Projet cofinancé par le Fonds européen de développement régional
dans le cadre du programme INTERREG IV A Grande Région
L’Union européenne investit dans votre avenir
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Le vécu de l’ETP par les équipes et les patients (enquête Deltadiab Edudora)
Développer significativement l’ETP nécessite une organisation structurée, selon les
recommandations, permettant de prendre en charge tous les patients demandeurs, de planifier les
séances et de faire intervenir des professionnels de santé complémentaires. Si le fonctionnement du
programme d’ETP est précisément décrit par les promoteurs (réseaux de santé par ex.) et compris
par les intervenants réguliers, l’implication et la compréhension sont plus difficiles pour ceux qui
interviennent ponctuellement. L’échange d’informations avec les MT traitants est prévu mais
difficilement mis en oeuvre. Les patients repèrent bien et apprécient la complémentarité et les
compétences des intervenants (médecins, IDE, diététiciens, animateurs sportifs ou kiné). Mais les
moyens humains ne sont pas toujours disponibles pour faire intervenir plus de 2 professionnels
différents.
Discussion et perspectives
Il apparaît nécessaire de privilégier la PEC précoce des patients pour les soins et pour l’ETP et de
favoriser la prise en charge d’un plus grand nombre de patients pour l’ETP. Ceci implique une
gradation de la prise en charge, nécessitant sans doute des approches simplifiées au départ pour
l’ETP et plus élaborées en fonction des stades de la maladie. Le plan obésité favorise cette stratégie
qui se met en place en Lorraine et pourrait l’être ensuite pour le diabète. Ce développement
nécessite également de trouver un mode d’organisation avec les professionnels libéraux, impliqués
de manière trop marginale actuellement. Si l’implication des patients est réelle dans quelques
programmes, il convient certainement de la développer, notamment par la formation spécifique des
patients (patients ressources).
Situation wallonne
Les systèmes de prise en charge actuels ne permettent pas de garantir une couverture optimale de
l’ensemble des patients atteints de diabète et encore moins d’obésité. Ces systèmes sont axés
essentiellement sur l’aspect curatif de la prise en charge et réservent une place très faible, voire
inexistante, à l’ETP (information plutôt que véritable éducation). L’absence de reconnaissance légale
en matière d’ETP renforce d’ailleurs cette problématique et mène les équipes médicales à des
pratiques non formalisées, laissées au bon vouloir de leur institution et/ou de leur initiative
personnelle. Il n’existe pas de vision partagée de ce qu’est l’ETP au sein des équipes. La
pluridisciplinarité est présente dans les équipes, mais ne conduit pas à l’interdisciplinarité. La prise en
charge reste trop centrée sur les aspects médicaux.
Les résultats plaident pour la mise en place d’un trajet de soins spécifique au diabète (mieux intégrer
et coordonner les systèmes disparates existants) et à l’obésité (à construire de novo en l’absence de
prise en charge bien structurée actuellement). Ce trajet de soins interdisciplinaires comprendra
plusieurs niveaux de prise en charge qui seront fonction de la situation spécifique du patient. Afin
d’assurer la couverture optimale de la population concernée, il tiendra compte des aspects
d’accessibilité territoriale, financiers mais aussi éducatifs. Les activités du personnel soignant
demandent à être formalisées et structurées, notamment à l’aide d’un coordinateur. Il convient de
revoir l’approche du patient en se centrant sur la personne plutôt que sur la maladie.