La Lettre du Cancérologue • Vol. XXI - n° 5 - mai 2012 | 253
DOSSIER THÉMATIQUE
coordination parfois appelée “unité transversale
d’éducation thérapeutique des patients” (UTEP).
Ses missions peuvent être multiples : coordination,
formation, accompagnement méthodologique,
éducation du patient, etc.
L’éducation thérapeutique
du patient en ville
Regroupant naturellement des professions diverses,
l’hôpital est − et a longtemps été − le lieu privi-
légié de l’ETP. Cette dernière a cependant vocation,
aujourd’hui, à débuter et/ou se poursuivre plus
encore en ambulatoire. L’ETP en ville s’organise
le plus souvent au sein des réseaux de santé qui
rassemblent les différents professionnels autour
d’un même secteur géographique, d’une même
pathologie, etc. Elle peut également être dispensée
au sein de maisons de santé ou d’autres struc-
tures, telles que défi nies dans la loi n
o
2011-940
dite “loi Fourcade”, du 10 août 2011 : les sociétés
interprofessionnelles de soins ambulatoires (SISA).
Ces dernières permettent “la mise en commun de
moyens pour faciliter l’exercice de l’activité profes-
sionnelle de chacun de ses associés et l’exercice en
commun d’activités de coordination thérapeutique,
d’éducation thérapeutique ou de coopération entre
les professionnels de santé”.
Le législateur a désormais défi ni le cadre de l’ETP,
reste au professionnel de santé à se former et à
choisir la forme la plus appropriée à son exercice.
Conclusion
L’ETP va au-delà des segmentations habituelles
entre professionnels de santé autour d’un même
patient. Elle crée, ou recrée, du lien. L’ETP est
surtout un processus sur mesure, ajusté à chaque
patient, évidemment unique dans sa vie avec la
maladie. ■
Spécifi cité du sujet âgé
A. Certain*, E. Orru-Bravo**
Du fait de la perte d’autonomie des per-
sonnes âgées sur les plans physique,
neuromoteur, affectif et psychique,
ainsi que de l’accumulation de leurs vulné-
rabilités physiopathologiques, accentuées
par les risques iatro gènes liés aux polymédi-
cations, envisager un programme d’éducation
thérapeutique du patient (ETP) en gériatrie
peut surprendre.
Et pourtant ! L’éducation du patient âgé, parce
qu’elle lui redonne confi ance et le responsabilise
à la juste mesure de ses capacités, est propre-
ment thérapeutique.
Grâce, d’une part, à l’établissement d’un mail-
lage souple et évolutif d’aidants faisant partie
de l’entourage du patient ou de professionnels,
adapté aux besoins de la personne âgée (domi-
cile ou institution, troubles cognitifs, etc.), et,
d’autre part, à l’acquisition de “compétences
de sécurité” (par exemple, la connaissance
de 3 signes d’alerte et la capacité d’appeler à
l’aide les personnes appropriées), l’éducation
thérapeutique est doublement bénéfique :
elle renforce la participation de la personne
âgée à ses soins, et constitue un défi pour les
soignants éducateurs, qui doivent adapter
constamment la pédagogie et les outils, dans
ce contexte particulier, afin de délivrer des
messages simples et opérationnels à reprendre
dans un environnement bienveillant, stimulant
et cohérent.
Les personnes âgées n’ont pas dit leur dernier
mot ; leur expérience et leur bon sens doivent
être sollicités dans la construction des
programmes d’éducation thérapeutique du
patient en gériatrie. ■
* CHU Bichat-Claude-Bernard, Paris.
** CHU Robert-Debré, Paris.
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