![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/eaf4904c3155439c33340b4cee8051ce/1/004960173.htmlex.zip/bg2.jpg)
2
Parce qu’il ne pourra jamais y parvenir, un parti ne cherche pas à obtenir tous les votes. Un
appui populaire trop fort pourrait compromettre sa capacité à mettre en œuvre tous les
éléments de son programme, ce qui pourrait l’amener jusqu’à s’aliéner ses clientèles naturelles.
Un gouvernement ayant bénéficié d’un appui trop massif aura de la difficulté à satisfaire
l’ensemble de celles et ceux qui l’ont appuyé et à veiller à la cohésion de ses troupes et ce, tout
en compromettant son potentiel de croissance lors de l’élection suivante. L’objectif est donc de
former la coalition gagnante, soit de rejoindre seulement les groupes d’électeurs nécessaires
pour gagner l’élection puis former un gouvernement.
Le recours au marketing politique est souvent un sujet tabou et peu discuté par les partis
politiques. Le constat est toutefois clair : cela permet de gagner les élections. Tout comme la
publicité négative qui est tant décriée, cela génère des résultats tout en permettant de
contribuer à la création de la coalition d’électeurs gagnante.
Bien que conscient de la manière de gagner à l’ère du marketing politique 2.0, le Parti libéral du
Canada ne s’y est pas complètement engagé, non pas parce que les outils sont méconnus, mais
bien parce que la philosophie du marketing n’a pas été appliquée à l’ensemble de l’organisation
d’un point de vue managérial. Les néo-démocrates, particulièrement au Québec, ont bénéficié
d’un effritement entre la relation à la fois des libéraux et des bloquistes avec leurs clientèles
respectives et par leur incapacité de rejoindre des segments de l’électorat leur permettant de
croître.
Une considération éthique
Cette manière de faire de la politique qui soulève des questionnements éthiques n’est pas sur le
point d’être mise de côté. Le marketing politique 2.0 aurait pour impact de dénaturer le réel
leadership politique en donnant à la population ce qu’elle veut suite à des sondages et des
recherches sur l’opinion publique. Cela aurait aussi pour impact de diviser les électeurs entre
eux en ciblant des groupes bien précis. Son usage par les partis politiques est tout de même
appelé à s’accentuer, de même que par le gouvernement lui-même au cours des quatre
prochaines années.
Dans l’environnement concurrentiel qu’est celui d’une campagne électorale, rien n’est laissé au
hasard. Le Canada est dorénavant bel et bien engagé dans l’ère du marketing politique 2.0 et les
efforts des partis décimés devraient s’accentuer avec davantage de vigueur dans cette direction.
Enfin, dans cette ère où la campagne électorale est permanente, la préparation de la prochaine
campagne pour les partis modernes et orientés vers le marché débute dès le lendemain de
l’élection. Bonne campagne!