Philosophie Tles L-ES-S38
LES PROGRÈS DE L’ESPÈCE HUMAINE SONT
CULTURELS
1. Les étapes de l’évolution de l’espèce humaine
● Les progrès psychiques de l’humanité au cours des quarante ou cin-
quante derniers millénaires ont été d’une ampleur extraordinaire.
● Ils s’expliquent par l’apparition de quatre faits absolument nouveaux
dans l’histoire de l’évolution des espèces :
– le travail, rendu possible par la découverte et l’utilisation des outils ;
– le développement de la coopération entre les hommes et des échanges ;
– la réalisation, par la collectivité, d’un patrimoine social accumulé et
transmis de génération en génération ;
– l’acquisition du langage et la genèse de la pensée.
2. L’homme s’éloigne du biologique
● Chez l’animal, les progrès se manifestent sous la forme d’une modifi-
cation de l’organisation biologique, dans le développement du cerveau.
● Chez l’homme, les progrès de l’espèce ne se fixent pas dans un patri-
moine biologique transmis héréditairement, mais dans un patrimoine
social accumulé : il s’agit de tout le patrimoine constitué par l’accu-
mulation des outils, des instruments de production, du savoir transmis
de génération en génération par l’oral, puis par l’écrit, l’ordinateur, les
bibliothèques, les institutions scolaires.
3. Le rôle des progrès sociaux
●
Ce glissement d’un plan à un autre représente un événement fondamental
dans l’histoire des évolutions de l’espèce humaine : à des fonctions d’acqui-
sition et de transmission individuelles de type organique, tels l’hérédité
et l’instinct, se substituent des progrès collectifs d’ordre social, culturel.
● Ainsi, chez l’homme, ce ne sont pas les changements biologiques qui
jouent le rôle capital, mais les progrès sociaux. Et quelques millénaires
d’histoire sociale et culturelle ont permis à l’homme de réaliser plus de
progrès que les centaines de millions d’années d’évolution biologique
des animaux.
4. Le naturel et le culturel mêlés
● L’homme est donc un être de culture au point qu’il est impossible de
démêler en lui ce qu’il y a d’originaire et d’artificiel. Il n’existe aucune
nature biologique de l’homme qui serait séparée de toute culture. En lui,
tout est fabriqué (culturel) et tout est naturel.
III
À lire :
Jean-Jacques Rousseau,
Essai sur l’origine des langues
, 1781.