L’incidence de la seconde fracture de supérieure du fémur est élevée en Finlande. Alors que l’épidémiologie de la première fracture de l’extrémité supérieure du fémur est bien documentée, celle de la seconde l’est beaucoup moins. La prise de psychotropes étant un risque important de chute et donc de fracture du col, l’usage de ces médicaments ainsi que des traitements préventifs de l’ostéoporose mériterait d’être connu dans une population de personnes âgées après une première fracture du col. Cette étude a été menée de 2003 à 2006 dans la population d’une région centrale de la Finlande dont les sujets avaient été victimes d’une fracture de l’extrémité supérieure du fémur entre 2002 et 2003. Durant cette période, 597 fractures étaient survenues dans une population de 239 000 personnes dont 20,8% avaient plus de 60 ans. Les patients de cette étude ont été suivis grâce aux registres des urgences et aux dossiers médicaux. La durée de suivi était déterminée soit par le décès, soit par la survenue d’une nouvelle fracture de l’extrémité supérieure du fémur, soit par la date de fin de l’étude, le 31 décembre 2005. Les paramètres étudiés ont été les suivants : données anthropométriques, facteurs de risque de chute et de fracture, morbidité péri-fracturaire, traitement chirurgical et prises médicamenteuses. Un total de 501 personnes (355 femmes et 146 hommes) de plus de 60 ans avaient eu une fracture initiale, soit approximativement 1% de la population de cette tranche d’âge vivant dans cette région. A la fin de l’étude, 34 des participants (soit 5,08% à un an et 8,11% à deux ans) ont été victimes d’une nouvelle fracture de l’extrémité supérieure du Age (ans) Type de fracture de hanche - cervicale - trochantérique - subtrochantérique Proportion de sujets institutionnalisés Mobilité conservée Aide à la marche Nombre de médicaments Nombre de médicaments (à l’exception de calcium, vitamine D, calcitonine ou bisphosphonates) Aucun traitement Au moins 1 psychotrope Au moins 2 psychotropes Diagnostic d’ostéoporose Prise régulière de: - calcium - vitamine D - bisphosphonates ou calcitonine l’extrémité fémur, et 230 sont décédés sans en souffrir. Ainsi, l’étude a permis d’analyser 936 personne-années avec une durée médiane de suivi de 25,5 mois. L’incidence globale de seconde fracture était de 0,036 (IC à 95% = 0,025-0,051) par personne-année. Il n’y avait pas de différence entre hommes et femmes concernant l’incidence de la nouvelle fracture. Au cours d’une seconde partie de l’étude, un sous-groupe de 75 patients (59 femmes et 16 hommes) ayant fait 2 fractures espacées dans le temps a été analysé. Leurs caractéristiques sont résumées dans le tableau ci-dessous. L’intervalle entre les deux fractures allait de 0,03 à 14,0 ans. Pour 12% des sujets, il s’agissait d’une fracture homolatérale. Lors de la seconde fracture, moins d’un quart des patients avaient eu un diagnostic d’ostéoporose et peu recevaient un traitement adéquat. Entre les deux fractures, la polymédication avait notablement augmenté. Dans le même temps la proportion des personnes qui pouvaient se déplacer sans aide n’était plus que de 15% lors de la seconde fracture. Les données disponibles n’ont pas permis de mettre en évidence de différence significative dans les facteurs de risque de première puis de deuxième fracture. De même, la régression selon le modèle de Cox n’a pas permis d’identifier de facteur de risque de deuxième fracture. En revanche, il a été constaté une augmentation notable du nombre de personnes traitées par psychotropes, médicaments connus pour être un important facteur de risque de chute, alors que dans le même temps l’augmentation du nombre patients traités pour ostéoporose était très faible. Lors de la première fracture Lors de la seconde fracture 78 (46-92) 81 (49-99) 72% 23% 5% 11% 52% 48% 4,4 (0-11) 4,2 60% 32% 8% 33% 15% 81% 6,5 (0-17) 6,0 11% 36% 16% 11% 7% 59% 31% 23% 7% 4% 2% 20% 12% 16% Caractéristiques des 75 patients ayant fait 2 fractures. Alors même que l’incidence de la fracture de l’extrémité supérieure du fémur augmente entre le premier et le deuxième épisode, l’usage des psychotropes augmente dans l’intervalle et le diagnostic d’ostéoporose et son traitement ne croissent pas dans les proportions que justifierait la survenue de la première fracture. Didier Haguenauer, Hôpital Sainte Périne, Paris Lönnroos E, Kautiainen H, Karppi P, Hartikainen S, Kiviranta I, Sulkava R. Incidence of seconf hip fractures. A population-based study. Osteoporosis Int. 2007;18:1279-1285. ©2007 Successful Aging SA Af 522-2007