dans ce musée aussi charmant
qu’hétéroclite et désuet, des
sculptures en cœur de guier, ty-
piques de l’archipel: bateaux,
phares et moulins miniatures
patiemment assemblés à partir
de microscopiques parcelles de
copeaux blanc, ne pesant pas
plus, au nal, que quelques di-
zaines de grammes.
Huile et dents de baleines
Et pour rester dans l’artisanat,
rien de tel qu’une petite visite à
l’étage du Peter Café Sports
(autre institution de Faial, ren-
dez-vous des marins en va-
drouille et tenu par la même fa-
mille depuis plusieurs généra-
tions), au Musée de Scrimshaw,
ou littéralement, de gravures sur
os de baleines. Des centaines de
dents du mammifère marin,
ornées de décors les plus va-
riés, peuplent les vitrines de
cette petite pièce, rappelant que
la chasse au cachalot a long-
temps été l’une des activités ma-
jeures des Açores.
D’ailleurs, à la sortie de la ville,
se trouve encore une ancienne
usine où l’on peut en apprendre
davantage sur la manière dont
on extrayait la précieuse huile de
ses entrailles.
Mais éloignons-nous un peu
de la «capitale» pour nous aven-
turer au cœur de l’île et de son
activité tellurique. Car le soue
vigoureux de Zéphyr n’est pas ici
le seul signe de la toute-puis-
sance de Mère Nature. Situées à
l’intersection des plaques tecto-
niques africaine, européenne et
nord-américaine, les neufs îles
ont été engendrées, façonnées et
sans cesse remodelées par les
éruptions volcaniques et les se-
cousses sismiques. Dernier
tremblement de terre en date:
1998.Faial a été particulière-
ment touchée: de nombreuses
habitations détruites, huit
morts, près de 1700 sans-abris.
Encore aujourd’hui, les bâtisses
délabrées, à l’abandon, ponc-
tuent les chemins, côtoyant les
petits cottages blancs typiques
aux bords de fenêtre en basalte
et les maisons de pierre, héritage
Vision d’ensemble
Tour express
des Açores
L’archipel est composé de 9 îles,
divisées en trois groupes.
Le groupe oriental
São Miguel: la plus grande île
des Açores, la plus peuplée aus-
si. A goûter: ses ananas, à l’acidi-
té plus marquée que ceux que
l’on connaît.
Santa Maria: plus calme et net-
tement moins peuplée (5500
habitants). A essayer: ses plages
isolées, réputées les plus belles
de l’archipel.
Le groupecentral
Faial: surnommée l’île bleue
pour ses hortensias qui y eu-
rissent tout l’été. A ne pas man-
quer: le volcan Capelinhos.
Pico: connue pour abriter le
plus haut sommet... du Portugal.
A entreprendre: l’ascension du
Pico, bien sûr!
São Jorge: une île toute en lon-
gueur (55 km sur 7 de largeur...).
A multiplier: les randonnées, on
dit que les plus belles de l’île y
sont concentrées.
Graciosa: peu montagneuse,
elle est déclarée comme réserve
de biosphère par l’Unesco. A
traquer: ses moulins à vents
blancs, héritage de l’immigration
amande du 17esiècle.
Terceira: elle abrite la capitale
historique des Açores, Angra do
HeroÍsmo, classée au patri-
moine mondial de l’Unesco
pour son architecture remar-
quable. A visiter: sa cathédrale,
la plus grande de l’archipel.
Le groupeoccidental
Flores: le point le plus occiden-
tal de l’Europe, et aussi l’île la
plus naturelle de l’archipel. A ex-
plorer: les grottes des Enxaréus
et du Galo, que l’on pourra dé-
couvrir lors d’une excursion en
bateau.
Corvo: la plus petite île des
Açores (moins de 500 habi-
tants). A tenter: l’expérience de
séjourner quelques jours dans
ce petit univers à part entière...
Horta
Corvo
Graciosa Te rceira
Faial
Pico
S. Miguel
S. Maria
S. Jorge
Flores
50 km
Une série d’érup-
tions volcaniques a
donné naissance à la
presqu’île de Cape-
linhos au milieu du
XXesiècle.
Des cratères témoignent de l’activité tellurique des Açores situées à l’inter-
section des plaques tectoniques africaine, européenne et nord-américaine.
Une végétation luxuriante recouvre
l’archipel portugais.
AU QUOTIDIEN |MM22,26.5.2015 |73