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pensent que les consommateurs en Europe sont trop ignorants pour choisir les aliments adaptés à leurs
besoins et de les consommer. Encore une fois : la mauvaise alimentation individuelle des citoyens et des
maladies qui en résultent et la surcharge financière des systèmes de santé publique ne sont pas dues au
comportement des fabricants européens de denrées alimentaires et encore moins à une erreur dans la
production des denrées alimentaires. Le devoir d’une politique européenne responsable et efficace serait
de tracer une ligne claire entre la responsabilité individuelle des consommateurs et la responsabilité
collective des producteurs par rapport à leurs produits mais pas par rapport aux habitudes alimentaires
des consommateurs. Mais une telle procédure est justement entravée par l’usurpation de compétences
de la commission européenne car cette usurpation a pour conséquence de placer le principe de
subsidiarité complètement en arrière-plan : la réglementation nécessaire des rapports entre les
consommateurs et les producteurs de denrées alimentaires n’a plus lieu au niveau local et régional mais
doit être appliquée de manière centrale depuis Bruxelles pour le bonheur de l’ensemble des citoyens
européens.
Nous contestons la légitimation d’une « politique économique alimentaire et nutritionnelle » européenne.
Ce ne sont pas seulement les nombreuses entreprises représentées uniquement par nous-mêmes et
leurs collaborateurs qui apportent la preuve frappante que ce secteur se soustraie à une compétence de
réglementation centrale. Ceci vaut encore beaucoup plus pour la diversité des produits fabriqués et
commercialisés par nos entreprises et autres entreprises artisanales comparables. Celui qui exige une
compétence centrale de même niveau n’a rien d’autre en tête que, dans l’intérêt de quelques grandes
entreprises industrielles en Europe, d’accélérer une uniformisation de l’offre alimentaire et ainsi une perte
d'emplois et de pousser quelques présences industrielles en Europe. Nous défendons le point de vue
stipulant que l’article 152 paragraphe 5 du traité CE qui dispose que « l’action de la Communauté dans le
domaine de la santé publique respecte pleinement les responsabilités des États membres en matière
d’organisation et de fourniture de services de santé et de soins médicaux … » doit demeurer. Dans ce
contexte, nous rejetons le Livre blanc de la Commission déposé il y a quelques temps, intitulé « Stratégie
européenne pour les problèmes de santé liés à la nutrition, la surcharge pondérale et l'obésité ». Le Livre
blanc décrit différentes anomalies dans le cadre de l'alimentation de la population européenne dont la
faculté à généraliser, comme exposé précédemment, est très discutable. En marge, le thème d'une
modification des recettes est abordé mais l’importance des recettes traditionnelles est toutefois
soulignée. Parallèlement, on annonce toutefois un prochain Livre blanc pour « la politique de la qualité
dans l’agriculture » qui devrait manifestement servir de base pour un secteur d'activité politique
supplémentaire de la Commission européenne. Pour l’instant, un « Livre vert » pour la qualité des
produits agricoles est apparu comme précurseur de ce Livre blanc. En considération du grand nombre de
livres blancs et verts publiés ces dernières années sous l'ordre de la Commission européenne, on
pourrait penser qu'il s'agit d'une Société européenne des écrivains. Avec le Livre vert, tel qu’on le nomme
aujourd’hui, la Commission européenne introduit en effet un nouveau secteur d’activité politique
totalement redondant qui ne trouve, à notre avis, aucun fondement dans les traités européens :
1. Même l’introduction du Livre vert se base sur la stratégie de Lisbonne qui induit en erreur et qui est
interprétée différemment par presque tous les États membres car comme conséquence de cette
stratégie, des fonds d’encouragement non négligeables circulent dans les différentes régions.
2. On souligne dans le Livre vert qu'il ne s’occupe pas des questions de qualité « qui concernent la
sécurité alimentaire et qui sont déjà prises en considération par d’autres mesures communautaires
(étiquetage nutritionnel, protection des animaux etc.). » Mais au lieu de cela, on énumère des
intérêts supplémentaires que les auteurs considèrent comme importants pour les consommateurs:
la durabilité, le changement climatique, la sécurité alimentaire et le développement, la biodiversité,
la protection des animaux, la rareté de la ressource en eau. Dans ce contexte, le Livre vert ne
présente rien de plus que la tentative de la Commission européenne de gagner une souveraineté
nationale très large sur des efforts nationaux et, si possible, régionaux dans les domaines cités et
ainsi, de les détourner.
3. Bien que le Livre vert insiste sur le fait de vouloir s‘occuper des questions relatives à la qualité, il
s’avère que la politique agricole de l’Union européenne doit soutenir les efforts que les agriculteurs
font dans le but de gagner dans le concours qualité. Cet objectif pourrait être atteint grâce à la
formulation d'exigences minimales et à des mesures de qualité. La promesse de ne pas s’occuper