Réserve opérationnelle Conduite à tenir en cas d'accident en service Cette fiche pratique vise à aider le militaire réserviste opérationnel en cas d’accident survenant au cours d'une activité pour laquelle il a été convoqué dans le cadre de son contrat d’engagement à servir dans la réserve. Elle concerne également les trajets aller et retour du lieu de son domicile ou du point de départ réel (à préciser sur l'ordre de convocation) à celui de la convocation. RAPPELS 1 - Tout évènement portant atteinte à la santé ou à l'intégrité physique d'un militaire de la réserve opérationnelle doit faire l’objet d’un compte rendu immédiat à l'autorité hiérarchique dont il relève. 2 - Les modalités de la prise en charge médicale initiale sont différentes en fonction des circonstances : • En Métropole ou dans les DOM-TOM : Le médecin d’unité assure les premiers soins et prend toutes mesures utiles pour assurer, le cas échéant, le transfert du patient ou du blessé. En l’absence du médecin d’unité, il convient d’appeler le numéro unique 15. Le médecin régulateur prendra les dispositions nécessaires pour assurer la prise en charge du patient ou du blessé, en fonction de l’organisation locale de la médecine d’urgence et de la permanence des soins. Hors ces cas d'urgence, les réservistes ont le libre choix du médecin : médecin traitant civil habituel ou médecin de l'unité d'affectation (la consultation d'un médecin spécialiste sur prescription d'un médecin du service de santé des armées, même non désigné par le patient comme médecin traitant, n'est pas soumise à la majoration du ticket modérateur). • En opérations extérieures : La prise en charge médicale des personnels militaires de la réserve opérationnelle en opérations extérieures est assurée par la chaîne d'évacuation réglementaire mise en place. CONDUITE ADMINISTRATIVE A TENIR. En toutes circonstances, le médecin, premier intervenant, doit fournir à l'intéressé un certificat médical initial descriptif des lésions ou de la maladie mentionnant la durée prévisible de l’incapacité temporaire totale. Le médecin peut y faire figurer une mention faisant référence à une éventuelle incapacité permanente partielle. EMAT/DRAT/CM/19/07/2007 1 Démarches à accomplir par le réserviste concerné, l'autorité militaire et le médecin de l'unité. A titre militaire A titre civil 1) La déclaration d'arrêt de travail et les prolongations éventuelles d'arrêt de travail renseignées par le médecin 1 sont adressées à l'employeur civil. Par le réserviste 1) Si la première prise en charge médicale n'a pas été réalisée en milieu militaire, le réserviste doit prendre contact au plus tôt avec un des médecins de son unité d'affectation. Il doit lui remettre le certificat médical initial et lui demander une expertise médicale en vue des deux demandes ci-dessous (Cf. 3 infra). Dans tous les cas, 2) Les feuilles de soins antérieures à l'établissement de la déclaration d'affection présumée imputable au service (DAPIAS), sont adressées pour remboursement à la caisse primaire d'assurance maladie habituelle. (CPAM) [voir cicontre, point n° 2] 2) Le réserviste signe la "déclaration d'affection présumée imputable au service" (DAPIAS) que le médecin d'unité et le commandement ont renseignée. La DAPIAS, ainsi que les feuilles de soins sont adressées à la Caisse nationale militaire de sécurité sociale (CNMSS). 3) Deux démarches distinctes doivent être engagées simultanément : - demande de comparution devant une commission de réforme (pension) rédigée par le réserviste et transmise au chef de corps de son unité ; - demande de réparation intégrale du préjudice subi auprès du Bureau local du contentieux (BLC) rédigée par le réserviste et transmise au chef de corps de son unité. Par l'unité militaire dont dépend le réserviste 1) Les unités doivent constituer systématiquement un pré-dossier 1) Dès réception du pré-dossier de comprenant les pièces fournies par le réserviste (Cf. 3 de la colonne 2): l'accident, le BLC - constitue immédiatement le dossier 2) L'unité d'affectation du réserviste transmet ce pré-dossier au BLC dont d'indemnisation du réserviste blessé elle dépend et informe sans délai: ou malade. - de tout accident survenu en service ou à l'occasion du service, - propose au réserviste, dans un délai - de tout accident en dehors du service lorsque des prestations (solde, frais maximum d'un mois, une offre de soins, autres prestations) sont susceptibles d'être versées par l'Etat au provisionnelle d'indemnisation. réserviste victime. 2) Le BLC prend contact avec le 3) Le commandement de l'unité d'affectation établit, à la date de l'accident réserviste pour l'informer des ou de la constatation de la maladie, un rapport circonstancié décrivant différentes étapes d’instruction de son les circonstances exactes de l’accident ou de la maladie ainsi que la de son dossier d’indemnisation. position administrative du réserviste au moment des faits. (activité ; permission ; quartier libre…) 3) Le BLC informe la CPAM à Ce rapport circonstancié doit comporter le diagnostic retenu et/ou les laquelle le réserviste est affilié de la lésions constatées ainsi que les observations du médecin chef de l'unité et prise en charge par le ministère de la est porté au Registre des constatations du corps. défense de la perte de salaire liée à l'accident de service. 4) Le médecin chef de l'unité - remet au réserviste un extrait du registre des constatations. - complète la DAPIAS préalablement renseignée (partie 1 et 2) par le commandement - l'adresse à la Caisse nationale militaire de sécurité sociale pour prise en charge des frais de soins 4) Dès réception de la proposition d'indemnisation par le BLC, le réserviste peut accepter cette proposition en 5) Lorsque le droit à pension militaire d'invalidité est ouvert, l'interlocuteur direct du pensionné pour la prise en charge des réponse au BLC avec les pièces justificatives demandées. prestations de soins concernant l'affection pensionnée, ainsi que pour toute 5) En vue de cette indemnisation, le réserviste doit fournir à demande de révision, est le Service départemental des anciens combattants et victimes de guerre du domicile. son unité les documents suivants : - les 3 dernières feuilles de paye ou justification de revenus - une attestation de l’employeur certifiant que son salaire 6) En cas de décès imputable au service ou lorsque l'infirmité est déclarée civil ne sera pas maintenu en cas d’arrêt de travail se imputable au service entraîne la réforme définitive du réserviste, une prolongeant au-delà de la période d’activité dans la réserve demande d’allocation au titre du Fonds de prévoyance militaire doit être engagée. pendant laquelle est survenu l’accident. - les coordonnées exactes de sa caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) 1 Par le bureau local du contentieux (BLC) Sans le feuillet d'accident du travail ou de maladie professionnelle (référence CERFA. 11383*02) qui ne s'applique pas au contexte militaire. Il faut savoir, en outre : ¾ qu'il n'est pas nécessaire d'attendre la consolidation de la blessure pour effectuer la demande de pension militaire d'invalidité ; cette pension, lorsque le droit en est ouvert, est octroyée, en première instance, à titre temporaire (pour trois ans) ; ¾ qu'en cas d'invalidité imputable au service, le point de départ de la pension militaire d'invalidité est la date du dépôt de la demande; qu'en cas de décès imputable au service, le point de départ de la pension est fixé au lendemain du décès ; ¾ que tous les documents permettant d'établir que l'affection est intervenue dans le cadre du service et qu'il existe un lien de causalité directe entre le préjudice subi et le fait du service sont essentiels et doivent être progressivement rassemblés dès l'accident ; ¾ que le montant de la réparation complémentaire prévue par l'article 28 de la loi de 1999 est calculé selon la règle du droit commun (réparation intégrale de l'ensemble des préjudices) ; ¾ que les prestations fournies par une assurance souscrite à titre personnel et volontaire n'entrent pas dans le calcul de cette réparation complémentaire ; ¾ que le fait que le dommage soit, pour tout ou partie, imputable à un tiers, ne peut en aucun cas, faire échec à la mise en œuvre de la procédure d'indemnisation directe du réserviste. * EMAT/DRAT/CM/19/07/2007 3 COMPLEMENTS SPECIFIQUES POUR L’ARMEE DE TERRE PROCEDURES A SUIVRE 1. Par le réserviste Tout réserviste sous ESR, blessé ou malade pendant le service doit adresser un compte rendu immédiat à son CDU ou CDC. S’il est dans l’incapacité de le faire, le CDU ou les témoins de l'évènement en rendrent compte au plus vite à la formation du blessé ou du malade (permanence du corps, bureau réserve, etc.). 2. Par le commandant d’unité élémentaire (CDU) en liaison avec le corps support Établir sans délai un rapport circonstancié décrivant les circonstances exactes de l’incident ou accident ; Faire engager l’une des procédures « EVEN GRAVE », par la chancellerie ou l’organisme en faisant office (copie pour information à l’EMAT/DRAT). Faire consigner dans le registre de constatation des blessures du corps ; Saisir le BLCD (Bureau local du contentieux et des dommages) selon la même procédure que pour le personnel d'active. Le BLCD est compétent pour instruire la demande de réparation intégrale du préjudice subi (article 28 de la loi N°99-894, modifiée). Introduire, en relation avec le BAF (Bureau d’assistance aux familles - Caserne du Muy – 13998 Marseille-Armées - Téléphone : 04.91.28.57.40), une demande d'allocation du Fonds de prévoyance militaire en cas de décès ou de réforme définitive imputables au service. DIVERS Le réserviste est considéré comme étant en service sur le trajet direct aller et retour pour se rendre à une activité militaire et durant cette activité, s’il fait l’objet d’une convocation écrite officielle. En cas de blessure ou de maladie grave imputable au service et lui interdisant la reprise de ses activités, le réserviste continue de percevoir sa solde, jusqu’à la fin de sa convocation. Il peut bénéficier à sa demande 2 d’une prolongation de sa période d’activité sous ESR pendant son hospitalisation et son arrêt de travail dans la limite des 90 jours annuels. La CABAT (Cellule d’assistance aux blessés de l’armée de Terre - Tel : 01 44 42 39 58) destinataire des messages « Even Grave » peut intervenir auprès des CPAM, des services sociaux et des pensions en complément des structures de la formation. La DRAT Pour l’ensemble des règles applicables en cas d’accident, de blessure, de maladie ou de décès d’un réserviste, imputable ou non au service, ainsi que pour les coordonnées des différents organismes intervenant dans la prise en charge des réservistes, on se réfèrera avec utilité au Mémento Guide de la protection sociale du réserviste opérationnel, qui peut être téléchargé sur l’ERT-DRAT et sur l’intraterre : http://www.reserves.terre.defense.gouv.fr,. Par ailleurs, la DRAT dispose d’un conseiller juridique (Monsieur Hubert da Costa Soarès) qui peut-être consulté par les organismes confrontés à un problème particulier (Tel : 01 44 64 23 95). (1) Les procédures EVEN GRAVE en vigueur sont susceptibles de changement. Dans ce cas, une mise à jour des informations s’y rapportant serait effectuée NB : Les commissions de réforme siègent en métropole auprès des directions interdépartementales des anciens combattants et auprès des services départementaux des anciens combattants dans les DOM-TOM 2 Cette demande doit s’apprécier en fonction des intérêts du réserviste victime du préjudice. EMAT/DRAT/CM/19/07/2007 4