CARTE BLANCHE À WAJDI MOUAWAD
W. IMMERSION A L’AVEUGLE DANS L’ŒUVRE DE WAJDI MOUAWAD
Une petite forme d’Anaïs Allais - MA 20 SEP - 19:00 - Le Grand T - La Yourte
LE PROCHE ORIENT ET NOUS
Rencontre avec Wajdi Mouawad et Christos Chryssopoulos
Dans le cadre de la 4e édition du festival Échos, des lectures qui résonnent
SA 15 OCT - 11:30 - Château des Ducs de Bretagne
PLAIRE À SON CŒUR
Une soirée avec Wajdi Mouawad - LU 17 OCT - 18:30 - Le Grand T
Entrée libre / Réservation recommandée : 02 51 88 25 25 I apartes@leGrandT.fr
Textes et mises en scène
Wajdi Mouawad librement inspirés de Philoctète et Œdipe à Colone de Sophocle
Assistance
à la mise en scène
Alain Roy
Scénographie
Emmanuel Clolus
Musiques originales
Michael Jon Fink
Réalisation sonore
Michel Maurer
Lumières
Sébastien Pirmet
Costumes
Emmanuelle Thomas
Son
Jérémie Morizeau
Construction décor
Atelier du Grand T
INFLAMMATION DU
VERBE VIVRE
Avec sur scène
Wajdi Mouawad
Dans le film
Dimitris Kranias
Dramaturgie
Charlotte Farcet
LES LARMES D’ŒDIPE
Avec
Jérôme Billy
Charlotte Farcet
Patrick Le Mauff
Compositions chantées
originales
Jérôme Billy
Fixing
Adéa Guillot
Ilia Papaspyrou
Traductions
Françoise Arvanitis
Assistance image
et traductions
Vassilis Doganis
Assistance montage vidéo
Dominique Daviet
ÉQUIPE TECHNIQUE
EN TOURNÉE
Régie générale
Olivier Even
Régie plateau
Marion Denier
Régie son
Jérémie Morizeau
Olivier Renet
Emile Bernard
Régie vidéo
Olivier Petitgas
Régie lumières
Gilles Thomain
Stéphane Hochart
Machiniste
Thomas Jourden
DES MOURANTS
WAJDI MOUAWAD
DURÉES Inflammation du verbe vivre : 2h15 / Les Larmes d’Œdipe : 1h45 / Des Mourants : 4h45 entracte compris
« Nos intuitions sont-elles des prémonitions ?
Appelons-nous à nous défaites et victoires ?
Appelons-nous le malheur ? Nous sommes des
arbres visités par des oiseaux insatisfaits. »
- Wajdi Mouawad
LES GRECS
Wajdi Mouawad découvre à 23 ans les auteurs
de l’Antiquité grecque : à l’enchantement du
monde espéré par Homère au VIIIe siècle
av. J.-C. dans l’Iliade, succède la souffrance
présagée par Sophocle au Ve siècle av. J.-C.
dans ses tragédies. Potentiels remèdes à la
douleur, naissent à cette époque de l’esprit
humain la démocratie, la philosophie et le
théâtre… « Évoquer la chute des innocences
me touche, tant elle me semble au cœur des
chagrins de notre époque. Pourquoi n’avons-
nous plus de héros ? Pourquoi le monde n’est-
il plus magique ? » (Wajdi Mouawad).
LE CYCLE SOPHOCLE
Durant cinq ans, Wajdi Mouawad fédère une
équipe franco-québécoise à la création des
sept tragédies qui nous sont parvenues dans
leur intégralité, parmi la centaine de pièces
attribuées à Sophocle. Il y a eu Des Femmes
en 2011 : Les Trachiniennes, Antigone, Électre
où chaque héroïne voit son destin scellé par
ses choix entre les lois de la nature et celles
des hommes. Puis Des Héros : Ajax et Œdipe
Roi en 2014, deux figures conscientes de leur
puissance mais aveugles sur leur condition. Et
aujourd’hui Des Mourants d’après Philoctète
et Œdipe à Colone. Wajdi Mouawad saisit
chez Sophocle « son obsession à montrer
comment le tragique tombe sur celui
qui, aveuglé par lui-même, ne voit pas sa
démesure ». Que devenons-nous lorsque
le monstrueux jaillit ? Nul ne peut présumer
de soi… « Sophocle est l’auteur qui m’a
toujours instinctivement accompagné ; jusqu’à
écrire à mon tour des histoires racontant des
chutes et des désenchantements. Ainsi les
spectacles que j’ai créés sont [en quelque
sorte] une compréhension et une appropriation
personnelle de l’œuvre de Sophocle ». Après
Le Sang des promesses qu’il écrit et met en
scène, Wajdi Mouawad confie la traduction
de l’œuvre du dramaturge grec au poète et
ami Robert Davreu. À la mort de ce dernier,
disparu avant la traduction des deux dernières
pièces en 2013, il lui a fallu écrire à nouveau,
puisqu’il ne pouvait confier la traduction à
aucun autre. Inflammation du verbe vivre et
Les Larmes d’Œdipe sont ainsi deux histoires
contemporaines inventées à partir des mythes
fondateurs, et forment avec Ajax-Cabaret
-présenté en 2011 au Grand T - les trois
pièces écrites par Wajdi Mouawad dans le
cycle dédié à Sophocle.
INFLAMMATION DU VERBE VIVRE
D’APRÈS PHILOCTÈTE
Souffrant d’une morsure de serpent nau-
séabonde qui perturbe l’armée des Atrides,
Philoctète est abandonné par Ulysse sur l’île de
Lemnos. Or, selon l’oracle, seuls l’arc et les
flèches que le puissant guerrier possède pour-
ront gagner la guerre de Troie. Ulysse missionne
Néoptolème, fils d’Achille, pour récupérer les
armes légendaires. Le jeune homme parvient
à gagner la confiance du malheureux mais ne
peut se résoudre à le trahir. Héraclès intervient
alors. La tragédie originale apparaît en filigrane
d’Inflammation du verbe vivre : Wahid (avatar
de Wajdi), travaille à la mise en scène des sept
mêmes tragédies. Leur traducteur n’ayant pu
achever sa tâche avant de disparaître, Wahid
– impuissant à créer – part en quête de Phi-
loctète et des héros, en Grèce. « Faire du deuil
et de l’ébranlement émotionnel une matière à
création » et « s’autoriser à errer dans la créa-
tion comme à vagabonder en Grèce, dérives
dans deux mondes au bord de la chute » (Wajdi
Mouawad). Le metteur en scène devient Dante
aux Enfers, Philoctète lui-même, Ulysse. Dans
le film théâtralisé, les personnages passent sur
l’écran avec lequel Wahid, présent sur scène ou
filmé, dialogue. Au fil de son voyage, il rencontre
les âmes abandonnées, entend les chiens
hurlant, croise les Dieux et retrouve le goût de
vivre, l’envie de poésie : « réapprendre à parler,
à inventer les mots nouveaux pour faire rire et
pleurer morts et vivants ». Un solo comme un
retour aux sources originelles.
LES LARMES D’ŒDIPE
D’APRÈS ŒDIPE À COLONE
Œdipe, roi de Thèbes banni après s’être
découvert coupable de parricide et d’inceste,
est en exil. Accompagné d’Antigone, sa plus
jeune fille et sœur, il erre, aveugle, jusqu’à
Colone. Là ils sont accueillis par Thésée, roi
d‘Athènes. Selon l’oracle, Œdipe lèguera en
échange d’une sépulture son corps à Athènes,
protégeant la cité contre toute invasion.
Rejetant ses fils (Créon qui lui a succédé sur
le trône et tente lui aussi de l’enterrer sur ses
terres et Polynice, venu demander son aide à
la guerre), il disparaît dans les profondeurs du
bois sacré pour y vivre une mort surnaturelle.
Dans Les Larmes d’Œdipe, guidé par sa fille
Antigone dans l’Athènes antique jusqu’en
son théâtre, le vieil Œdipe cherche le lieu du
dernier jour de sa vie. Mais un coryphée - chef
de chœur - apporte des nouvelles de l’Athènes
moderne en crise : la ville en colère pleure
l’assassinat (réel) d’un adolescent par la police
lors des émeutes à Exarchia en 2008. Dans
cet oratorio à trois voix, ce théâtre d’ombres,
les vies s’égarent et les temps se confondent :
« de ces malheurs traversés naît un instant de
fulgurantes lumières : aujourd’hui comme hier,
il faut s’enfoncer dans le labyrinthe des mots
pour que vibre l’écho des enfances perdues
et d’une fraternité invisible par-delà la mort,
dans un dernier geste d’apaisement et de
réconciliation » (Wajdi Mouawad).
WAJDI MOUAWAD
Auteur, acteur et metteur en scène Wajdi
Mouawad passe son enfance au Liban, son
adolescence en France et ses jeunes années
au Québec avant de revenir en France. Diplômé
de l’École nationale de théâtre du Canada en
1991, il signe des adaptations et des mises en
scène de pièces contemporaines, classiques
et de ses propres textes. Directeur artistique
du Théâtre de Quat’Sous à Montréal de 2000
à 2004, il crée en 2005 deux compagnies
de création : Au Carré de l’Hypoténuse à
Paris et Abé Carré Cé Carré à Montréal.
Il est, de 2007 à 2012, directeur artistique du
Théâtre Français du Centre national des Arts
à Ottawa. À ce jour, il a écrit une trentaine
d’œuvres dramatiques, radiophoniques,
romans et recueils ; notamment Littoral - 1997,
Incendies - 2003 (adapté pour le cinéma par
Denis Villeneuve en 2010), Forêts - 2006,
Seuls - 2008, Ciels - 2009, Temps - 2011.
Ses écrits ont éte traduits dans plus de quinze
langues, ses pièces présentées dans toutes
les régions du monde. Dans son parcours,
Wajdi Mouawad exprime la conviction que
« tel un scarabée, un artiste trouve, dans les
excréments mêmes de la sociéte, les aliments
nécessaires pour produire les œuvres qui
fascinent et bouleversent ses semblables.
Et de cette nourriture abjecte il parvient,
parfois, à faire jaillir la beauté. » Parallèlement
au cycle Sophocle, il se consacre au cycle
Domestique avec Seuls – 2008 et Sœurs –
2014. Au Grand T, dont il est artiste associé
de mars 2011 à avril 2016, Wajdi Mouawad a
présente Littoral - 2003 et 2009, Forêts - 2006
et 2009, Seuls - 2008 et 2015, Incendies
- 2009, Ciels - 2009, Des Femmes - 2011,
Temps – 2012, Des Héros – 2014 et Sœurs -
2014. Depuis avril 2016, Wajdi Mouawad est
directeur du Théâtre national de La Colline à
Paris.
Production La Colline - théâtre national
Coproduction Au Carré de l’Hypoténuse-France, Abé Carré Cé Carré-Québec, Mons 2015 Capitale Européenne de
la Culture, Théâtre Royal de Namur, le manège.mons, Le Grand T théâtre de Loire-Atlantique Soutien École Nationale
Supérieure d’Architecture de Nantes, Château des Ducs de Bretagne
Remerciements Aggelos Antonopoulos, Vasia Apostolopoulou, Alexis Athanasopoulos, Giorgos Bahtsevanidis, Constantin
Bobas, Nikolas Chrystofidelis, Dimitris Dattas, Béatrice Delvaux, Victor de Oliveira, Konstantinos Grigoratos, Yanis Gritzalis,
Caterina Kantziki, Philippe Lacroix, Rana Mokaddem, Irini Molfessi, Paleologos Prassas, François Rambaud, Yvette Saoutzi,
Takis Skerlos, Aggelikh Tsolomitou, Georges Vichas, Eva Zervaki
Inflammation du verbe vivre et Les Larmes d’Œdipe de Wajdi Mouawad sont publiés aux Éditions Leméac / Actes Sud-Papiers