Nicole Montel PE1 2008 IUFM Canebière La France au XIXe

Nicole Montel
PE1 2008
IUFM Canebière
La France au XIXe
La France au XIXe connaît une succession de régimes politiques :
La monarchie est restaurée après la chute de Napoléon Ier jusqu’en 1848 ; la seconde
république éphémère est remplacée par le retour del’Empire ; la France vaincue par
l’Allemagne en 1870 voit le retour de la République.
- de 1814- 1815 à 1830 : la Restauration ( les frères de Louis XVI deviennent rois sous les
noms de Louis XVIII et Charles X) ; une révolution ( les 3 glorieuses : 27- 28- 29 juillet
) met fin à ce régime. Ces 2 rois ont tenté un compromis entre héritage révolutionnaire et
retour à la monarchie sans parvenir à un équilibre.
- De 1830 à 1848 : monarchie de juillet : Louis Philippe est roi, c’est le cousin du
précédent. On l’appelle le roi bourgeois, il accepte l’héritage révolutionnaire et libéral et
met en place une monarchie parlementaire : la France des notables ( suffrage censitaire
masculin) ne résiste pas à la crise économique de 1846- 48 et à la montée de l’opposition
républicaine : la révolution de 1848 met fin à la monarchie parlementaire .
- De février1848 au 2 décembre 1851, c’est le retour à la République ( II République) :
on rêve d’une république démocratique et sociale : suffrage universel masculin, abolition
de l’esclavage dans les colonies, droit au travail ( création d’ateliers nationaux pour lrees
chômeurs) mais très vite la modération l’emporte, la République devient conservatrice ; la
constitution mise en place prévoit l’élection du président de la république au suffrage
universel : c’est le neveu de Napoléon Ier qui est élu : Louis- Napoléon Bonaparte ( vote
massif des campagnes et du monde ouvrier) : le 2 décembre 1851, par un coup d’état, il
met fin à la seconde république .
- De 1852 à 1870 :Le second Empire : héritier de Napoléon Ier, le régime reprend les
principes de 1789 ( liberté, égalité, souveraineté nationale) ; le suffrage reste universel
masculin mais le régime use des plébiscites et la pratique du candidat officiel montre les
limites de la démocratisation. Le régime est autoritaire ( suspension des libertés publiques)
puis plus libéral à partir de 1860, mais toujours centré sur la personne de l’empereur qui se
veut populaire et autoritaire ( césarisme). Cette période est marquée par un important
développement économique ( chemins de fer, bourse, banques, grands magasins). La
guerre franco- allemande et la défaitre de Sedan provoquent la chute du II Empire.
- La III République s’installe entre 1870 et 1879.
Des débuts difficiles : La république est proclamée le 4 septembre 1870 ( cf le nombre de
places et de rues du 4 septembre), veut continuer la guerre ( Gambetta) mais doit signer
l’armistice en janvier 1871 ; devant la victoire des royalistes aux élections de février : Paris
se soulève : c’est la Commune de Paris ( Mars- mai 1871 : Paris, Marseille, Lyon se soulèvent
contre le gouvernement : Thiers envoie l’armée briser la Commune : « semaine sanglante » ;
la Commune devient pour longtemps un symbole de la lutte de classes . La France perd dans
le traité l’Alsace et la Lorraine et doit payer 5 milliards de francs- or en 3 ans aux
Allemands.Victor Hugo parle d’année terrible.
En 1875, lois constitutionelles : un président élu par les Chambres ( jusqu’en 1962, plus aucun
président ne sera élu au suffrage universel : on se souvient trop de Napoléon III) ; à 1 voix de
majorité, on choisit de donner à ce régime le nom de République ( amendement Wallon) ; en
1877, le président de la République, Mac- Mahon, ( favorable au retour de la monarchie)
dissout l’assemblée législative trop républicaine à son goût : mais la nouvelle assemblée est
encore plus républicaine : c’est un échec cuisant : pendant toute la III République ( c’est- à
dire jusqu’en 1940) aucun président n’osera user du droit de dissolution de l’assemblée. Jules
Grévy est élu président en 1879 : la République a triomphé , les Républicains sont au pouvoir.
Quels sont les caractères du régime républicain au XIXe siècle ?
C’est un régime qui s’appuie sur l’héritage des Lumières ( raison, droits naturels de
l’homme ) et la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen ( souveraineté de la nation,
représentativité, libertés individuelles)
Ce régime républicain est une démocratie représentative basée sur le suffrage universel
masculin ( plus de 21 ans) ; c’est un régime parlementaire le pouvoir législatif
l’emporte sur le pouvoir exécutif car le Parlement exprime la souveraineté de la nation .
C’est u n régime laïc : tous les cultes sont autorisés, aucun n’est privilégié : la religion relève
de la vie privée du citoyen ; en 1905 a été votée la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat.
La nation est inscrite dans la devise : la République Une et indivisible : la nation est une : en
France , l’école et l’armée jouent un rôle prépondérant dans la formation d’une citoyenneté
commune :les citoyens sont égaux et identiques : aucune différence donnant lieu à des droits
n'est reconnue. La diversité relève des libertés et s ‘exerce dans la vie privée.
Comment s’est enracinée la République ?
La république s’enracine entre 1880 et 1914 : ce régime n’est remis en question qu’une fois
au XXe sous Vichy ( 1940- 1944) et c’est toujours le nôtre.
La république a triomphé en accordant aux Français toutes les libertés : liberté de réunion (
1881), de presse ( 1881), de syndicats (1884), d’association ( 1901)
La république s’est enracinée en formant des républicains : les lois J. Ferry ( 1882)mettent en
place l’école gratuite, laïque et obligatoire de 6 à 13 ans ; l’école diffuse une morale
républicaine, enseigne la nation et le patriotisme, elle enracine la République dans les
consciences, fait reculer les patois , donne le me enseignement à tous ( le roman national
en histoire avec ses héros et la géographie de la grande et des petites patries) ; elle est aussi un
moyen d’ascension sociale qui traduit le mérite républicain.
Le service militaire réactive pendant trois ans au début du siècle pour tous les hommes ( « les
curés ! sac au dos ») avant qu’ils ne deviennent électeurs les valeurs de la patrie et de la
république dans une France marquée par la perte de l’Alsace et de la Lorraine.
Mais le république prend corps auprès des Français grâce à la diffusion des symboles : le
drapeau tricolore, La Marseillaise ( hymne national en 1879), Marianne coiffée d’un bonnet
phrygien devient l’allégorie officielle de la république .
L’espace devient républicain : chaque commune a ou construit sa mairie, ornée du buste de
Marianne ; l’école de la république lui est souvent attenante ( d’ailleurs l’instituteur est
presque toujours secrétaire de mairie), école de filles et école de garçon parées ; des statues
à la gloire de la République sont élevées sur les places de villes et des villages. Des
cérémonies républicaines sont organisées les jours de vote, pour l’obtention du certificat
d’études, pour le départ des conscrits..Le 14 juillet devient fête nationale.
Si la république s’est enracinée, c’est parce qu’elle est plus qu’un simple régime politique,
c’est un système de valeurs communes auxquelles les Français adhèrent.
Nicole Montel
PE1 2008
Iufm Mrseille
L’affaire Dreyfus renforce-t-elle la République ?
1894 : Alfred Dreyfus, officier , est condamné pour trahison et espionnage par un tribunal
militaire ; il a été soupçonné parce qu’il était juif. 4 ans plus tard, le frère de Dreyfus accuse
un autre militaire et reçoit l’aide de Zola pour faire triompher la vérité : il publie le célèbre «
J’accuse » en janvier 1898 : l’ affaire prend alors toute son ampleur , passionne la France et
la divise en 2 camps. En 1899, Dreyfus est rejugé et à nouveau condamné , mais avec des
circonstances atténuantes, puis grâcié ; en 1906, il est réhabilité et réintégré dans l’armée.
Du côté des anti- dreyfusards, on défend la nation et l’armée : honneur de l’armée et raison
d’état doivent primer ; il faut défenbdre la nation contre ses ennemis , surtout les juifs
considérés comme internationalistes, sans patrie ; Maurice Barrès et Charles Maurras
deviennent les représentants de ce nouveau courant nationaliste et antisémite.
Du côté des dreyfusards, le droit de l’individu, la justice, la vérité comptent avant tout : un
individu peut avoir raison contre l’Etat.
Ce sont les Dreyfusards qui ont gagné ; la république en est sortie renforcée dans ses idéaux :
les droits de l’individu ont triomphé ; l’affaire crée un précédent, elle a fortement marqué les
esprits et va servir de référence jusqu’à nos jours pour la défense des droits de l’homme.
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