Revue mt cardio 2005 ; 1 : 126-34 Comment évaluer le retentissement cardiaque d’une sténose artérielle rénale athéromateuse chez le patient hypertendu ? Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Downloaded by a robot coming from 88.99.165.207 on 25/05/2017. Frédéric Biausque1, Christophe Lions2, Thierry Letourneau3, Stéphanie Duquenoy1, Pierre Vladimir Ennezat3, Jean-Paul Beregi2, Claire Mounier-Vehier1 1 Service de médecine vasculaire et HTA, hôpital cardiologique, 59037 Lille Cedex, France <[email protected]> 2 Service de radiologie vasculaire, hôpital cardiologique, 59037 Lille Cedex, France 3 Service d’explorations fonctionnelles cardiovasculaires, hôpital cardiologique, 59037 Lille Cedex, France Résumé La sténose artérielle rénale (SAR) est une des localisations de la maladie vasculaire athéromateuse ; sa prévalence est en progression constante en raison du vieillissement de la population. Elle est fréquemment associée à des lésions intrarénales complexes ischémiques et athéromateuses, entrant ainsi dans le cadre nosologique plus complexe de la maladie vasculorénale. La SAR athéromateuse survient sur un terrain particulier : sujet âgé, hypertendu de longue date, insuffisant rénal, diabétique, ou encore polyvasculaire. Elle est un marqueur de risque de mortalité cardiovasculaire (CV) indépendant. Trois tableaux cliniques peuvent révéler la SAR : l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale, et la symptomatologie cardiaque (œdèmes pulmonaires flash ; angor). Toutefois, l’HTA réellement secondaire à la sténose artérielle rénale, encore qualifiée par certains d’« HTA rénovasculaire », est une pathologie très rare puisqu’elle concerne moins de 0,5 % de l’ensemble des hypertendus. L’HTA entraîne des modifications structurales et fonctionnelles du ventricule gauche (VG) et des artères coronaires, l’ensemble de ces anomalies définissant la cardiopathie hypertensive. Les modifications structurales associent le remodelage et l’hypertrophie ventriculaires gauches. L’échocardiographie transthoracique (ETT) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) permettent d’étudier la taille des cavités cardiaques, la fonction ventriculaire, la masse et le remodelage ventriculaires gauches ainsi que la viabilité myocardique. L’IRM évalue aussi la compliance aortique, la vitesse de propagation de l’onde de pouls et le couplage ventriculoartériel. Cette nouvelle technique d’imagerie devrait permettre de mieux appréhender les mécanismes physiopathologiques de la cardiopathie hypertensive et le rôle aggravant que pourrait jouer la maladie vasculorénale. Si l’angioplastie des SAR athéromateuses est relativement décevante sur la réduction tensionnelle, elle est efficace sur les symptômes cardiaques, en particulier les œdèmes pulmonaires flash. Le bénéfice de l’angioplastie rénale sur la protection néphronique est en cours d’évaluation. Mots clés : sténose de l’artère rénale athéromateuse, hypertrophie ventriculaire gauche, fonction ventriculaire gauche, couplage ventriculoartériel, imagerie par résonance magnétique, échocardiographie Abstract. How to evaluate cardiac consequences due to atherosclerotic renal artery stenosis in hypertensive patients mtc Tirés à part : C. Mounier-Vehier 126 Renal artery stenosis (RAS) is one of the main location of the atheromatous disease; its prevalence is increasing because of the increase in life expectancy. The stenosis is often associated with complex ischemic and atheromatous intrarenal lesions (ischemic nephropathy). Atherosclerotic RAS is frequently present in elderly patient, in patient with long history of hypertension, renal failure, diabetes or diffuse vascular disease. RAS is an independent cardiovascular risk factor. RAS should be suspected in 3 clinical situations: hypertension, renal failure and cardiac symptoms (sudden pulmonary oedema, pectoris angina). Hypertension directly due to RAS (renovascular hypertension) is rare, concerning around 0.5% of all hypertensive patients. Hypertension induces morphological and functional modifications of mt cardio, vol. 1, n° 2, mars-avril 2005 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Downloaded by a robot coming from 88.99.165.207 on 25/05/2017. the left ventricle and coronary arteries, inducing the hypertensive cardiopathy. Morphological involvement includes remodelling and left ventricular hypertrophy. Trans-thoracic echography and magnetic resonance imaging (MRI) give the possibility to evaluate the morphology and remodelling, function, and viability of the left ventricle. MRI can also evaluate aortic compliance, pulsating wave propagation and ventriculo-arterial coupling. MRI should be interesting in the understanding of the physiopathology of the hypertensive cardiopathy and the role of the ischemic nephropathy. If angioplasty of RAS can be indicated in case of severe hypertension, benefit of angioplasty on cardiac symptoms, specifically acute pulmonary oedema, is increasing. Efficacy on renal function of angioplasty is still controversial. To select patients who are most likely to benefit from vascular intervention, clinicians should understand the pathophysiology of developing ischemic nephropathy and the potential hazards of revascularization in the setting of diffuse atherosclerotic disease. Lastly, angioplasty should be indicated in patients with chronic heart failure and, in diabetic patients with microabuminuria in order to initiate a treatment by a blocker of the renin angiotensin system. Key words: renal artery stenosis, left ventricular hypertrophy, left ventricular function, ventriculo-arterial coupling, echocardiography, MRI-imaging Épidémiologie La sténose artérielle rénale (SAR) est une des localisations de la maladie vasculaire athéromateuse [1]. Elle est fréquemment associée à des lésions intrarénales complexes ischémiques et athéromateuses. Cette atteinte distale, encore appelée néphropathie vasculaire athéromateuse (NVA), est un problème de santé publique de plus en plus préoccupant puisque, si l’on se réfère à la base de données américaines, concernant la période 1991-1995 (URSDS), cette pathologie est décrite chez 12 à 14 % des nouveaux patients entrant dans un programme de dialyse, soit 14 % des insuffisances rénales chroniques [2]. Ces chiffres sont comparables à ceux publiés par Mailloux et al. en 1988 [3]. La SAR et la NVA s’intègrent dans le cadre nosologique complexe de la maladie vasculorénale athéromateuse (figure 1). La prévalence de la SAR athéromateuse est très variable dans la littérature étant donnée la prise en charge très hétérogène des SAR d’un centre à l’autre. La prévaListe des abréviations : BNP peptide natriurétique de type B CV cardiovasculaire E max élastance ventriculaire Ea élastance artérielle effective ECG électrocardiogramme ETT échocardiographie transthoracique HTA hypertension artérielle HVG hypertrophie ventriculaire gauche IRM imagerie par résonance magnétique NO monoxyde d’azote NVA néphropathie vasculaire athéromateuse OAP œdème aigu pulmonaire PAD pression artérielle diastolique PAS pression artérielle systolique SAR sténose artérielle rénale SRA système rénine-angiotensine SRAA système rénine-angiotensine-aldostérone VG ventricule gauche lence dépend de la population étudiée, variant de 0,5 % à 4 % pour les hypertendus non sélectionnés à 26 % pour les hypertendus suspects d’hypertension artérielle secondaire [1]. Ces chiffres peuvent encore s’élever à 30 % dans les situations d’HTA maligne [1]. La prévalence des SAR athéromateuses est en progression constante en raison du vieillissement de la population parallèlement aux facteurs de risque cardiovasculaire. Toutefois, l’HTA strictement secondaire à la sténose artérielle rénale, encore qualifiée par certains d’« HTA rénovasculaire », est une pathologie très rare puisqu’elle concerne moins de 0,5 % de l’ensemble des hypertendus [1, 2]. Son diagnostic est le plus souvent rétrospectif, l’HTA rétrocédant alors totalement au décours de la revascularisation. La normalisation tensionnelle est rare dans les formes athéromateuses où des lésions intrarénales irréversibles concourent à la pérennisation de l’HTA [1, 2]. L’HTA purement « rénovasculaire » traduit l’activation du système rénine angiotensine induite par l’hypoperfusion rénale en aval de la SAR et qui est nécessaire au maintien de la filtration glomérulaire [1, 2]. L’HTA « rénovasculaire » est en réalité le fait essentiellement des lésions de type dysplasique. La SAR athéromateuse est un marqueur de risque de mortalité cardiovasculaire indépendant [4, 5]. Les travaux de Conlon [4] ont ainsi rapporté une diminution significative de la courbe actuarielle de survie chez les coronariens ayant une SAR athéromateuse ; dans cette étude, la SAR était le facteur prédictif le plus puissant de mortalité cardiovasculaire, supérieur aux autres facteurs tels que l’insuffisance cardiaque congestive, la baisse de la fraction d’éjection ventriculaire gauche ou la créatininémie. Une étude suédoise a aussi rapporté que le risque relatif de mortalité totale des patients hypertendus était multiplié par 3,3 et le risque relatif de mortalité CV par 5,7 en présence d’une SAR athéromateuse [5]. mt cardio, vol. 1, n° 2, mars-avril 2005 127 Complications cardiaques de la sténose artérielle rénale athéromateuse Maladie vasculo-rénale athéromateuse Sténose artère rénale Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Downloaded by a robot coming from 88.99.165.207 on 25/05/2017. Anomalies fonctionnelles • Turbulences poststénotiques • Hypoperfusion 128 SRAA Infarctus segmentaire ou total Athérome intrarénal Néphropathie ischémique Lésions fixées • Nécrose ischémique de groupes de glomérules • Fibrose interstitielle • Embols de cholestérol • Embols fibrinocruoriques Lésions fixées ? • Atrophie tubulointerstitielle • Atrophie glomérulaire Bénéfice • Auto régulation DSR • Maintien DFG HTA IRC • Néphroangiosclérose Figure 1. Éléments physiopathologiques de la maladie vasculorénale athéromateuse. DFG = débit de filtration glomérulaire ; DSR = débit sanguin rénal ; IRC = insuffisance rénale chronique ; HTA = hypertension artérielle ; SRAA = système rénine–angiotensine aldostérone. Enfin, dans ce contexte de maladie vasculaire diffuse, la localisation rénale peut être de découverte fortuite, lors de la réalisation d’une artériographie des membres inférieurs (36,2 % [6] à 50 % des cas [7]) ou d’une angiocoronarographie (30 % des cas) [8]. De plus en plus, de lésions rénales sont découvertes lors de la réalisation d’angio-IRM ou d’angioscanner hélicoïdal, demandés dans le cadre d’une exploration vasculaire. Expressions cliniques de la sténose artérielle rénale athéromateuse La SAR athéromateuse survient sur un terrain particulier : sujet âgé, hypertendu de longue date, insuffisant rénal, diabétique, ou encore polyvasculaire. Trois présentations cliniques peuvent révéler la SAR et d’une manière plus générale la maladie vasculorénale athéromateuse (tableau 1) [1, 2, 9-12]. - L’HTA, est la circonstance de découverte la plus fréquente et aussi la mieux connue. Dans ce contexte, l’HTA est le plus souvent sévère et résistante à une polythérapie comportant un diurétique à pleine dose ; cette forme d’HTA est plutôt volodépendante, la réninodépendance étant plus rare. Elle peut être classée dans le cadre nosologique des HTA dites « vasculaires » à prédominance systolique qui sont associées à une rigidité artérielle. L’HTA est le plus souvent d’origine multifactorielle et complique l’évolution d’une HTA chronique ancienne (> 2 ans) chez des patients par ailleurs porteurs de lésions de néphroangiosclérose, d’athérome intrarénal et de lésions rénales ischémiques. Elle peut être aussi d’apparition ou d’aggravation récente chez un sujet de plus 50 ans. Ces données physiopathologiques permettent de comprendre pourquoi les examens fonctionnels tels que la scintigraphie rénale avec test au captopril ou encore les dosages de rénine-aldostérone sont souvent pris en défaut [1, 2]. – L’insuffisance rénale est autre situation de plus en plus observée et qui peut révéler la SAR athéromateuse. Une cause vasculaire est d’autant plus évocatrice que l’insuffisance rénale est rapidement évolutive et sans proTableau 1. Présentations cliniques de la sténose artérielle rénale athéromateuse 1- HTA d’apparition tardive (> 55 ans). 2- Aggravation récente d’une HTA. 3- Résistance à une trithérapie. 4- Rétinopathie hypertensive sévère (3-4). 5- « Trop bonne » réponse tensionnelle aux IEC/ARA2. 6- HTA avec hypokaliémie. 7- Souffle abdominal ou lombaire. 8- Terrain polyathéromateux. 9- Insuffisance rénale inexpliquée sans protéinurie abondante. 10- Atrophie rénale ou asymétrie de taille. 11- Insuffisance rénale sous traitement anti-HTA. 12- Œdèmes aigus poumons « flash » récidivants, surtout si la fonction VG systolique est conservée. 13- Angor déstabilisé. HTA = hypertension artérielle ; IEC = inhibiteurs de l’enzyme de conversion ; ARA2 = antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II ; VG = ventricule gauche. mt cardio, vol. 1, n° 2, mars-avril 2005 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Downloaded by a robot coming from 88.99.165.207 on 25/05/2017. téinurie. De même, l’aggravation datée d’une insuffisance rénale lors de l’introduction d’un agent bloqueur du système rénine angiotensine, ou encore une « trop bonne » réponse tensionnelle à l’introduction de ces classes pharmacologiques doivent faire rechercher une SAR. – La SAR athéromateuse peut enfin se révéler par une symptomatologie cardiaque. Ces formes cardiaques, bien que classiques, sont moins bien connues car plus rares et peu étudiées. Il peut s’agir de l’apparition ou de l’aggravation d’un angor préexistant, d’une insuffisance cardiaque congestive, dont la forme la plus caractéristique est celle d’œdèmes aigus pulmonaires (OAP) « flash » à répétition chez un sujet hypertendu âgé dont la fonction systolique ventriculaire gauche est conservée et le BNP (peptide natriurétique de type B) non évalué.La prévalence de la SAR athéromateuse chez les personnes de plus de 65 ans et présentant une insuffisance cardiaque à fonction systolique ou diastolique conservée serait d’environ 34 % [11]. Cette relation entre décompensations cardiaques et SAR a été suspectée la première fois par Pickering et al. [10]. Elle serait attribuée à une rétention hydrosodée et à une augmentation de la perméabilité de la microcirculation pulmonaire induite par l’angiotensine II, entraînant une augmentation de la charge pressive et du travail cardiaque. Les OAP « flash », dénommés ainsi en raison de leur survenue rapide, sont d’autant plus fréquents quand les SAR sont bilatérales et/ou associées à une néphropathie [12]. Le rôle joué par la SAR comme facteur déclenchant d’épisodes de décompensations cardiaques, a été étayé a posteriori par la démonstration de l’efficacité remarquable de l’angioplastie rénale sur la prévention des récidives [9-12]. Indications actuelles de la revascularisation rénale L’apparition de l’angioplastie rénale, il y a déjà plus de 15 ans, a simplifé l’attitude thérapeutique. L’angioplastie rénale peut ainsi avoir des effets bénéfiques sur le cœur, l’hypertension artérielle et sur la fonction rénale. Dans 30 % des cas d’insuffisance rénale, l’angioplastie l’aggrave [13, 14]. Les résultats de l’angioplastie sont parallèlement très décevants, en ce qui concerne l’HTA, au vu de la méta-analyse de Nordmann et al. [15] qui a inclus les études DRASTIC, EMMA et SNRASCG. Elle a montré que l’angioplastie diminuait de façon significative la PAS de 7 mmHg et la PAD de 3 mmHg, comparativement au traitement médical, avec une réduction moyenne de 1,5 traitements antihypertenseurs. L’étude du bénéfice de l’angioplastie sur la protection néphronique est en cours. Il existe peu de données sur le bénéfice de la revascularisation rénale sur la symptomatologie cardiaque [9-12]. Gray et al. [9] ont récemment montré une diminution de la fréquence des OAP « flash », des épisodes de dé- compensation cardiaque et une diminution du nombre d’hospitalisations des patients au décours d’une angioplastie rénale, en particulier en cas de sténose artérielle rénale bilatérale. Il semblerait que la revascularisation rénale apporte un bénéfice chez ces patients, en améliorant l’hypertension artérielle et en diminuant la postcharge. De plus, en stabilisant ou en améliorant la fonction rénale, le rein interviendrait plus efficacement dans la régulation de la balance hydrosodée et de la volémie. Cœur et hypertension artérielle Mécanismes physiopathologiques L’HTA entraîne des modifications structurales et fonctionnelles du ventricule gauche (VG) et des artères coronaires, l’ensemble de ces anomalies définissant la cardiopathie hypertensive. Les modifications structurales du VG sont de deux types : remodelage du VG et hypertrophie ventriculaire gauche (HVG), concentrique ou excentrique. L’HVG est une complication fréquente et grave de l’HTA. Le remodelage concentrique du VG correspond à une augmentation de l’épaisseur pariétale relative associée à une diminution du diamètre, ceci sans élévation de la masse ventriculaire gauche indexée tel que : [épaisseur diastolique du septum + épaisseur de la paroi postérieure]/ diamètre télédiastolique VG > 0,45. L’HVG concentrique implique une augmentation de la masse myocardique avec un rapport épaisseur pariétale/diamètre télédiastolique du VG > 0,45. L’HVG excentrique correspond à une majoration de la masse ventriculaire gauche avec un rapport épaisseur pariétale diastolique/diamètre du VG < 0,45. Le seuil retenu pour la masse ventriculaire gauche indexée est généralement de 111 g/m2 pour l’homme et de 106 g/m2 pour la femme [16]. La fréquence de l’HVG est variable selon la méthode de dépistage (électrocardiographique, ETT, IRM), la population étudiée et le seuil retenu. Ainsi, une méta-analyse de 18 études a évalué la prévalence à l’ECG à plus de 15 % et sa prévalence en échographie entre 14 et 44 % [17]. En présence d’une HVG électrique, la morbidité et la mortalité cardiovasculaires sont doublées par rapport aux hypertendus sans HVG. La méta-analyse de Gueyffier et al. [18] a souligné que l’HVG électrique est un des facteurs de risque les plus forts de décès CV, devant le niveau de PAS et PAD, l’âge et le sexe. Le risque CV augmente avec l’importance des modifications structurelles : faible en cas de remodelage concentrique, il s’accroît en cas d’HVG excentrique et davantage encore en présence d’HVG concentrique [17, 19]. L’HVG est induite par des stimulus mécaniques (élévation de la post-charge), des facteurs hormonaux (système sympathique, système rénine-angiotensinealdostérone), humoraux (chlorure de sodium) et génétiques. L’HVG traduit l’augmentation du volume des mt cardio, vol. 1, n° 2, mars-avril 2005 129 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Downloaded by a robot coming from 88.99.165.207 on 25/05/2017. Complications cardiaques de la sténose artérielle rénale athéromateuse 130 myocytes associée à une prolifération de la matrice extracellulaire. La prolifération du collagène est une des caractéristiques de l’HVG hypertensive ; elle joue un rôle majeur dans la fibrose myocardique, qui est elle-même responsable d’une diminution de la compliance et de troubles du rythme. L’âge, l’ancienneté et la sévérité de l’HTA ainsi que l’absence de contrôle thérapeutique de l’HTA [20] concourent au développement de l’HVG et de la fibrose myocardique. L’angiotensine II et l’aldostérone ont un rôle majeur dans le développement de la fibrose myocardique [22]. Les conséquences cliniques de l’HVG sont l’altération progressive de la fonction systolique ventriculaire gauche et la survenue de troubles du rythme favorisés par la fibrose et l’anoxie tissulaire. L’HVG peut aboutir au développement d’une ischémie myocardique par plusieurs mécanismes : diminution de la réserve coronaire, augmentation des besoins métaboliques en oxygène du myocarde ; augmentation des résistances vasculaires coronaires, rôle direct de l’angiotensine II sur la microcirculation coronaire et troubles du remplissage coronaire par altération de la diastole. L’évolution peut se faire à terme vers l’insuffisance cardiaque plutôt de type diastolique. La régression de l’HVG sous traitement antihypertenseur variable d’une classe de médicaments à l’autre, a été établie [21, 22]. La régression de l’HVG est cependant peu corrélée à la baisse de la pression artérielle, certains médicaments (inhibiteurs du SRAA) jouant un rôle probablement plus spécifique [17]. Le bénéfice de la régression de l’HVG chez des hypertendus traités par losartan a ainsi été récemment confirmé dans le sous-groupe « échographie » de l’étude LIFE comparant le losartan à l’aténolol [23]. L’HVG doit donc être considérée comme un facteur, et non plus comme un marqueur, de risque cardiovasculaire indépendant des autres marqueurs [23]. La dysfonction diastolique correspond à des anomalies de la relaxation et/ou de la compliance ventriculaire gauche, la fonction systolique étant normale ou altérée [24, 25]. La relaxation anormale est la conséquence d’une diminution de la décroissance de la pression ventriculaire gauche avec une prolongation du temps de relaxation et une augmentation du temps de relaxation isovolumique ; il en résulte une diminution du remplissage précoce, compensée par une augmentation du remplissage tardif, contemporain de la systole auriculaire. Le métabolisme énergétique myocardique est altéré dans la dysfonction diastolique de la cardiopathie hypertensive [25]. L’évolution peut se faire vers l’insuffisance cardiaque diastolique [24] qui se caractérise par la présence de symptômes d’insuffisance cardiaque alors que la fraction d’éjection ventriculaire gauche est préservée. L’HVG favorise la dysfonction diastolique ; celle-ci est présente chez 25 % des hypertendus sans HVG, et 90 % des hypertendus avec HVG [24]. Une dysfonction diastolique est aussi fréquemment observée chez le sujet âgé de plus de 70 ans. La mortalité dans l’insuffisance cardiaque diastolique variable d’une série à l’autre est estimée entre 5 et 8 % par an, comparativement aux 10-15 % de l’insuffisance cardiaque systolique [24]. La maladie coronaire représente la cause la plus fréquente de morbimortalité cardiovasculaire chez le patient hypertendu. L’augmentation de la PAS et de la pression pulsée (PAS-PAD) est des facteurs de risque plus puissants de la coronaropathie que la PAD et la pression artérielle moyenne. L’HTA peut favoriser l’ischémie myocardique en accélérant les lésions athéromateuses coronaires, en favorisant le développement d’une hypertrophie ventriculaire gauche, en induisant des anomalies de la microcirculation et une dysfonction endothéliale. Les anomalies de la microcirculation comportent des modifications structurelles des artérioles (hypertrophie de la média et fibrose périvasculaire) et une raréfaction vasculaire. La dysfonction endothéliale est responsable d’anomalies de la vasomotricité artériolaire ; l’endothélium est en effet orienté vers la vasoconstriction, la thrombogenèse, et l’activation de substances prolifératives. La NO synthase et l’inactivation du NO par les radicaux libres sont mises en cause. Chez l’hypertendu, les tests de vasomotricité au froid ainsi que les tests à l’acétylcholine ou à la papavérine sont perturbés, traduisant la perte de la vasodilatation coronaire, flux-dépendante. Toutes ces anomalies concourent à l’altération de la réserve coronaire, qui est fréquemment observée chez l’hypertendu, indépendamment des lésions des gros troncs coronaires. L’HTA est, enfin, souvent associée à une activation sympathique qui est délétère sur la consommation myocardique en oxygène [26-29]. Comment évaluer le retentissement cardiaque de l’hypertension artérielle ? L’échocardiographie transthoracique (ETT), technique la plus ancienne et la mieux validée dans les études cliniques, et beaucoup plus récemment, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) cardiaque permettent une évaluation non invasive de la taille des cavités cardiaques, de la fonction ventriculaire gauche ainsi que de la géométrie ventriculaire gauche. Ces techniques non invasives étudient également la viabilité myocardique et la fonction ventriculaire droite [14, 30-32]. Elles permettent également l’étude de la compliance aortique, de la vitesse de propagation de l’onde de pouls et du couplage ventriculo-artériel (figures 2 et 3). Le couplage ventriculo-artériel est une notion physiologique développée à partir de la fin des années 1970 par Saga et al. [33] et Sunagawa et al. [34]. Le couplage ventriculo-artériel exprime l’interdépendance étroite qui lie le cœur et le système artériel, placés en série : la modification de l’un entraîne l’adaptation de l’autre, de manière à assurer la stabilité et la continuité de la perfusion des organes périphériques, quelque soit les conditions physiologiques ou pathologiques ; il s’agit d’un fac- mt cardio, vol. 1, n° 2, mars-avril 2005 Analyse VG: VG (non valide) Frac. d'éjection : 58.1 % Débit : 78.7 ml Débit cardiaque : 5.7 l/min Phase TD Volume TD Phase TS Volume TS Masse la paroi TD paroi TD + masse papillaire paroi TD - masse corrigée paroi TD + musc. pap. - masse corr. Rythme card. VG Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Downloaded by a robot coming from 88.99.165.207 on 25/05/2017. Résultats des volumes phase Délai de déclenc ms FFE / M Cou 6 Ph 1 /0 ms 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 T A D G P 0 33 66 100 133 166 199 232 265 299 332 365 398 : : : : : : : : : Volume sanguin 0.0 135.6 312.0 56.8 96.9 nd nd nd 72.0 ml Volume sanguin corrigé ml 135.6 nd nd nd nd nd nd nd nd 56.8 nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd ms ( phase 1 ) ml ms ( phase 10 ) ml g bpm Figure 2. Étude de la masse ventriculaire gauche avec la technique de l’IRM cardiaque à partir de coupes axiales. Débit Q: MITRALE (non validé) Résultats des flux (coupe 1) Intervalle-RR: 741 ms (à partir du r.c.) ml/s FFE / M Cou 1 Ph 18 / 359 ms A D 500 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0 T G P Vessel 1 (inversé) T P 0 50 00 50 00 50 00 50 00 50 00 50 00 50 00 1 1 2 2 3 3 4 4 5 5 6 6 7 heure (ms) Figure 3. Étude de la fonction diastolique en IRM cardiaque. teur d’homéostasie. Le couplage ventriculo-artériel traduit encore l’adaptabilité de la fonction cardiaque aux variations de la fonction vasculaire. En cas de défaillance de la pompe cardiaque, le couplage ventriculo-artériel n’est plus maintenu [34]. La pompe cardiaque fournit l’énergie nécessaire au pool sanguin éjecté pour atteindre la périphérie et perfuser les organes. Il se produit donc un transfert d’énergie du VG vers l’aorte, dont les parois emmagasinent de l’énergie en se distendant, pour la relarguer au pool sanguin en mouvement et se propager dans les parois artérielles, créant l’onde artérielle. Ce transfert d’énergie ventriculo-artériel doit être optimal, le but étant d’obtenir le meilleur rendement énergétique du VG dans cette fonction de transfert. Le transfert d’énergie du VG vers l’aorte est optimal lorsque l’impédance de sortie du VG est égale à l’impédance d’entrée dans l’aorte. Le débit cardiaque varie selon la fréquence cardiaque, la contractilité, la précharge et la post-charge. La précharge et la post-charge dépendent à la fois du cœur et des vaisseaux et sont donc des facteurs de couplage. Il est donc particulièrement intéressant de développer une technique de mesure non invasive qui permettrait une évaluation fonctionnelle objective du couplage ventriculo-artériel. Seule l’IRM permet actuellement cette étude spécifique du couplage ventriculo-artériel, en 15 minutes environ. Le couplage ventriculo-artériel dépend de l’élastance artérielle effective (Ea) et de l’élastance ventriculaire (E max). L’élastance artérielle effective représente le versant artériel du couplage, Ea détermine les caractéristiques d’impédance, de compliance et de résistance artérielle, et exprime la réponse pressive du système artériel à un volume ou à un débit issu de la contraction ventriculaire [28]. Ea est définie par le rapport pression artérielle moyenne/volume d’éjection systolique. L’élastance ventriculaire (E max) représente le versant ventriculaire du couplage ; elle représente la fonction systolique globale d’éjection de la pompe ventriculaire gauche ; elle est corrélée au niveau de la dépense énergétique du myocarde (plus E max augmente, plus l’aire sous la courbe pression/volume augmente). E max est donc un indice de contractilité, indépendant des conditions de charge. Elle est définie par le rapport pression artérielle mt cardio, vol. 1, n° 2, mars-avril 2005 131 Complications cardiaques de la sténose artérielle rénale athéromateuse moyenne/volume télésystolique du ventricule gauche. E max décroît avec la masse ventriculaire gauche [35-37]. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Downloaded by a robot coming from 88.99.165.207 on 25/05/2017. Rôle du système rénine-angiotensine-aldostérone Le système rénine angiotensine (SRA) est un acteur majeur de la régulation du système cardio-vasculaire. Il est un des principaux acteurs de l’autorégulation du débit sanguin rénal (figure 1). À partir d’un certain degré de rétrécissement artériel, l’hypoperfusion du rein, en aval de la SAR, induit une vasodilatation de l’artériole préglomérulaire. Il en résulte une synthèse de rénine par l’appareil juxtaglomérulaire puis une synthèse d’angiotensine II, responsable d’une vasoconstriction de l’artériole efférente pour maintenir la filtration glomérulaire constante [2]. Ces effets bénéfiques pour le rein porteur de la SAR sont contrebalancés par les effets délétères tissulaires et systémiques de l’angiotensine II. L’angiotensine II agit en effet sur le remodelage vasculaire et tubulo-interstitiel ainsi que sur la microcirculation ; il en résulte des lésions atrophiques qui participent à la réduction de la masse néphronique et à la progression de l’insuffisance rénale [1, 2]. L’angiotensine II agit également sur la régulation de la pression artérielle [1], induisant ou aggravant une HTA systémique à prédominance systolique [13] et sur le remodelage vasculaire [2]. L’activation du SRA et la synthèse d’angiotensine II sont de plus délétères pour le cœur avec un effet cellulaire direct, un effet d’activation du système sympathique, un effet vasoconstricteur, et un effet sur l’expression des proto-oncogènes ; il peut en résulter une action inotrope positive, une dysfonction diastolique, une hypertrophie myocardique et une ischémie myocardique avec altération de la réserve fonctionnelle coronaire. La sténose artérielle rénale peut-elle aggraver le retentissement cardiaque de l’hypertension artérielle ? En se fondant sur les mécanismes étiopathogéniques rapportés dans les chapitres précédents, une étude pilote est en cours au CHRU de Lille, utilisant les nouvelles techniques d’imagerie. Cette étude a pour objectif principal d’évaluer le retentissement myocardique de l’HTA et le rôle aggravant potentiel de la maladie vasculorénale athéromateuse. Deux groupes de patients âgés d’au moins de 45 ans sont évalués : un groupe de patients présentant une HTA essentielle, une étiologie ayant été éliminée au cours d’un bilan approfondi et un groupe de patients hypertendus dont le bilan étiologique a mis en évidence la présence d’au moins une SAR athéromateuse (figure 4). Pour l’ensemble des patients, une maladie coronaire significa- 132 Sténose serrée ARG Figure 4. Imagerie par résonance magnétique : sténose serrée de l’artère rénale gauche (ARG). tive a été éliminée, au préalable, par une échographie cardiaque sous dobutamine. Les résultats préliminaires, portant sur 17 patients, sont en faveur d’un retentissement myocardique plus marqué en présence d’une maladie vasculorénale. La masse myocardique est plus élevée dans le groupe porteur d’une SAR (101,6 g/m2 versus 86,3 g/m2 en échocardiographie transthoracique ; 61,5 versus 58,6 g/m2 en IRM). L’évaluation de la fonction diastolique sur le flux mitral en Doppler et en IRM objective un trouble de la relaxation chez les patients du groupe SAR (pic de remplissage précoce/pic de remplissage tardif 0,81 versus 1,06 sur le Doppler transmitral, et 0,92 versus 1,07 en IRM). La pression pulsée, nettement supérieure chez les hypertendus ayant une SAR (75 mm Hg versus 57 mm Hg), souligne la plus grande rigidité artérielle en présence de la maladie athéromateuse. L’élastance artérielle effective de ces patients est de ce fait également augmentée. L’atteinte conjointe cardiaque et vasculaire modifie les caractéristiques du couplage ventriculo-artériel avec un rapport Ea/E max de 0,68 en présence d’une SAR et de 0,62 chez l’hypertendu essentiel. La clairance de la créatinine plasmatique des patients porteurs d’une SAR est plus basse (72,8 mL/min) comparativement aux hypertendus essentiels (102,6 mL/min). Les modifications artérielles et la rétention hydrosodée participent à l’augmentation de la mt cardio, vol. 1, n° 2, mars-avril 2005 3. Mailloux LU, Bellucci AG, Mossey RT. Predictors of survival in patients undergoing dialysis. Am J Med 1988 ; 84 : 855-62. Cœur Rein Clairance de la créatinine Contractilité Hypertrophie Altération du remplissage Elastance ventriculaire Rétention hydro sodée Post charge 5. Johanson M, Herlitz H, Jensen G, Rundqvist B, Friberg P. Increased cardiovascular mortality in hypertensive patients with renal artery stenosis. Relation to sympathetic activation, renal function and treatment regimens. J Hypertens 1999 ; 17 : 1743-50. 6. Metcalfe W, Reid AW, Geddes CC. Prevalence of angiographic atherosclerotic renal artery disease and its relationship to the anatomical extent of peripheral vascular atherosclerosis. Nephrol Dial Transplant 1999 ; 14 : 105-8. CVA Artères Pression Pulsée Elastance artérielle Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Downloaded by a robot coming from 88.99.165.207 on 25/05/2017. 4. Conlon PJ. Survival in renal vascular disease. J Am Soc Nephrol 1998 ; 9 : 252-6. 7. Missouris CG, Buckenham T, Cappuccio FP, Mac Gregor GA. Renal artery stenosis : a common and important problem in patients with peripheral vascular disease. Am J Med 1994 ; 96 : 8-9. Figure 5. Hypothèses physiopathologiques du retentissement myocardique de la sténose artérielle rénale de type athéromateux. CVA : couplage ventriculo-artériel. 8. Harding MB, Smith LR, Himmelstein S, et al. Renal artery stenosis : prevalence and associated risk factors in patients undergoing routine cardiac catheterization. J Am Soc Nephrol 1992 ; 2 : 160816. charge pressive et de la contrainte ventriculaire chez des patients pouvant déjà avoir une cardiopathie hypertensive et/ou ischémique. Parallèlement, l’activation du système rénine angiotensine, bien que non établie dans ce travail, contribue aussi probablement au développement de l’HVG, à l’altération du remplissage ventriculaire gauche et au remodelage vasculaire (figure 5). 9. Gray BH, Olin JW, Childs MB, Sullivan TM, Bacharach JM. Clinical benefit of renal artery angioplasty with stenting for the control of recurrent and refractory congestive heart failure. Vasc Med 2002 ; 7 : 275-9. Perspectives Il n’existe pas encore à notre connaissance d’étude précise portant sur le retentissement myocardique et vasculaire de la SAR. L’IRM, qui est une technique encore sous-utilisée, notamment en raison du manque de machines, semble néanmoins promise à un bel avenir. Grâce à cette technique, une étude non invasive de paramètres comme le couplage ventriculo-artériel, et l’évaluation de la fonction ventriculaire, sont possibles. La mise en évidence d’un retentissement myocardique de la SAR à un stade infraclinique pourrait aider le clinicien dans sa discussion de revascularisation, en présence d’une SAR de découverte fortuite et/ou non compliquée des tableaux classiques d’hypertension réfractaire ou d’insuffisance rénale, et à un stade encore précoce de la maladie vasculorénale. L’étude pilote « HTA Cœur », réalisée à Lille, pourra servir de base à la mise en place d’une étude prospective sur un plus grand nombre de patients afin de préciser le retentissement cardiaque propre à la maladie vasculorénale. 10. Pickering TG, Herman L, Devereux RB, et al. Recurrent pulmonary oedema in hypertension due to bilateral renal artery stenosis : treatment by angioplasty or surgical revascularisation. Lancet 1988 ; 2 : 1-2. 11. Mac Dowall P, Kalra PA, O’Donoghue DJ, Mamtora H, Waldek S, Brown K. Risk of morbidity from renovascular disease in elderly patients with congestive cardiac failure. Lancet 1998 ; 352 : 13-6. 12. Bloch MJ, Trost DW, Pickering TG, Sos TA, August P. Prevention of recurrent pulmonary edema in patients with bilateral renovascular disease through renal artery stent placement. Am J Hypertens 1999 ; 12 : 1-7. 13. Textor SC. Revascularization in atherosclerotic renal artery disease. Kidney Int 1998 ; 53 : 799-811. 14. Schreiber MJ, Pohl MA, Novick AC. The natural history of atherosclerotic and fibrous artery disease. Urol Clin North Am 1984 ; 11 : 383-92. 15. Norman AJ, Woo K, Parkes R, Logan AG. Balloon angioplasty or medical therapy for hypertensive patients with atherosclerotic renal artery stenosis? A meta-analysis of randomized controlled trials. Am J Med 2003 ; 114 : 44-50. 16. Gosse P, Jullien V, Jarnier P, Lemetayer P, Clementy J. 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