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Balkanique toi-m?me!
Marianne Mesnil
6. L?Islam :cinq si?cles de domination ottomane ont ouvert la voie ? l?influence orientale et ont favorisé
également une ?balkanisation? de l?élément turc. L?empire ottoman a constitué ? plus d?un
égard la continuation de l?empire byzantin (notamment par des emprunts ? son syst?me : l'organisation
administrative et militaire, les "th?mes"); et d?un point de vue économique, on peut affirmer qu?il a
véritablement rencontré des intér?ts balkaniques, ce qui explique la collaboration des populations
balkaniques avec le pouvoir ottoman. Papacostea insiste ici sur l'importance "d'abandonner la vieille
mentalité de ? croisade ? pour regarder la position des peuples chrétiens vis-?-vis du pouvoir turc,
non pas ? travers le prisme de la féodalité mais ? travers celui de la bourgeoisie."
7. Le facteur roumain: la romanisation a concerné toute la Péninsule, m?me si une synth?se
?roumaine? n?a survécu qu?au nord du Danube. Mais cette population romanisée des Balkans n?en a pas
moins constitué un facteur important d?unité de la Péninsule, notamment ? travers une ?diaspora
pastorale?. Des études ont mis en valeur le rôle qu'ont pu jouer les populations ?aroumaines? ou
?vlaques?, qui n'ont cessé de circuler ? travers les Balkans "sans fronti?res"[xv].
De l?histoire ? l?anthropologie: la notion d'aire culturelle
On vient de le voir, l'Homo balcanicus est le produit d'une longue histoire semblable ? un ?feuilletage? dont
on peut faire la coupe comme on proc?derait sur un chantier archéologique (cf. F. Braudel, 1993).
Mais pour un anthropologue, une culture ne peut ?tre comparée ? un ?feuilletage?. C'est d'ailleurs Braudel
lui-m?me qui incite ? ne pas prendre au pied de la lettre la métaphore de l?entassement de cultures
successives. Il introduit une notion qui va permettre de distinguer les mécanismes variables du ?temps de
l?histoire?: celle la ?longue durée?, une histoire que l'on ne peut traverser qu'avec "des bottes de sept
lieues" (1993, p. 67). Cette notion peut nous aider ? saisir des permanences qui fondent une certaine unité
entre populations par ailleurs hétérog?nes ? plus d?un point de vue. Â
Lorsque Papacostea effectue le parcours dans le temps qui lui permet de passer en revue les composantes dont
a été constitué l'Homo balcanicus, en fait, il raisonne en termes d'apports culturels, ce qui lui permet
d'enjamber les fronti?res d'un espace tardivement et arbitrairement fragmenté. Car les expériences
successives et partagées par cet Homme-l? au long de son histoire, sont des expériences culturelles ? part
enti?re qui ont permis que s?élaborent une conception du monde et des ?mani?res de vivre? communes.
Mais comment définir une unité culturelle et ses limites? Jusqu'o? est-on les m?mes, ? partir d'o? est-on
"différents"? Et par quel fil dém?ler l'écheveau des "spécificités culturelles"? Nous pouvons par
exemple tenter tr?s modestement une premi?re approche de ce probl?me complexe, en interrogeant le
domaine des traditions culinaires.
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