INTRODUCTION
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théorèmes, mais pas de trouver de nouveaux
concepts
mathématiques.
Beaucoup de mathématiciens vérifient, maintenant, leur résultats avec
des logiciels de calcul symbolique (comme
MATHEMATICA,
REDUCE,
AX-
IOM,
ou
MAPLE
pour n’en citer que quelques-uns). Ce fut l’un des
premiers succès de l’intelligence artificielle. En revanche, c’est encore
impossible de lire automatiquement une écriture manuelle (on fait des
progrès, certes, et grâce aux réseaux de neurones, mais la solution n’est
pas encore
à
portée de la main).
I1
semble donc que les ordinateurs traditionnels soient excellents
pour résoudre certains problèmes ardus pour les êtres humains (plus
généralement, les êtres vivants), mais qu’ils aient des difficultés pour
résoudre des problèmes faciles pour nous (mémoire, perception, mou-
vement, etc.). L‘idée de base derrière les réseaux de neurones est de
s’inspirer des propriétés du cerveau pour construire des systèmes de
calcul mieux capables de résoudre le type de problèmes que les êtres
vivants savent résoudre. Une autre utilisation des réseaux de neurones
est plus théorique. Ils peuvent, en retour, servir d’outils pour tester
des hypothèses
à
propos de phénomènes cognitifs. C‘est beaucoup plus
facile (et nettement plus moral) de créer des lésions dans un réseau de
neurones que dans un organisme vivant, par exemple.
La grande différence entre les réseaux de neurones et les ordina-
teurs séquentiels réside dans leur organisation. La plupart des ordi-
nateurs qui nous sont familiers sont composés d’un processeur central
extrêmement rapide qui doit effectuer la presque totalité des tâches
de calcul (comme toujours, c’est plus compliqué que ça,
il
y a des
processeurs secondaires, même dans les ordinateurs personnels, mais
l’idée générale reste valide). Les données qu’ils traitent sont stockées
dans une mémoire passive (la mémoire ne traite pas l’information, elle
se contente de la garder
ou
de la rafraîchir). La fonction de chacune
des composantes d’un ordinateur est précise et le schéma de connec-
tivité entre composantes doit être respecté pour que l’ordinateur fonc-
tionne proprement. Pour augmenter la puissance d’une machine, il
suffit d’augmenter la vitesse du processeur. Le processeur central d’un
ordinateur est effectivement la pièce maîtresse de l’ordinateur. Si1 est
détruit, l’ordinateur est hors d’usage.
A
l’inverse, le cerveau est composé d’un très grand nombre de
processeurs élémentaires: les neurones (de l’ordre de
loll).
Chacun
de ces neurones est connecté
à
un grand nombre d’autres neurones
(de l’ordre de
lo4
à
lo5
connexions par neurone) par des connexions
relativement lentes (de l’ordre de
200
transmissions par seconde
à
com-