La lettre d'information aux patients [ Nov. 2011 - n° 18 ] Cancer de la prostate, de la vessie, du rein et du testicule La lettre d'information aux patients Comité Éditorial : Dr Jean GENEVE (R&D UNICANCER) Muriel HABIBIAN (R&D UNICANCER) Marie LANTA (LNCC) Dr Françoise MAY-LEVIN (LNCC) Conception-Réalisation : Franck FONTENAY, RCP Communication Impression : IDEM 41 Les essais cliniques en cours du Groupe UNICANCER Les cancers de la vessie, de la prostate, du rein et du testicule font partie des tumeurs de l’appareil urogénital. Le département de recherche du groupe UNICANCER, qui réunit les Centres de lutte contre le cancer en France, mène un programme de recherche spécifique sur ces tumeurs. Dans le cadre de ce programme, le Groupe d’Étude des Tumeurs Uro-Génitales (GETUG) mène cinq essais nécessitant au total la participation de plus de 2 200 patients. Ce numéro vous propose une présentation de ces cinq essais en cours. [ POUR EN SAVOIR PLUS SUR CES ESSAIS ] Si vous souhaitez avoir davantage de précisions sur ces essais, en particulier les centres où ils sont réalisés en France, vous pouvez consulter le registre des essais cliniques en cancérologie tenu par l’Institut National du Cancer (INCa). Ce registre peut être consulté sur le site de l’INCa à l’adresse suivante : www.e-cancer.fr, dans la rubrique « recherche ». La liste des essais cliniques en cours sur les cancers urologiques peut également être consultée sur le site de l’Association Française d’Urologie, à l’adresse suivante : http://www.urofrance.org, dans la rubrique « science et recherche ». Cancer de la prostate Le cancer de la prostate en quelques mots La prostate est une glande de l’appareil génital masculin. Elle produit, avec les vésicules séminales, le liquide qui, une fois mélangé aux spermatozoïdes, constitue le sperme. Un cancer de la prostate survient lorsque des cellules cancéreuses* se développent au sein de cette glande. Ce type de cancer présente souvent une évolution lente, sur plusieurs années. La survenue d’un cancer de la prostate est généralement évoquée en cas d’élévation du taux de PSA* ou de la détection d’une anomalie sur la prostate au cours d’un toucher rectal. Pour établir le diagnostic, une biopsie est nécessaire afin d’examiner au microscope les cellules contenues dans les tissus prélevés et déterminer si elles sont cancéreuses ou pas. La biopsie est réalisée au cours d’une échographie effectuée au moyen d’une sonde introduite dans le rectum. Avec plus de 70 000 cas estimés chaque année en France, le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers chez l’homme. Il survient très rarement avant 50 ans. L’âge moyen au diagnostic est de 70 ans. Quels sont les traitements de référence du cancer de la prostate ? Les trois principaux types de traitement du cancer de la prostate sont : - Une intervention chirurgicale, qui consiste à retirer entièrement la prostate (opération appelée prostatectomie) ; - L a radiothérapie, qui vise à détruire les cellules cancéreuses à l’aide de rayons. Les rayons peuvent être produits par un appareil externe (on parle alors de radiothérapie externe). L’exposition aux rayons peut être également interne, par curiethérapie* ; L’appareil urogénital chez l’homme Rein Vessie Prostate Testicule 2 - L’hormonothérapie, qui a pour but de supprimer la production et l’activité d’une hormone masculine, la testostérone, car elle favorise la croissance des cellules cancéreuse. Le choix entre l’un et/ou l’autre de ces traitements dépend notamment du stade d’évolution de la maladie (selon que la tumeur est localisée ou qu’elle s’est étendue à d’autres organes) et du degré d’agressivité de la tumeur. GETUG-AFU 17/0702 : c omparer deux stratégies de prévention de la récidive après intervention chirurgicale Quels sont les objectifs de l’essai GETUG-AFU 17/0702 ? Cet essai clinique* compare un même traitement mais administré à des moments différents à des patients auxquels la prostate a été retirée et qui présentent un taux de PSA* indétectable (c’est-à-dire trop faible pour être dosé). Le traitement évalué associe une radiothérapie externe et une hormonothérapie. Il est proposé soit systématiquement dans les mois qui suivent l’intervention chirurgicale, soit uniquement si le taux de PSA redevient détectable. L’objectif est de déterminer laquelle de ces deux stratégies est la plus efficace pour prévenir la survenue d’une récidive* de la maladie. Quels sont les traitements évalués ? L’hormonothérapie repose sur deux injections d’un médicament de la famille dite des analogues de la LH-RH, qui bloque la production de testostérone. La radiothérapie est réalisée cinq jours par semaine pendant une durée totale de sept semaines. A qui s’adresse l’essai GETUG-AFU 17/0702 ? Cet essai concerne des personnes diagnostiquées avec un cancer de la prostate localisé, auxquelles la prostate a été retirée et dont le taux de PSA est devenu indétectable à la suite de l’intervention chirurgicale. Il s’agit de patients dont le cancer est considéré comme présentant un risque dit intermédiaire de récidive. Quelle est la situation actuelle de l’essai GETUG-AFU 17/0702 ? L’essai a débuté en décembre 2007 dans une cinquantaine de centres hospitaliers en France. Pour que l’essai puisse apporter une réponse scientifiquement valide, il est nécessaire que 720 patients y participent. A l’heure actuelle, 208 patients ont été inclus. [ * LEXIQUE ] • Cellules cancéreuses : cellules anormales qui se multiplient de façon incontrôlée. Elles finissent par former une masse que l’on appelle tumeur maligne. • Curiethérapie : traitement du cancer qui consiste à introduire des grains radioactifs de la taille d’un grain de riz, à l’intérieur de l’organe concerné. La curiethérapie est un traitement local du cancer. Elle traite l’organe en détruisant toutes les cellules cancéreuses au moyen de radiations émises par les grains. Ces grains restent radioactifs pendant seulement quelques semaines. • Cycle : administration à un rythme régulier du ou des médicaments d’un traitement sur un ou plusieurs jours, suivie d’une période de récupération. • Essai clinique (ou étude clinique) : recherche biomédicale visant à établir ou confirmer l’efficacité d’un médicament ou d’une stratégie thérapeutique. GETUG-AFU 18/0706 : c omparer deux doses de radiothérapie pour le contrôle de la maladie Quels sont les objectifs de l’essai GETUG-AFU 18/0706 ? Cet essai clinique* porte sur le traitement de personnes atteintes d’un cancer de la prostate dont les caractéristiques sont associées à un risque élevé d’évolution. Dans cette situation, le traitement de référence repose sur une radiothérapie associée à une hormonothérapie. L’objectif de l’essai est de déterminer si une augmentation de la dose habituelle de la radiothérapie permet d’obtenir une meilleure efficacité pour le contrôle de la maladie. Quels sont les traitements évalués ? Tous les patients reçoivent une hormonothérapie pendant trois ans. Celleci repose sur l’injection d’un médicament de la famille dite des analogues de la LH-RH, qui bloque la production de testostérone. Le jour du début 3 [ * LEXIQUE ] •G ray (ou Gy) : unité de mesure utilisée en radiothérapie. •M étastase : développement et extension de la tumeur vers des tissus ou organes voisins. Des cellules cancéreuses peuvent s’en détacher et migrer vers d’autres tissus ou organes où elles forment de nouvelles tumeurs, appelées métastases. •M utation : modification anormale de l’ADN d’un gène, soit spontanément lors de la division cellulaire, soit sous l’influence d’agents extérieurs appelés mutagènes. Ce gène ainsi modifié est transmis aux cellules filles. Certaines mutations n’ont aucune conséquence sur la cellule. D’autres sont la première étape d’un long processus de cancérisation. •R andomisation : répartition par tirage au sort des participants à un essai dans les différents groupes de traitement. Ce principe méthodologique permet de constituer des groupes comparables et ainsi de s’assurer que la comparaison entre les traitements d’un essai est scientifiquement valide. de l’hormonothérapie ou pendant celle-ci, les patients sont traités par radiothérapie externe, à raison de 5 séances par semaines pendant 7 à 8 semaines, pour une dose totale de radiothérapie de 70 Gy* ou de 80 Gy. Le traitement de radiothérapie de 70 Gy ou de 80 Gy est attribué par randomisation*. A qui s’adresse l’essai GETUG-AFU 18/0706 ? Cet essai concerne des patients avec un cancer de la prostate qui présente un risque d’évolution défavorable, c’est-à-dire qui ont une tumeur étendue ou touchant d’autres organes proches, et/ou ayant un taux de PSA élevé et/ ou dont la tumeur présente des caractéristiques associées à un risque élevé d’évolution. La participation dans cet essai est prévue pour une durée de dix ans. Quelle est la situation actuelle de l’essai GETUG-AFU 18/0706 ? L’essai a été lancé en avril 2009 dans une quarantaine de centres hospitaliers en France. Pour que l’essai puisse apporter une réponse scientifiquement valide, il est nécessaire que 500 patients y participent. A ce jour, 276 participants ont été inclus. AFU-GETUG 20/0310 : r éduire le risque de récidive lorsque ce risque est élevé Quels sont les objectifs de l’essai AFU-GETUG 20/0310 ? Certaines formes localisées de cancer de la prostate présentent un risque élevé de récidive* en raison des caractéristiques de la tumeur, ceci même si la prostate a été retirée chirurgicalement. Une fois l’intervention réalisée, il n’existe pas réellement de traitement de référence pour les patients concernés. Il peut leur être proposé une surveillance (avec mise en œuvre d’un traitement en cas de signes de récidive) ou parfois une radiothérapie immédiatement après l’opération. L’objectif principal de cet essai clinique* est de voir si une hormonothérapie initiée après l’intervention chirurgicale permet de réduire le risque de récidive. Quels sont les traitements évalués ? Les patients soit font l’objet d’une surveillance, soit reçoivent une hormonothérapie en même temps que la surveillance habituelle. Le mode de prise en charge (surveillance +/- hormonothérapie) est attribué par randomisation*. Dans les deux groupes, les patients peuvent se voir proposer une radiothérapie immédiatement après l’opération chirurgicale. En cas de signe de récidive, en particulier une élévation du taux de PSA, tous les patients, quel que soit leur groupe, reçoivent le traitement approprié défini par leur médecin. L’hormonothérapie repose sur l’injection tous les six mois d’un médicament de la famille dite des analogues de la LH-RH, qui bloque la production de testostérone. La durée du traitement est de deux ans, soit quatre injections. A qui s’adresse l’essai AFU-GETUG 20/0310 ? Cet essai concerne des patients auxquels la prostate a été retirée après le diagnostic d’un cancer, dont le taux de PSA est indétectable après l’opération, mais dont la tumeur présente des caractéristiques associées à un risque important de récidive. La participation dans cet essai est prévue pour une durée de dix ans. Quelle est la situation actuelle de l’essai AFU-GETUG 20/0310 ? 4 L’essai a été initié en juin 2011 dans une quarantaine de centres hospitaliers en France. Pour que l’essai puisse apporter une réponse scientifiquement valide, il est nécessaire que 700 patients y participent. A l’heure actuelle, 6 patients ont été inclus. Cancer de la vessie Le cancer de la vessie en quelques mots La vessie est un organe servant de réservoir à l’urine qui provient des reins. Sa paroi est notamment constituée de fibres musculaires qui permettent l’évacuation de l’urine via l’urètre. Un cancer de la vessie survient lorsque des cellules cancéreuses* se développent parmi celles qui constituent cet organe. Il existe deux principales formes de cancer de la vessie : - L es tumeurs dites non infiltrantes du muscle, car se développant sur la partie superficielle de la paroi de la vessie. Elles sont les plus fréquentes (70 % à 80 % des cas) ; - L es tumeurs dites infiltrantes du muscle, qui sont plus profondes et qui touchent les fibres musculaires de la paroi de la vessie. Les principaux facteurs favorisant la survenue du cancer de la vessie sont la consommation de tabac et l’exposition, dans un cadre professionnel, à certaines substances toxiques (goudrons et huiles de houilles, amines aromatiques, etc.). Dans la grande majorité des cas, le cancer de la vessie est révélé par la présence de sang dans les urines. Le diagnostic est établi à partir d’une échographie de l’appareil urinaire, d’une analyse des urines (pour rechercher des cellules tumorales) et d’un examen appelé cystoscopie qui permet, grâce à un tube mince muni d’une fibre optique qui est introduit à travers l’urètre, d’examiner la paroi interne de la vessie. L’analyse d’un échantillon des cellules tumorales prélevées au cours d’une intervention chirurgicale permet de confirmer le diagnostic. Avec 10 700 cas estimés en 2010, le cancer de la vessie est le 7e cancer le plus fréquent en France. Dans 8 cas sur 10, ils touchent des hommes. L’âge moyen au diagnostic est de 70 ans. Quels sont les traitements de référence du cancer de la vessie ? Le principal traitement de ce type de cancer repose sur une intervention chirurgicale visant à retirer la tumeur. Lorsque la tumeur est non infiltrante, seule la tumeur est enlevée et la vessie est conservée. Si la tumeur est infiltrante, il est alors généralement nécessaire de retirer la totalité de la vessie (une stomie, c’està-dire l’implantation d’un tuyau sortant au niveau de l’abdomen pour recueillir l’urine dans une poche, est dans ce cas nécessaire). [ * LEXIQUE ] • Récidive : réapparition d’une localisation cancéreuse après une période de rémission. On parle aussi de rechute. • PSA : substance produite naturellement par les cellules de la prostate. Le taux de PSA dans le sang augmente en cas de cancer de la prostate. • Sérum : liquide qui se sépare du sang lorsque celui-ci coagule. • Thérapie ciblée : médicament agissant contre une cible moléculaire des cellules cancéreuses. Ce peut être un anticorps dirigé contre une protéine exprimée à la surface ou dans la cellule cancéreuse, ou encore une molécule capable de bloquer la transmission d’un signal de division cellulaire. Ce peut être aussi un anticorps dirigé contre les nouveaux vaisseaux fabriqués par la tumeur pour se nourrir. Ces médicaments sont administrés parfois seuls, parfois en association avec une chimiothérapie ou une radiothérapie. Si des cellules cancéreuses touchent également des ganglions situés à proximité de la tumeur ou d’autres organes (métastases*), une intervention chirurgicale n’est plus forcément réalisable. Le traitement de référence est alors une chimiothérapie qui associe soit deux médicaments (cisplatine et gemcitabine), soit quatre médicaments (cisplatine, doxorubicine, vinblastine et méthotrexate), constituant alors le protocole dit MVAC. Ce dernier est administré tous les 21 jours. Il peut être proposé tous les 14 jours et est alors considéré comme « intensifié ». Dans ce cas, il est appelé protocole MVAC-I. GETUG-AFU 19/0903 : l’évaluation d’une thérapie ciblée Quels sont les objectifs de l’essai GETUG-AFU 19/0903 ? Cet essai clinique* concerne le traitement des cancers de la vessie pour lesquels une intervention chirurgicale ne peut être entreprise. Il vise principalement à déterminer si l’ajout d’une thérapie ciblée* au traitement de référence MVAC-I permet d’améliorer l’efficacité sur le contrôle de la maladie. 5 Quels sont les traitements évalués ? A leur entrée dans l’essai, les patients reçoivent soit le traitement de référence (le protocole MVAC-I), soit ce même protocole associé au médicament de thérapie ciblée, le panitumumab. Le traitement reçu est attribué par randomisation*. Le panitumumab est un anticorps monoclonal, c’est-à-dire une molécule se présentant comme un anticorps naturel et qui est reproduit à l’identique en grande quantité. Cet anticorps agit sur une cible spécifique : le récepteur EGFR. Ce dernier est naturellement présent à la surface de toutes les cellules du corps car il participe au bon fonctionnement de celles-ci. Il a été montré dans plusieurs formes de cancers que le nombre de ce récepteur est augmenté sur les cellules tumorales. Cette « surexpression » de l’EGFR favorise la croissance de ces cellules et donc de la tumeur. En bloquant le récepteur EGFR, le panitumumab est susceptible de contribuer à empêcher les cellules cancéreuses de proliférer et ainsi de renforcer l’efficacité du protocole MVAC-I. C’est ce que l’essai cherche à évaluer. Les deux traitements de l’essai sont administrés au cours de cycle* de 14 jours. Les médicaments du protocole MVAC et le panitumumab sont administrés par perfusions le 1er ou le 2e jour de chaque cycle. Au total, il est prévu que chaque participant reçoit six cycles de traitement. A qui s’adresse l’essai GETUG-AFU 19/0903 ? L’essai concerne des personnes atteintes d’un cancer de la vessie qui ne peut pas être opéré chirurgicalement. Par ailleurs, les cellules cancéreuses des patients ne doivent pas présenter des mutations* appelées H-Ras et K-Ras. Il est en effet vraisemblable qu’en présence de ces mutations, le médicament de thérapie ciblée évalué ne soit pas actif. La recherche de ces mutations est réalisée à partir d’un prélèvement tumoral avant l’inclusion définitive dans l’essai. Il est prévu un suivi de deux ans après l’arrêt du traitement pour chacun des participants. Quelle est la situation actuelle de l’essai GETUG-AFU 19/0903 ? Cet essai a débuté en juin 2010 dans une quinzaine de centres hospitaliers en France. Pour que l’essai puisse apporter une réponse scientifiquement valide, il est nécessaire que 93 patients y participent. A l’heure actuelle, 31 patients ont été inclus. Cancer du testicule Le cancer du testicule en quelques mots Le testicule est une glande masculine où sont produits les spermatozoïdes et des hormones mâles, en particulier la testostérone. Un cancer du testicule survient lorsque des cellules cancéreuses* se développent au sein de cette glande. Les formes les plus fréquentes (dans 95 % des cas) sont les tumeurs dites germinales car elles se développent parmi les cellules à l’origine des spermatozoïdes. On distingue les tumeurs germinales séminomateuses (TGS), les plus fréquentes, et les tumeurs germinales non séminomateuses (TGNS). 6 La survenue de ce type de cancer peut être évoquée en raison de l’apparition d’une masse sur le testicule, d’une gêne, de douleurs ou d’une sensation de pesanteur. Le diagnostic repose sur une échographie des deux testicules et des examens sanguins permettant de doser différentes substances (appelées marqueurs tumoraux) dont l’élévation est associée notamment à cette forme de cancer. L’analyse au microscope des cellules du testicule concerné, une fois celui-ci retiré au cours d’une intervention chirurgicale, permet d’établir le diagnostic. Les cancers du testicule sont relativement rares puisque l’on dénombre environ 2 200 nouveaux cas chaque année en France. Ils représentent de 1 % à 1,5 % de l’ensemble des cancers chez l’homme. Ce type de cancer touche le plus souvent des hommes jeunes ; dans 85 % des cas, ils sont âgés de 15 à 49 ans. Les cancers du testicule répondent généralement bien aux traitements et évoluent favorablement chez une très grande majorité des patients, notamment lorsqu’ils sont localisés. Quels sont les traitements de référence du cancer du testicule ? Le premier traitement de ce type de cancer consiste à retirer le testicule concerné au cours d’une intervention chirurgicale appelée orchidectomie. Ensuite, il peut être proposé au patient une surveillance, une radiothérapie ou une chimiothérapie. La décision dépend essentiellement du stade d’évolution de la maladie et du risque de récidive* en fonction des caractéristiques de la tumeur. Essai GETUG 13/0206 : évaluer une chimiothérapie intensifiée Quels sont les objectifs de l’essai GETUG 13/0206 ? Cet essai clinique* porte sur le traitement des tumeurs germinales non séminomateuses dont les caractéristiques sont associées à un risque d’évolution après l’intervention chirurgicale. Il vise à comparer l’efficacité de la chimiothérapie standard à une chimiothérapie intensifiée pour le contrôle de la maladie. Quels sont les traitements évalués ? Tous les patients reçoivent dans un premier temps un cycle* d’une chimiothérapie standard associant trois médicaments. La réponse à ce traitement est déterminée en fonction de l’évolution de marqueurs biologiques dans le sérum*. Si la réponse est favorable, les patients reçoivent trois autres cycles de la même chimiothérapie (ce qui constitue le traitement standard). En cas de réponse considérée comme défavorable, les patients reçoivent soit trois cycles de la chimiothérapie initiale (traitement standard), soit quatre cycles d’un protocole de chimiothérapie associant 6 médicaments. Le traitement est attribué par randomisation*. Tous les médicaments de l’essai sont administrés au cours de perfusions intraveineuses. La durée des cycles est de 21 jours pour tous les participants. A qui s’adresse l’essai GETUG 13/0206 ? Cet essai concerne des personnes atteintes d’une tumeur germinale non séminomateuse présentant un risque d’évolution défavorable. La durée du suivi des patients une fois le traitement terminé est d’au moins trois ans et peut se prolonger jusqu’à la fin de l’étude. Quelle est la situation actuelle de l’essai GETUG 13/0206 ? Cet essai a débuté en novembre 2003 dans une cinquantaine de centres hospitaliers en France. Il est également réalisé dans des centres situés aux Etats-Unis et en Slovaquie. Pour que l’essai puisse apporter une réponse scientifiquement valide, il est nécessaire que 260 patients y participent. A l’heure actuelle, 228 patients ont été inclus. 7 Cancer du rein Le cancer du rein en quelques mots Les reins sont deux organes qui ont pour fonction de filtrer le sang de façon continue, afin d’en éliminer les déchets. Ces derniers sont ensuite évacués par les urines. Un cancer du rein survient lorsque des cellules cancéreuses* se développent au sein de l’un de ces organes. Les principaux facteurs favorisant la survenue d’un cancer du rein sont le fait d’être sous dialyse depuis plus de trois ans, l’obésité et la consommation de tabac. Le cancer du rein est généralement découvert par hasard, lors d’un examen réalisé par une autre raison, notamment une échographie ou un scanner de l’abdomen. Il peut également être révélé par la présence de sang dans les urines, des douleurs ou la présence d’une masse au niveau du flanc. Le diagnostic nécessite la réalisation d’un scanner de l’abdomen. Il est confirmé par l’examen au microscope des cellules du rein concerné, après une intervention chirurgicale ou, plus rarement, une biopsie. Environ 10 000 nouveaux cas de cancer du rein sont diagnostiqués chaque année en France, selon les dernières estimations. Ce type de cancer est deux fois plus fréquent chez l’homme que chez la femme. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 65 ans. Adresses utiles Ligue Nationale Contre le Cancer 14 rue Corvisart 75 013 Paris www.ligue-cancer.net UNICANCER 101 avenue de Tolbiac 75 013 Paris www.unicancer.fr Pour toute demande d’exemplaires de ce numéro, s’adresser à Corinne Gamet R&D UNICANCER 101 rue de Tolbiac 75654 Paris cedex 13 [email protected] Quels sont les traitements de référence du cancer du rein ? La prise en charge thérapeutique du cancer du rein repose en premier lieu sur une intervention chirurgicale, appelée néphrectomie, visant à retirer la tumeur. Selon la taille de celle-ci, le rein est retiré partiellement ou en totalité. Il est tout à fait possible de vivre avec un seul rein. Lorsque le cancer est localisé, ce qui est la situation dans près de 60 % des cas, il n’y a pas d’autre traitement nécessaire. Une surveillance régulière permet de s’assurer de l’absence de récidive. Si le cancer présente des localisations secondaires (métastases*), l’intervention chirurgicale est suivie par une immunothérapie ou par une thérapie ciblée. La première vise à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme dirigées contre les cellules cancéreuses. Une thérapie ciblée repose sur l’administration d’un médicament agissant sur l’un des mécanismes favorisant le développement des cellules cancéreuses. Il existe actuellement plusieurs médicaments de thérapie ciblée pouvant être utilisés contre le cancer du rein présentant des métastases. Les essais cliniques dans le cancer du rein A l’heure actuelle, le groupe UNICANCER ne mène aucun essai clinique sur le cancer du rein. Compte tenu de la nécessité constante d’accroître l’efficacité des traitements, l’ouverture de nouveaux essais est une réelle volonté des équipes projets UNICANCER.