1
ÉMERGENCE du HANDICAP
Sommaire :
DÉFINITIONS dans le CONTEXTE de la SANTÉ
FRONTIÈRE entre le NORMAL et le PATHOLOGIQUE
ÉVOLUTION des CONCEPTS du HANDICAP
ACTIVITÉS et PARTICIPATION
FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX
ÉVALUATION de la SITUATION de HANDICAP
SITUATION de HANDICAP
PHÉNOMÉNOLOGIE du HANDICAP
ACCESSIBILITÉ
OBSTACLES à l’ACCESSIBILI
******
DÉFINITIONS dans le CONTEXTE de la SAN
Il n’existe pas de définition communément admise, il n’existe pas de définition consensuelle.
Sans langage commun, on a bien du mal à se comprendre.
Les termes sont difficiles à définir car leurs frontières ne sont pas clairement délimitées et varient selon le
contexte.
Ainsi, la terminologie est fluctuante et imprécise.
Mental : fait appel au cerveau donc englobe le psychique, le psychologique, le cognitif.
Psychique : fait appel à la pensée, à l’esprit.
Psychologique : étude de ce qui concerne la pensée, l'esprit.
Physique : naturel, somatique, organique.
Physiologique : relatif à l’étude du corps.
Pathologie : étude de la nature, des causes, des symptômes des maladies.
Psychopathologie : étude des maladies psychologiques.
Diagnostic psychopathologique : le diagnostic est basé sur l'étude du fonctionnement psychologique du
sujet, en prenant en compte les écarts par rapport à la norme (conduites humaines qui revêtent un
caractère pathologique).
Maladie : altération de l’état de santé, se manifestant par un ensemble de symptômes.
Un handicap est la conséquence d’une altération d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles,
mentales, cognitives ou psychiques.
Le handicap est un terme générique désignant les altérations de fonctions, les limitations d’activités et les
restrictions de participation.
2
FONCTIONS et STRUCTURES
Fonctions organiques (fonction de l’organisme : organe) :
- fonctions mentales (conscience, pensée, intellect, cognition)
- fonctions physiologiques (cardio-vasculaire, digestive, respiratoire, rénale, hépatique…)
- fonctions sensorielles (vision, audition, odorat, goût, toucher)
- etc…
Structures anatomiques (structure du corps : anatomie) :
- cerveau,
- cœur, estomac, intestin, poumon, rein, foie
- œil, oreille, nez, langue, peau
- etc…
DÉFICIENCE, FICIT, DYSFONCTIONNEMENT, ALTÉRATION, TROUBLE
Utilisation de ces 5 termes dans une 1 seule phrase :
un trouble (ou déficit) cognitif est l’altération (ou ficience) d'une ou plusieurs fonctions cognitives
résultant d’un dysfonctionnement neurologique.
Ces 5 termes ont tous un point commun :
une atteinte dans la fonction de l’organisme et/ou dans la structure du corps
donc des difficultés physiologiques et/ou psychologiques limitant les capacités d’une personne.
Tentative de définition :
- trouble, dysfonctionnement : mauvais fonctionnement, maladie
ex : un trouble alimentaire est une façon de s'alimenter qui n'est pas adéquate dont la cause peut être
psychologique (dépression…)
- déficience, déficit, altération : manque, carence, perte, insuffisance, mais cela ne fait pas forcément
référence à une maladie
ex : un déficit alimentaire est un manque d'apports suffisants dans un ou plusieurs nutriments dont la cause
peut être environnementale (famine…)
La déficience couvre un champ plus vaste que les maladies ou les troubles,
en effet, une déficience peut découler d’une anomalie génétique ou d’une blessure :
- la perte d’une jambe constitue bien une déficience de la structure anatomique mais ce n’est pas pour
autant une maladie ou un trouble.
Ces termes sont utilisés de manière interchangeable au niveau fonctionnel :
- dysfonctionnement neurologique, trouble neurologique, déficit neurologique, altération neurologique,
- déficience neurologique
- dysfonctionnement cognitif, trouble cognitif, déficit cognitif, altération cognitive, déficience cognitive
- dysfonctionnement auditif, trouble auditif, déficit auditif, altération auditive, déficience auditive
Ces termes se distinguent un peu plus au niveau structurel :
- dysfonctionnement de l’articulation temporo-mandibulaire, trouble de l’articulation temporo-mandibulaire
- dysfonctionnement musculo-squelettique, trouble musculo-squelettique
- déficit, altération, déficience sont, par contre, moins appropriés
Un dysfonctionnement peut entrainer un ficit ou trouble :
- un dysfonctionnement neurologique peut entrainer un déficit attentionnel ou trouble attentionnel
Un déficit peut entrainer une altération et inversement une altération peut entrainer un déficit :
- un déficit en vitamine D peut entrainer une altération osseuse.
- une altération du système limbique peut entrainer un déficit de la mémoire.
3
COGNITIF
Cognition : tout ce qui concerne le traitement de l’information par le cerveau (y compris les émotions).
Fonctions cognitives : représentent tous les processus cérébraux/mentaux par lesquels on acquiert, traite,
conserve, récupère, utilise l’information pour agir.
Trouble cognitif : altération d'une ou plusieurs fonctions cognitives résultant d’un dysfonctionnement cérébral,
quelle qu’en soit l’étiologie.
Difficulté cognitive : "difficulté" est moins grave que "trouble".
Nous rencontrons tous des difficultés cognitives.
Si ces difficultés cognitives sont importantes ou si elles s’additionnent, elles peuvent être qualifiées de troubles
cognitifs.
FACTEURS
Les facteurs contextuels représentent le cadre de vie d’une personne.
Ils incluent les facteurs environnementaux et les facteurs personnels.
Les facteurs personnels constituent le sexe, la race, l’âge, l’origine sociale, l’éducation, la profession,
l’expérience passée et présente (les événements vécus et les circonstances de la vie)
Les facteurs environnementaux constituent l’environnement physique, social et attitudinal dans lequel les
gens vivent.
- environnement naturel/physique : climat, lumière, qualité de l’air, faune, flore…
- soutiens et relations : affection, soins, protection, assistance de la famille, des amis, des connaissances,
des collègues, des voisins, des professionnels de santé…
- attitudes : opinions, points de vue de la famille, des amis, des connaissances, des collègues, des voisins,
des professionnels de santé…
- produits et technologie : de l’architecture, de la construction, des aménagements des bâtiments…
- services et systèmes et politiques : relatifs à l’architecture, à la construction, en matière juridique, de
transport, de logement, de santé, de travail, d’emploi, d’éducation, de formation…
ACTIVITÉ et PARTICIPATION
L’activité signifie l’exécution par une personne d’une tâche ou d’une action (vie domestique, entretien
personnel, etc…).
La participation signifie l’implication d’une personne dans une situation de la vie réelle (participation
sociale, professionnelle, loisir, etc…).
Les limitations d'activité désignent les difficultés qu’une personne peut rencontrer pour mener une activité.
Les restrictions de participation désignent les difficultés qu’une personne peut rencontrer pour participer à
une situation de la vie réelle.
4
FRONTIÈRE entre le NORMAL et le PATHOLOGIQUE
La norme, c’est de posséder des traits de plusieurs pathologies et de handicaps mélangés,
sans remplir un tableau clinique.
Critère de la normalité
La notion de normalité s’est toujours référée à un pourcentage majoritaire de comportements.
Les « déviants » étant considérés comme pathologiques.
La référence à un idéal collectif conduirait à considérer :
- comme normaux les individus obéissant aux règles éthiques ou aux institutions
- comme pathologiques les non-conformistes
On voit le danger qu’il y aurait à assimiler l’équilibre psychologique et le conformisme social.
Mais comment échapper au choix arbitraire d’une limite précise ?
Il ne peut pas y avoir de définition univoque du normal et du pathologique.
On ne peut pas raisonner dans une dichotomie simpliste : normal ou pathologique.
Les champs respectifs du normal et du pathologique s’interpénètrent sur une large partie.
Une définition relative de la normalité et de la santé :
État physique et mental relativement exempt de souffrances qui permet à l'individu de fonctionner aussi
longtemps que possible dans le milieu où il vit.
Plutôt que d’envisager la normalité seulement par rapport aux autres, on tend actuellement à cerner la
notion de normalité en se référant à un critère fonctionnel, c'est-à-dire au bon fonctionnement intérieur
d’un individu, les anomalies quantitatives de la personnalité ne deviennent pathologiques que lorsqu’elles
entraînent une souffrance de l’individu.
La santé mentale est un état complet de bien-être physique, mental et social, et pas seulement l’absence de
maladie et d’infirmité. On peut définir 6 modèles empiriques de définition de la santé mentale :
- un équilibre mental au-dessus de la moyenne et objectivement désirable
- un accomplissement de soi
- la maturité (être adulte tout bonnement)
- l’intelligence émotionnelle et sociale (la capacité à contrôler ses émotions dans un maximum de contextes)
- le bien-être subjectif
- la résilience (capacité à surmonter les chocs de la vie grâce à des mécanismes de défense ou de déni…)
Quand peut-on parler de pathologie et de handicap ?
La pathologie survient lorsque la personne est en souffrance physique et mentale.
Le handicap survient lorsque la personne (ayant une altération de l’organisme) rencontre des obstacles qui
l’empêchent d’avoir accès aux divers systèmes de la société que les autres citoyens peuvent utiliser.
Termes
- univoque : qui conserve le même sens dans des emplois différents
- équivoque : qui a un double sens, qui peut recevoir plusieurs interprétations et qui convient à différentes
choses
- dichotomie : état de ce qui est coupé en deux
5
ÉVOLUTION des CONCEPTS du HANDICAP
Divers modèles de conception du handicap ont été proposés pour comprendre et expliquer le handicap et
son fonctionnement.
La manière de concevoir le handicap et sa gestion politique ont connu une importante évolution conduisant à
une modification du regard porté par la société sur la question du handicap et sur la question de la
responsabilité.
Une révision des concepts vise à en faire non plus seulement une question médicale, mais également une
problématique environnementale, sociale et sociétale.
L’évolution conceptuelle du handicap recouvre le passage d’un modèle individuel à un modèle social puis
à un modèle systémique.
Marcia Rioux a proposé une typologie des modèles conceptuels du handicap qui met en perspective le
raisonnement causal qui préside à chacun d’eux ; synthétisée par Jean-François Ravaud.
Historiquement, deux modèles principaux (avec deux variantes) concernant le handicap se distinguent :
- Modèle individuel :
approche biomédicale
approche réadaptative
- Modèle social :
approche environnementale
approche sociopolitique
Modèle individuel :
Ce modèle attribue le handicap exclusivement à l’individu : la maladie est la seule responsable du handicap.
Le handicap est perçu comme un problème de la personne.
L’origine du handicap est interne à l’individu : l’altération rend la personne handicapée.
C’est la personne handicapée qui doit changer.
Le but est de guérir le malade ou de l’adapter et de changer son comportement, de rendre le handicapé
normal.
Les solutions proposées font appel à des régimes de compensation (par exemple, l’assurance invalidité qui
évalue l’invalidité en terme de perte de gain en raison d’une altération personnelle).
Modèle social :
Ce modèle attribue le handicap à l’environnement : la société est responsable du handicap.
Le handicap est considéré comme étant un problème créé par la société.
L’origine du handicap est externe à l’individu : le cadre de vie crée le handicap.
C’est la société qui doit changer.
Les législations sont contre les discriminations et pour l’égalité.
L’approche basée sur les droits n’est pas une question d’humanité ou de charité mais bien un droit de base
que toute personne peut faire valoir (droit à la santé physique et psychologique, droit à l’éducation, droit à
l’emploi…)
1 / 14 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !