Atlas géopolitique des Balkans

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« Les Balkans sont l’image réduite et inversée de l’Europe −
mais ils en sont l’image. »
Un autre visage de l’Europe
Plus de 100 cartes et infographies originales pour saisir la complexité
des Balkans, mosaïque d’États et de populations en perpétuelle mutation
depuis les années 1990.
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•
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Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Grèce, Kosovo,
Monténégro, République de Macédoine, Serbie, Roumanie, Slovénie :
la construction des États et leur évolution.
Une région aux enjeux géopolitiques majeurs, entre influence russe
et intégration à l’Union européenne.
Musique, sport et patrimoine : l’influence culturelle des Balkans
en Europe et dans le monde.
Soucieux d’éviter l’image abusive d’un espace intrinsèquement violent,
les auteurs de cet ouvrage s’attachent à présenter les bouleversements
qui touchent cette région et le quotidien de ses habitants.
Amaël Cattaruzza et Pierre Sintès, spécialistes de la géopolitique des Balkans
contemporains, sont maîtres de conférences en géographie, respectivement
à l’École militaire de Saint-Cyr et à l’université d’Aix-Marseille.
Michel Foucher, le préfacier, est géographe et diplomate, titulaire de la chaire
de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales.
Romain Imbach a réalisé les cartes de cet atlas.
Illustration de couverture :
© plainpicture/AWL/ Alan Copson.
Citation haut de page J.-F. Gossiaux.
Imprimé et broché en France
24 € – ISSN : 1272-0151
ISBN : 978-2-7467-4268-0
CV_AtlasGeopolitiqueDesBalkans.indd Toutes les pages
–
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Atlas géopolitique des Balkans
des Balkans
Amaël Cattaruzza - Pierre Sintès
Atlas géopolitique
Amaël Cattaruzza
Pierre Sintès
Atlas géopolitique
des Balkans
Un autre visage de l’Europe
Préface de Michel Foucher
Deuxième édition
07/01/2016 11:41
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Atlas géopolitique
des Balkans
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© Éditions Autrement 2016
17, rue de l’Université – 75007 Paris
Tél. 01 44 73 80 00 – Fax 01 44 73 00 12 – www.autrement.com
ISBN : 978-2-7467-4269-7
ISSN : 1272-0151
Dépôt légal : février 2016. Précédent dépôt : mai 2012.
Imprimé et broché en France par l’imprimerie Pollina, France.
Achevé d’imprimer en février 2016.
Tous droits réservés. Aucun élément de cet ouvrage ne peut être reproduit, sous quelque forme que ce soit,
sans l’autorisation expresse de l’éditeur et du propriétaire, les Éditions Autrement.
Atlas géopolitique
des Balkans
Un autre visage de l’Europe
Amaël Cattaruzza et Pierre Sintès
Préface : Michel Foucher
Cartographie : Romain Imbach
Deuxième édition
Éditions Autrement
Collection Atlas/Monde
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ATLAS
géopolitique
des Balkans
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6 PRÉFACE DE MICHEL FOUCHER
8 INTRODUCTION
11 DES FRONTIÈRES D’EMPIRES
AUX ÉTATS-NATIONS
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18
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22
24
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Les Balkans au temps de la « Turquie d’Europe »
La formation des États-nations
Des principes wilsoniens à la guerre froide
Conflits et fragmentation
de la Yougoslavie (1991-2001)
Les États fragiles nés des conflits yougoslaves
L’Albanie en mouvement
Bulgarie, Roumanie :
espaces intermédiaires ou marges européennes ?
La Grèce de retour dans les Balkans
29 DES SOCIÉTÉS EN RECOMPOSITION
30
32
34
36
38
40
42
Les caractéristiques du peuplement
Les dynamiques spatiales de la population
Les Balkans en migrations
La transformation des campagnes
Le monde des villes
Une périphérie économique dépendante
Un bilan social contrasté
45 COMMUNAUTÉS ET IDENTITÉS POLITIQUES
46 La politisation des identités
48 Religions et langues :
50
52
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56
vecteurs des identités collectives ?
Les minorités et les recensements
Des représentations territoriales antagonistes
Coexistences locales à l’épreuve des conflits
Géopolitique par le bas
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59 LES BALKANS DANS LE « GRAND JEU »
Le monde face aux Balkans
Aide internationale ou protectorat ?
L’ombre de la Russie ?
Transports, enjeu politique ?
L’intégration régionale :
premier pas vers l’adhésion européenne
70 Trafics et économie grise : un carrefour balkanique ?
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87 CONCLUSION
ANNEXES
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CARTE PHYSIQUE
SIGLES
GLOSSAIRE
BIBLIOGRAPHIE
FILMOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE
INDEX DES NOMS GÉOGRAPHIQUES
73 BALKANITÉS PLURIELLES
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78
80
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Les Balkans dans le monde des diasporas
Une destination touristique en devenir
Préserver le patrimoine et l’environnement
Risque environnemental et industriel
Passions sportives
La musique des Balkans : par-delà les frontières
Les mots suivis d’un astérisque ainsi que les sigles ou acronymes sont définis page 89.
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PRÉFACE
I
« Histoire et
géographie,
temps et espaces
sont les deux
fondamentaux
de cet atlas. »
l était grand temps que les lecteurs francophones
disposent enfin d’un ouvrage de référence sur l’ensemble balkanique, alors que la Serbie s’est vue
reconnaître en 2012 le statut d’État candidat à
l’Union européenne, que la Croatie a clôturé le
cycle des négociations d’adhésion et est devenue
le 28e État membre en 2013, après la Slovénie, intégrée dès
2004, et la Roumanie et la Bulgarie, un peu plus tard, en
2007. Ces faits successifs illustrent un mouvement tendanciel
d’européanisation du sud-est européen, de longue durée.
Ils signalent également l’ampleur des discordances de temps
dans les évolutions de chacune des unités qui compose les
Balkans occidentaux et orientaux. Une direction commune
est poursuivie mais en ordre dispersé, chaque État suivant
sa trajectoire. Beaucoup reste à faire en Bosnie-Herzégovine,
en Macédoine, au Kosovo, en Albanie pour que le mouvement amorcé à partir du nord et de l’est se généralise.
Et cette perspective est positive, car, une fois n’est pas coutume, elle résulte de leur choix propre et non plus d’un
dessein impérial imposé de l’extérieur, comme ce fut le cas
pendant des siècles. Les Balkans occidentaux ont souvent
été décrits comme produisant plus d’histoire qu’ils ne pouvaient en absorber. L’on ne se défait pas d’un coup d’héritages aggravés par des passés douloureux, de conflits ethniques, religieux et nationaux récents et de tragédies
provoquées par les choix de dirigeants ultra-nationalistes.
Ce constat, maintes fois posé, a inspiré les deux auteurs de
cet atlas. Ils donnent toute leur place aux séquences historiques qui marquèrent la formation des États nationaux. Ils
observent à la fois d’en haut et d’en bas, en insistant autant
sur les sociétés, les communautés que sur les identités politiques sans cesse remaniées et recomposées.
Ils font jouer, en géographes avisés, les échelles qui, dans leur
variété, sont à même de rendre compte des pluralités, des
contraintes externes et internes dans une région qui est en
même temps un carrefour et une périphérie dépendante.
Leur approche multiscalaire permet de souligner la grande
diversité des statuts géopolitiques dans un espace fragmenté
à l’extrême, avec la présence de quasi-États gérés comme des
protectorats, d’entités non encore reconnues sous le nom
qu’elles ont choisi ou reconnues par une minorité significative d’États membres. Sans compter la persistance d’environ
25 contentieux et facteurs de tensions.
Les défis sont immenses, que les auteurs analysent en détail :
celui de l’État de droit qui inclut l’administration, la justice et
la lutte contre le crime organisé, l’une des rares activités à jouer
la carte régionale et multiethnique ; celui de la séparation des
pouvoirs entre l’instance judiciaire, l’économie et la politique ;
celui de la construction de l’État, défi difficile, en BosnieHerzégovine divisée en plusieurs entités séparées à tous
égards, mais aussi au Kosovo, non reconnu par tous les États
de l’Union européenne et en Macédoine ; celui des disputes
frontalières, nombreuses, car ce sont d’anciennes limites administratives, parfois remaniées à plusieurs reprises, comme
dans le nord du Kosovo et au sud de la Serbie, hissées au rang
de frontières internationales (tous les pays balkaniques entretiennent des contentieux, sauf l’État situé le plus au sud, dont
le toponyme est néanmoins contesté par le voisin grec) ; celui
de la justice transitionnelle ; celui, enfin, de la réconciliation,
amorcée avec les initiatives soutenues par la Commission européenne mais pas par les gouvernements. On ne fera pas l’économie d’une réécriture des livres d’histoire.
Histoire et géographie, temps et espaces sont les deux fondamentaux de cet atlas, dont la démonstration est servie par
une cartographie de qualité, précise et innovante.
Michel Foucher
Géographe et diplomate, directeur de la formation, des études
et de la recherche à l’Institut des hautes études de défense
nationale.
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INTRODUCTION
Des cartes pour
comprendre
les Balkans
L
a péninsule balkanique sort à peine de deux décennies de bouleversements sociaux et politiques, qui ont débuté avec la chute du rideau de
fer, en 1989, pour s’achever avec l’indépendance
du Kosovo en février 2008. Cette période a été
largement marquée par le retour de la guerre en
Europe, à l’occasion de la disparition de la Yougoslavie ou des
différentes interventions militaires internationales. Les événements qui l’ont accompagnée – enchaînement de conflits et
modifications de frontières – n’ont cessé d’interroger les autorités comme les opinions publiques du monde entier sur
d’éventuelles pesanteurs culturelles, qui seraient caractéristiques des sociétés de la région. Pourtant, parallèlement aux
blocages et aux violences, les Balkans ont connu au cours de
la même période de rapides transformations, particulièrement
dans le domaine économique. Celles-ci ont modifié radicalement la vie quotidienne de ses habitants, les faisant ainsi entrer
de plain-pied dans la mondialisation. Qu’il s’agisse des rapports ville-campagne, du désenclavement des territoires périphériques, de l’accélération de l’arrimage territorial au reste
de l’Europe ou encore de l’implantation de nouveaux circuits
commerciaux concurrençant les systèmes économiques locaux, ces évolutions ont donné lieu à des tensions et des recompositions, dont les médias rendent compte sans toujours
les expliquer en profondeur.
En nous appuyant sur une production cartographique originale, nous avons voulu montrer comment cet ensemble de
changements s’articulait souvent avec l’émergence de processus entièrement nouveaux. Les principaux phénomènes
de la mondialisation affectent, en effet, les Balkans et la région y joue un rôle particulier. C’est le cas, par exemple, dans
le champ des migrations internationales ou des diasporas,
mais aussi au sujet des luttes d’influences géopolitiques dont
elle fait l’objet, comme la dispute énergétique qui oppose
aujourd’hui la Russie à l’Union européenne. Néanmoins, afin
d’éviter l’image trop souvent répandue d’une société balkanique particulière, conduisant parfois à la tenir pour intrinsèquement violente, il nous a semblé indispensable de pro-
poser également un aperçu de ces dynamiques politiques,
économiques et culturelles à l’échelle significative des habitants, de leur vie quotidienne et de leurs représentations
individuelles. Proposer un tel changement de perspective
est, à nos yeux, la seule manière de saisir la grande complexité des processus en cours dans cette région, et de ne
pas céder à l’usage facile des généralités.
Sans chercher à fixer des limites strictes à l’aire balkanique,
toujours délicates à déterminer, les documents proposés
s’attachent à décrire la situation des pays que l’on désigne
souvent comme le « cœur des Balkans » (Albanie, BosnieHerzégovine*, Bulgarie, Croatie, Grèce, Kosovo**, Monténégro, République de Macédoine***, Serbie). Selon les
thématiques, notre propos s’étendra à la Slovénie et à la
Roumanie – ou plus marginalement à la Hongrie et à la
Turquie. Ce parti pris permet de rappeler le caractère mouvant d’une telle entité régionale, tout autant délimitée par
des réalités historiques, sociales et politiques plus ou moins
convergentes, que par nos propres représentations.
Notes d’avertissement aux lecteurs :
* Aujourd’hui, la République de Bosnie-Herzégovine est
constituée de deux entités et d’un district autonome. Dans cet
atlas, nous utilisons l’appellation française « République serbe
de Bosnie-Herzégovine » pour désigner la Republika Srpska, et
le terme simplifié de « Fédération croato-bosniaque », pour
désigner l’autre entité, dont le titre officiel est « Fédération de
Bosnie-Herzégovine ». Le district autonome est désigné sous
le nom de « district de Brčko ».
** Pour rendre compte de la situation incertaine de
l’indépendance du Kosovo sur la scène internationale,
contestée par la Serbie et reconnue seulement par 111 États
dans le monde en mai 2015, nous avons choisi de représenter
la frontière Kosovo/Serbie par un tracé spécifique (pointillé).
Par ailleurs, les villes y sont systématiquement mentionnées
avec la double toponymie serbe et albanaise (sauf quand
celles-ci sont identiques).
*** Nous avons fait le choix de nommer l’État successeur de
la République socialiste de Macédoine sous son nom
constitutionnel de « République de Macédoine », alors qu’il a
été reconnu comme « Ancienne République yougoslave de
Macédoine » par la France et l’ONU. Nous prenons ainsi
le parti de désigner ce pays comme il est d’usage parmi
ses propres habitants.
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DES FRONTIÈRES D’EMPIRES AUX ÉTATS-NATIONS
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DES FRONTIERES
D’EMPIRES
AUX ETATS-NATIONS Questionner l’histoire des Balkans amène souvent à considérer ce qui unit les sociétés de la région. Leur trajectoire
historique, marquée par la présence des empires (romain,
byzantin, ottoman, austro-hongrois), aurait conduit à
l’établissement d’un substrat sociologique commun, un
ensemble de représentations, de discours, de mécanismes
sociaux ou politiques partagé par les habitants du Sud-est
de l’Europe.
Pourtant, l’histoire rend aussi compte de la singularité de
chacun de ces pays. La Grèce se distingue en intégrant le
camp occidental au début de la guerre froide, alors que la
Yougoslavie et l’Albanie suspendent leurs relations avec
Moscou en 1948 et en 1961. Depuis 1990, la chute du rideau de fer semble pourtant faire réémerger une communauté de destins : les échanges s’intensifient du fait des
transformations économiques et des migrations, mais
aussi en raison d’événements plus tragiques, comme les
conflits yougoslaves, ou de processus continentaux,
comme l’intégration européenne.
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DES FRONTIÈRES D’EMPIRES AUX ÉTATS-NATIONS
Les Balkans au temps
de la « Turquie d’Europe »
Avec près de cinq siècles de domination sur les Balkans, l’Empire ottoman a marqué la plus grande partie
de la péninsule d’une forte empreinte, tant par ses structures administratives et politiques que par un système
de représentations, qui isole en partie la région des influences européennes jusqu’au XIXe siècle. La rivalité
qui se joue dans la région avec l’Empire austro-hongrois influence durablement la configuration régionale,
sur le plan démographique (mouvements de population, politiques de peuplement) comme sur le plan politique.
LA CONQUÊTE DES BALKANS
Avant les conquêtes de l’Empire ottoman au
XIVe siècle, les Balkans avaient connu diverses
configurations politiques plus ou moins
éphémères, apparues lors du déclin de
l’Empire byzantin dans la région, vers le
début du premier millénaire (Royaume
croate, Royaume de Bosnie, Empire bulgare,
Cité-État de Raguse, de Kotor, Empire serbe,
etc.). La conquête des Balkans par les
Ottomans commence dès 1354, avec la prise
de Gallipoli, puis d’Andrinople en 1362. En
1389, la bataille de Kosovo Polje annonce la
fin de l’Empire serbe (définitive avec la prise
de Smederevo en 1459). En 1393, l’Empire
bulgare s’éteint avec la prise de Tarnovo,
tandis que Constantinople se retrouve enclavée dans l’Empire ottoman. La ville finit
par tomber en 1453 et devient capitale ottomane. La progression des troupes ottomanes en Europe est inexorable (conquête de
la Bosnie en 1462 puis de l’Herzégovine en
1483, prise de Belgrade aux Hongrois en
1521). Pour la plus grande partie du territoire
de la péninsule balkanique s’ouvre alors une
séquence historique qui ne s’achève qu’à la
fin du XIXe et au début du XXe siècle.
En important son système administratif
dans la région, l’Empire modifie régulièrement l’organisation territoriale interne.
Celle-ci reste toutefois structurée autour
d’une unité administrative de base : le sandjak*, dirigé par le sandjak bey. Pour centraliser l’Empire, une unité plus large est créée :
le berleybeylik, dirigé par le berleybey (superbey), qui porte le titre de pacha. Apparaît
ainsi le berleybeylik de Roumélie, qui recouvre d’abord l’ensemble de la péninsule
balkanique, et qui est redécoupé plusieurs
fois par la suite (au XVIe siècle, les Balkans
comptent cinq berleybeylik).
L’Empire ne pratique pas de politique d’islamisation forcée. Au contraire, conformément aux traditions de l’islam, les Ottomans
distinguent parmi leurs sujets les moslem
(« croyants ») et les dhimmi (« sujets protégés », chrétiens ou juifs) de statut social inférieur. Le système du millet, communauté
religieuse auto-administrée, permet aux
populations de conserver leur religion.
Néanmoins, les carrières au sein de l’administration sont réservées aux musulmans,
qui se voient exemptés du paiement de la
djizia* et du devchirme*. Parmi les musulmans de l’Empire, on trouve autant de populations conquérantes, installées par
l’Empire qui mène une politique systématique de peuplement turc sur son territoire,
que de populations locales converties, de
gré ou de force.
Verbatim
« En effet, dans l’anarchie
balkanique du XV e siècle,
la bande ottomane
ne représente que l’Ordre. »
Jacques Ancel, Peuples et
nations des Balkans, 1930.
CHRONOLOGIE INDICATIVE
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L’EXTENSION DE L’EMPIRE OTTOMAN À PARTIR DU XIVe SIÈCLE
L’INFLUENCE DES HABSBOURG
ET LA CONCURRENCE ENTRE
LES EMPIRES
L’Empire des Habsbourg – ou d’AutricheHongrie à partir de 1867 – est le deuxième
visage historique des Balkans. Entre 1437
et 1438, Albert II de Habsbourg devient roi
de Bohême et de Hongrie et accède au
trône impérial du Saint-Empire, qui reste lié
ensuite à la maison des Habsbourg. Les
territoires de la Croatie, unis depuis 1102 à
la Hongrie, passent sous tutelle habsbourgeoise. Les conquêtes ottomanes placent
ces terres en situation de marches frontalières entre les empires et de dernier « rempart de la chrétienté » où des lignes de
front mouvantes expliquent en partie les
brassages et les mouvements de populations. C’est sur ces terres que le pouvoir
habsbourgeois installe dès la fin du XVIe siècle des provinces militaires, les krajine (krajina au singulier), qu’ils peuplent de colons
venus de tout l’Empire et de paysanssoldats. Avec la « grande migration » des
Serbes de 1690 fuyant un mouvement de
reconquête turque, les krajine de l‘actuel
territoire croate se transforment en terres
d’accueil pour ces populations et deviennent majoritairement serbes.
Ainsi, à partir du XVIIe siècle jusqu’au début
du XXe siècle, l’Empire des Habsbourg
(puis austro-hongrois) joue un rôle croissant dans la péninsule balkanique. Avec le
traité de Karlowitz (aujourd’hui Sremski
Karlovci en Voïvodine), l’Empire ottoman
recule face à la Sainte-Ligue* et doit céder
ses possessions hongroises, la Transylvanie
et la Slavonie à l’Autriche. Au fur et à mesure de son extension régionale, Vienne
imprime sa marque sur une partie des
Balkans en aménageant les routes, le réseau ferré, les ports, les villes, ce qui favorise le développement de ses territoires. À
la fin du XIXe siècle, l’Autriche-Hongrie est
l’un des principaux acteurs de la région. Le
Congrès de Berlin de 1878, qui marque le
déclin de l’Empire Ottoman, lui accorde
ainsi un mandat international sur la BosnieHerzégovine (celle-ci est purement et
simplement annexée en 1908).
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DES FRONTIÈRES D’EMPIRES AUX ÉTATS-NATIONS
La formation des États-nations
Au tournant du XVIIIe siècle,
la Révolution française et les conquêtes
napoléoniennes entraînent la diffusion
du nationalisme et de la philosophie des
Lumières chez les élites intellectuelles
européennes. Dans les Balkans, ces
évolutions se traduisent par l’apparition
de mouvements de libération nationale
contre les empires, en particulier
au sein de l’Empire ottoman, puis dans
l’Empire austro-hongrois. Des révoltes
serbes (1804-1815) ou de l’indépendance
grecque (1830) aux deux guerres
balkaniques (1912-1913) se déroule
un siècle d’histoire qui consacre le déclin
des empires et l’émergence durable
d’États-nations dans la région.
LES ÉTAPES DE LA FORMATION DES ÉTATS DES BALKANS
LA  QUESTION D’ORIENT 
ET L’ÉVEIL DU NATIONALISME
À la fin du XVIIIe siècle, la région connaît de
profonds changements, perceptibles à travers deux événements : les insurrections
serbes de 1804 et 1815 et la révolte grecque (1821-1826). Ces luttes nationales sont
soutenues par les puissances européennes,
en particulier l’Empire des Habsbourg et
l’Empire russe, afin de contrer l’Empire ottoman. La « question d’Orient » se résume
ainsi à ces deux interrogations : pour combien de temps et de quelle manière l’Empire ottoman, « homme malade de l’Europe », peut-il freiner les mouvements
d’indépendance qui le rongent ? Quel est
le jeu des puissances européennes dans
cette dynamique ?
Vers l’indépendance. L’émergence de la
souveraineté politique de la Serbie est en
partie liée aux guerres austro-turques
(1788-1791) et russo-turques (treize conflits
du XVIe au XXe siècle) qui affaiblissent l’Empire et permettent aux populations insurgées de trouver des soutiens extérieurs.
Les Serbes acquièrent leur indépendance
progressivement, avec deux soulèvements
initiaux. Le premier éclate en 1804, sous
l’impulsion du knez* Karadjordje, et s’étend
par l’intermédiaire de diverses autres rébellions. Lors du second, dirigé par le knez
Miloš Obrenović en 1815, les Serbes obtiennent l’autonomie de leur territoire. Le
traité d’Andrinople, qui conclut la guerre
de 1828-1829 entre la Russie et l’Empire
ottoman, renforce l’autonomie des Serbes
en 1830 et 1833. L’effort prioritaire de la
principauté serbe est alors d’obtenir son
indépendance et de suivre ainsi l’exemple
grec.
La Grèce, en effet, est la première à obtenir
sa souveraineté, après une révolte réussie en
1821, avec un soutien multilatéral de la
France, du Royaume-Uni et de la Russie. Du
traité de pacification de la Grèce (traité de
Londres en 1827) à la reconnaissance du
nouvel État par la convention de Londres de
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AUX ORIGINES DE LA SERBIE CONTEMPORAINE,
LES SOULÈVEMENTS SERBES (1804-1815)
puissances européennes, qui le modifient
lors du congrès de Berlin.
L’AFFIRMATION DES ÉTATSNATIONS
1830, ces trois pays participent à diverses
opérations militaires contre les Ottomans.
Dès le début du XIXe siècle, la diaspora
grecque construit un pont entre les idées
nouvelles européennes et les Grecs de
l’Empire ottoman. La carte des souscripteurs
à des livres en grec (ci-dessous) montre bien
la répartition spatiale discontinue des communautés hellénophones. Tout en présentant une concentration élevée sur les terres
de l’Hellade*, cette carte souligne la présence grecque en Asie Mineure et montre
les élites marchandes hellénisées de l’Empire
des Habsbourg. Tout au long du siècle,
l’avancée du projet national grec semble
inéluctable. En 1864, les îles Ioniennes sont
annexées et, en 1881, c’est une grande partie
LES GRECS : UNE COMMUNAUTÉ
DE LANGUE TRANSNATIONALE
de la Thessalie et de la ville d’Arta qui entrent
dans le giron de la jeune monarchie.
Extension de la lutte. Ces événements
servent d’exemple pour les autres peuples
dans tout l’Empire ottoman. Au Monténégro,
la dynastie des Petrović Njegoš met en place
un véritable État sur les terres tribales autour
de Cetinje (le prince Danilo conçoit la première constitution monténégrine en 1855)
et élargit progressivement son territoire au
détriment de l’Empire turc. L’État bulgare
moderne apparaît, quant à lui, après la
guerre russo-turque de 1877-1878. Le traité
de San Stefano (mars 1878) crée une grande
Bulgarie sous influence russe, dont le territoire comprend une large partie des Balkans
orientaux. Ce traité est rejeté par les autres
Du 13 juin au 13 juillet 1878, le congrès de
Berlin, supervisé par Bismarck, freine le
déclin de l’Empire ottoman et s’oppose à
l’influence de la Russie sur les Balkans.
La Bulgarie de San Stefano est divisée en
trois parties : une principauté autonome
au nord (autour de Sofia), une province
semi-autonome de l’Empire ottoman (la
Roumélie orientale qui est rattachée à la
Bulgarie en septembre 1885) et une partie
méridionale qui reste sous contrôle turc.
Formellement sous souveraineté ottomane,
la Bosnie-Herzégovine passe, quant à elle,
sous administration de l’Autriche-Hongrie,
qui déploie également une garnison dans
le Sandjak* de Novi Pazar. La Serbie et
le Monténégro voient leur indépendance
reconnue par les grandes puissances, tandis
que la Roumanie doit restituer la Bessarabie
du Sud à la Russie, mais se voit attribuer la
plaine de la Dobroudja. Son indépendance
est à son tour reconnue en 1880.
Les deux guerres balkaniques de 1912-1913
achèvent le processus de démantèlement
de l’Empire ottoman et redessinent la carte
politique de la région. Le 30 septembre 1912,
la Ligue balkanique* (Serbie, Monténégro,
Bulgarie, Grèce) pose un ultimatum à l’Empire ottoman, exigeant d’importantes réformes dans l’administration de la Macédoine.
Le 18 octobre, la guerre est déclarée. Elle
s’achève par la victoire des armées balkaniques au printemps 1913. Toutefois, n’arrivant
pas à s’entendre sur le partage des territoires
fraîchement conquis, les États de la Ligue
engagent une deuxième guerre entre eux
qui se termine en juillet 1913. La Bulgarie
doit restreindre ses prétentions sur la
Macédoine, et ne conserve que la Macédoine
du Pirin (10 % du territoire de la Macédoine
historique). La Serbie obtient la Macédoine
du Vardar (50 % du territoire historique). La
Grèce, de son côté, annexe la Macédoine de
l’Égée (40 % du territoire historique).
Verbatim
« C’est au cours de ce long
XIX e siècle, qui s’étend
de la Révolution française
à l’effondrement définitif
de l’Empire ottoman en 1923,
que la carte politique des Balkans
contemporains apparaît. »
Mark Mazower,
The Balkans, 2000.
15
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DES FRONTIÈRES D’EMPIRES AUX ÉTATS-NATIONS
Des principes wilsonniens
à la guerre froide
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes »
semble promettre la souveraineté politique aux populations des Balkans. Avec le traité de Versailles,
les États des Balkans confortent leur assise territoriale, mais de nouveaux clivages entre majorité et minorités
se forment en leur sein, facteurs de contestations et de revendications nationalistes. Sur la scène diplomatique,
ces jeunes États restent sous l’influence des grandes puissances, alors que diverses alliances et configurations
stratégiques sont expérimentées dans les Balkans tout au long du XXe siècle.
L’ENTREDEUXGUERRES, DROIT DES
PEUPLES OU DROIT DES VAINQUEURS ?
Pendant la Première Guerre mondiale, la région des Balkans est divisée en deux camps :
les pays soutenant la Triple Entente (Serbie,
Grèce et Roumanie) et ceux qui soutiennent
les empires centraux (Empire austro-hongrois,
Empire ottoman et Bulgarie). De fait, le traité
de Versailles (1919) récompense les pays vainqueurs au détriment des perdants. L’AutricheHongrie est dépecée par les traités de SaintGermain-en-Laye (1919) et de Trianon (1920).
Sur les ruines de l’Empire sont fondés de nouveaux États pour les peuples d’Europe orientale, en accord avec le principe du « droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes ».
APRÈS LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE,
DES ÉTATS POUR LES NATIONS ?
Le royaume des Serbes, Croates et Slovènes
est créé le 1er décembre 1918 (il est rebaptisé royaume de Yougoslavie en 1929). Il
permet, en théorie, d’offrir aux peuples slaves du sud un État commun. Toutefois, la
dynastie serbe des Karadjordjević est
contestée par des mouvements croates et
slovènes pendant toute cette période. La
Roumanie obtient, quant à elle, un territoire
sans précédent, avec l’adjonction de la
Bessarabie, de la Bucovine, de la Transylvanie,
du Maramureş, de la Crişana et du Banat,
mais est confrontée à des irrédentismes en
Transylvanie, Dobroudja et Bessarabie.
Le partage de l’Empire ottoman est décidé
lors du traité de Sèvres (1920). Dans les
Balkans, la Thrace orientale et la région de
la mer Égée sont attribuées à la Grèce. Mais
les nationalistes turcs de Mustapha Kemal
dénoncent ce traité et prennent les armes.
La guerre gréco-turque qui en découle
s’achève en 1922, par la victoire des républicains de Kemal. Avec le traité de Lausanne
(1923), la Grèce perd l’ensemble de ses
gains territoriaux de 1920 et un échange
de population est organisé entre les deux
pays (1 300 000 Grecs de Turquie contre
Verbatim
« L’un des grands résultats
de cette conférence est
de libérer la péninsule
balkanique de l’intervention
des grandes puissances. »
Woodrow Wilson, Conférence
de Paris, 18 janvier 1919.
16
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385 000 Turcs de Grèce). La République
turque est proclamée en octobre 1923.
LES BALKANS PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE
LA SECONDE GUERRE MONDIALE,
 ENTRE HITLER ET STALINE 
L’historien Georges Castellan résume par
cette formule une période complexe, où les
pays de la région se trouvent divisés entre
ceux qui prennent parti pour l’Axe (plusieurs régimes sont mis sous coupe réglée
comme l’Albanie par l’Italie, ou la Bulgarie
et la Roumanie par l’Allemagne), ceux qui
subissent l’occupation, ou ceux qui entrent
ouvertement en résistance. La carte politique est profondément modifiée par la
guerre, les nazis et les fascistes s’étant souvent appuyés sur les revendications territoriales des nationalistes pour se trouver des
alliés dans la région (État indépendant
croate, annexions bulgare et albanaise).
Cette guerre est d’autant plus difficile à appréhender qu’elle se déroule sur plusieurs
niveaux : contre des forces extérieures, mais
aussi sous forme de guerre civile au sein de
chaque pays. Ainsi, en Yougoslavie, la résistance contre les occupants allemands, italiens ou hongrois se double de luttes internes entre Oustachis (défenseurs de l’État
croate), Tchetniks (fidèles au royaume de
Yougoslavie) ou Partisans (résistants communistes dirigés par Tito).
LA GUERRE FROIDE : DES SITUATIONS CONTRASTÉES
LA GUERRE FROIDE, DES RIDEAUX
DE FER DANS LES BALKANS ?
Au lendemain de la guerre, la situation demeure contrastée entre les États libérés par
l’Armée rouge qui passent sous influence
soviétique (Bulgarie, Roumanie), ceux libérés
par une insurrection nationale d’inspiration
communiste (Yougoslavie, Albanie) et la
Grèce, où des troupes britanniques sont envoyées dès 1944 pour éviter que la résistance
locale n’instaure un régime communiste.
Une guerre civile s’y déroule jusqu’en 1949,
qui aboutit à la défaite des communistes.
À l’époque de la guerre froide, les positions
de chacun sont donc plus complexes
qu’une simple allégeance à l’Est ou à
l’Ouest. La Bulgarie et la Roumanie signent
le pacte de Varsovie en 1955, en compagnie de l’Albanie d’Enver Hoxha, qui le
quitte en 1968 après l’invasion de la
Tchécoslovaquie. Le pays reste de fait très
isolé sur la scène internationale, ne pouvant
compter longtemps que sur son allié
chinois. La Yougoslavie, après la rupture
Tito-Staline de 1948, choisit une troisième
voie, comme chef de file des non-alignés*.
De son côté, la Grèce devient membre de
l’Otan dès 1952.
17
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DES FRONTIÈRES D’EMPIRES AUX ÉTATS-NATIONS
Conflits et fragmentation
de la Yougoslavie (1991-2001)
En décembre 1995, les accords de Dayton mettent fin aux conflits en Bosnie-Herzégovine et en Croatie débutés en 1991.
Néanmoins, la guerre reprend en 1998-1999 au Kosovo et se répercute dans le sud de la Serbie et en Macédoine (2000-2001).
Dix ans d’affrontements qui se caractérisent par un emboîtement de conflits – impliquant acteurs internationaux (ONU, Otan)
et locaux (armées, milices) – et par l’usage du nettoyage ethnique comme instrument de conquête territoriale, visant à faire
coïncider groupe ethnique et territoire selon les visées des nationalistes.
LES CONFLITS DE SLOVÉNIE,
CROATIE ET BOSNIEHERZÉGOVINE
La Yougoslavie socialiste est une fédération,
née en 1945, reposant sur un triple équilibre
ethno-politique, territorial et économique.
L’État fédéral regroupe des peuples égaux
en droit, six républiques multiethniques, et
opère une redistribution économique interrégionale. Ce modèle éclate au début des
années 1990 en raison de l’aggravation des
disparités socio-économiques, de l’insertion
du multipartisme et de l’émergence de
LA GUERRE DU KOSOVO ET SON IMPACT RÉGIONAL (1998-2001)
partis nationalistes, jouant la carte de la
concurrence entre groupes ethniques.
Les indépendances des républiques de
Slovénie et de Croatie en juin 1991 (bientôt
suivies par celle de la Bosnie-Herzégovine
en avril 1992) sont dénoncées comme illégales par Belgrade, capitale de la Fédération
yougoslave et de la Serbie, et sont le point
de départ des conflits.
Le caractère multiethnique de la région est
à l’origine de toute une série de conflits
emboîtés. Dans le flou territorial qui suit
l’éclatement de la Yougoslavie se met en
place la logique politique du nettoyage
ethnique et le déplacement des minorités
indésirables devient une forme de conquête
territoriale.
LA GUERRE DU KOSOVO
ET SES IMPACTS RÉGIONAUX
Les négociations de Dayton en 1995 éludent la question du Kosovo malgré la lutte
pacifique que cette province de Serbie avait
engagée depuis la perte de son statut
d’autonomie en 1989. En 1996, les combattants de l’Armée de libération du Kosovo,
l’UÇK, engagent donc la lutte armée, sous
forme d’actions terroristes contre dirigeants, police et civils serbes et albanais.
En réaction, la contre-insurrection serbe
prend l’aspect d’un nettoyage ethnique et
entraîne le départ de près de 978 000 réfugiés albanais (UNHCR). Une médiation internationale est tentée en vain dès 1998 et
lors de la conférence de Rambouillet, en
février 1999. Suite à cet échec, l’Otan lance
une campagne de bombardements contre
la RFY (24 mars-10 juin 1999), qui s’achève
avec le retrait des forces yougoslaves du
Kosovo, le déploiement de la KFOR et la
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« Les Balkans sont l’image réduite et inversée de l’Europe −
mais ils en sont l’image. »
Un autre visage de l’Europe
Plus de 100 cartes et infographies originales pour saisir la complexité
des Balkans, mosaïque d’États et de populations en perpétuelle mutation
depuis les années 1990.
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Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Grèce, Kosovo,
Monténégro, République de Macédoine, Serbie, Roumanie, Slovénie :
la construction des États et leur évolution.
Une région aux enjeux géopolitiques majeurs, entre influence russe
et intégration à l’Union européenne.
Musique, sport et patrimoine : l’influence culturelle des Balkans
en Europe et dans le monde.
Soucieux d’éviter l’image abusive d’un espace intrinsèquement violent,
les auteurs de cet ouvrage s’attachent à présenter les bouleversements
qui touchent cette région et le quotidien de ses habitants.
Amaël Cattaruzza et Pierre Sintès, spécialistes de la géopolitique des Balkans
contemporains, sont maîtres de conférences en géographie, respectivement
à l’École militaire de Saint-Cyr et à l’université d’Aix-Marseille.
Michel Foucher, le préfacier, est géographe et diplomate, titulaire de la chaire
de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales.
Romain Imbach a réalisé les cartes de cet atlas.
Illustration de couverture :
© plainpicture/AWL/ Alan Copson.
Citation haut de page J.-F. Gossiaux.
Imprimé et broché en France
24 € – ISSN : 1272-0151
ISBN : 978-2-7467-4268-0
CV_AtlasGeopolitiqueDesBalkans.indd Toutes les pages
–
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Atlas géopolitique des Balkans
des Balkans
Amaël Cattaruzza - Pierre Sintès
Atlas géopolitique
Amaël Cattaruzza
Pierre Sintès
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des Balkans
Un autre visage de l’Europe
Préface de Michel Foucher
Deuxième édition
07/01/2016 11:41
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