De nouvelles possibilités
Entre 2004 et 2010, le Dr Manns
a occupé le poste de président
du comité scientifique de la
Société canadienne de néphro-
logie. Il a aussi été professeur
agrégé des départements
de médecine et des services
de santé communautaire à
l’University of Calgary. « À cette
époque, dit-il, j’étais exaspéré
par ce qui, à mes yeux, était un
manque de collaboration entre
les chercheurs et les décideurs.
Tout cela créait des lacunes
dans les soins et multipliait
les obstacles pour la réalisa-
tion d’un nombre accru d’essais
cliniques multicentriques. »
Ainsi, lorsqu’une possibilité de
financement s’est offerte avec
les Instituts de recherche en
santé du Canada (IRSC), il a pu
former un groupe de chercheurs
en vue de présenter un projet
qui a eu pour résultat la création
du Canadian Kidney Knowledge
Translation and Generation
Network ou CANN-NET.
L’identification des priorités
en matière d’essais cliniques
Aujourd’hui, divers comités
orientent le vaste travail du
CANN-NET. Le Dr Manns, qui
préside le CANN-NET, apporte
les précisions suivantes :
« Une large part de notre travail
consiste à tenter de faciliter les
essais entrepris sur l’initiative
d’un chercheur. Nous avons aussi
demandé à des directeurs de
programmes en néphrologie
et à d’autres utilisateurs des
connaissances quels étaient,
à leur avis, les essais cliniques
les plus importants à faire. Deux
essais ont ainsi été développés
Des spécialistes en néphrologie et des patients
aux prises avec l’insusance rénale travaillent
ensemble pour améliorer les pronostics
DR BRADEN MANNS
à partir des priorités qui ont
été identifiées : l’un sur la façon
optimale de prendre en charge
les personnes en dialyse dont les
taux de phosphore sont élevés
et l’autre sur la meilleure façon
de gérer l’hypertension chez les
patients en dialyse. »
(Voir l’article sur le Dr Michael Walsh,
Mener de plus vastes essais cliniques
en vue d’offrir des traitements plus
adéquats pour l’insuffisance rénale.)
L’amélioration des soins
dispensés aux patients
Le CANN-NET travaille égale-
ment en collaboration avec les
directeurs des programmes en
néphrologie partout au Canada
au sujet des secteurs prioritaires
où des améliorations dans les
soins cliniques sont requises.
« Nous avons, explique le
Dr Manns, une assez bonne idée
de la manière d’aborder des
problèmes comme l’optimisation
du début de la dialyse et
l’accroissement de l’utilisation
de la dialyse à domicile, mais
nous remarquons d’énormes
différences dans les succès
obtenus ici et là au pays. » Le
CANN-NET a finalisé les lignes
directrices sur l’introduction
de la dialyse et est en train
de mettre sur pied un réseau
pancanadien de cliniques pour
l’insuffisance rénale chronique
et de créer des outils en vue
de promouvoir l’application de
ces directives. « Nous savons,
de par nos recherches, qu’il ne
suffit pas de produire des lignes
directrices pour changer les
soins prodigués aux patients. »
Le volet transfert des connais-
sances du CANN-NET travaille
sur la diffusion et la mise en
œuvre de ces directives.
L’identification des priorités
des patients
« Les autres grands utilisateurs
des connaissances sont les
patients eux-mêmes, ajoute le
Dr Manns, mais nous ne savions
pas au départ comment obtenir
leurs opinions ni comment
classer par ordre d’importance
les questions qu’ils soulèvent. »
C’est ainsi que le CANN-NET a
travaillé de concert avec le
Dr Andreas Laupacis afin de créer
un sondage sur les priorités
des patients en matière de
recherche; l’approche s’inspire
d’une initiative développée et
testée en Angleterre.
(Voir l’article sur le Dr Laupacis, Impliquer
les patients dans l’établissement des
priorités de la recherche.)
« Nous aurons bientôt une bonne
idée des sujets qui, selon les
patients, devraient être privilé-
giés dans les recherches futures;
cela nous aidera aussi à nous
orienter quant aux priorités
du CANN-NET. »
L’impact : de plus vastes essais
cliniques, de meilleurs soins
pour les patients et des liens
plus étroits avec la communauté
L’impact du CANN-NET sur les
recherches au sujet de l’insuf-
fisance rénale a déjà commencé
à se faire sentir. « On ne peut
tout simplement pas mener de
vastes essais cliniques dans un
seul centre, explique le Dr Manns.
Il faut de nombreux centres
et parfois de multiples pays,
chacun avec plusieurs centres.
Le CANN-NET nous a permis de
mieux nous organiser et nous
sommes ainsi en mesure de
commencer à entreprendre des
essais de plus grande envergure. »
Le CANN-NET a récemment mis
sur pied un comité de pédiatrie,
présidé par la Dre Susan Samuel,
en vue de mieux cerner les
mesures à prendre pour amélio-
rer les soins dispensés aux
enfants souffrant d’insuffisance
rénale. « Ce comité a fait un
travail extraordinaire en
obtenant, des utilisateurs des
connaissances un peu partout
au pays, la liste de leurs priori-
tés quant à l’insuffisance rénale
pédiatrique et en cernant claire-
ment les obstacles à surmonter
si l’on veut améliorer les soins »,
fait remarquer le Dr Manns.
(Voir l’article sur la Dre Samuel, Améliorer
les soins et le pronostic pour les enfants
atteints du syndrome néphrotique.)
« La Fondation du rein a égale-
ment contribué à resserrer
les liens entre les chercheurs et
les patients, » tient également
à souligner le Dr Manns.
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Le Canadian Kidney Knowledge Translation and Generation Network,
également appelé CANN-NET