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Origine
•Les premiers travaux sur les colzas associés ont
débuté dans les situations de sols superficiels, dans
les bassins historiques de colza avec retour fréquent
de la culture. Dans ces milieux à faible disponibilité
en azote du sol, avec des risques fréquents de rava-
geurs et des pressions d’adventices élevées, les per-
formances du colza sont aléatoires et totalement
dépendantes de la qualité d’implantation et de l’effi-
cacité non systématique des intrants.
•Pour sécuriser la réussite du colza et déplafonner
les rendements, il est nécessaire d’obtenir une levée
précoce et une croissance continue de la culture à
l’automne, qui sera alors moins vulnérable face aux
bioagresseurs, et dont les besoins en fertilisation
seront réduits. L’association des légumineuses gélives
au colza a d’abord été vue comme une contribution
à une stratégie d’amélioration de la fertilité du sol sur
le long terme, par la production et la restitution de bio-
masse et d’azote. Dans un second temps, les effets
directs sur le colza (amélioration du comportement à
l’automne et au printemps, concurrence des adven-
tices, perturbation des insectes, etc.) ont été identifiés
et travaillés, en vue de mettre au point des stratégies
innovantes d’implantation.
Principe
•La technique consiste à semer, de façon précoce et
idéalement simultanée, le colza et les légumineuses
gélives, utilisées comme couvert associé non récolté,
et choisies pour les bénéfices qu’elles apportent et leur
capacité de cohabitation avec le colza. Le colza est
sensible à la concurrence pour l’eau et la lumière de
la levée au stade 4 feuilles. À partir de ce stade (envi-
ron 400°C.jour), il entre en phase de croissance
active et devient potentiellement très compétitif.
•Opter pour des légumineuses comme couvert associé est
alors déterminant. En effet, les légumineuses ont très
fréquemment une installation plus lente et leur phase
de croissance active est retardée par rapport à celle
du colza (500 à 700°C.jour), ce qui limite la concur-
rence entre les deux espèces. Ensuite, la compétitivité
du colza pour l’azote pousse les légumineuses à pri-
vilégier la fixation symbiotique pour assurer leurs
besoins azotés et permet ainsi d’optimiser le fonction-
nement de l’association. Enfin, les légumineuses pré-
sentent une bonne complémentarité d’enracinement
avec le colza.
•Pour les espèces non légumineuses, la production de bio-
masse et l’absorption d’azote se fait au dépend du
colza, elles sont donc à éviter (sauf exception dans les
sols très riches en azote où la concurrence du colza
n’est pas problématique).
•Pour éviter une concurrence du colza au printemps,
les plantes compagnes doivent être détruites pendant
l’hiver. On recherche des légumineuses sensibles au
gel et/ou qui se dégradent au cours de l’hiver (par
sénescence, ou sensibilité à la photopériode), et qui
pourront en outre restituer une partie de leur azote au
colza. La précocité des légumineuses est un critère
important, car l’obtention du stade bouton ou floraison
à l’approche de l’hiver permet une sensibilisation au
gel.
B2 B6 C2 G1 Maturité
2 feuilles 6 feuilles entre-nœuds chute des récolte
visibles 1ers pétales
Terres Inovia : L. Jung
Gel