CR/ séance 20 octobre 2010
Les médicaments administrés par voie systémique peuvent causer des effets secondaires oculaires et plus
spécifiquement rétiniens par différents mécanismes, directs par action sur un récepteur d’un type cellulaire
particulier de la rétine, mais beaucoup plus fréquemment, de façon indirecte, par liaison et accumulation dans les
granules de mélanine contenue dans les cellules de l’épithélium pigmentaire. Par exemple, si le sildénafil cause des
modifications de la vision des couleurs et des éblouissements par action directe sur la phosphodiestérase présente
sur les photorécepteurs et indispensable au cycle visuel, les effets bien connus de la chloroquine et de
l’hydrochloroquine résultent d’un effet indirect par accumulation avec la mélanine.
Les barrières hémato-rétiniennes interne et externe et les protéines d’efflux récemment identifiées dans les cellules
de l’épithélium pigmentaire, limitent la pénétration intraoculaire des médicaments administrés par voie systémique.
Les principes actifs utilisés en pratique clinique en administration intraoculaire directe pour traiter les maladies de
la rétine sont peu nombreux. Il s’agit des agents anti infectieux, des molécules ciblant les VEGF et des
glucocorticoïdes. D’autres agents sont utilisés dans des essais pré-cliniques et en particulier des facteurs
neurotrophiques. Curieusement, les cibles rétiniennes de ces médicaments, utilisés en pratique courante, sont, pour
certaines, inconnues ou en cours de découverte.
Questions / Commentaires / Réponses
Elias FATTAL (Q) : La toxicité des corticoïdes utilisés en intravitréen est-elle comparable à celle d’un implant ?
(R) : L’utilisation de formes à libération prolongée évite un contact direct, sous forme cristalline, avec la rétine,
par contre on ne sait pas si un risque de toxicité cumulée existe. Des neuropathies optiques ont été décrites avec
l’usage des stéroïdes, la dose joue probablement un rôle important, et la dexaméthasone n’est peut-être pas le
stéroïde idéal.
Jean FÉGER (Q) : Quel est le volume injectable en intravitréen, et comment étudier les mécanismes d’action des
corticoïdes à ce niveau ?
(R) : Le volume injectable, chez l’homme, peut atteindre 100 microlitres; les mécanismes d’action sont étudiés sur
différents modèles ou cibles spécifiques, cytokines, récepteurs, génomes, transactivation des dimères formés, mais
les travaux in vivo sont difficiles.
Jean-Michel GUILLON (Q) : Que connait-on des canaux ioniques des tissus de l’œil, sont-ils similaires à ceux du
système nerveux central?
(R) : Les canaux des cellules gliales sont proches de ceux du tissu rénal, ceux des photorécepteurs sont proches de
ceux du système nerveux central.
« Biopolymères appliqués aux médicaments ophtalmiques : Étude de cas pour la ciclosporine »
Pr Robert GURNY1, C. DI TOMMASO1, C. COMO1, A. TORRIGLIA2, J-L. BOURGES2,3, M. RODRIGUES-
ALLER1, F. BEHAR-COHEN2,3, M. MÖLLER1
1 School of Pharmaceutical Sciences, University of Geneva, University of Lausanne, 1211 Geneva, Switzerland,
2 INSERM UMRS 872 Centre de Recherche des Cordeliers 75006 Paris, France,
3 Université Paris Descartes, France
In ophthalmic therapy, topical application of the drug product is the main route for drug administration. However,
the bioavailability of drugs is often very poor due to very low water solubility and the many protective mechanisms
in the eye such as lachrymal drainage. The use of oil based formulations and emulsions can solve the problem only
partially and give raise to blurring and poor compliance.
Biodegradable hexylsubstituted poly(lactides) (hexPLA) are novel biopolymers1-4, which in combination with
methoxy polyethylenglycol (MPEG) form diblock copolymers, which self-assemble in water into micelles and
efficiently incorporate on a molecular level poorly water soluble compounds. After a review of some recent
developments in the field of ciclosporine formulation for the eye we will present the delivery of ciclosporine A
using polymeric micelles, a colloidal delivery system of 30 - 50 nanometers, particularly for the treatment of the
dry eye syndrome.
1 Trimaille T., Moeller M., Gurny R., (2004) J. Polym. Sci. Part A : Polym. Chem. 42, 4379
2 Trimaille T., Mondon K., Gurny R., Moeller M., (2006) Int J. Pharm. 319, 147
3 Nottelet B., Di Tommaso C., Mondon K., Gurny R., Moeller M., (2010) J. Polym. Chem. Part A: 48, 3244
4 Di Tommaso C., Como C., Gurny R., Moeller M., (2010) Europ. J. Pharm. Biopharm. 40, 38
« Potentiel des liposomes pour l’injection intravitréenne de molécules thérapeutiques »
Dr Amélie BOCHOT, Maître de Conférences en Pharmacie Galénique, Faculté de Pharmacie de Châtenay-
Malabry, UMR CNRS 8612