Aspects combinatoires des ´equations de Bethe 2
Th´
eor`
eme Pour des valeurs g´en´eriques des param`etres, il y a N(N−1) ...(N−r+1) solutions admissibles
et les vecteurs obtenus de celles-ci engendrent un espace de dimension N!/(N−r)!r!et sont par cons´equent
tous les vecteurs propres du probl`eme.
Il s’av`
ere que la partie difficile de cet ´
enonc´
e est de montrer qu’il y a exactement N(N−1) ...(N−r+1)
solutions admissibles des ´
equations de Bethe.
La strat´
egie de [BL] est d’observer que les solutions des ´
equations de Bethe sont les points fixes d’une
correspondance alg´
ebrique et de les compter en utilisant la formule de Lefschetz. Un obstacle majeur `
a surmonter
est qu’il n’est pas du tout ´
evident que tous les points fixes sont de multiplicit´
e un, et sans ce fait, la formule de
Lefschetz est peu utile. Notre strat´
egie ´
etait de v´
erifier que la multiplicit´
e est toujours un en examinant la
correspondance autour de valeurs obtenues en faisant d´
eg´
en´
erer les param`
etres d’une fac¸on convenable, ce qui
est en soi assez raisonnable, mais notre choix de ces param`
etres, ∆=0mais κet les αkg´
en´
eriques, ´
etait `
a maints
´
egards malencontreux. Il soul`
eve plusieurs difficult´
es d’un ordre strictement math´
ematique qui n’apportent, en
autant que nous sachions, rien `
a la compr´
ehension des probl`
emes spectraux de d´
epart. Par contre le choix qu’ont
fait Tarasov et Varchenko, bien plus astucieux que le nˆ
otre, permet, comme nous expliquons dans le second
appendice, non seulement une d´
emonstration facile que la multiplicit´
e est un, mais une d´
emonstration directe et
´
el´
ementaire de l’´
enonc´
e lui-mˆ
eme sans aucun appareil technique.
En revanche l’´
etude de la correspondance autour de ∆=0n’est pas sans int´
erˆ
et d’un point de vue
combinatoireoug´
eom´
etrique. La trace qui apparaˆıt en utilisant la formule de Lefschetz s’exprime `
a partir d’objets
combinatoires, en particulier des graphes pond´
er´
es, et une partie importante de cette structure combinatoire est
encore pr´
esente dans l’ensemble des points fixes de la correspondance autour de ∆=0. Le but de cet expos´
e
– en grande partie plutˆ
ot informel – est de la r´
ev´
eler, mˆ
eme si les questions soulev´
ees ne seront pas toutes
compl`
etement r´
esolues.
La d´
efinition technique des correspondances est rel´
egu´
ee au premier appendice. Le lecteur est invit´
e`
a
consulter cet appendice pour les d´
efinitions et notations qu’il ne trouve pas dans le texte, mais, sauf s’il est
sp´
ecialiste en g´
eom´
etrie alg´
ebrique, `
a ne pas trop s’en pr´
eoccuper. Notons toutefois que, pour compter non
seulement les points fixes mais aussi les points fixes inadmissibles, il faut introduire, pour diverses raisons, des
espaces XA,B o`
u les coordonn´
ees sont soumises `
a des conditions suppl´
ementaires: certaines des coordonn´
ees
sont suppos´
ees soit ´
egales entre elles soit ´
egales `
a des z´
eros ou `
a des pˆ
oles de R. La correspondance est alors
d´
efinies par deux applications ϕA,B et ψA,B d’une vari´
et´
eCA,B
∆dans XA,B. Ceci est la notation du premier
appendice, mais dans le corps du papier Aet Bsont fix´
es et par cons´
equent nous les supprimerons de la notation.
Ilyan
´
eanmoins une convention de notation qu’il faut remarquer explicitement. Les contraintes impos´
ees
par Aet Bexigent que quelques coordonn´
ees soient ´
egales. Nous pouvons en tenir compte soit en les comptant
s´
epar´
ement soit en attachant `
a chaque coordonn´
ee un poids (|Ak|,|B
k|,|B
k|). Dans la seconde partie nous
employons la premi`
ere de ces conventions. Mais ensuite dans les parties suivantes, lorsque il s’agit de r´
esoudre
les ´
equations pertinentes, il est pr´
ef´
erable d’utiliser les poids.
Notrepremi`
eretˆ
acheestd’expliciterlesd´
efinitionsdel’appendicepourlafibre∆=0. Ensuitenous trouvons
les points fixes de la correspondance d´
eg´
en´
er´
ee sur cette fibre et calculons leur multiplicit´
e. Il faudra ensuite, en
poursuivant l’argument esquiss´
e dans [AG], montrer qu’il y a au moins le nombre requis de d´
eformations en s´
erie
de Puiseux autour de ces points fixes. Les arguments alg´
ebriques et combinatoires menant `
a cette conclusion
ne sont gu`
ere ´
evidents et dans ce papier nous nous contentons d’exemples, assez nombreux nous croyons pour
convaincre le lecteur que les arguments sont bien fond´
es. Puisque c’est `
a notre avis la richesse combinatoire de
ces arguments qui justifie `
apr
´
esent l’emploi de la d´
eg´
en´
erescence de la correspondance que nous avons choisie
plutˆ
ot que celle implicite dans [TV], une introduction directe et concr`
ete `
a ces arguments sera peut-ˆ
etre plus
attrayante que la pr´
esentation formelle que de toute fac¸on nous ne sommes pas encore en ´
etat de donner. En effet
avant d’approfondir ces id´
ees nous voulons r´
efl´
echir encore `
a leur utilit´
e.
2. Etude d’une fibre sp´
eciale (∆=0). Quoique la fibre ∆=0ne soit pas g´
en´
erique puisque le param`
etre ∆y
est soumis `
a une condition explicite, nous exigeons que les autres param`
etres demeurent g´
en´
eriques. Explicitons
d’embl´
ee quelques conditions de cette g´
en´
ericit´
e. On suppose qu’aucun αkou βkn’est ´
egal `
a±√−1au point
∆=0.