* Signature provisoire : le nom de la Région sera fixé par décret en Conseil d'Etat avant le 1er octobre 2016, après avis du Conseil Régional.
Synthèse
L’ESS et l’innovation sociale
vue par ses acteurs
Le 23 juin 2016, à Bourg-lès-Valence (26)
Synthèse réalisée par Coraline Cherbit,
Référente Intelligence Economique ARDI
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SOMMAIRE
Introduction ______________________________________________________________________ 2
Débat-témoignage d’entreprises : l’ESS vue par ses acteurs ________________________________ 2
1. Le Groupe Archer, Christophe Chevallier _________________________________________ 2
2. Crédit Coopératif, Audrey La Pietra______________________________________________ 3
3. L’Equipée, Laetitia Charbonnier ________________________________________________ 4
4. Les Ecrans, Mickaël Le Saux __________________________________________________ 5
5. Malteurs-Echos, Guillaume Bourdon _____________________________________________ 6
INTRODUCTION
Ce débat-témoignage d’entreprises a eu lieu lors de la réunion de travail des conseillers en
développement et innovation, rencontre organisée par l’ARDI Rhône-Alpes. Cinq intervenants ont
présenté leurs projets d’économie sociale et solidaire (ESS) et d’innovation sociale, animés par Olivier
Palluault (ELLYX, agence d’étude et conseil en innovation sociale et politique).
Jour et lieu : 23 juin 2016, à la Cartoucherie de Bourg-lès-Valence (26).
DEBAT-TEMOIGNAGE DENTREPRISES : L’ESS VUE PAR SES
ACTEURS
1. Le Groupe Archer, Christophe Chevallier
Dans les années 1980, une personne sur deux vivait de la chaussure directement ou indirectement
dans la ville de Romans-sur-Isère. Cette activité s’est effondrée dès 1987, créant de la pauvreté dans
cette ville. Christophe Chevallier a ainsi fédéré des associations caritatives pour relever le défi face à
la crise, en créant une structure d’insertion par l’activité économique. L’enjeu de cette association était
de créer des emplois à partir des savoir-faire présents sur le territoire. Le travail a consisté à
créer des pôles d’entreprises pour relocaliser, dans l’automobile par exemple. Cette association a été
la première à relancer l’activité de la chaussure à Romans-sur-Isère.
Le statut de la structure a été associatif dans un premier temps, puis est devenu une SAS, le Groupe
Archer, financé par l’actionnariat local. Aujourd’hui, cette SAS possède 112 actionnaires (dont le
Crédit Coopératif), et représente 2000 salariés et 500 ETP. L’enjeu de la structure est d’atteindre le
plein emploi sur le territoire. Parmi les actionnaires du groupe Archer figurent des particuliers et
entreprises locales, ainsi que d’autres acteurs de l’ESS comme le Crédit Coopératif, la MAIF, la
MACIF, la NEF, France Active...
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Quelques exemples de projets du Groupe Archer :
En 2006, le Groupe Archer a racheté des locaux dune industrie textile pour y créer le siège
d’un pôle de développement où peuvent aujourd’hui se réunir la CRESS, l’URSCOP, la
Nouvelle Economie Fraternelle,... Cette association de structures a pour ambition d’être plus
forte ensemble pour relancer l’économie. Un Pôle Territorial de Coopération Economique a
été créé, soutenu par un financement de la Caisse des Dépôts pour le travail d’animation.
« Entreprise Bourg de Péage Romans » consiste en la mutualisation des comités
d’entreprises, conciergerie, crèches et autres services dans les entreprises généralistes.
Création d’une association professionnelle de la chaussure regroupant 10 personnes afin
de partager une marque commune, un magasin et pour recréer des emplois artisanaux.
« Startup de territoire » est une initiative locale (Romans-sur-Isère, Drôme) dont l’objectif était
initialement de réunir 100 personnes sur le territoire (de tout type) pour faire émerger et porter les
projets créateurs d’emplois et de solutions face aux défis économiques, sociaux, environnementaux.
Cette initiative a finalement réuni 250 personnes et a fait émerger une vingtaine d’idées. Un fonds
d’investissement est en cours de montage. Cette initiative se fonde sur le développement endogène
qui permet le développement des entreprises. Un exemple de projet issu de cette initiative : collecter
les bouteilles en verre sur le territoire, les laver et les remettre en circulation localement, pour faire des
économies d’énergie.
Cette démarche a essaimé sur d’autres territoires en France, à l’échelle des bassins de vie : en
Alsace, dans le Jura (Lons-le-Saunier), Bordeaux, Figeac, Marseille. Cela permet d’échanger des
pratiques sur le territoire national, et faire face à des enjeux divers (emploi, attractivité, etc.). Les
structures porteuses sont diverses (PTCE, Fabrique à initiative, incubateur, association de
développement économique, Fonds France Active…). Chaque territoire expérimente le programme
Start-Up en l’adaptant finement à ses caractéristiques propres, à l’écosystème des acteurs en place et
aux besoins prioritaires de son territoire.
Plus d’informations sur cette initiative : http://startupdeterritoire.fr/
Plus d’informations sur le Groupe Archer : http://www.archer.fr/
2. Crédit Coopératif, Audrey La Pietra
Le Crédit Coopératif se définit comme la banque de l’ESS. Avec son siège à Nanterre, cette banque
nationale est coopérative, ce qui signifie que ses clients sont sociétaires. Elle couvre tous les statuts
d’activité : associations, sociétés, particuliers. Cette banque est spécialisée dans les secteurs
d’intérêt général et l’accompagnement de projets à vocation sociale : la réinsertion, le médico-social,
la culture, le logement socialElle finance donc les entreprises de l’ESS.
Le Crédit Coopératif évalue la dimension sociale des projets ainsi que la dimension économique,
déclinée en critères de viabilité économique et de résultat : la rentabilité du projet est étudiée sur la
base des ratios utilisés dans le secteur d’activité, et non sur ceux d’une société industrielle par
exemple. Ainsi le résultat mesuré ne sera pas un bénéfice, mais un nombre d’emplois visés. Le projet
doit être viable pour assurer le développement de la structure et rembourser les emprunts.
Pour certains projets, la Banque intervient en partenariat avec France Active (Initiative 26-07) pour le
financement et la garantie, qui apporte sa vision entrepreneuriale. L’objectif de ce type de partenariat
est d’investir dans des projets qui seront accompagnés financièrement et bénéficieront d’expertises
(structures de l’ESS, URSCOP, Fonds de garantie pour le secteur culturel) grâce à un programme
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d’accompagnement et de parrainage. Ces partenaires permettent d’apporter un autre regard sur les
dossiers voire parfois une expertise, mais aussi de diviser le risque. Par exemple, un projet de
production de tartes sans gluten incluant une dimension d’insertion par l’activité professionnelle a été
soumis au Crédit Coopératif. Activité nouvelle, le dossier a pu être financé en partage avec France
Active qui a également apporté sa garantie.
La banque coopérative a une bonne connaissance des secteurs d’activité grâce à sa Direction
Marchés et ses spécialistes. Le secteur de l’insertion est bien connu. Les critères de sélection des
projets diffèrent de ceux d’autres banques puisque l’objectif n’est pas la rentabilité sur toutes les
activités. L’objectif est donc d’obtenir au minimum un résultat à l’équilibre.
3. L’Equipée, Laetitia Charbonnier
L’Equipée est une association loi 1901 ayant pour rôle de promouvoir le cinéma d’animation. Elle
est née il y a 15 ans, du détachement des activités de production et de sensibilisation du public d’une
entreprise, Folimage. Une seconde association, la Poudrière, forme des réalisateurs de cinéma
d’animation. L’Equipée est localisée sur le site de la Cartoucherie, un site réhabilité en 2009 qui
accueille entreprises et associations du secteur de l’image. L’association est composée de 4
permanents et 3,5 ETP. Elle encadre une vingtaine d’intervenants souvent intermittents du spectacle.
Le conseil d’administration est composé de 7 personnes, issues d’associations et entreprises.
L’Equipée travaille aussi avec des partenaires artistiques. Son budget annuel est de 400 000 , avec
des financements provenant à 40% de subventions (Etat, collectivités territoriales, FEDER) et à 60 %
de recettes propres.
L’association propose 5 types d’activité :
- Interventions pédagogiques en France (des centaines de journées pour des publics et
formations variées). Les publics peuvent provenir des écoles, bibliothèques, ou du tout public
avec l’Ecole du spectateur)
- Production d’outil pédagogiques et expositions : cible les associations de médiation
culturelle, l’Education Nationale, et les distributeurs de films et produits dérivés ludiques.
- Organisation d’un festival accueillant 12 000 personnes par an en Drôme-Ardèche : le
Festival d’un jour. Les partenaires sont des entreprises privées, des sociétés civiles comme
la SACD et la SACEM,… les sponsors sont plus difficiles à trouver.
- Formation professionnelle : vise les salariés et entreprises (intermittents du spectacle,
studios de production de films), masters class, résidences d’artistes.
- Team building pour les entreprises toutes activités confondues. L’Equipée a reçu un Prix
innovation pour cette prestation, le Trophée de l’Entreprise de Romans Valence Sud.
L’objectif est de toucher le monde de l’entreprise en faisant la promotion du cinéma
d’animation. Intervention avec un outil pour la cohésion d’équipe.
Pour cette dernière activité, l’Equipée a eu des difficultés pour entrer en contact avec le monde de
l’entreprise : pour la communication, une idée reçue a été de faire fi du domaine associatif en réalisant
un site internet dédié à l’activité team building adressé aux entreprises. En réalité, ces dernières
connaissaient l’association grâce à la renommée du festival, ce qui a pu être valorisé.
Aussi, l’entreprise n’ayant pas l’habitude d’être en contact avec l’artistique, une idée reçue a été
infirmée, à savoir que l’image « artistique » de l’association sur le site web des entreprises pouvait lui
porter préjudice. C’était une erreur puisque les salariés issus des entreprises se sont révélés être des
gens curieux, ayant beaucoup d’appétit pour les nouvelles pratiques et l’originalité.
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Cette offre de team building a bénéficié du soutien de plusieurs acteurs : la CCI de la Drôme,
Grenoble Ecobiz, le Crédit Coopératif (pour le besoin en fond de roulement), Initiative 26-07 et le
dispositif Parrainage (parrainage d’un chef d’entreprise avec des échanges).
4. Les Ecrans, Mickaël Le Saux
Les Ecrans est une association régionale des cinémas indépendants installée depuis 2009 à la
Cartoucherie. Elle soutient les salles de cinéma indépendantes par des actions dans les domaines du
cinéma Art & Essai, du jeune public, du documentaire, du patrimoine cinématographique, de la
diffusion de courts métrages régionaux. Elle coordonne le dispositif national Collège au cinéma pour la
Drôme depuis plus de vingt ans. Créée en Drôme en 1992, l’association s’est élargie aux cinémas
d’Ardèche (2000) puis des départements limitrophes (2010) : Isère, Gard, Vaucluse. Ensemble, les
adhérents représentent 42 lieux de diffusion (cinémas, festival, circuits itinérants, structures
d’éducation à l’image), majoritairement classés Art & Essai. La fréquentation de ce réseau de salles
de cinéma est de plus de 1,7 million d’entrées. Le budget de l’association est de 130 000 €, dont 65 %
de subventions provenant de la Région, des Départements de Drôme et Ardèche, de la DRAC et du
CNC. Le Conseil d’administration est composé de 10 membres élus.
Les associations gionales de cinémas se sont développées depuis les années 1980 pour
mutualiser des besoins, et notamment l'accompagnement des films d'auteurs et le partage des
copies pellicules
Progressivement, d'autres activités ont été mises en œuvre pour accompagner les salles de cinéma
de plus en plus isolées : projections mensuelles, échanges de bonnes pratiques, journées de
formation (pour les associations, les collectivités territoriales, et les entreprises). L’association est
devenue organisme de formation professionnelle aux métiers d’exploitation (dimension technique
mais aussi adaptations professionnelles).
La logique de fonctionnement de cette association est la proactivité pour davantage d’indépendance,
en se donnant les moyens de répondre aux besoins pour aller vers l’innovation ou l’expérimentation.
La numérisation des équipements de projection a bouleversé l'économie de la salle de cinéma (avec
des économies substantielles pour les distributeurs de films et des investissements conséquents pour
les salles de cinéma). Pour compenser l'absence de solution nationale, l’association Les Ecrans a
développé un fonds de mutualisation régional pour mettre en commun les dettes et les aides
publiques des salles de cinéma et éviter ainsi la disparition des lieux les plus fragiles. Cette
mutualisation a permis l’obtention d’aides collectives du CNC dont une part d’avance remboursable,
limitant le recours à l’emprunt et optimisant la participation financière des distributeurs de films. Grâce
à ce projet collectif, aucune salle n’a fermé, l’emploi n’en a pas pâti et des formations ont pu être
mises en place. Ce modèle de mutualisation s’est étendu à d’autres régions françaises, selon les
vagues successives d’équipement numérique.
D’autres principes de mutualisation ont alors émergé : raccordement des salles de cinéma à la fibre
optique permettant le téléchargement mutualisé de films, chèque-cinéma destiné aux comités
d’entreprises et utilisables dans l'ensemble des salles partenaires.
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