Le Monde en 1914 A. Les États Européens :I. Une Europe surtout monarchique La carte de l'Europe en 1914 est beaucoup plus simple qu'aujourd'hui. L'Europe centrale et orientale est dominée par trois grands empires : l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Russie. Seule la région des Balkans, au sud-est, est divisée en Etats plus petits ; certains ( Monténégro et Albanie par exemple ) n'existent que depuis moins de dix ans. Les monarchies dominent. En 1914, il n'existe que trois républiques : la Suisse, la France et le Portugal ( depuis 1910 ). Les régimes politiques sont de types divers. A l'ouest, les gouvernements sont responsables devant des assemblées de députés élus au suffrage universel. A ces démocraties libérales et parlementaires s'opposent, en Europe centrale et dans les Balkans, des régimes non parlementaires où le souverain garde le premier rôle. Les empires russe et ottoman ont des régimes autoritaires. II. Une inégales modernisation L'Europe dynamique de l'Atlantique au Danube, tire sa puissance de ses activités industrielles, commerciales et financières. L'Allemagne, le Royaume-Uni et la France jouent le rôle le plus important. Londres est la première place financière au monde. Les autres pays scandinaves forment un ensemble à part. Au sud, l'Espagne et le Portugal sont en déclin. L'Autriche-Hongrie ne connaît un développement industriel moderne que dans ses provinces occidentales. A l'est, la puissance de l'immense Empire russe est essentiellement politique et militaire grâce à sa forte population. Les paysans y forment encore 75 % de la population ; l'économie reste arriérée, malgré une industrialisation rapide dans la partie européenne de l'Empire. III. De nombreux problèmes nationaux De nombreux problèmes nationaux subsistent dans certains états. Au Royaume-Uni, les Irlandais souhaitent leur indépendance. En Autriche-Hongrie, les Slaves contestent la domination des Autrichiens et des Hongrois ; l'agitation est importantes en Bosnie, devenue autrichienne en 1908. A l'est, l'Empire des Tsars rassemble Russes et non-Russes sous le contrôle étroit des premiers, selon la devise : " un tsar, une foi, une loi ". Plus de quarante ans après la guerre de 1870, une partie de l'opinion française accepte toujours mal la perte de l'Alsace-Lorraine. B.L'Europe et le monde I. Les Européens peuplent le monde Entre 1815 et 1914, plus de 50 millions d'Européens sont allés peupler le reste du monde ; entre 1900 et 1914, il part encore environ 1,5 million d'Européens chaque année à destination des états " blancs " ( Canada, États-Unis, Australie ) ou des colonies. Malgré tout, l'Europe compte alors 452 millions d'habitants, soit 26 % de la population du globe. II. Une économie dominante L'Europe fournit 52 % de la production industrielle mondiale, 85 % du tonnage des marines marchandes. Elle reçoit les matières premières des autres continents et leur vend le produit fini : c'est l'usine du monde. Seuls les États-Unis ont une puissance comparable. La puissance des pays européens est due à leur avance technique : l'électricité, l'automobile, l'aviation, le télégraphe, le téléphone, se développent ; les grands savants sont européens. Pour les pays qui veulent se moderniser, l'Europe constitue un modèle. L'Europe possède 90 % des capitaux mondiaux. Les principaux pays exportateurs de capitaux sont le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne. L'Europe est le banquier du monde. III. Partout l'influence européenne Au XIXè siècle, les Européens se sont partagés l'Afrique et une partie de l'Asie, convaincus de la supériorité de leur civilisation et de leur devoir d'éducation envers les peuples des autres continents. Les principaux pays européens ont ainsi développés leurs colonies. En 1914, les principaux empires coloniaux sont ceux du Royaume-Uni et de la France. L'Europe domine aussi par sont influence politique et économique : c'est l'impérialisme. Les langues, les religions et les modes de vie européens gagnent les colonies. Certains pays ( la Chine, l'Empire ottoman ) subissent une influence économique et culturelle tellement importante que leur indépendance n'est qu'une apparence.