Capes histoire-géographie 2012-2013 Epreuve Orale sur Dossier
Sujet de géographie
Le déterminisme : un concept durable en géographie ?
Document N° 1 : extrait du livre de Jean Gottman,
La politique des Etats et leur géographie
, paru en 1958,
réédition CTHS, Paris 2005.
Vers la fin du XVIIIe siècle, le déterminisme géographique avait fait des progrès consirables et on expliquait de plus
en plus par leurs rapports avec les données de l'histoire naturelle des lieux le comportement des peuples et leur
politique. Le cas est typique de la discussion sur la capaci de peuplement de l'Amérique du Nord, problème auquel
l'Indépendance des États-Unis conféra une grande actualité vers la fin du siècle. Les philosophes européens témoignèrent
d'un grand pessimisme à l'égard des possibilités d'établissement des Européens au Nouveau Monde. Buffon tout le premier
exprima des doutes sur la possibili de mettre en valeur de façon intéressante un milieu physique qui lui paraissait
frappé de «contraction » : les plantes et les animaux envoyés en Amérique n'y donnaient que des rejetons inférieurs à ce
que l'on trouvait en Europe. Les Indiens mes paraissaient une race dépourvue de véritable vitalité. Le climat et le
sol étaient mauvais, ne pouvaient fournir la base d'une, richesse suffisante pour un peuplement important. L'abbé
Raynal
dans son Histoire philosophique et politique des établissements et
du Commerce des Européens dans les deux Indes pro
nonça le
mot de dégénérescence : les hommes libres qui s'établissaient en Amérique du Nord, ne tardaient pas à dégénérer sous
l'influence du milieu physique local.
Une telle condamnation de leur pays par les experts européens, qui furent nombreux à tomber d'accord sur la question, ne
pouvait être du goût des Nord-Aricains. Ils protesrent et, vers la fin du siècle, les discussions de la Société Américaine
de Philosophie, à Philadelphie, traduisent les résolutions prises : le milieu physique pouvait fort bien être hostile, et même
foncièrement mauvais, mais les Américains allaient raser toute cette nature, supprimer ses manifestations hostiles y compris
les Indiens s'il le fallait ; puis, ayant réduit la nature à ses données brutes, ayant appris à la modeler grâce aux progrès de la
science et aux machines, ils allaient refaire le continent et se constituer un pays à leur usage, approprié et commode. En
remodelant ainsi le pays, les Américains apprendraient à dompter la nature, ils en apprendraient les lois profondes et ils
accompliraient ainsi une œuvre non seulement utile, mais encore pieuse, puisqu'elle les rapprocherait encore du Créateur. Il
faut voir là certainement un état d'esprit qui a modelé les méthodes américaines et a imprégné l'éducation aux États-Unis
jusqu'à psent. Il sulte d'une alliance, logique à l'époque en ce pays, du puritanisme calviniste et du rationalisme du
XVIIIe siècle. On sait les fruits qui s'ensuivirent. On retrouve là une démonstration de l'idée diffuse dans les œuvres de
Montesquieu que l'esprit des lois détermine l'usage qu'un peuple fait du milieu qu'il occupe.
Il n'en demeure pas moins que l'élite de l'Europe occidentale rita pour longtemps des philosophes du XVIIIe siècle un
grand scepticisme à l'égard des possibilités de l'Amérique, et en général des continents autres que l'Europe, aux climats
étranges. Le grand développement scientifique qui posa les fondations de la pensée moderne, se produisit en Europe après
la Renaissance ; cela obligea pour longtemps à prendre pour unis de mesure et de valeur les observations faites en
Europe : celles-ci étaient « normales », les autres étaient extraordinaires si elles s'écartaient des normes européennes.
Document 2 : extrait d’un article de Pierre Pagney (professeur érite, Paris-Sorbonne, Lieutenant
colonel honoraire, dipd’Etat-major) « Sale temps pour la guerre », in La Géographie, 1531, Automne
2008.
Les technologies actuelles permettent-elles de s'affranchir du climat?
Il n'y a pas que l'hiver qui soit un « général », comme aimait l'affirmer le tsar russe face à Napoléon. Le printemps peut jouer des
tours, car la variabilité du temps est grande à cette saison. La célèbre attaque de mai 1940 se fait par beau temps. Mais le 6 juin
1944, c'est un long train de dépressions pluvieuses et nuageuses qui accompagnent les soldats américains. N'ont-ils pas attendu ce
ciel provisoirement déga du 6 juin derrière un front froid pour forcer le dispositif allemand en Normandie ?
À l'extérieur de l'Europe, que de batailles ont é décisives grâce aux climats. Car aucun Euroen, t-il aussi valeureux que
Rommel, n'est à l'aise dans un désert comme celui de Libye et d'Egypte. Quant au monde
tropical humide du Pacifique, il fut une rude
épreuve pour les Américains qui devaient évoluer sur l'océan, les terres d'archipel et une atmosphère qui ntait pas bien maniable
pour eux. Les typhons ont pris souvent en défaut la vigilance des marins aux commandes de porte-avions qui furent pris dans la nasse.
On aurait tendance à penser que l'avènement du nucléaire rend obsote la prise en compte des successions météorologiques.
D'autant que le veloppement des satellites d'observation terrestre donne de solides mesures pour programmer des batailles.
Le recul temporel n'est pas assez long pour enduire que les guerres du XXIe siècle seront plus efficaces, une fois les
aléas
climatiques maîtrisés. L'exemple des conflits dans le Golfe depuis 1991 montre que les issues sont toujours incertaines. Et que
faut-il conclure du changement climatique, de la fonte de la banquise qui modifie les routes stragiques ? Il est trop tôt pour
deviner les contours de ces futurs conflits. Il reste que la mtrise des situations méorologiques et climatiques est indispensable à
tout conflit et ceux qui l'ont appris à leurs dépens l'ont payé lourdement, tant en matériel qu'en vies humaines.
Document 3 fiche ressource pour le programme de 1ère (site Inspection Pédagogique Régionale de
l’académie de Lyon)
Question - Valoriser et ménager les milieux
« Valoriser et ménager les milieux » est l’une des quatre questions à traiter dans le cadre du thème « Aménager et développer
le territoire français » auquel le programme préconise de consacrer 24 à 26 heures au total. Le professeur peut construire
son projet sur la base de 4 à 5 heures.
Le territoire français présente une grande diversité de milieux. Leur gestion, en particulier la valorisation de leurs ressources,
est l’objet d’enjeux économiques, sociaux et environnementaux appréciés différemment selon les acteurs qui, à différentes
échelles, y interviennent. Des compromis sont de plus en plus recherchés entre « valoriser » et « ménager » ces milieux.
PROBLÉMATIQUES
- Quels milieux composent le territoire français ? Comment les hommes les ont-ils transformés ?
Quelles formes d’équilibres et de déséquilibres (inégalités socio-spatiales, exposition aux risques majeurs …) résultent des
actions et des aménagements ?
- Quelles nouvelles exigences, parfois contradictoires, la prise en compte du développement durable
introduit-elle ? Comment valoriser les potentialités du territoire tout en préservant les ressources ?
Comment concilier la recherche d’une performance économique des territoires soumis à la concurrence européenne et
mondiale, et l’équité entre les citoyens d’un territoire et entre les territoires, ainsi que la qualité environnementale. Comment
mieux gérer les territoires en prenant davantage en compte les perspectives et les regards des différents acteurs concernés ?
DÉMARCHES POUR METTRE EN OEUVRE LA QUESTION
Le programme invite à mettre en oeuvre la question autour dune étude de cas « La gestion durable d’un milieu», et dune
entrée générale « Potentialités et contraintes du territoire français (ultramarin compris) ».
COMMENT TRAITER L’ETUDE DE CAS ?
- Comment choisir et mettre en oeuvre de l’étude de cas
L’étude de cas prend en compte les impératifs nouveaux introduits par les enjeux du développement durable.
Elle montre donc comment les dimensions économique, sociale et environnementale, ainsi que la prise en compte du long
terme structurent la gestion des milieux.
Des contradictions, parfois fortes, peuvent structurer la réflexion sur la gestion durable des milieux. La volonté de
préserver voire de sanctuariser des espaces, par exemple dans le cas des parcs naturels nationaux, constitue une tendance
forte développée ces dernières années par de nombreux acteurs.
Cependant, le besoin d’adapter les territoires aux contraintes nouvelles liées à la dynamique européenne et à la
mondialisation, d’assurer leur développement économique, de prendre en compte les besoins expris par les populations,
contribue à leur aménagement.
METTRE EN OEUVRE L’ENTRÉE GÉNÉRALE DANS LA QUESTION
Le deuxième élément de la question porte sur « Potentialités et contraintes du territoire français (ultramarin compris) ».
Cette étude s’appuie nécessairement sur la connaissance de quelques repères importants concernant le territoire
national, y compris les territoires ultramarins : climats, reliefs, principaux fleuves, principales contraintes naturelles …
On s’interroge, à l’échelle nationale (y compris les territoires ultramarins), sur les potentialités majeures offertes
par les territoires. Si le terme de potentialités (tout comme celui de contraintes) a un caractère relatif, toujours référé à une
société et une époque données, il résulte de la confrontation des données physiques du territoire (climats, reliefs, sols …)
avec les attentes ou les besoins des populations et les aménagements réalisés pour les satisfaire. On peut donc mettre en
évidence des potentialités dans les domaines agricole, industriel, touristique, des transports…
On met aussi en évidence des fragilités et des contraintes physiques du territoire français, en soulignant leur
relativité dans le temps et dans l’espace. Ces contraintes sont de natures variées ; elles intègrent la thématique des
risques majeurs (cyclones tropicaux, éruptions volcaniques, mouvements de terrain, inondations, incendies...). A ce titre, les
territoires ultramarins sont particulièrement exposés. Ces contraintes sont prises en compte et font l’objet d’une gestion
plus ou moins anticipée : aménagements, stratégies à moyen ou long terme, plans de prévention des risques (PPR) …
Des acteurs variés, à des échelles diverses, sont amenés à gérer les contraintes et les risques présentés par le
territoire. L’Etat, les établissements publics, les collectivités territoriales, les associations, des acteurs privés, l’Union
européenne également, sont amenés à intervenir et à se concerter. Les enjeux sont particulièrement forts pour certains
milieux convoités ou fragilisés comme les littoraux ou les montagnes.
Cette question donne lieu à la réalisation d’un croquis portant sur les potentialités et contraintes du territoire
français. Ce croquis peut être demandé le jour de l’examen.
Document N° 4 :
À la fin de l'année 2002, dans une caserne de pompiers, à Paris, un colonel, chef de corps, a rassemblé tous ses
personnels disponibles, bien alignés au milieu de la cour. C'est la « présentation au drapeau » pour les jeunes
recrues. Discours aux jeunes recrues :
« Officiers nouvellement affectés, jeunes sapeurs-pompiers des contingents 2002/07, 2002/09, dans quelques
instants vous allez être présentés au drapeau de la brigade, votre drapeau.
Il a été confié, en 1869, par décret impérial, au régiment de sapeurs-pompiers de Paris, trois ans près sa création.
Comme tous les drapeaux, il est un symbole :
par ses trois couleurs, il est le symbole de la patrie, de la France, c'est-à-dire d'un patrimoine commun de
civilisation, de valeurs morales et spirituelles que tout citoyen peut être appelé à fendre, y compris au péril de sa
vie.
Il est le symbole de l'armée française à laquelle vous avez l'honneur d'appartenir.
Par l'inscription « sapeurs-pompiers de Paris », brodée sur son avers, il est le symbole de notre formation et du
prestigieux passé des pompiers de Paris.
Il porte dans ses plis la synthèse de la règle de vie et d'action des sapeurs-pompiers de Paris.
Honneur et patrie
Dévouement et discipline »
Question : à quoi servent les symboles de la République ?
1 / 3 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !