tance des facteurs psychologiques derrière le phénomène
du bruxisme, nous saurons tous identifier, sans trop cher-
cher, quelques cas de patients dans nos cabinets à forte
tendance à la somatisation de leurs problèmes d’ordre
psychoaffectif, de stress, de nervosité...
S’ensuit un travail aussi important que, parfois, délicat
qui consiste à motiver le patient à la nécessité d’agir.
Cette étape passe déjà par la simple information et la
prise de conscience du patient, des conséquences de son
habitude inconsciente, ce qui, en soi, peut souvent avoir
des effets surprenants et réduire sensiblement l’incidence
du problème.
Dans les autres cas, il faudra trouver, avec le patient,
« le traitement » le plus adapté à sa situation. Comme le
facteur psychoaffectif s’avère souvent très important, le
traitement consistera fréquemment en une gestion plus
efficace de ses problèmes et de son « stress » (aide psy-
chologique adaptée, activité physique, techniques de re-
laxation, …).
Pour la partie dento-dentaire, le praticien proposera gé-
néralement un traitement avec gouttière de relaxation
NTI-tss, éventuellement assorti ou suivi d’un traitement
d’équilibration occlusale, prothétique ou orthodontique.
Pour certains cas, le dentiste impliquera des confrères
d’autres disciplines pour aider le patient à rompre avec
son habitude de bruxisme.
Car si la gouttière de relaxation aidera dans la gestion
des symptômes et contribuera ainsi à l’amélioration de
qualité de vie du patient, il ne réglera généralement pas le
fond du problème, autrement plus complexe.
Cas pratique
Le patient M. P. est à la fois un cas tragique et typique : ty-
pique, car nous en voyons régulièrement au cabinet, tragi-
que, parce que son bruxisme important n’a pas été pris en
charge dès le départ, ce qui aurait pu nous (et lui !) épargner
au moins une partie des interventions ultérieures.
M.P. est suivi au cabinet depuis 1993. En 1994, une couron-
ne a été réalisée sur la 14. Avec le temps, cette couronne
a fait l’objet de plusieurs interventions d’urgence, notam-
ment des rescellements répétés avec tentative d’améliorer
la rétention radiculaire en 1999, 2001, 2003. En 2005, les
problèmes s’accélèrent et atteignent un degré de gravité
tel, qu’il en résulte finalement l’extraction de la racine.
En 2006, le patient reçoit un implant avec prothèse, limitant
ainsi l’incidence sur les dents avoisinantes. Malheureuse-
ment, peu après, on perd une couronne sur la 25, et il est
décidé de refaire une autre couronne sur inlay core. Mais
les problèmes de descellement ne cessent pas et courant
2007, nous finissons par découvrir une fracture radiculaire !
Début 2008, la racine de 25 doit être extraite et plus tard, le
patient reçoit son deuxième implant pour remplacer sa 25.
Histoire inévitable, typique même pour certains patients
« malchanceux » ? Rien n’est moins sûr !
Dans le cas précité, le patient reçoit, bien que tardive-
ment, une gouttière de relaxation pour protéger les dents
et les reconstructions délicates. Parallèlement, le patient
s’est engagé à envisager une aide psychologique et à pra-
tiquer une activité sportive pour se décontracter.
Suite aux échecs répétés avec des gouttières de recou-
vrement, qui sont souvent mal tolérées par les patients,
fastidieuses à réaliser et à régler, nous avons opté pour
un NTI-tss modèle réduit posé à la mandibule. Hormis
sa petite taille, son excellente acceptation par les patients
et la facilité de sa mise en oeuvre, ce petit dispositif pré-
sente un autre avantage, son faible coût pour le patient, ce
qui le rend facile à « vendre ». Après quelques réglages
(notamment la diminution de la DVO au strict minimum
nécessaire pour éviter tout contact canin ou molaire), il
permet en quelques jours, ou quelques semaines tout au
plus, de despasmer les muscles masticateurs du patient
afin d’envisager un traitement de fond si besoin (Fig.9).
Pour M.P. le succès est encourageant : depuis la mise en
place de sa gouttière de relaxation, le patient remarque
la diminution de la tension musculaire des masticateurs
au matin et ressent la nécessité et le besoin du port de sa
gouttière pour la protection de ses dents.
Conclusion
Dans le cas de M.P. comme dans bien d’autres, le dia-
gnostic précoce de la surcharge occlusale et de la para-
fonction musculaire ainsi que leur traitement préventif,
aurait permis d’éviter une bonne partie des problèmes
rencontrés ultérieurement.
Aussi est-il évident que, sans protection occlusale, les ris-
ques au niveau des restaurations sont énormes, et qu’une
protection efficace s’impose. Le tout nécessite un accom-
pagnement, qui va bien au-delà du seul problème dento-
dentaire. Dans notre expérience, le traitement préventif et
protecteur avec une gouttière de relaxation du type NTI-
tss est peu coûteux, facile à réaliser, bien accepté par les
patients et, surtout, efficace. Souvent il peut donc nous
épargner et également, à nos patients, bien des ennuis…
et des dépenses ! u
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Fig. 5 : Racine de la 14.
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Fig. 6 : Implant de 14 posé.
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Fig. 8 : Prothèse en bouche.
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Fig. 7 : Prise de teinte. Fig. 9 : NTI-tss en bouche sur le patient MP.
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