Bulletin économique de la BCE, numéro 4 / 2016 3
sociétés non financières. Les rendements souverains à long terme dans la zone
euro ont légèrement diminué, reflétant étroitement les mouvements des rendements
à long terme mondiaux. Sur les marchés des changes, l’euro s’est légèrement
renforcé.
La reprise économique se poursuit dans la zone euro. Le PIB en volume de la
zone euro a sensiblement augmenté au premier trimestre 2016. La croissance reste
soutenue par la demande intérieure, tout en étant freinée par la faiblesse des
exportations. Les données les plus récentes vont dans le sens d’une poursuite de la
croissance au deuxième trimestre, mais sans doute à un rythme moins élevé qu’au
premier trimestre.
Dans les mois à venir, le Conseil des gouverneurs s’attend à une poursuite
de la reprise économique à un rythme modéré, mais régulier. La demande
intérieure est toujours soutenue par les effets des mesures de politique monétaire
sur l’économie réelle. Les conditions de financement favorables et l’amélioration de
la rentabilité des entreprises continuent de favoriser l’investissement. En outre, la
poursuite des créations d’emplois, à la faveur également des réformes structurelles
antérieures, et les cours toujours relativement bas du pétrole apportent un soutien
supplémentaire au revenu réel disponible des ménages et à la consommation
privée. De plus, l’orientation budgétaire dans la zone euro est légèrement
expansionniste. Toutefois, la reprise économique dans la zone euro continue d’être
freinée par les perspectives de croissance moroses sur les marchés émergents, le
nécessaire ajustement des bilans dans un certain nombre de secteurs et la lenteur
dans la mise en œuvre des réformes structurelles.
Les projections macroéconomiques de juin 2016 pour la zone euro établies
par les services de l’Eurosystème prévoient une hausse annuelle du PIB
en volume de 1,6 % en 2016 et de 1,7 % en 2017 et en 2018. Par rapport aux
projections macroéconomiques de mars 2016 établies par les services de la BCE,
les perspectives de croissance du PIB en volume ont été révisées à la hausse
pour 2016 et demeurent globalement inchangées pour 2017 et 2018. D’après
l’évaluation du Conseil des gouverneurs, les risques pesant sur les perspectives de
croissance de la zone euro demeurent orientés à la baisse, mais la balance des
risques s’est améliorée en raison des mesures de politique monétaire déjà prises et
du stimulus attendu des nouvelles mesures. Les risques à la baisse restent liés aux
évolutions de l’économie mondiale, au prochain référendum sur la participation du
Royaume-Uni à l’UE et à d’autres risques géopolitiques.
Selon l’estimation rapide d’Eurostat, la hausse annuelle de l’IPCH dans la zone
euro s’est établie à - 0,1 % en mai 2016. Ce bas niveau d’inflation reflète les
baisses antérieures des prix de l’énergie. Au cours des prochains mois, sur la base
des prix actuels des contrats à terme sur le pétrole, les taux d’inflation devraient
demeurer très faibles ou négatifs avant de se redresser au second semestre 2016,
en raison pour une large part d’effets de base concernant le rythme annuel de
variation des prix de l’énergie. La remontée des taux d’inflation devrait se confirmer
en 2017 et 2018, confortée par les mesures de politique monétaire de la BCE et la
reprise économique attendue.