, probiotic activity of lactic acid bacteria is exploiting in the fact to produce functional foods. The aim of this study is the research of the possible probiotic potential and the technological characteristics of some Lactobacillus species isolated from Algerian’s raw camel’s milk. Microbiological and biochemical techniques are used to do this work. Results shown that Lactobacillus johnsonii (A4) can resist to acidic, basic and enzymatic stresses in comparison with Lactobacillus casei (5) and Lactobacillus rhamnosus (6). So we can say that this strain is a probiotic. The inhibition activity of the strains A 4 against pathogens (Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Pseudomonas sp. imip R, Vibrio cholerae and Salmonella sp) is clearly obtained by testing these strains with the direct method. Milks coagulation by Lb. johnsonii is done after 14h of incubation. The strain also showed stimulation of Streptococcus thermophilus so that indicate the possibility to use it as probiotic agent in new fermented products. Finely, raw camel’s milk can be defined as an ecosystem that promotes the development of a microflora with probiotic characters. Key words: Camels milk, Lactobacillus, probiotic and technologic proprieties, bio-preservation. 2 الملخص التطور في الصناعة التخميرية الغير متوجهة إلى الصناعة المتوجهة يتحصل عليها بواسطة بكتيرات الحليب التي تعطي خواص منتقاة مخبريا .إضافة الى دالك هناك أصناف جديدة من بكتيرات الحليب الناجمة من أوساط مختلفة تستعمل الغراض وقائية كما تستغل لإلطالة من مدة صالحية المواد الغذائية ..يتركز هذا البحث في الكشف على الخاصيات المقاومة للحموضة ,للقاعدية و لالنزيمات الهضمية ,كذالك الكشف على الخصائص التكنولوجية لبكتيرات اللبن المعزولة من حليب الناقة الجزائرية .لقد تم استعمال لحاجة هذا البحث التقنيات المكروبيولوجية و البيوكميائية .النتائج المتحصل عليها تتمثل في مقاومة جيدة للساللة Lb. ) johnsonii (A4للحموضة ,األساسية و لالنزيمات الهضمية ,مقارنتا مع السالالت Lb. casei (5) et ) .Lb. rhamnosus (6كذالك مه واحيت تثبيط البكتيريا المسببت في التسمماة الغذائيت: Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Pseudomonas sp. imip R, Vibrio cholerae et Salmonella spتحصلىا على وتائج جذ مشجعت .لقذ خمرث الساللت ) (A4الحليب المىزوع مه الزبذة في 14ساعت ,و قذ أظهرة أيضا تعايشا ايجابيا مع البكتيريا Streptococcus thermophilusمما يمكىىا القىل أوىا مه إمكاوىا استعمالها في مىاد غذائيت جذيذة .الخالصت هي أن حليب الىاقت غىي بالبكتيريا المفيذة لإلوسان. كلماث المفتاح :حليب الىاقت ,بكتيريت الحليب مه الصىف ,Lactobacillusالخاصيات التكنولوجية و المفيدة لإلنسان ,حماية طبيعية للمواد الغذائية. 3 Revue bibliographique Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique 1. Introduction: Les populations mondiales ont connues au cours de deux derniers siècles des évolutions sans précédent de leur mode de vie en général et de leur alimentation en particulier. Dans ce paysage et suite à des conséquences négatives de ces évolutions sur la santé avec l’apparition des maladies dites de civilisation. En effet, l’alimentation est susceptible de moduler diverses fonctions de l’organisme, et peut aussi contribuer à diminuer le risque de certaines pathologies. Ces dernières années plusieurs études ont été entreprises afin d’évaluer l’impact sur la santé de certaines composantes de l’alimentation à caractère non nutritionnel tels que les micronutriments, les prébiotiques et les probiotiques (Belgnaoui, 2006). Les probiotiques ont fait l’objet de nombreuses études et leur bienfaits reconnus par tous. Le pionnier fut Metchnikoff qui a fondé sa théorie concernant les probiotiques sur la longévité des paysans bulgares qui été due à leur consommation quotidienne de lait fermenté. La fermentation des denrées alimentaires est l’une des plus anciennes méthodes pour leur conservation (Vasiljevic et Shah, 2008). Durant les récentes années, le monde a connu une marginalisation dans la vente de produits contenants des probiotiques, et d’énormes études ont été entreprises pour obtenir une preuve scientifique sur l’effet bénéfique de ces organismes vivants (Alander et al., 1997). La sélection des probiotiques se base non seulement sur leurs effets bénéfique sur la santé de l’hôte ou dans le traitement des infections liées au système gastro-intestinale (Corcoran et al., 2003), mais aussi sur leur capacité à adhérer à la muqueuse intestinale (Ehrmann et al., 2001 et Ouwehand et al., 2000) ainsi que pour leur autre capacité à survivre aux stresses du transite digestif (Elahi et al., 2008) et donc résister aux sucs gastriques et aux sels biliaires, pour certains auteurs, ils doivent aussi résister aux enzymes pancréatiques (Ruiz-Moyano et al., 2008). Les probiotiques renferment plusieurs genres de bactéries et de levures (Shah, 2007), dont la plus grande partie est représentée par les lactobacilles (Frece et al., 2004). L’habitat d’origine des espèces de Lactobacillus ainsi que leur effet inhibiteur envers les souches entéropathogènes ont un grand impacte dans leur valorisation au rang de probiotiques (Annuk et al., 2002). Le présent travail se focalisera sur les propriétés technologiques, antimicrobiennes et probiotiques des souches de lactobacilles isolées à partir du lait cru de chamelle (Camelus dromedarius). 4 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique 2. Ecosystème intestinal et probiotique: 2.1. Généralités: De la naissance à leur mort, les animaux ainsi que l’homme vivent en équilibre avec une flore microbienne extrêmement dense et variée qu’ils abritent, pour l’essentiel, dans la cavité de leur tube digestif. La flore microbienne est estimée numériquement 10 fois supérieure au nombre de cellules de l’organisme (Belgnaoui, 2006). Les rôles que jouent les probiotiques dans l’écosystème intestinal en tant qu’agents thérapeutiques ou préventifs de plusieurs désordres liés au système gastro-intestinal reçoivent une attention très particulière. L’écosystème intestinal est très complexe, il renferme plus de 500 espèces différentes de microorganismes répartis selon l’anatomie comme suit : 0-104 ufc/ml dans l’estomac, ce nombre réduit est dû principalement à l’acidité. Il existe une variabilité quantitative et qualitative dans la flore du duodénum, de l’iléon et du colon allant de 0-105 ufc à 108 ufc et 1010-1012 ufc respectivement. Cette abondance est certainement due au pH neutre et à la disponibilité en nutriments (Jonkers et stockbrügger, 2007). Le développement d’une flore intestinale stable aide l’humain à résister contre les infections du tractus gastro-intestinal. Ce phénomène a été décrit par de nombreux auteurs qui lui on attribués le nom d’antagonisme bactérien, interférence bactérienne, effet barrière, colonisation résistante et exclusion compétitive. La meilleure preuve de l’effet protecteur de la flore intestinale tient dans une étude faite sur des animaux n’ayant aucun microorganisme intestinal été plus vulnérables envers les infections que ce contenant une flore gastrique stable (Fuller, 1989). 2.2. Colonisation bactérienne de l’estomac et de l’intestin grêle: Le développement d’une flore microbienne dans le tractus intestinal humain dépend de l’inoculum original à la naissance, de l’environnement vital et de l’allaitement. La colonisation du tractus digestif de l’enfant débute à la naissance, puis continu lors des périodes d’allaitement et de sevrage, ceci en résulte une communauté microbienne relativement stable. Une flore intestinale mature confère une barrière physique et immunitaire entre l’hôte et son l’environnement. Cette fonction maintient un intestin sain et protège l’hôte par une microécologie (Salminen et al., 2006). Quelques heures seulement avant un repas, l’estomac d’un humain sain ne contient qu’une infime concentration microbienne, ce sont généralement des lactobacilles ou des germes acido-tolérants ou acidophiles. La partie supérieure de l’intestin grêle contient des lactobacilles et des streptocoques en concentrations relativement plus élevées que celle de l’estomac. Dans les circonstances normales la digestion humaine qui s’effectue au niveau de l’intestin grêle dure entre 5 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique 2h à 4h environ, c’est cet afflux rapide de nutriments qui aide à la colonisation permanente du tractus digestif (Macfarlane et Dillon, 2006). Figure 1 : Composition de la microflore intestinale chez l’humain (Gagnon, 2007) Différents facteurs endogènes associés à l’hôte, aux bactéries et à l’environnement contribuent à maintenir la composition et le bon fonctionnement de la microflore, contrôlant ainsi l’homéostasie intestinale. La physiologie du système digestif de l’hôte, ainsi que les nutriments endogènes et l’habitat colique interviennent donc dans la régulation et la stabilité de la microflore. Parmi ces facteurs endogènes, on retrouve le pH ou le potentiel d’oxydoréduction, les interactions microbiennes, la muqueuse épithéliale intestinale, le péristaltisme, les sécrétions acides et biliopancréatiques, et la production de mucus (Holzapfel et al., 1998). Les facteurs exogènes tels que la composition du régime alimentaire et des circonstances environnementales (contamination par des pathogènes, antibiothérapie, chimiothérapie, climat, stress, hygiène…) peuvent également modifier le fonctionnement et la composition de la microflore (Mitsuaka, 1989 et Belgnaoui 2006). 6 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique 2.3. Fonction de la microflore intestinale: Le développement d’un microbiote intestinal dans le tractus gastro-intestinal de l’humain dépend de l’inoculum original à la naissance, de l’environnement de vie et des pratiques d’alimentation (Salminen et al., 2006). La colonisation microbienne de l’enfant commence à la naissance et continue durant l’allaitement et la période de sevrage, ce qui en résulte une communauté microbienne stable chez l’adulte (Guarner et Malagelada, 2003). La relative stabilité de l’écosystème intestinal suggère la présence de mécanismes de régulation et de défense propres à l’hôte ou à la microflore résidente. Ainsi, il apparaît la notion de synergie, de symbiose et de commensalisme entre l’hôte et sa microflore (Belgnaoui, 2006). Les populations microbiennes peuvent affecter les fonctions digestives et la physiologie de l’épithélium intestinal par leur activité métabolique (Roberfroid et al., 1995). En effet, les bactéries intestinales participent à la décomposition de substances non digérées, en particulier les glucides alimentaires (fibres, amidons résistants, sucres non absorbés) et de substances endogènes tel que le mucus (Gibson et Roberfroid, 1995). Une autre fonction importante exercée par la flore intestinale est la maturation et la stimulation du système immunitaire de l’hôte. Le système immunitaire local associé à la muqueuse digestive ainsi que le système immunitaire général sont fortement stimulés ou parfois inhibés, par certaines bactéries de la flore du tube digestif. Plusieurs études ont montré que la flore intestinale stimule l’activité phagocytaire (Nicaise et al., 1993), la sécrétion des cytokines par les macrophages (Nicaise et al., 1999), les lymphocytes intra épithéliaux (Bandeira et al., 1990), ou encore le nombre de plaques de Peyer (Ducluzeau et Raibaud, 1979). Les bactéries de la flore intestinale modulent donc l’activité du système immunitaire de façon à établir la tolérance de l’hôte à leur égard et éviter une réponse contraire à leur implantation. Cette interaction entre le système immunitaire muqueux et la microflore intestinale maintient cette muqueuse dans un état « d’inflammation physiologique » contrôlée (Berg et Savage, 1975 ; Shroff et al., 1995). D’ailleurs, à l’état basal, le microenvironnement intestinal est caractérisé par la présence de cytokines à fonction immunosuppressive telles que l’IL-10 et le TGF-β produites par les cellules Th3 (Strober, 1998) les cellules épithéliales, mésenchymateuses et dendritiques (Fagarasan et Honjo, 2003 et De Jong et al., 2002). L’intestin manifeste naturellement une réponse immunitaire T régulatrice traduisant une prédisposition à l’induction de la tolérance locale vis-à-vis d’antigènes de l’environnement, particulièrement ceux d’origine bactérienne (Powrie et al., 1994). La reconnaissance de la microflore endogène par le système immunitaire de l’hôte se traduit en effet par la production d’anticorps locaux et systémiques (Apperloo-Renkema et al., 1993). En atteignant la lumière intestinale, les Ig A de la lamina propria exercent une action protectrice 7 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique contre les antigènes microbiens (Matsunaga et Rahman, 1998) par régulation de l’adhésion et la croissance bactérienne (Brandtzaeg et al., 1989). Différents facteurs endogènes associés à l’hôte, aux bactéries et à l’environnement contribuent à maintenir la composition et le bon fonctionnement de la microflore, contrôlant ainsi l’homéostasie intestinale. La physiologie du système digestif de l’hôte, ainsi que les nutriments endogènes et l’habitat colique interviennent donc dans la régulation et la stabilité de la microflore. Parmi ces facteurs endogènes, on retrouve le pH ou le potentiel d’oxydoréduction, les interactions microbiennes, la muqueuse épithéliale intestinale, le péristaltisme, les sécrétions acides et biliopancréatiques, et la production de mucus (Holzapfel et al., 1998). Les facteurs exogènes telle que la composition du régime alimentaire et des circonstances environnementales (contamination par des pathogènes, antibiothérapie, chimiothérapie, climat, stress, hygiène…) peuvent également modifier le fonctionnement et la composition de la microflore (Mitsuaka, 1989). 3. Les probiotiques: 3.1. Définition: Durant plusieurs années, le terme « probiotique » a été utilisé dans différentes applications. Il a été tout d’abord utilisé pour définir des substances produites par des protozoaires pour en stimuler un autre (Lilly et Stillwell, 1965) plus tard il a été utilisé pour décrire des suppléments alimentaires destinés à l’alimentation animale ayant des effets bénéfiques sur l’animal hôte en affectant sa flore intestinale (Parker, 1974). Récemment, il a été défini comme suit « organismes ou substances qui contribue à l’établissement d’un équilibre dans la microflore intestinal ». Cette définition est insuffisante car imprécise, cela inclurait les antibiotiques. Le plus judicieux serait de le définir comme « supplément alimentaire contenant des microorganismes vivants qui affecte bénéfiquement l’animal hôte en régulant l’équilibre de la flore intestinale » (Fuller, 1989). La FAO (Food and Agriculture Organization) et l’OMS (Organisation mondiale de la santé ; WHO) ont établi récemment des lignes directrices pour l’utilisation du terme « probiotiques » dans les aliments et formulent la définition suivante : «micro-organismes vivants qui lorsqu’ils sont administrés en quantités adéquates, exercent une action bénéfique sur la santé de l’hôte qui les ingère» (FAO/OMS, 2002). La notion de probiotiques a été développée principalement grâce aux travaux de Metchnikoff ayant suggéré que l’ingestion de bactéries lactiques vivantes accroît la longévité en réduisant dans le tube digestif la population de bactéries putréfiantes ou produisant des toxines (Metchnikoff, 1907). 8 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique 4. Microorganismes probiotiques: La consommation de probiotiques dans des aliments comme le yaourt date depuis plusieurs années, ce n’est que dans les années 1900 que les scientifiques ont commencé à s’intéressés sur les raisons de l’effet bénéfique qu’offrent ces complément alimentaires. Plusieurs genres bactériens et de levures sont utilisés autant que probiotiques, notamment les genres de Lactobacillus, Leuconostoc, Pediococcus, Bifidobacterium, Enterococcus et Saccharomyces. Les bactéries probiotiques ayant des propriétés désirables et les plus documentées sont : Lactobacillus johnsonii La1, Lactobacillus rhamnosus GG (ATCC 53103), Lactobacillus casei Shirota, Lactobacillus acidophilus NCFG 1478, Lactobacillus reuteri et Bifidobacterium animalis Bb12 (Shah, 2007). Tableau 1 : Lactobacilles utilisés dans les cultures probiotiques (Shah, 2007) Espèces Souches L. acidophilus LA-1/LA-5 (Chr. Hansen) Lb. acidophilus NCFM (Rhodia) Lb. johnsonii La1 (Nestlé) Lb. acidophilus DDS-1 (Nebraska Cultures) Lb. acidophilus SBT-2062 (Snow Brand Milk Products) Lb. bulgaricus Lb12 Lb. lactis L1A (Essum AB) Lb. casei Immunitans (Danone) Lb. plantarum 299v, Lp01 Lb. rhamnosus GG (Valio) Lb. rhamnosus LB21 (Essum AB) Lb. reuteri SD2112/MM2 (Biogaia) Lb. rhamnosus 271 (Probi AB) Lb. plantarum (Probi AB) Lb. reuteri SD2112 (aussi connu sous MM2) Lb. casei Shirota (Yakult) Lb. paracasei CRL 431 (Chr. Hansen) Lb. fermentum RC-14 (Urex biotech) Lb. Helveticus B02 9 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique 4.1. Les bactéries lactiques: Les bactéries lactiques forment un groupe hétérogène d’organismes Gram positifs, non sporulants et qui fermentent les sucres pour produire de l’acide lactique. Leur habilité à réduire le pH par la production d’acide issue de leur métabolisme fermentatif conduit au développement de propriétés organoleptiques très recherchées, à la prévention de la croissance de microorganismes pathogènes et à l’élaboration d’un produit final sain (Durlu-Ozkaya et al., 2001). Leur utilisation est apparue, depuis des millénaires, dans la fabrication des aliments comme les fromages, les charcuteries, les boissons fermentées, le pain au levain, les sauces, les saumures, les légumes fermentés, les ensilages etc. Elles permettent, de part leur métabolisme, d'augmenter la durée de conservation d'origine des denrées et leur confèrent une saveur et une texture différente (Badis et al., 2006). Les bactéries lactiques sont considérées comme des microorganismes non pathogènes. Cela dit, ce groupe peut jouer le rôle de pathogène opportuniste chez des patients immunodépressifs, des patients longuement hospitalisés ou des patients ayant subis des interventions chirurgicales (Svec et al., 2007). Mais dans une autre étude, Adams a conclu que la consommation de bactéries lactique ne représenté aucun risque pour la santé humaine (Jonkers et Stockbrügger, 2007). Depuis longtemps les bactéries lactiques sont devenues les principaux candidats probiotiques et bénéficient d’un statut GRAS (Generally Regarded As Safe) (Belgnaoui, 2006). 4.1.1. Les lactocoques: Le genre Lactococcus correspond au groupe des streptocoques lactiques de Sherman (1937) dont la principale espèce est Lactococcus lactis (Lc. lactis sp). Par définition, le genre Lactoccoccus est formé de bactéries à Gram positif dont les cellules, en forme de coques, sont associées par paires ou en chaînettes de longueur variable. Elles sont dépourvues de catalase et ne sont pas capables d’utiliser l’oxygène mais se multiplient en sa présence (anaérobies aérotolérantes). Parmi, les Lc. lactis sp, deux sous espèces et un biovariant prédominent en fermentation laitière: Lc. lactis subsp. lactis (Lc. lactis), Lc. lactis subsp. cremoris (Lc. cremoris) et Lc. lactis subsp. lactis biovar. diacetylactis (Lc. diacetylactis). Le groupe des levains mésophiles, auquel les lactocoques appartiennent, est le premier à avoir fait l’objet de sélection et de production pour l’industrie laitière. Les souches sont sélectionnées pour leur aptitude à acidifier le lait, à travers leur métabolisme homofermentaire, et former des arômes. Leur température optimale de croissance s’étend de 25 à 35°C, respectivement pour les souches de Lc. cremoris et Lc. lactis. Les lactocoques sont capables de croître à 10°C mais pas à une température supérieure à 40°C. (Grattepanche, 2005). Etant non considérés comme des habitants naturels de la flore intestinale 10 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique chez l’humain, seulement quelques études ont été entreprises sur les propriétés probiotiques du genre Lactococcus. Mais dans ce contraste, d’autres recherches ont démontré qu’il était possible aux lactocoques d’être présents dans le tractus gastro-intestinal humain. Depuis, le genre Lactococcus est largement utilisé dans les cultures starter des industries agroalimentaires, ceci fondé sur les propriétés probiotiques de ce genre et que ça pourrait mener à l’élaboration de nouveaux produits probiotiques (Kimoto et al., 1999). Figure 2 : Lactococcus lactis subsp lactis au microscope électronique. Une barre représente 1µm (Kimoto et al., 1999). 4.1.2. Les propionibactéries: Les propionibactéries lactiques regroupent les espèces suivantes : Propionibacterium freudenreichii, P. jensenii, P. acidopropionici et P. thoenii ont montrés un effet probiotique comme la production d’acide propionique, de bactériocines, de vitamine B12, la synthèse de βgalactosidase, la stimulation de la croissance des bifidobactéries réduction de la production d’enzymes intestinales impliquées dans la production de substances cancérigènes, et des effets favorables dans le métabolisme des lipides et dans la réponse immunitaire (Perez-Chaia et al., 1995). Seulement quelques souches de propionibactéries lactiques ont été sélectionnées pour leur propriété d’adhésion aux cellules intestinales (Huang et Adams, 2003) 11 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique . Figure 3 : Observation au microscope électronique du genre Propionibacterium. Une barre représente 2µm (Huang et Adams, 2003) 4.1.3. Les bifidobactéries: Les bifidobactéries sont des bâtonnets aux formes variées dont la plus caractéristique est une forme en Y. Les bifidobactéries sont non sporulées, à Gram-positif, hétérofermentaires, anaérobies strictes. Leurs conditions optimales de croissance se situent à des températures entre 37°C et 41°C et à des pH compris entre 6,5 et 7,0. Les bifidobactéries sont hétérofermentaires et dégradent les hexoses en produisant de l’acide lactique et acétique dans un ratio molaire de 2:3 (Scardovi, 1986). Une approche multiphasique est souvent utilisée pour identifier des bifidobactéries. Cette approche comprend la présence d’une activité fructose-6-phosphoketolase (F6PPK), une enzyme clé du genre Bifidobacterium (Ventura et al., 2004b et Gagnon, 2007). Les bifidobactéries, ayant des effets probiotiques et utilisées commercialement, sont moins nombreuses que les lactobacilles. La souche la plus étudiée est Bifidobacterium lactis Bb12 (Prioult, 2003). Le genre Bifidobacterium est le genre majeur du tractus intestinal humain et il représente 25% des microorganismes cultivables de ce même tractus (Sghir et al., 1998). 12 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique Figure 4 : Observation au microscope électronique du genre Bifidobacterium sp. Une barre représente 2µm (Gagnon, 2007) 5. Présentation du genre Lactobacillus: Le genre Lactobacillus représnte le plus large groupe des bactéries lactiques, il contient le plus grand nombre d’éspeces qui peuvent êtres isolées de differents biotopes (humains, animaux, plantes…etc) (Stilles et Holzapfel, 1997). Le genre Lactobacillus contient un assemblage divers de 140 espèces avec des aspects variés allant du bacille long et fin au coccobacille en passant par la forme bâtonnet court ou légèrement flexueux. Ils sont Gram positif, non sporulés, fréquemment associés en chaînettes et habituellement immobiles. Les lactobacilles se montrent généralement plus résistants au stress acide que les lactocoques (Siegumfeldt et al., 2000 et Singh et al., 2009). Cette différence pourrait s’expliquer par un pH optimal plus faible pour l’enzyme chargée de réguler le pH intracellulaire (translocation de protons par une ATPase) chez les lactobacilles. Le métabolisme des sucres chez Lactobacillus est hétéro- ou homofermentaire. Certaines souches sont thermophiles, d’autres mésophiles(Nannen et al., 1991). Les espèces homofermentaires strictes fermentent les hexoses en acide lactique en utilisant la voie EMP (Embden-Meyerhoff Parnas), ils ne fermentent ni les pentoses ni le gluconate, ils appartiennent aux espèces Lb delbruekii subsp bulgaricus, Lb. delbruekii subsp. lactis et Lb. helveticus et on les trouve généralement dans les cultures starters. Ils sont thermophiles (45°C) et thermorésistants (Law et Haandrikman, 1997). L’autre groupe renferme l’espèce de Lb. acidophilus et Lb. casei, qui ne sont pas connues pour être utilisées comme cultures starters mais qui sont très bien connues pour les bienfaits qu’elles procurent autant que microorganismes probiotiques ainsi que pour leurs utilisations dans l’affinage des fromages. Hétérofermentaires facultatives, ces lactobacilles fermentent les hexoses en acide lactique ou en acide lactique, acétique, formique et éthanol quand 13 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique la quantité de glucose est limitée. Les pentoses sont fermentés en acide lactique et acétique via la voie des pentoses phosphate (Carr et al., 2002). Les lactobacilles hétérofermentaires strictes fermentent les hexoses ainsi que les pentoses en utilisant la voie des pentoses phosphate, ces espèces peuvent causer des arômes indésirables et des formations de gaz durant l’affinage des fromages, ils produisent des protéinases, des endopeptidases, des aminopeptidases, des dipeptidases, des tripeptidases et des PSP (Proline-Spécifiques peptidases). L’espèces spécifique à ce groupe est Lb kefir (Hassan et Frank, 2001). Figure 5 : Observation au microscope électronique du genre Lactobacillus. Une barre représente 2µm (Gagnon, 2007) Tableau 2 : Principales espèces et sous espèces de lactobacilles utilisées en industrie laitière. Lb. : Lactobacillus. (Kandler et al., 1986) Espèces Lb. helveticus Lb. delbruekii subsp. bulgaricus Lb. delbruekii subsp. lactis Lb. acidophilus Lb. casei Lb. plantarum Lb. kefiri Lb. brevis Lb. fermentum Fermentation du lactose Homofermentaire Hétérofermentaire Croissance A 15°C A 45°C + + + + - + + + + + Thermophile Mésophile Thermophile 14 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique 5.1. Lactobacillus johnsonii (Fujisawa et al., 1992; Klein et al., 1998): Lactobacillus johnsonii est une espèce d’origine humaine et son genome est le deusième à être complètement séquencé, c’est une espèce microaérophile et homofermentaire stricte (Pridmore et al., 2004). Cette epsèce est auxotrophe pour les acides aminés, les purines et pour plusieurs cofacteurs, ce qui éxplique sa présence dans la partie supérieure du tractus gastro-intestinal où les acides aminés et les peptides sont en quantités suffisantes pour sa croissance (Ventura et al., 2004a). Lb. johnsonii est bien connue pour son activité probiotique, son genome possède des gènes codants pour l’homéostasie du tractus gastro-intestina, pour les factreurs d’élongation et pour la synthèse protéines qui contrent le choc thermique, ainsi que des gènes qui leur permettent de s’adhérer à la muqueuse intestinale ou au cellules épitheliales et ceux qui codent probablement pour des facteurs contribuants aux interaction avecl’ hote et des effets probiotiques (Granato et al., 2004; Bergonzelli et al., 2006 et Claesson et al., 2007). 6. Potentiel probiotique et technologique des lactobacilles: 6.1. Propriétés technologiques des lactobacilles: Les lactobacilles sont utilisés dans plusieurs domaines dont la manufacture des produits laitiers comme cultures starters, ils participent aussi dans la fabrication du pain, les ensilages, et sont aussi proposés comme biopréservant naturels dans les produits non fermentés (De Angellis et Gobetti, 2004). Leur métabolisme fermentaire leur permet, une fois, dans une produit donné d’abaisser le pH de celui-ci. Par cette chute du pH l’aliment ce voie protégé du fait de l’inhibition des bactéries putréfiantes, en plus de ça, les lactobacilles augmentent la valeur nutritive de l’aliment auquel elles sont ajoutées ; ceci est du encor une fois à la production d’acide lactique qui par diminution du pH provoque la libération des acides aminés essentiels et de vitamines (Slover et Danziger et Danziger, 2008). 6.1.1. Affinage des fromages L’affinage est étroitement relié à la production de protéases et d’autres enzymes. Ces enzymes doivent êtres produits en quantité suffisante afin de libérer les différentes textures et le maximum d’arômes attribués aux différents types de fromages. L’activité des peptidases est plus importante que celle des protéinases (Visser et al., 1983). Par exemple, les peptidases des lactobacilles utilisés en culture starter, hydrolysent les peptides (incluant ceux liés à l’arôme) en contribution 15 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique avec d’autres enzymes microbiennes, produisent un environnement idéal au développement d’un arôme typique du cheddar (Trepanier et al., 1991 et Hassan et Frank, 2001). 6.1.2. Fabrication du yaourt 6.1.2.1. Acidification Le yaourt est fabriqué grâce à l’association de Streptococcus thermophilus et de Lactobacillus bulgaricus. Ces organismes croissent en symbiose qui en résulte une rapide acidification. La présence de lactobacilles stimule la croissance de S. thermophilus en libérant des acides aminés et des peptides de la caséine (Rajagopal et Sadine, 1990). En retour les streptocoques stimulent la croissance des lactobacilles en absorbant l’oxygène, en abaissant le pH et en produisant de l’acide formique et du pyruvate (Radke-Mitchell et Sandine, 1984). Certains yaourts contiennent en plus de ces deux microorganismes, d’autres bactéries qui peuvent intervenir soit pour l’arômatisation, soit pour la texture (points discutés ultérieurement), soit autant que compléments afin de rendre l’aliment fonctionnel ces bactéries probiotiques interviennent dans l’établissement d’un équilibre de la flore intestinale du consommateur, en peut en citer : Lb. acidophilus, Lb. casei, Lb. rhamnosus et Lb. johnsonii. L’incorporation de bactéries probiotiques se fait dans différents produits agroalimentaires, mais l’industrie laitière reste la plus utilisée autant que véhicule pour l’administration de probiotiques, et le yaourt représente l’élément far de ce groupe (LourensHatting et Viljeon 2001; Tamime et al., 2005 et Damini et al., 2007) 6.1.2.2. Arômatisation L’arôme idéal d’un yaourt est un mélange équilibré de l’acidité et de l’acétaldéhyde. Ce processus est réalisé lors de la sélection des souches, de l’équilibre entre les bacilles et les cocci et lors du contrôle de la fermentation. La source principale de l’acétaldéhyde provient de la conversion de la théorine en acétaldéhyde, cette réaction est catalysée par la théroine aldolase de Lb. delbruekii subsp bulgaricus (Hickey et al., 1983). Certains lactobacilles comme Lb. acidophilus, produisent de l’alcool déshydrogénase, cette dernière convertie l’acétaldéhyde en éthanol (Marshall et Cole, 1983). 16 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique 6.1.2.3. Texture Le yaourt a une texture qui est déterminée par le traitement thermique sur la matrice du lait de base et par les cultures starter (Sodini et al., 2004 et Damini et al., 2007). La texture d’un yaourt est la résultante d’une interaction complexe entre les protéines du lait, sont acidité et entre les polysaccharides exocellulaires produites par les cultures starter (Hassan et al., 1995). Les propriétés les plus recherchées sont la finesse, la douceur et la viscosité. Les cultures starter peuvent influencer chacune de ces propriétés par la production d’exopolysaccharides, ces dernières sont produites soit sous forme de fibres soit sous, forme de capsules (Ariga et al., 1992). 6.1.3. Biopréservation des aliments De par leur métabolisme, les lactobacilles agissent comme éléments protecteurs de la qualité hygiénique et sanitaire de l’aliment qu’ils colonisent et ainsi augmenter la durée de vie de celui-ci. Cette protection s’effectue soit grâce à la production d’acides organiques qui en réduisant le pH du milieu inhibent la plupart des bactéries pathogène dont la majorité est neutrophile, soit par compétition pour les nutriments ou soit grâce à la production de substances dites bactériocines (Mami, 2007). 6.2. Métabolismes des lactobacilles: 6.2.1. Métabolisme des sucres Comme il est mentionné plus haut, les lactobacilles utilisent généralement pour le métabolisme des sucres soit la voie d’Embden-Meyerhof Parnas (EMP) soit la voie des pentoses-phosphate. La première, et peut-être la plus importante étape consiste dans le transport des carbohydrates jusqu’à la membrane cytoplasmique et leur accumulation ultérieur au niveau du cytoplasme. Cela dit, la plupart des cultures starter ne possèdent pas de système phosphotransférase (PTS) pour le métabolisme du lactose, et son contraints d’utiliser un système lactose perméase/β-galactosidase (lac-Prem/β-gal) pour le métabolisme de ce sucre (Hutkins, 2001). 17 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique Figure 6 : Voie de la glycolyse relative à l’utilisation du glucose chez les bactéries lactiques (voie d’EmbdenMeyerhof Parnas). (Grattepanche, 2005) Certaines espèces de Lactobacillus, comme Lb. casei, possèdent les deux systèmes (PTS et lacPerm/β-gal. Le tableau résume les différents systèmes de transport quelques espèces de lactobacilles (Grossiord et al., 1998). 18 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique Figure 7 : Représentation des différents systèmes de transport chez les lactobacilles (Grattepanche, 2005) Il est important de souligner que les espèces qui utilisent le système lac-Prem/β-gal ne laissent pas le galactose à l’état libre, elles le fermentent réduisant ainsi la production d’arômes indésirables. Pour certains lactobacilles qui transportent le lactose via le système PTS, le galactose-6-phosphate (G-6-P) résultant de l’hydrolyse du lactose-phosphate par la phospho-β-galactosidase, est directement utilisé par la voie du tagatose (Hutkins, 2001). Quand le galactose s’accumule dans le cytoplasme par la galactose perméase, il est enfin incorporé dans la voie de Leloir, qui phosphoryle le galactose, celui-ci est ensuite converti de galactose-1-P en galactose-6-P et rentre directement dans la glycolyse (de Vos, 1996 et Hutkins, 2001). 19 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique Figure 8 : Voie des pentoses phosphates (Hutkins, 2001) 20 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique Figures 9 : Voie du tagatose (à gauche) et voie de Leloir (à droite) (Hutkins, 2001) Tableau 3 : Différents systèmes de transport des sucres chez certains lactobacilles (Hutkins, 2001) Souches Système de transport du lactose Voie d’utilisation du galactose Lb. delbruekii subsp lactose-perméase Leloir Lb. helveticus lactose-perméase Leloir Lb. casei PTS, lactose-perméase Leloir, tagatose bulgaricus 21 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique 6.2.2. Activité protéolytique Les lactobacilles sont auxotrophes à plusieurs acides aminés et doivent obtenir les acides aminés nécessaires du milieu où ils croissent. La quantité d’acides aminés et de peptides de petit poids moléculaire présents dans le lait ne suffisent pas à une grande densité microbienne, et pour contrer cela, les espèces du genre Lactobacillus ont besoin d’un système de protéolyse pour tirer le maximum d’acides aminés de la caséine (Pritchard et Coolbear, 1993 ; Chen et J. Steele, 2004). A l’inverse des lactocoques, le système de protéolyse des lactobacilles est très peut étudier. Toutefois, les voies métaboliques empruntées par ces deux genres bactériens semblent relativement proches (Pritchard et Coolbear, 1993). La protéolyse est cependant plus prononcée pour les lactobacilles (Marilley et Casey, 2004). L’intérêt porté à l’étude de l’activité protéolytique des lactobacilles s’est développé rapidement, ceci est dû à la découverte de plusieurs espèces de ce genre considérées comme des cultures non-starter dans différents fromages à pâte dure (Fira et al., 2001). L’activité protéolytique peut se résumer en trois points essentiels. Le premier consiste en l’hydrolyse de la caséine en une large collection de peptides. Dans la seconde étape, les peptides sont transportés dans la cellule par l’un des plus importants systèmes de transport. Une fois à l’intérieur, les peptides sont ensuite hydrolysés par un large groupe de peptidases en acides aminés libres qui seront soit métabolisés en protéines, soit assimilé (Hutkins, 2001). 22 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique - Figure 10 : Système de protéolyse des lactobacilles (Grattepanche, 2005) 23 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique 6.3. Propriétés probiotiques des lactobacilles: Les lactobacilles d’importants colonisateurs de la flore digestive de l’homme et des animaux. Les preuves qui ont impliquées ce genre bactérien dans de nombreux rôles bénéfiques ne manquent pas, ont peut en citer la stimulation immune, l’exclusion des pathogènes entériques et la production de peptides et d’enzymes actives, et diverses opportunités furent entreprises afin d’incorporer les espèces de ce genre bactérien dans les aliments fonctionnels (Klaenhammer, 1995). L’habitat originel des espèces du genre Lactobacillus a un grand impacte sur leur sélection au tant que bactéries probiotiques (Kandler et Weiss, 1986). Les lactobacilles présentent des effets inhibiteurs envers les entéropathogènes (Drago et al., 1997), celles en particulier qui sont utilisées comme probiotiques, possèdent un grand pouvoir antagoniste envers les Gram-positifs (Lactobacillus sp, Listeria monocytogenes, Bacillus cereus ; Ten Brink et al., 1994 ; Staphylococcus sp., Mami et al., 2008), les Gram-négatifs (Escherichia coli, Suskovic et al., 1997) et sur les champignons (Candida sp et Fusarium sp Suskovic et al., 1997 et Lavermiococca et al., 2003). L’activité antimicrobienne est due à la production de plusieurs métabolites on peut en citer : les acides organiques et leurs dérivés (L’acide phenyllactique et l’acide 4-hydroxyphenyllactique, Lavermiococca et al., 2000), le dioxyde de carbone, l’éthanol, le diacétyle, la reuterine (De Vuyst et Vandamme, 1994) et la reutericycline (Messens et De Vuyst, 2002). L’inhibition peut aussi se faire grâce aux bactériocines qui sont des protéines excrétées par les bactéries et qui sont fréquemment mais pas toujours reliées à la souche productrice (Chumchalovà et al., 2004). Entre autre plusieurs études suggèrent que l’adhésion des lactobacilles à la muqueuse intestinale prévient l’attachement des pathogènes et stimule leur élimination du tractus intestinal en cas d’infection (Fernandez et al., 2002). 6.3.1. Diminution des diarrhées associées à l’antibiothérapie Les diarrhées associées à l’antibiothérapie ou DAA ont une grande importance épidémiologique, et affectent une large portion des populations du monde. Les DAA sont un effet secondaire de la consommation à court ou à long terme d’antibiotiques. Dans les cas récents, l’influence négative de l’antibiothérapie sur la microflore intestinale est acceptée comme le principal mécanisme (Cremonini et al., 2002).Plusieurs études se concentrent sur les effets que pourraient avoir les probiotiques sur les DAA. Les résultats apportés par certains scientifiques ont clairement prouvé des diminutions dans les incidences des DAA par quelques espèces de Lactobacillus (Jonkers et Stockbrügger, 2007). Les probiotiques peuvent prévenir et restaurer les déséquilibres dus à 24 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique l’antibiothérapie, et leur utilisation au tant qu’agent traitant contre les DAA présente un très grand intérêt. Plusieurs souches probiotiques ont été utilisées dans cette voie, comme par exemple : Lactobacillus acidophilus, Lactobacillus rhamnosus GG, les résultats ont montrés une diminution de l’incidence des diarrhées de 0-10% (Koning et al., 2008). 6.3.2. Amélioration de la digestion du lactose Plusieurs personnes soufrent d’une intolérance au lactose due à un déficit congénital en enzyme βgalactosidase résultant à une incompétence à digérer le lactose. Cela dit ces mêmes personnes peuvent assimiler le lactose présent dans le yaourt mieux que celui contenu dans le lait (Fuller, 1989). Cette assimilation peut s’expliquer par l’hydrolyse du lactose par les lactobacilles probiotiques durant leur métabolisme fermentaire (Salminen et al., 2003). L’action bénéfique résulte de la présence de β-galactosidase dans les cellules bactériennes (Gilliland, 2001). On peut en déduire donc que cet effet est plus métabolique que dû à l’action d’une biomasse vivante, mais les propriétés spécifiques des probiotiques peuvent influencer cette action : certains probiotiques utilisent rapidement le lactose, d’autres ont une forte activité lactasique (Salminen et al., 2003). Quand les bactéries probiotiques sont assimilées au niveau de l’intestin, elles interagissent avec la bile qui augmente la perméabilité membranaire de ces mêmes bactéries, et de ce fait permettre au substrat d’être hydrolysé (Gilliland, 2001). Ces propriétés attestent aussi sur l’aptitude des probiotiques à réduire les symptômes d’une intolérance au lactose (Marteau et al., 2001 et Salminen et al., 2003). 6.3.3. Inhibition des bactéries pathogènes La plupart des bactéries entériques infectent l’hôte dans différentes conditions atmosphériques du tractus gastro-intestinal, causant ainsi des diarrhées et d’autres symptômes. Salmonella sp et Clostridium difficile causent des inflammations du colon et de l’iléum Shigella sp quand à elle préfère la muqueuse colique (Dupont, 2005). Certains lactobacilles inhibent dans différents essais la croissance de Listeria monocytogenes (Wilson et al., 2004). Une des plus importante propriété des lactobacilles probiotiques est leur pouvoir de réduire et de prévenir les infections du tractus gastro-intestinal (Hutt et al., 2006). L’habilité des espèces du genre Lactobacillus à inhiber plusieurs variétés de bactéries Gram positives ou Gram négatives est mieux connue. Cette inhibition est due soit à la production d’acides organiques, de peroxyde d’hydrogène ou de bactériocines (Fernández et al., 2003). Ces bactériocines sont des substances ayants au moins une partie protéique, sécrétées par les lactobacilles ou par d’autres bactéries phylogénitiquement 25 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique proches (Klaenhammer, 1988). Jusqu’à maintenant, quatre classes de bactériocines ont été identifiées : les lantibiotiques (classe I), les non lantibiotiques (classe II), les peptides à haut poids moléculaire (classe III) et les complexes glyco-lipoprotéines (classe IV) (Klaenhammer, 1993 ; Hernandez et al., 2005 et Mami, 2007). Mais d’autres études ont confirmées que l’adhésion de ces mêmes bactéries à la muqueuse intestinale empêcherait l’attachement de bactéries pathogènes par compétition sur le substrat (Fernandez et al., 2002 et Valenzuela et al., 2008). Récemment, des espèces du genre Lactobacillus ont données des résultats intéressants concernant l’inhibition de l’attachement d’Helicobacter pylori sur les cellules gastriques. Une administration de lactobacilles peut prévenir ou traiter complètement une infection à H. pylori (Sheu et al., 2002). En plus de l’inhibition envers les bactéries entéropathogènes citées, certains Lactobacillus exercent un grand pouvoir inhibiteur envers des staphylocoques à coagulase négative et Staphylococcus aureus, mais aussi sur d’autres pathogènes comme Klebsiella pneumoniae, Enterococcus faecalis et Escherichia coli (Pham et al., 2009). Les lactobacilles probiotiques ont aussi montés des résultats concluants dans la prévention et l’éradication de vaginoses. Dans une étude de Kohler et Reid en 2005, a démontré qu’une culture mixte de Candida albicans avec Lb. rhamnosus conduit à l’expression du gène de stress et diminue l’expression du gène de filamentation du champignon, des facteurs très importants dans la virulence de la candidose (Reid et al., 2005). 6.3.4. Effets sur l’immunité systémique et intestinale Les systèmes immunitaires spécifiques et non spécifiques n’ont pas atteint leur maturité au moment de la naissance. La colonisation du tube digestif par la flore intestinale est un stimulus essentiel impliqué dans la maturation des réponses immunitaires. Toutefois, l’impact spécifique de chaque espèce est encore mal connu. Les probiotiques ont rapidement été identifiés comme potentiellement actif sur ces paramètres. Plusieurs travaux montrent l’impact du probiotique Lactobacillus rhamnosus GG sur la réponse post-vaccinale d’Ig A sécrétoires (Rochat, 2004). Les parois des espèces de Lactobacillus probiotiques stimulent les monocytes macrophages via le TLR-2. Il existe en effet une augmentation de la réponse des macrophages en présence d’acides lipoteichoïques, composant des membranes de bactéries Gram (+). Les cellules mononuclées périphériques humaines, stimulées par Lactobacillus bulgaricus, Lactobacillus casei, Lactobacillus acidophilus, ou Lactobacillus helveticus sécrètent de l’IL1β, du TNFα et de l’IFNγ (Heyman et Heuvelin, 2006). Les propriétés immunologiques des probiotiques ont été largement étudiées, certains Lactobacillus tels que Lb. casei, Lb. rhamnosus et Lb. plantarum augmentent considérablement l’immunité systémique de la muqueuse (Perdigon et al., 2001). Ces mêmes 26 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique souches, par leur adhérence à la muqueuse intestinale stimulent les cellules phagocytaires plus efficacement que d’autres bactéries. Dans une étude, il est démontré que l’administration de lactobacilles agissait sur la sécrétion de TNFα, d’IFNγ et d’IL-12, ainsi que sur la régulation des cytokines (IL-4 et IL-10). Certaines espèces encore induisent l’immunité sécrétoire sélective, d’autres aussi augmentent la réponse inflammatoire intestinale (Maldonado Galdeano et Perdigon, 2004). Une bactériothérapie orale à base de probiotiques réduirait significativement les symptômes d’une inflammation allergique par réduction des marqueurs d’inflammation locale et systémique en cas de dermatites atopiques (Viljanen et al., 2005). Récemment, une étude de Kalliomäki et al, à déterminé l’effet de l’administration du probiotique Lactobacillus rhamnosus GG à des mères avec des antécédents de dermatites atopiques, en pré et post-accouchement a montrée des résultats probants contre le développement de cette maladie (Roessler et al., 2007). 6.3.5. Action sur le syndrome d’irritabilité intestinale chronique Le syndrome d’inflammation intestinale chronique résulte d’un disfonctionnement dans le tractus gastro-intestinal, qui se manifeste par des douleurs abdominales, des ballonnements, des diarrhées ou des constipations. La consommation de lactobacilles probiotiques peut changer la composition et l’activité métabolique de la flore intestinale par la production d’acides gras à chaines courtes et de gaz. Plus encore, ils affectent la mobilité intestinale et exercent un effet anti-inflammatoire réduisant par cet effet les symptômes de ce syndrome (Jonkers et Stockbrügger, 2007). Des études menées à l’aide de Lactobacillus plantarum en addition avec Lb. rhamnosus GG et Lb. reuteri à montrer des résultats prometteurs concernant les symptômes de cette irritabilité (Kajander et al., 2007). Les derniers mécanisme connus à cet effet sont l’induction de contractions propulsives, l’accélération du transit, ou la modification de l’absorption de fluide et de sodium dans le colon (Kim et al., 2005). 6.3.6. Réduction des allergies alimentaires L’administration de probiotiques modifie fortement l’environnement intestinal, que ce soit sur la flore endogène ou sur la sécrétion de cytokines (Paganelli et al., 2002). Le mécanisme possible par lequel les probiotiques diminuent la réponse inflammatoire lors d’une allergie induit leur effet sur les défenses non-immunologiques et immunologiques du tractus digestif ce qui modifie la dégradation des allergènes alimentaires (Kirjavainen et al., 1999). L’effet stimulant des bactéries probiotiques sur les macrophages, les cellules dentiriques, les éosinophiles, les neutrophiles les cellules NK et M et l’activation des récepteurs Toll-like induit une production d’acide nitrique et une résistance aux inflammations de la muqueuse, promouvoit la maturation des IgA plasmatiques 27 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique et facilite l’induction de la tolérance orale aux antigènes alimentaires. L’association de Lb. bulgaricus et de Lb. acidophilus réduirait la fréquence des allergies alimentaires (Paganelli et al., 2002).Les bactéries probiotiques sont importantes dans la réduction de l’inflammation associée aux réactions d’hypersensitivités chez les sujets atteints d’allergies alimentaires (Isolauri et al., 2000). Aussi, certains lactobacilles probiotiques peuvent augmenter l’effet barrière de la flore endogène et diminuer l’inflammation intestinale et de ce fait apporter des outils aidant le traitement des allergies alimentaires (Kalliomaki et Isolauri, 2004). D’autres probiotiques plus spécifiques soulagent certains symptômes d’allergies alimentaires comme ceux associés aux protéines du lait, probablement en dégradant ces dernières en petits peptides et en acides aminés (Parvez et al., 2006). Il est clairement démontré que Lb. gasseri a un effet stimulant sur les IL-12 produites par les splenocytes ainsi qu’un effet régulateur des IgE par établissement d’un équilibre entre les Th1 et Th2, ce qui pourrait être un index important dans l’évaluation du pouvoir antiallergique des lactobacilles probiotiques (Sashihara et al., 2007). 6.3.7. Effet anticancérigène L’activité anticancérigène ou antimutagène est attribuée à plusieurs souches utilisées en industrie laitière. Ceci représente un autre effet bénéfique en ce qui concerne les lactobacilles probiotiques. Plusieurs études sur des sujets humains ont démontrés des effets non négligeables de lactobacilles sur le contrôle du cancer du colon (Gilliland, 2001). Lb. acidophilus, Lb. casei Shirota et Lb. rhamnosus GG ont montrés dans différentes études des aptitudes à réduire l’activité enzymatique de la flore intestinale (Gill et Rowland, 2002). Ce phénomène peut l’activité enzymatique cancérigène et avoir un effet bienfaisant sur le colon, la vessie et le tractus urinaire, ces effets sont soit : La modification de la microécologie intestinale. Le changement de l’activité métabolique intestinale (diminution de la conversion de métabolites percancérigènes ou cancérigènes). La normalisation de la perméabilité (prévention ou diminution de l’absorption de toxines). L’augmentation de l’immunité intestinale (augmentation de la résistance vis-à-vis des produits chimiques, des inflammations et d’autres facteurs). La fortification de l’effet barrière intestinal. La supplémentassions en acide butyrique et folique (Salminen et al., 2003). Plusieurs travaux ont mis en évidence une association inverse entre la consommation de produits laitiers fermentés, en particulier yaourt et risque de tumeurs colorectales, cancers ou adénomes. 28 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique Cependant, d’autres effets que ceux propres des probiotiques peuvent expliquer ces associations. En outre, l’apport en calcium a été associé à une diminution de risque de tumeurs colorectales. Cependant, certaines études ont mis en évidence une association inverse spécifique entre risque de tumeur et consommation de yaourt. Dans une étude témoin en France, les consommateurs réguliers de yaourt avaient un risque divisé par deux de gros adénome, considéré comme à haut risque de transformation maligne (Boutron-Ruault, 2007). 6.3.8. Effet sur la maladie de Crohn La maladie de Crohn est une maladie intestinale chronique caractérisée par des périodes d’activation et d’inactivation indéterminées. Les causes les plus probantes de cette maladie sont dues à des bactéries infectantes de la lamina-propria, une baisse de la tolérance orale et à une faiblesse de la fonction barrière de la muqueuse (Jonkers et Stockbrügger, 2007). Des études cloniques préliminaires on prouvé que l’administration de probiotiques réduirait les effets de cette maladie (Salminen et al., 2003).Une étude portant, sur l’administration de Lb. rhamnosus GG à des sujets présentant une maladie de Crohn et traité a montré une augmentation des cellules sécrétant des IgA dirigées contre des antigènes alimentaires (β-lactoglobuline et caséine) suggérant un effet protecteur (Malin et al., 1996). Egalement, la culture organotypique de biopsies coliques de malades a montré une diminution de la sécrétion de TNFα en présence de Lb. casei ou de Lb. bulgaricus, suggérant également un effet protecteur (Prantera et al., 2002 et Heyman et Heuvelin, 2006). 6.3.9. Effets sur les diarrhées à rota-virus et sur les diarrhées du voyageur Les virus sont responsables d’un haut pourcentage de diarrhées chez les individus quelque soit le groupe d’âge (DuPont, 2005). Parmi les entéropathogènes viraux, les norovirus, rota-virus et astrovirus sont les trois causes les plus communes d’infections entériques virales dans les pays développés (Gagnon, 2007). L’hypothèse que la diminution de la sévérité des diarrhées à rotavirus étaient liées à une diminution de l’entrée des rota-virus dans l’intestin est due aux modifications de la glycosylation de surface des cellules intestinales. Effectivement, lorsque des cellules HT-29 MTX sont traitées par des probiotiques, leur niveau d’infection par rota-virus est diminué de plus de 80% (Trugnan, 2003). La plupart des études concernant l’utilisation de Lb. rhamnosus GG dans la prévention de diarrhées à rota-virus ont vues des diminutions de la durée des diarrhées de 1 à 2 jours avec une augmentation des IgA et une diminution de l’entré de rotavirus (Jonkers et Stockbrügger, 2007). La diarrhée du voyageur est la forme de diarrhées la plus commune aux touristes américains et européens qui voyagent dans certains pays d’Afrique et 29 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique d’Asie. Les recherches menées en vue de soulager ces sujets de cette maladie sont revenues très prometteuses, car ces mêmes personnes ont révélé être soulagées après une consommation de Lb. rhamnosus en combination avec Lb. acidophilus (Salminen et al., 2003). 6.3.10. Réduction du cholestérol sérique La concentration du cholestérol sérique est le facteur majeur dans les maladies cardiaques, et l’augmentation de sa concentration surtout en ce qui concerne le LDL-cholestérol est étroitement liée à l’augmentation du risque de cette maladie (Liong et Shah, 2006). Une alimentation à base de lait fermenté supplée de probiotiques administrée à des personnes souffrant d’hypercholestérolémie a eue pour résultante la diminution de la concentration de 3g à 1,5g. Lb. acidophilus est connue pour son utilisation du cholestérol durant sa croissance rendant ce dernier inabsorbable par la matrice sanguine (Shah, 2007). Ces mêmes résultats sont observés pour Lb. johnsonii (Gilliland, 2001). 7. Critères de sélection des probiotiques: Pour qu’un lactobacille (ou tout autre microorganisme) puisse être considéré comme probiotique, et afin qu’il puisse intervenir dans le bon fonctionnement du tractus digestif de l’hôte, il faut qu’il atteigne la muqueuse intestinale à l’état vif (Holzapfel, 2001). Dés l’administration, le microorganisme doit franchir des barrières et des entraves constitutives du mécanisme de digestion ou de défense de l’hôte. Plusieurs critères de sélections sont requis pour l’authentification d’un probiotique, ces critères englobent : l’origine humaine et la nonpathogenèse ainsi que les aspects technologiques et fonctionnels (Saarela et al., 2000 et Annuk et al., 2002). Les points critiques de sélection d’un microorganisme probiotiques se résument donc comme suit : 7.1. Critère de salubrité Les espèces du genre Lactobacillus appartiennent au groupe de microorganismes reconnus pour être sains (generally regarded as safe ou GRAS) de part leur origine mais aussi par leur application dans des produits agroalimentaires (Tuohy et al., 2006 et Vesterlund et al., 2007).Ils procurent plusieurs bienfaits à l’organisme de l’hôte qui les hébergent et sont généralement considérés comme des bactéries non-pathogènes ou seulement comme pathogènes opportunistes surtout dans leur aptitude à provoquer des caries dentaires (Slover et Danziger et Danziger 2008). Seulement quelques cas ont été répertoriés concernant la pathogénèse des lactobacilles (Cannon et 30 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique al., 2005). Les cas cités par la littérature mettent en évidence quelques cas d’endocardites ou d’infections (Bernardeau et al., 2008). 7.2. Habilité à survivre dans les produits agroalimentaires et durant le stockage Du point de vue technologique, les souches probiotiques doivent posséder plusieurs qualités telles que la facilité à être cultivée à de hautes densités cellulaires tout en conservant leurs propriétés biologiques et leur stabilité au cours des procédés de production et d’entreposage (Champagne et al., 2005). À ce titre, de nouvelles technologies permettant de produire des souches probiotiques à haute viabilité et fonctionnalité sont actuellement disponibles (Lacroix et Yildirim, 2007 ; Gagnon, 2007). Les souches probiotiques de Lactobacillus sont véhiculées via des produits alimentaires, le plus commun étant le yaourt (Tamime et al., 2005). Plusieurs problèmes se posent dans ces cas, incluent l’oxygène, les degrés d’acidité, la présence d’autres microorganisme et la température (Temmerman, 2003 et Damin et al., 2007). Les concentration élevées d’oxygène dissout dans le process de fabrication des yaourts est un agent limitant dans la viabilité des lactobacilles probiotiques qui sont connus pour être des microaérophiles, ceci dit, l’utilisation de Streptococcus thermophilus dans ce même produit élimine une bonne partie de cet oxygène et ainsi protège ces bactéries (Lourens-Hattingh et Viljoen 2001).Entre autre, l’utilisation de l’acide ascorbique comme adjuvant aide aussi dans la préservation des espèces de Lactobacillus en réduisant le potentiel redox (Shah et al., 1995 et Talwalkar et al., 2004). 7.3. Capacité à survivre au transite gastrique Pour gagner l’intestin, un microorganisme probiotique doit impérativement franchir l’estomac qui constitue une imposante barrière (Morelli, 2007). Après le stresse acide de l’estomac, les microorganismes probiotiques sont mélangés dans de la bile et dans le jus pancréatique qui contiennent des sels biliaires et des enzymes pancréatiques affectant sévèrement la viabilité de ces bactéries (Shima et al., 2009). Plusieurs études ont démontrées le pouvoir de certaines souches de Lactobacillus à résister au stresses du transite digestif, ce pouvoir est dû certainement à leur origine humaine mais aussi grâce à la protection qu’offrent les aliments dans lesquels ils sont adjuvés (Ross et al., 2005). 31 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Revue bibliographique 7.4. Adhérence aux cellules intestinales L’adhésion des microorganismes probiotiques à la muqueuse intestinale est l’un des caractères le plus important pour que ces derniers puissent accomplir leurs bienfaits (Ouwehand et al., 1999). Des études pionnières de Reid et al en 1985 et 1987, ont démontrés expérimentalement que des espèces de lactobacilles d’origine humaine ont la propriété d’adhérer à l’épithélium intestinal (Servin et Coconnier, 2003). Cette propriété est la résultante d’une interaction entre des protéines de surfaces présentes chez les lactobacilles (Lectin-like proteins) et les cellules épithéliales de la muqueuse intestinale (Saito, 2004). 32 Matériel et méthodes Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Matériel et méthodes 1. Introduction: L’utilisation du lait de chamelle au niveau des régions arides remonte depuis des lustres. Ces propriétés bienfaisantes ne sont guère contestées et font l’objet de plusieurs recherches tant qu’au niveau biochimique qu’au niveau microbiologique (Benkerroum et al., 2004). Notre travail consiste en l’évaluation des potentiels probiotiques et technologique des lactobacilles du lait de chamelle nous avons sélectionné quelques espèces du genre Lactobacillus isolées de ce même lait. Les démarches expérimentales sont réalisées au niveau du Laboratoire de Microbiologie Appliquée, du Département de Biologie, Faculté des Sciences, Université d’Oran. 2. Isolement des lactobacilles: Après enrichissement en incubant le lait cru de chamelle à 37°C pendant 24h, des suspensions de dilution décimales et centièmes ont été préparées pour atteindre 10-9UFC/ml. Trois dilutions seront utilisées : 10-6, 10-7 et 10-9. L’ensemencement se fait en profondeur et nécessite un milieu MRS (De Man et al., 1960) à pH 5,4 (Badis et al., 2006). On utilise trois séries de boites pour chaque dilution. La méthode consiste à verser un volume de 1ml de la dilution dans chaque boite, à couler le milieu en surfusion et à homogénéiser en effectuant des 8. Après solidification des milieux, les boites de Petri sont incubées à 30°C pendant 24h à 48h (Carr et al., 2002). En ce qui concerne les souches Lb4 et Lb10, leur isolement est réalisé en utilisant un MRS modifié (sans KH2PO4) se qui nous permet d'obtenir des forme de bacilles sans passé par les étapes de purification contrairement aux autres souches. Figure 11: Procédure d'isolement en profondeur 32 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Matériel et méthodes 3. Provenance des souches bactériennes: Les bactéries pathogènes (Staphylococcus aureus ATCC 25923, Escherichia coli ATCC 25921, Pseudomonas sp imip R, Vibrio cholerae et Salmonella sp) proviennent de la collection du laboratoire de microbiologie du centre hospitalier universitaire d’Oran. Les souches de Lactobacillus delbruekii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus sont isolées d’un yaourt produit localement. 4. Purification et ré-identification des espèces: Parmi les souches choisies nous avons sélectionnés la souche A4 (Lb. johnsonii) pour poursuivre les différents tests. Le choix de cette espèce est fondé sur son potentiel autan que probiotique mais aussi sur sa performance inhibitrice. Nous l’avons tout de même comparé avec les autres souches de la collection sur le plan inhibiteur et pour le potentiel probiotique mais aussi avec les souches isolées du yaourt pour les propriétés technologiques. Pour la purification des espèces bactériennes nous avons fait des successions d’ensemencements du MRS liquide au MRS solide le pH des deux milieux étant de 5,4± 0,2 il nous permet d’obtenir des cultures pures de lactobacilles vu que les espèces de ce genre sont connues pour leur caractère acidophile (Carr et al., 2002). 4.1. Test de catalase: Les espèces du genre Lactobacillus sont déficientes en catalase, cela dit, le système NAD va capter les hydrogènes du H2O2 jouant ainsi le rôle d'une pseudo-catalase et permettant aux espèces de ce genre de réduire les effets de ce métabolite. Ce test nous permet par le dépôt d’une goutte de peroxyde d’hydrogène sur une colonie de confirmer la production de cette enzyme par une réaction d’effervescence (Larpent et Larpent, 1990). 4.2. Test du type fermentaire: En utilisant un milieu MRS glucosé dans des tubes contenants des cloches de Durham on peut distinguer les espèces homofermentaires des hétérofermentaires. Cette différence s’explique par la façon dont chaque souche métabolise le glucose, soit en suivant la voie EMP soit d’autres voies (les détails sont illustrés dans la partie bibliographique) (Carr et al., 2002). 33 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Matériel et méthodes 4.3. Test de croissance à différentes concentrations de NaCl: On utilise pour ce test des milieux MRS à 4% et 8% de NaCl dans lesquels on ensemence la souche bactérienne. Il nous permet de déterminer la résistance de la dite souche au stresse halin (Larpent et al., 1990 et Samelis et al., 1994). 4.4. Test de croissance à différentes température et de thermorésistance: Ces tests nous permettent d’évaluer l’aptitude d’une espèce bactérienne à croitre dans une large gamme de températures. En ensemence de la suspension bactérienne dans un milieu MRS et on incube les tubes à 15°C, 30°C et à 45°C. La lecture des résultats ce fait après 18h pour les deux derniers et pendant une semaine pour le test de 15°C. Pour la thermorésistance, on fait chauffer la suspension bactérienne pendant 10 min à 63,5°C puis en incube à 30°C (Bottazzi, 1988 ; De Roissart et Luquet, 1994). 4.5. Test de l’ADH: Le test consiste en un ensemencement de la souche sur un milieu M16 BCP solide à pH 7. Les réactions observées sont un virement de couleur du milieu vers la couleur jaune après 18h qui s’explique par l’acidification de ce dernier, puis après 48h d’incubation, le milieu réalcalinisé par l’hydrolyse de l’arginine retrouvera sa couleur originelle si l’espèce possède l’enzyme sinon il restera jaune dans le cas contraire (Thomas, 1973). 4.6. Test du profil fermentaire: C’est pour ainsi dire le test confirmatif de l’espèce mais aussi le test clé. Il consiste en une centrifugation de la culture jeune à 5000 trs/min pendant 5 min, on récupère le culot auquel on fait un lavage au tampon phosphate pour éliminé les résidus de milieu et pour équilibrer le pH à 7, s’en suit une deuxième centrifugation à 3000 trs/min pendant 3 min. Le culot final est inondé par 2 ml de MRS BCP sans sucre et à pH 7. Le mélange enfin est distribué sur une série de tubes contenants du MRS BCP plus un sucre donné à raison de 1% (Klein et al., 1998 et Stiles et Holzapfel, 1997). 34 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Matériel et méthodes 5. Etude du potentiel probiotique: Des 11 souches de Lactobacillus nous avons choisis 4 : 5, 6, A3 et A4 (respectivement : Lb. casei, Lb. rhamnosus, Lb. pontis et Lb. johnsonii) pour lesquels on a fait subir des traitements qui résument à peut prés le cours que peut suivre un microorganisme probiotique durant son passage dans le tractus digestif 5.1. Résistance aux sucs gastriques: Pour le traitement aux sucs gastriques dont la composition est indiquée dans l’annexe, nous avons suivi le protocole établi par les auteurs tout en détaillant les paramètres du temps et de la concentration microbienne. Aux densités de 0,4 ; 0,5 ; 0,6 ; 0,7 et 0,8 nous avons inoculés après centrifugation à 7000 tours/min pendant 1 minute 500µl de sucs gastriques de synthèse à pH 2 pendant des durées de 30 min, 1h00, 1h30 et 2h00 (Fernandez et al., 2002 et Kim et al., 2006). 5.2. Résistance aux sels biliaires: Suite au précédent traitement, les souches sont ensuite centrifugées à la même vitesse et pendant 1min. Le culot est tout de suite inondé avec 500µl de MRS additionné à 5% de sels biliaires et à pH 8,5 pour créer le maximum de stresse aux cellules microbiennes et de ce fait obtenir un résultat qui pourrait justifier l’administration de ces souches comme probiotiques pour l’homme. Les durées de traitement sont toujours respectées (Shima et al., 2009). 5.3. Résistance aux enzymes pancréatiques: On récolte le culot après centrifugation à 7000 trs/min lequel est lavé au tampon phosphate puis recentrifugé cette fois à 5000 trs/min pendant 1min. Le culot final est inoculé de 500µl de MRS à 0,1% de trypsine et d’α-chymotrypsine à pH 7 (Kim et al., 2006 et Ruiz-Moyano et al., 2008). Les temps d’incubation sont respectés pour chaque traitement et la température est maintenue à 37°C. Après le dernier traitement, la souche est centrifugée à 7000 trs/min pendant 1 min, lavée au tampon phosphate puis centrifugée à 5000 trs/min pendant 1 min. Le culot final est additionné à 500 µl d’eau physiologique et on effectue des dilutions de l’ordre de 1/100 jusqu’à la dilution 10 -8 que l’on ensemence en profondeur dans un milieu MRS à pH 7 et qu’on incube à 37°C. 35 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Matériel et méthodes 5.4. Pouvoir inhibiteur: Nous avons confronté les 11 souches de bactéries lactiques de la collection avec Staphylococcus aureus ATCC 25923, Escherichia coli ATCC 25921, Pseudomonas sp imip R, Vibrio cholerae et Salmonella sp. Le principe de cette méthode consiste en une confrontation directe entre les souches lactiques ensemencées sur milieu MRS tamponné versus chaque souche pathogène ensemencée sur milieu MH semi-solide en double couche. Par diffusion de la substance inhibitrice on obtient une zone claire d’inhibition que l’on mesure pour évaluer le potentiel inhibiteur de la souche. L’utilisation du MRS tamponné est facultative mais permet de restreindre le champ sur la nature de la substance inhibitrice (Fleming et al., 1975 et Allende et al., 2007). 6. Etude des propriétés technologiques : 6.1. Etude de la cinétique d’acidité en milieu lait : Nous avons utilisés pour l’étude de la cinétique de croissance deux laits écrémés, l’un sans extrait de levure et le deuxième qui en contient. La mesure de cette activité est effectuée en pH mètrie et en degrés Dornic. La méthode consiste à ensemencer 100 µl de la souche dans 10 ml de lait écrémé, on effectue des lectures toutes les 2h. Pour la mesure en °D, il suffit de disperser 5 gouttes de phénolphtaléine dans le mélange et de titrer du NaOH 1/9 à l’aide d’une burette sachant que 1 °D=VNaOH × 10 (Bourgeois et al, 1996 et Mami, 2007). Figure 12: Instruments pour la mesure de l’acidité dornic titrable (Mami, 2007). 36 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Matériel et méthodes La vitesse maximale d'acidification est exprimée en unités de pH par min se calcule en divisant la valeur du pH à laquelle correspond la fin de la phase exponentielle de croissance par le temps de cette même valeur Vmax= UpH/temps. (De Souza Oliveira et al., 2009) 6.2. Etude de la cinétique de croissance en milieu lait: Nous avons respecté la même comparaison concernant les milieux lait pour l’étude de la cinétique de croissance ainsi que la même méthodologie d’ensemencement, la seul différence est que toutes les 2h on effectue des dilutions de l’ordre de 10-7, 10-8 et 10-9 que l’on ensemence en profondeur sur milieu MRS. On ensemence deux boites par dilution pour être conforme à la méthode de dénombrement en milieu solide (Kihal et al., 1996). La détermination du taux de croissance qui représente le nombre de cellules divisées par heur se fait comme suit: µ=n/t=log Nt – logN0/0.301 t n= log Nt – logN0/0.301 µ= log Nt – logN0/0.301 t (Mami, 2007) Tandis que pour le temps de génération ou le temps que met une cellule à ce diviser ce calcule comme suit: G= 1/µ 6.3. Métabolisme du citrate: On ensemence les souches sur milieu citrate de Simmons puis on incube à 30°C pendant 24h, la réaction positive se manifeste par une coloration bleue des colonies Cit+ sinon elles restent blanchâtres en cas ou l’espèce ne métabolisme pas le citrate (Cit-). La coloration des colonies est due réaction entre les ions et le bleu de bromothymol (Kempler et Mc Kay, 1980). 37 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Matériel et méthodes 6.4. Production d’acétoïne: La production d’acétoïne est testée sur milieu Clark et Lubs. En effectuant sur celui-ci, après 24h d’incubation la réaction de Voges-Proskaeur (VP). Dans un tube à essai, 5ml de cette culture sont transvasés, 0,5 ml de réactif α- naphtol à 6% dans l’alcool absolu (VP1) et 0,5 ml d’une solution de soude (NaOH) à 16% dans l’eau distillée (VP2). On agite soigneusement les tubes et on laisse 5 à 10 min à température ambiante. Le test positif se traduit par l’apparition d’un anneau rose à la surface du milieu, après 10 min (Fil, 1996). A titre de comparaison nous avons suivit deux méthodes, l'une consistant en un ensemencement de 1 ml de la culture jeune dans le milieu Clark et Lubs puis dépôts directs des réactifs VP1 et VP2. L'autre consiste en la démarche citée cidessus. 6.5. Etude des interactions entre les souches lactiques et les bactéries du yaourt: L’aptitude d’une souche probiotique à coexister avec les bactéries du yaourt ou à inhiber sa croissance constitue des facteurs importants en ce qui concerne l’utilisation de cette dernière comme adjuvant dans ce genre de produits. Nous avons confronté certaines souches lactiques de la collection (Lb. casei, Lb. rhamnosus, Lb. pontis et Lb. johnsonii) avec Streptococcus thermophilus et Lb. delbruekii subsp. bulgaricus en utilisant toujours la méthode directe, mis à part deux modifications, l’une concernant l’utilisation d’un MRS non tamponné à pH 6,8 pour l’ensemencement des souches lactiques et l’autre concernant la double couche de MRS molle au lieu du MH 1/2 (Mami et al., 2008). 6.6. Evaluation de l’activité protéolytique: Nous avons utilisé pour ce test des milieux PCA à différentes concentrations de lait écrémé (1%, 2% et 3%). La méthode consiste à ensemencer les souches lactiques sur les milieux par la technique des multipoints et à incuber le tout à 30°C pendant 24h. Le résultat attendu est un halo de protéolyse au tour de la colonie bactérienne dont on mesure le diamètre pour évaluer l’intensité de cette action (Moulay et al., 2006). 38 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Matériel et méthodes 7. Conservation des souches: 7.1. Conservation à court terme: La conservation à court terme des isolats purifiés, est réalisée par ensemencement sur gélose inclinée. Après incubation à 28C° pendant 18 heures on verse une quantité de glycérol sur la crème bactérienne pour ralentir d'une part leur métabolisme en association avec la température et comme moyen de protection contre les changements de températures, les tubes sont placés à (+4°C), où ils peuvent être conservés pour plusieurs semaines. On l'utilise généralement pour prévenir d'éventuelles contaminations des cultures, ou dans le cas de pertes des souches (Kihal et al., 1996). 7.2. Conservation à longs terme: Pour une conservation à long terme, les cultures pures sont centrifugées à 5000 trs/min pendant 5 min, elles sont lavées au tampon phosphate puis recentrifugées à 3000 trs/min pendant 3 min. Les culots sont maintenus en suspension dans un milieu contenant 10% de lait écrémé (enrichie par 0,05% d’extrait de levure) et 30% de glycérol déposées à une température de (–20°C). Au fur et à mesure des besoins, les cultures sont décongelées rapidement et repiquées dans du lait deux fois avant l’utilisation (Samelis et al, 1994). Cette méthode nous permet d'avoir une collection de souches que l'on peut utilisée à volonté suivant la nécessité de l'étude. 39 Résultats et discussion Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion 1. Souches bactériennes: Nous avons choisi ces espèces du fait de leur hétérogénéité mais aussi du fait de leur capacité à inhiber un large spectre de bactéries indésirables. Leur identification est effectuée grâce aux méthodes classiques établies par les différents auteurs. Ces méthodes nous permettent d'avoir un avant gout sur l'authentification des souches en vue d'établir des identifications moléculaires. Nous nous sommes cela dit focaliser sur la souche A4 pour les tests probiotiques et technologiques. L'intérêt porté à cette souche est basé sur les données bibliographiques qui la placent au rang de microorganisme bénéfique pour l'humain. Tableau 4 : Principales souches utilisées durant nos travaux : Les rouges représentent les souches utilisées pour les tests probiotiques et les bleues celles utilisées pour l’étude des interactions Souche Genre et espèce Provenance et origine 3 Lb. pontis Lait de chamelle 5 Lb. casei Lait de chamelle 6 Lb. rhamnosus Lait de chamelle 8 Lb. johnsonii Lait de chamelle A1 Lb. johnsonii Lait de chamelle A2 Lb. johnsonii Lait de chamelle A3 Lb. pontis Lait de chamelle A4 Lb. johnsonii Lait de chamelle 68 Lb. rhamnosus Lait de chèvre Lb4 Lb. sp Lait de chamelle Lb10 Lb. sp Lait de chamelle St1 Streptococcus thermophilus Yaourt Danone Ldb1 Lb. delbruekii subsp bulgaricus Yaourt Danone Staph Staphylococcus aureus CHUO ATCC 25923 E coli Escherichia coli CHUO ATCC 25921 Ps imip R Pseudomonas sp imip R CHUO Patient V cholerae Vibrio cholerae CHUO Patient Salm Salmonella sp CHUO Patient 40 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion 2. Aspects des souches lactiques dans les différents milieux: Figure 13° : Aspects des colonies en profondeur (à gauche) et en surface (à droite) Lorsqu'elles sont isolées les espèces de lactobacilles apparaissent généralement sous forme de colonies lenticulaires brunâtres facilement repérables. En surface par contre, elles apparaissent sous forme de colonies blanchâtres à bords arrondis et nets, elles dégagent aussi une odeur très particulière, semblable à celle des laits fermentés due à la production d'acide lactique. Témoin - Figure 14° : Aspect des souches issues des cultures pures en milieu liquide Pour s'assurer de la pureté d'une souche de lactobacille il faut que le milieu soit dense en dessous et clair au dessus. La différence entre les espèces reste l'aspect du trouble, il peut être soit brumeux soit cotonneux. C'est très facilement détectable en remuant le tube légèrement en formant de petits cercles. 41 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion 3. Ré identification des espèces lactiques: Tableau 5 : Différents test d’identification et leurs résultats respectifs. ADH A4 4% 8% NaCl NaCl + + - Type fermentaire 15°C 30°C 45°C TR Homofermentaire + + + + Halo d’acidification du milieu M16 BCP Figure 15 : Résultats du test de l’ADH sur milieu M16 BCP A2 A1 5 3 A4 68 6 8 Lb4 Lb10 A3 42 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion 10 µm Figure 16: Observation microscopique de la souche A4 au microscope optique (une barre représente 10 µm) Esculine Sorbitole Arabinose Maltose - + - - + + + Raffinose Xylose + Glucose Galactose + Lactose Rhamnose + Fructose Sucrose + Lévulose A4 Saccharose Mannose Tableau 6 : Résultats du profil fermentaire avec les différents sucres + + - Gluc Raff Figure 17 : Résultats du profil fermentaire de la souche A4 Mann Sacc Lév Sucr Rham Gal Xyl Esc Sor Ara Malt Fru Lac Les tests de ré-identification effectués sur la souche A4 nous permettent de confirmer qu'elle appartient à l'espèce de Lactobacillus johnsonii avec un pourcentage de fiabilité de 90% par rapport aux références (Klein et al., 1998; Carr et al., 2002). 43 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion 4. Evaluation du potentiel probiotique: 4.1. Résistance aux stresses acide, basique et aux enzymes pancréatiques Tableau 7 : Les concentrations microbiennes auxquelles correspondes les DO utilisées dans les tests probiotiques DO Concentration ufc/ml Log ufc/ml 0,4 8,7 × 108 8,93 0,5 1,7 × 109 9,23 0,6 2,1 × 109 9,32 0,7 2,9 × 109 9,46 0,8 3,4 × 109 9,53 44 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion Tableau 8 : résume les résultats du dit test concernant la résistance ou non des souches aux différents traitements. Les concentrations sont obtenues après dénombrement sur milieu solide. 30 min ufc/ml 5 6 A3 A4 1h00 Log 8 ufc/ml 1h30 Log 8 9,4 × 10 7 ufc/ml 2h00 log 7,97 8,7 × 10 7 ufc/ml log 7,93 7,4 × 10 7 7,86 0,4 1,02 × 10 0,5 1,5 × 108 8,1 1,4 × 108 8,14 1,3 × 108 8,11 1,2 × 108 8,07 0,6 1,9 × 108 8,27 1,8 × 108 8,25 1,7 × 108 8,23 1,5 × 108 8,17 0,7 2,6 × 108 8,41 2,4 × 108 8,38 2,2 × 108 8,34 2,1 × 108 8,32 0,8 3,1 × 108 8,5 3,0 × 108 8,47 2,6 × 108 8,41 2,5 × 108 8,39 0,4 1,1 × 108 8,0 1,0 × 108 8 9,0 × 107 7,95 7,6 × 107 7,88 0,5 1,5 × 108 8,1 1,4 × 108 8,14 1,3 × 108 8,11 1,2 × 108 8,07 0,6 2,0 × 108 8,3 1,9 × 108 8,27 1,8 × 108 8,25 1,6 × 108 8,2 0,7 2,7 × 108 8,43 2,5 × 108 8,39 2,4 × 108 8,38 2,3 × 108 8,36 0,8 3,1 × 108 8,5 3,0 × 108 8,47 2,9 × 108 8,46 2,8 × 108 8,44 0,4 0 0 0 0 0 0 0 0 0,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0,6 0 0 0 0 0 0 0 0 0,7 0 0 0 0 0 0 0 0 0,8 0 0 0 0 0 0 0 0 0,4 9,4 × 107 7,98 8,3 × 107 7,91 7,1 × 107 7,85 6,1 × 107 7,78 0,5 1,4 × 108 8,14 1,3 × 108 8,11 1,1 × 108 8,04 1,0× 108 8 0,6 1,9 × 108 8,27 1,8 × 108 8,25 1,7× 108 8,23 1,6 × 108 8,2 0,7 2,6 × 108 8,41 2,5 × 108 8,39 2,3 × 108 8,36 2,2 × 108 8,34 0,8 3,0 × 108 8,47 2,9 × 108 8,46 2,8 × 108 8,44 2,7 × 108 8,43 45 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion Log ufc/ml Figure 18 : Histogramme de comparaison entre les souches testées au niveau de leur résistance aux traitements Les souches 5 et 6 utilisées dans notre cas comme éléments comparatif de résistance aux différents traitements ont parfaitement répondues aux attentes, la souche A3 quand à elle n'est pas répertoriées comme probiotique ce qui explique le fait qu'elle n'a résistée aux traitements. Vu que les concentrations microbiennes de la souche A4 se situent légèrement au dessous de celles des souches 5 et 6 nous pouvons la classée au rang de microorganisme probiotique. L'histogramme montre les concentrations microbiennes représentées en log ufc/ml des souches testées en fonction des densités de chaque souche et du temps. 46 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion Résultats du test du pouvoir inhibiteur : Halo d’inhibition Figure19: Mise en évidence de l'inhibition de Salmonella sp par les bactéries lactiques de la collection 5 3 A2 A1 6 8 A4 68 Lb4 Lb10 A3 Figure 20: Mise en évidence de l'inhibition d' Escherichia coli par les bactéries lactiques de la collection A2 A1 5 3 A4 68 6 8 Lb4 Lb10 A3 47 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion Figure 21: Mise en évidence de l'inhibition de Vibrio cholerae par les bactéries lactiques de la collection A2 A1 5 3 A4 68 6 8 Lb4 Lb10 A3 Figure 22: Mise en évidence de l'inhibition de Staphylococcus aureus par les bactéries lactiques de la collection A2 A1 5 3 A4 68 6 8 Lb4 Lb10 A3 48 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion Figure 23: Mise en évidence de l'inhibition de Pseudomonas sp imip R par les bactéries lactiques de la collection 5 3 6 5 3 6 8 8 A1 A2 A3 A4 68 A3 1,8 1,5 3 1,35 1,4 1,2 1,2 1 1,55 1,5 1,54 1,6 5 1,2 1,2 1,15 1,1 0,95 1,1 0,95 0,95 6 8 A1 0,8 0,7 A2 0,6 A3 0,4 A4 68 0,2 Lb4 0 Staphylococcus Escherichia coli Pseudomonas sp Vibrio cholerae aureus imip R Salmonella sp Lb10 Figure 24 : Histogramme de comparaison entre le pouvoir inhibiteur des différentes souches 49 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion En comparaison avec les autres souches, la souche A4 montre un grand pouvoir inhibiteur envers les souches pathogène de la collection. Contrairement à certaine souches qui sont plus actives sur les Gram positifs, la souche A4 possède un pouvoir inhibiteur à spectre large et il est d'autant plus grand sur Pseudomonas. sp. imipenème R. Ce qui peut expliquer les résultats émis par les auteurs concernant l'inhibition d'Helicobacter pylori. L'histogramme montre la différence entre les diamètres des zones d'inhibition exprimés en cm des différentes souches. 5. Evaluation des propriétés technologiques : 5.1. Cinétique de croissance en milieu lait : Tableau 9 : Valeurs des cinétiques de croissance et d’acidité en milieu lait écrémé avec de l’extrait de levures 0h 2h 4h 6h 8h 10h 12h 14h 16h 18h 20h 24h 48h log ufc/ml 8,99 9,29 9,43 9,54 9,71 9,84 10,69 10,68 10,68 10,66 9,84 9,79 9,73 pH 6,53 6,44 6,38 6,26 5,86 5,71 5,61 5,12 4,99 4,80 4,63 4,35 4,17 °D 28 30 38 40 47 60 66 70 83 85 89 105 125 log ufc/ml °D 140 pH 11 8 10,5 120 7 100 10 80 6 9,5 60 5 9 40 8,5 4 8 3 0h 4h 8h 12h 16h 20h 48h Temps 20 0 0h 4h 8h 12h 16h 20h 48h Temps 0h 4h 8h 12h 16h 20h 48h Temps Figure 25 : Courbe de cinétique de croissance (à gauche), valeurs de l'acidité en pH (à droite) et les valeurs de l'acidité en °D (au centre) 50 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion Les graphiques montrent l'évolution de la croissance et de l'acidité en fonction du temps, on remarque nettement les trois phases de croissance bactérienne et on peut expliquer l'absence de la phase de latence par le fait que la souche étudié a une origine laitière donc elle n'a pas besoin de s'acclimater au milieu utilisé pour l'étude. 4.17 Vmax=1.44 10-3 upH/min Vmax= 2880 µ=0.63 G=1h58min Tableau 10 : Valeurs des cinétiques de croissance et d’acidité en milieu lait écrémé avec de l’extrait de levures 0h 2h 4h 6h 8h 10h 12h 14h 16h 18h 20h log ufc/ml 8,99 9,14 9,25 9,32 9,36 9,43 9,55 9,70 9,73 9,85 9,87 10,68 10,67 pH 6,60 6,54 6,46 6,35 6,23 6,02 5,95 5,59 5,54 5,25 5,12 5,05 4,67 °D 20 24 28 30 34 37 41 48 51 57 60 65 70 log ufc/ml 48h °D pH 11 24h 80 7 6,5 10,5 60 6 10 40 5,5 9,5 5 20 9 4,5 8,5 0 4 0h 4h 8h 12h 16h 20h 48h Temps 0h 4h 8h 12h 16h 20h 48h Temps 0h 4h 8h 12h 16h 20h 48h Temps Figure 26 : Courbe de cinétiques de croissance (à gauche), d’acidité en pH (à droite) et d’acidité en °D (au centre) 51 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion Contrairement au milieu lait enrichi en extrait de levure, la croissance de la souche dans du lait écrémé sans extrait de levure semble plus lente du fait qu'elle n'atteint la phase exponentielle qu'après 20h d'incubation, on remarque aussi que l'activité acidifiante dépend aussi de ce facteur. Du fait qu'elle n'atteint le pH coagulant (pH 5 ou 60 °D) qu'après 20h d'incubation. 4.67 Vmax= 2880 Vmax= 1.63 10-3 upH/min µ=0.12 G=8h33min 5.2. Métabolisme du citrate : Colonie Cit- 6 5 A4 A3 Figure 27 : Aspect des colonies sur milieu citrate de Simmons Après 18h à 24h d'incubation on ne remarque aucune coloration des colonies de bactéries lactiques, le fait qu'elles soient de couleur blanchâtre explique que ces espèces ne métabolisent pas le citrate. 52 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion 5.3. Production d’acétoïne : Réaction positive de production d’acétoïne Figure 28 : Formation d’annaux rouges due à la production d’acétoïne Les deux résultats montrés ci-dessus révèlent la production d'acétoïne par la souche A4 et que les résultats son comparables que ce soit par ensemencement de la culture jeune dans le milieu Clark et Lubs puis dépôts directs des réactifs VP1 et VP2, ou par ensemencement de la culture jeune dans ce même milieux et dépôts des réactifs après 18h d'incubation. 5.4. Interactions avec les bactéries du yaourt : 6 5 A4 A3 Figure 29 : Interactions entre les souches lactiques avec Str. thermophilus (à gauche) et avec Lb. delbruekii subsp bulgaricus On remarque d'après les résultats des interactions entre les souches lactiques et les bactéries du yaourt une inhibition de Lb. delbruekii subsp. bulgaricus très prononcées concernant la souche A4 par rapport aux autres souches. Cela dit, St. thermophilus ne subie pas cette effet on remarque même une synergie entre cette espèce et les autres souches. 53 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion 5.5. Activité protéolytique : Halo de protéolyse Figure30 : Activité protéolytique des souches lactique sur milieu PCA 1% (à gauche), PCA 2% (au centre) et PCA 3% (à droite) 6 5 A4 A3 Tableau 11 : Diamètres en centimètres des halos de protéolyse des espèces respectives PCA 1% PCA 2% PCA 3% 5 1,6 2 2,5 6 1,5 1,8 2,3 A3 1,9 2,2 3,1 A4 1,8 2,1 2,9 54 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Résultats et discussion cm 3,5 3,1 2,9 3 2,5 2,2 1,9 2 1,8 2,3 2,1 5 1,8 6 1,5 A3 1,5 A4 1 0,5 0 PCA 1% PCA 2% PCA 3% Figure 31 : Histogramme de comparaison entre les diamètres des halos de protéolyse L'activité protéolytique d'après les résultats se montre proportionnelle à la concentration du milieu PCA en lait écrémé. Ce qui tombe sous le sens que plus il y'a de caséine plus les halos de protéolyses sont prononcés. Concernant maintenant la comparaison de cette activité entre les souches lactiques, la souche A4 montre une activité protéolytique plus grande par rapport aux souches 5 et 6, et légèrement inferieure à celle de la souche A3. L'histogramme montre la comparaison entre les diamètres des halos de protéolyse en cm en fonction des concentrations des milieux PCA en lait écrémé. 55 Discussion générale Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Discussion générale Les espèces de bactéries lactiques détectées dépendent essentiellement de la nature du lait cru et des conditions d’analyse (Guessas, 2007). Le lait de chamelle (Camelus dromedarius) est depuis longtemps considéré comme un aliment thérapeutique par les habitants des régions arides. Il est très bien protégé contre différents contaminants microbiens par des systèmes inhibiteurs naturels, incluant le système LPS (lactoperoxydase/ thiocyanate/ peroxyde d’hydrogène), les lactoferrines, les lysozymes, les immunoglobulines et les acides gras libres (Benkerroum et al., 2004). Le lait de chamelle contient aussi une microflore variée qui constitue une deuxième ligne de défense par la production d’acide lactique, de peroxyde d’hydrogène et de bactériocines (Konuspayeva et al., 2003). Le lait de chamelle est abondamment colonisé par plusieurs espèces de lactobacilles, Khedid et al en 2009 ont concluent après analyse de la flore du lait de chamelle des régions arides du Maroc que le plus grand nombre d'espèces présentent dans les laits analysés appartenaient au genre Lactobacillus. En comparaison par exemple au lait de chèvre ou au lait de vache qui sont dominés par les lactocoques si ce n'est par les deux genres (Badis et al., 2004 et Badis et al., 2006). Dans ce travail nous avons axé notre recherche sur le potentiel probiotique et technologique de quelques espèces du genre Lactobacillus, plus particulièrement sur l’espèce la plus dominante est Lactobacillus johnsonii isolées du lait cru de chamelle du sud-ouest Algérien. Les tests de ré-identification de la souche A4 nous ont permis de confirmer que cette souche appartient à l'espèce de Lactobacillus johnsonii, même si l'on à déjà identifier cette espèce auparavant, il subsiste un doute concernant la stabilité de l'espèce surtout après une longue période de conservation au froid (Damin et al., 2007). Aussi les variations de températures influent d'une manière importante sur la stabilité de l'espèce, du fait que des altérations sur le génome bactérien peuvent intervenir (Kurtmann et al., 2009). Concernant les résultats des tests, on remarque que la souche A4 fait partie du groupe des thermobacteria vue qu'elle résiste à 63,5°C et qu'elle pousse à une température de 45°C (Klein et al., 1998). Aussi elle est ADH- et homofermentative (Mami, 2007), mais aussi qu'elle tolère de fortes concentrations de NaCl (Carr et al., 2002) ce qui peut placer cette souche au rang de microorganisme facilement inductible en industrie laitière vu que la plupart de ces paramètres sont des facteurs limitants dans le cas de plusieurs lactobacilles (De Angelis et Gobbetti, 2004). Les résultats obtenus pour l'aptitude de la souche de Lb. johnsonii à résister aux stresses acide, basique et enzymatique nous montrent clairement que cette espèce peut être considérée comme microorganisme probiotique en comparaison avec les souches les plus étudiées dans ce domaine qui sont Lb. casei (5) et Lb. rhamnosus (6) (Perea Velez et al., 2006). La concentration en fin des 56 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Discussion générale traitements de la souche A4 égalent 8 log ufc/ml, sachant que d'après Salminen et al., 2006, la concentration d'administration d'un microorganisme probiotique doit être de 107 ou 108 et que d'après la définition de l'OMS un probiotique doit être administré à une concentration bien définie pour qu'il puisse accomplir ces effets bénéfiques pour son hôte. Nous avons tout de même pris en considération la souche Lb. pontis (A3) pour qu'elle serve comme témoin négatif, les résultats attendus concordent parfaitement avec ceux obtenus par nos soins concernant la sensibilité de cette souche vis-à-vis des différents traitements (Fernandez et al., 2002). En général, un microorganisme probiotique n'est jamais administré sous forme de crème bactérienne, il est soit adjuvé dans des produits agroalimentaires (Jus, yaourt… etc.) (Fuller, 1989 et Champagne et Gardner, 2008) ou sous forme de capsules contenants ces microorganismes lyophilisés (Corcoran et al., 2003). Ces méthodes permettent même si l'espèce considérée comme probiotique résiste à l'environnement gastro-intestinal d'augmenter leurs chances d'arriver en quantité suffisante au niveau de l'intestin (Pan et al., 2009). L'aptitude de cette souche (Lb. johnsonii) à inhiber un large groupe de bactéries pathogènes est confirmée par les résultats d'interactions entre les souches lactiques et les souches pathogènes utilisées dans cette étude et qui sont Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Pseudomonas sp. imip R, Vibrio cholerae et Salmonella sp. Le fait que ce test soit réalisé sur un milieu tamponné nous oriente dans la direction de production de substances inhibitrice outre que l'acide lactique (Benhammouche, 2005 et Guessas, 2007). Le choix des espèces pathogènes est basé sur leurs cites d'infections, on retrouve généralement Staphylococcus aureus, Vibrio cholerae et Salmonella sp dans les cas d'intoxications ou de toxi-infections alimentaires, tandis que Escherichia coli et Pseudomonas sp. imip R sont connues comme des germes uro-pathogènes. Dans leurs études Annuk et al en 2002 et Fernandez et al en 2002, ils démontrent clairement que plusieurs espèces de lactobacilles sont largement efficaces concernant l'inhibition de ces germes, et même contre des germes sporulants (Mami, 2007) et d'autres plus ciblés comme Helicobacter pylori (Sheu et al., 2002) et Listeria monocytogenes (Benhammouche, 2005 et Falgas et Makris, 2009). On remarque concernant la production d'acide en milieu lait est plus importante quand le lait écrémé est enrichi en extrait de levure. La souche A4 a atteint la valeur de coagulation en 14h d'incubation contrairement au milieu lait écrémé sans extrait de levure où le pH coagulant n'est atteint qu'après 20h d'incubation. Si on prend en compte les valeurs de pH égale à 5.12 et de 70 °D par exemple, on remarque que ces données sont atteintes après 14h d'incubation pour le milieu lait écrémé avec de l'extrait de levure, tandis que pour le deuxième milieu, elles ne sont atteintes 57 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Discussion générale qu'après 20h et 48h d'incubation. Aussi on remarque que les valeurs du pH s'abaissent de façon très rapide en ce qui consiste le milieu lait enrichit en extrait de levure par rapport à l'autre lait écrémé, les Vmax comme on peut le remarquer sont de 1.44 10-3 upH/min pour 1.63 10-3 upH/min respectivement (De Souza Oliveira et al., 2009). Si on compare ces résultats avec ceux de Moulay et al en 2006 on trouve que la souche de Lb. johnsonii est plus acidifiante par rapport à Lc. lactis subsp. lactis, vu que la Vmax de cette souche est de 4.75 10-2 upH/h tandis que celle de la souche A4 est de 8.67 10-2 upH/h. Hekmat et al en 2009, ont pratiquement obtenu les mêmes résultats lorsqu’ils ont mesuré l’acidification du lait par les souches de Lb. reuteri et Lb. rhamnosus. Pour la cinétique de croissance en milieu lait on note comme pour la cinétique d'acidité une nette différence entre les paramètres du milieu lait écrémé avec de l'extrait de levure et ceux du lait écrémé sans extrait de levure. Cette différence ce situe au niveau de la vitesse de croissance de la souche qui est de 0.63 pour le premier milieu et de 0.12 pour le second. C'est pour cela que l'on note les trois phases de croissance de la souche pour le premier milieu au bout de 48h d'incubation, mais pour le lait écrémé sans extrait de levure, c'est au bout de 48h d'incubation que l'on note la phase stationnaire de croissance. Comparativement à Lb. plantarum (Mami, 2007) et à Lc. lactis subsp lactis (Moulay et al., 2006) la souche de Lb. johnsonii à une croissance relativement lente, cela dit elle est plus prononcé si on la compare à la croissance de Lb. rhamnosus (Guessas, 2007). Dans leur étude, De Souza Oliveira et al ont noté pratiquement les mêmes différences de l'activité acidifiante et de l'aptitude de croitre normalement pour des microorganismes probiotiques dans des laits écrémés sans source exogène d'acides aminés d'autres facteurs en comparant l'acidification de laits écrémés simples avec celle de laits écrémés avec apport de substance prébiotique. La production de substances aromatiques par la souche A4 est notée en se basant sur la production d'acétoïne (Benhammouche, 2005). Le métabolisme du citrate conduisant à la production du diacétyle (Kihal et al., 1996 et Grattepanche, 2005) est malheureusement absente chez cette souche. Mais cette déficience est compensée par l'activité protéolytique de l'espèce de Lb. johnsonii. On note des halos de protéolyse très prononcé par rapport à ceux des espèces de lactocoques étudié par Moulay et al en 2006. Cette activité est la résultante de la déficience de cette espèce et comme c'est le cas pour la majorité des lactobacilles en facteurs de croissance. C'est en hydrolysant les 58 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Discussion générale protéines du lait que les différentes espèces de lactobacilles puisent le principale des peptides et acides aminés nécessaires à leur croissance. La protéolyse est notamment très recherchée chez les espèces de lactobacilles surtout dans l’industrie fromagère où ils sont utilisés (Irlinger et Mounier, 2009). L'effet inhibiteur de la souche A4 envers Lb delbruekii subsp bulgaricus confirme le fait que les substances inhibitrices produites par les espèces de lactobacilles se concentrent sur les espèces phylogénitiquement proches de la souche productrice (Grattepanche, 2005). Dans une étude partiellement similaire on remarque qu'il existe un antagonisme entre certaines souches de lactobacilles (Mami, 2007). En fin, on remarque que vis-à-vis de Streptococcus thermophilus la souche A4 stimule la croissance de cette espèce sans doute en lui apportant les acides aminés et vitamines nécessaires à sa croissance. C'est pour cela que l'on n'a noté aucune zone d'inhibition dans le test de confrontation des souches lactiques avec l'espèce de St thermophilus. 59 Conclusion et perspectives Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Conclusion et perspectives Les lactobacilles nous montrent à chaque étude effectuée des particularités très surprenantes les unes que les autres. Ces bactéries d'origine laitière semblent compenser leur déficience en facteurs de croissance par d'autres aptitudes qui servent au mieux leurs utilisateurs. Leur diversité et leur hétérogénéité font que ce sont des microorganismes de la vie de touts les jours. Du fait qu'elles participent dans de nombreuses réactions qui sont indispensables tant pour l'alimentation que pour la santé humaine. La tendance que prend les habitants du monde et surtout ceux des pays occidentaux sur les aliments et les produits bio a fait naitre un grand intérêt concernant la santé humaine, depuis déjà quelques années la priorité est donnée à la prévention plus qu'à la médication. En plus de ces valeurs nutritives et thérapeutiques, le lait de chamelle comme nous l'avons fait remarqué possède une flore riche, diversifiée et bienfaisante pour l'humain. Nous ferons remarqué aussi que les habitants des régions arides et dont la nourriture est à base de lait de chamelle ont une excellente forme physique et ne se plaignent que de quelques maladies seulement. D'après les résultats que l'on a obtenus, on peut conclure sur le fait que l'espèce de Lactobacillus johnsonii isolée du lait frais de chamelle peut être considérée comme microorganisme probiotique. Du fait de sa résistance vis-à-vis des traitements de pH et enzymatiques. Cette souche à parfaitement répondue aux attentes la concernant surtout sur le point de stabilité et même de conservation des caractères surtout après plusieurs mois de conservation au froid. Il nous reste maintenant à savoir sur quels points bénéfiques pour l'hôte va se concentré la souche étudié pour cela nous projetons d'abord de confirmer l'aptitude de cette espèce à se fixer au niveau des cellules épithéliales intestinales. Car nous rappelons que pour être actif, un microorganisme probiotique doit avoir la particularité de s'adhérer au niveau de ces cellules. Puis l'étude se focalisera en grande partie sur les effets bénéfiques de cette souche, que ce soit au niveau métabolique ou thérapeutique. 60 Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Conclusion et perspectives Les propriétés technologiques de cette souche sont aussi très intéressantes. Durant les tests de réidentification elle montre des résistances vis-à-vis de grandes températures mais aussi à de hautes concentrations de NaCl, qui sont des paramètres très recherchés en industrie alimentaire surtout laitière mais aussi celle des saumures et autres produits requérant de fortes températures lors de la fabrication ou de fortes concentrations salines lors de l'affinage ou du stockage. Les cinétiques de croissance et d'acidité nous ont aussi permis d'avoir des précisions concernant la vitesse de croissance mais aussi sur l'aptitude acidifiante de cette souche qui sont très recherchés en fermentation industriel. L'inhibition de Lactobacillus delbruekii subsp bulgaricus joue un grand rôle dans la texture d'un yaourt par exemple, le fait d'avoir de souches protéolytiques donnerai un produit très dur et difficilement appréciable. Surtout que l'on à clairement noté la grande activité protéolytique de la souche étudiée. Enfin, nous espérons vivement approfondir les données de cette souche qui reste quand même très peut étudiée, surtout au niveau de la stabilité des caractères mais aussi sur l'aptitude de cette souche à produire en continu des métabolites industriels ou thérapeutiques. 61 Références bibliographiques Etude du potentiel probiotique et technologique des lactobacilles isolés du lait cru de chamelle Références bibliographiques Alander, M., Korpela, R., Saxelin, M., Vilpponen-Samela, T., Mattila-Sandholm, T. et von Wright, A., 1997: Recovery of Lactobacillus rhamnosus GG from human colonic biopsies. Lett. Appl. Microbiol. 361-364. Allende, A., Martinez, B., Selmaa, V., Gila, M. 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Eau physiologique: Pour les dilutions Chlorure de sodium 8,5g Peptone 0,5g Eau distillée q.s.p 1000ml pH=7 Autoclavage : 120°C pendant 20 minutes Milieu Muller Hinton (Muller et Hinton, 1941): Pour les tests des interactions Infusion de viande de bœuf 300ml Peptone de caséine 17,5g Amidon de mais 1,5g Agar 17g pH=7.4 Autoclavage : 120°C pendant 20 minutes 78 Milieu M16 BCP (Thomas et al., 1973): Pour le test de l’ADH Extrait de levure 2,5g Extrait de viande 5g Lactose 2g Biopolytone 5g Peptone papaînique de soja 5g Acide ascorbique 0,5g Acétate de sodium 1,8g L-Arginine 4g Pourpre de bromocrésol 0,05g Agar 10g Eau distillée qsp 1000ml pH 6,5, Autoclavage 120°C pendant 20 min Tampon phosphate KH2PO4 13,697g Na2HPO4 17,814g Eau distillé q.s.p 1000ml Autoclavage 120°C pendant 20 min 79 Sucs gastriques de synthèse (Fernandez et al., 2002) Glucose 3,5g NaCl 2,05g KH2PO4 0,6g CaCl2 0,11g KCl 0,37g Pepsine 13,3g Eau distillée q.s.p 1000ml pH 2 Bain marie 100°C pendant 10 min Sels biliaires (Fernandez et al., 2002) MRS 1000ml Sels biliaires 50g pH 8,5 Bain marie 100°C pendant 10 min Enzymes pancréatiques MRS 1000ml Trypsine 100mg α-chymotrypsine 100mg pH 7 Bain marie 100°C pendant 10 min 80 Citrate de Simmons Citrate de Na 1g Bleu de bromothymol 0,8g NaCl 5g Sulfate de Mg 0,2g K2HPO4 1g Dihydrogénophosphate d’ammonium 1g Agar 15g Eau distillée q.s.p 1000ml pH 7 Autoclavage 120°C pendant 20 min Clark et Lubs Peptone 5g Glucose 5g KH2PO4 5g Eau distillée q.s.p 1000ml pH 7 Autoclavage 120°C pendant 20 min PCA au lait écrémé Peptone 5g Extrait de levure 2,5g Glucose 1g Eau distillée q.s.p 1000ml pH 7 Autoclavage 120°C pendant 20 min 81