DOSSIER THÉMATIQUE coordination parfois appelée “unité transversale d’éducation thérapeutique des patients” (UTEP). Ses missions peuvent être multiples : coordination, formation, accompagnement méthodologique, éducation du patient, etc. L’éducation thérapeutique du patient en ville Regroupant naturellement des professions diverses, l’hôpital est − et a longtemps été − le lieu privilégié de l’ETP. Cette dernière a cependant vocation, aujourd’hui, à débuter et/ou se poursuivre plus encore en ambulatoire. L’ETP en ville s’organise le plus souvent au sein des réseaux de santé qui rassemblent les différents professionnels autour d’un même secteur géographique, d’une même pathologie, etc. Elle peut également être dispensée au sein de maisons de santé ou d’autres structures, telles que définies dans la loi no 2011-940 dite “loi Fourcade”, du 10 août 2011 : les sociétés interprofessionnelles de soins ambulatoires (SISA). Ces dernières permettent “la mise en commun de moyens pour faciliter l’exercice de l’activité professionnelle de chacun de ses associés et l’exercice en commun d’activités de coordination thérapeutique, d’éducation thérapeutique ou de coopération entre les professionnels de santé”. Le législateur a désormais défini le cadre de l’ETP, reste au professionnel de santé à se former et à choisir la forme la plus appropriée à son exercice. Conclusion L’ETP va au-delà des segmentations habituelles entre professionnels de santé autour d’un même patient. Elle crée, ou recrée, du lien. L’ETP est surtout un processus sur mesure, ajusté à chaque patient, évidemment unique dans sa vie avec la maladie. ■ Spécificité du sujet âgé A. Certain*, E. Orru-Bravo** D u fait de la perte d’autonomie des personnes âgées sur les plans physique, neuromoteur, affectif et psychique, ainsi que de l’accumulation de leurs vulnérabilités physiopathologiques, accentuées par les risques iatrogènes liés aux polymédications, envisager un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP) en gériatrie peut surprendre. Et pourtant ! L’éducation du patient âgé, parce qu’elle lui redonne confiance et le responsabilise à la juste mesure de ses capacités, est proprement thérapeutique. Grâce, d’une part, à l’établissement d’un maillage souple et évolutif d’aidants faisant partie de l’entourage du patient ou de professionnels, * CHU Bichat-Claude-Bernard, Paris. ** CHU Robert-Debré, Paris. adapté aux besoins de la personne âgée (domicile ou institution, troubles cognitifs, etc.), et, d’autre part, à l’acquisition de “compétences de sécurité” (par exemple, la connaissance de 3 signes d’alerte et la capacité d’appeler à l’aide les personnes appropriées), l’éducation thérapeutique est doublement bénéfique : elle renforce la participation de la personne âgée à ses soins, et constitue un défi pour les soignants éducateurs, qui doivent adapter constamment la pédagogie et les outils, dans ce contexte particulier, afin de délivrer des messages simples et opérationnels à reprendre dans un environnement bienveillant, stimulant et cohérent. Abonnezvous en ligne ! Bulletin d’abonnement disponible page 279 www.edimark.fr Les personnes âgées n’ont pas dit leur dernier mot ; leur expérience et leur bon sens doivent être sollicités dans la construction des programmes d’éducation thérapeutique du patient en gériatrie. ■ La Lettre du Cancérologue • Vol. XXI - n° 5 - mai 2012 | 253