Myopathies des ceintures - Centre de référence neuromusculaire

Myopathies des ceintures
Quelle fréquence ? Quelle origine ? Quel mode de transmission ?
Il ne s’agit pas d’une maladie, mais d’un groupe de maladies musculaires,
hétérogènes, d’origine génétique, aussi appelées LGMD (Limb Girdle Muscular
Dystrophy). Elles concernent 5 à 6 personnes sur 1 million. Elles sont souvent
secondaires à un déficit qualitatif ou quantitatif d’une protéine musculaire.
On les classe en 2 groupes, en fonction de leur mode de transmission :
LGMD 1 correspond aux formes de
transmission dominante : il suffit qu’une
seule copie du gène (sur les 2 copies, que
nous possédons pour chaque gène) soit
anormale pour être atteint de la maladie.
Toute personne atteinte a un risque sur
deux de transmettre la maladie à chacun de
ses enfants.
On leur attribue ensuite une lettre en fonction de l’anomalie génétique
(voire protéïque, lorsqu’elle est connue). Il existe actuellement 6 formes
dominantes connues : LGMD 1A (protéine : myotiline), LGMD 1B (lamine),
LGMD 1C (cavéoline), puis LGMD 1D à 1G ou l’anomalie protéique n’est
pas connue à ce jour.
LGMD 2 correspond aux formes
récessives : les 2 copies du ne doivent
être anormales pour être atteint de la
maladie. Pour qu'une personne soit atteinte,
il faut que ses deux parents (porteurs, mais
non atteints) lui aient transmis chacun le
gène anormal (25% de risque).
Il existe actuellement 13 formes récessives connues : LGMD 2A (calpaïne),
LGMD 2B (dysferline), LGMD 2C à 2F (sarcoglycanes), LGMD 2G
(telethonine), LGMD 2H (TRIM32), LGMD 2I (FKRP), LGMD 2J (titine) et
LGMD 2K (POMT2).
Quels sont les symptômes ? Quelle est son évolution ?
Ils consistent en une perte progressive de la force des muscles du bassin (ceinture
pelvienne), associant difficultés à la marche, à la montée des escaliers, et au rele
de la position accroupie et assise, voire des chutes. L’atteinte des muscles des
épaules (ceinture scapulaire) est plus tardive.
Dans certaines formes (LGMD 2C à 2F), les patients on parfois en association, de
gros mollets. Une atteinte respiratoire est possible, de même qu’une atteinte
cardiaque (surtout dans les formes 1B et 1C) ; elles seront systématiquement
recherchées. Avec le temps peuvent apparaître des complications orthopédiques,
touchant la colonne vertébrale (lordose) et les articulations (rétractions notamment
du tendon d’Achille) pouvant justifier d’appareillage spécifiques (corset, attelles).
L’âge de début est variable, souvent avant 20 ans dans les formes récessives. La
rapidité et la sévérité de l’évolution varient d’une forme à l’autre. Certaines formes
peuvent nécessiter le recours à des aides techniques (comme l’utilisation d’un
fauteuil roulant). D’autres formes de la maladie permettent une autonomie beaucoup
plus prolongée.
Comment confirme-t-on le diagnostic ?
Le diagnostic d’une myopathie des ceintures est orienté par l’histoire familiale. Il sera
complété dans un premier temps par une prise de sang (dosage des enzymes
musculaires CK souvent augmenté), un scanner ou une IRM musculaire et/ou un
électroneuromyogramme pour confirmer l’origine musculaire du déficit. La biopsie
musculaire est néanmoins le plus souvent l’élément clé pour identifier précisément la
protéine musculaire déficitaire. Dans un cas sur deux cependant, ces myopathies
demeurent encore d’origine indéterminée.
En fonction des résultats de ce bilan (notamment de la biopsie musculaire), on
réalisera dans un deuxième temps une nouvelle prise de sang, avec le
consentement écrit du patient, pour rechercher une anomalie génétique.
Quelle surveillance et quelle prise en charge thérapeutique ?
Actuellement, il n’y a pas de traitement curatif de ces maladies, c'est-à-dire de
traitement capable de stopper l’évolution.
La prise en charge consiste en une surveillance multidisciplinaire, annuelle (parfois
plus espacée dans les formes peu évolutives ou non compliquées), qui associe en
général :
Un bilan fonctionnel (neurologue, rééducateur, kinésithérapeute,
ergothérapeute) pour évaluer le retentissement du déficit et proposer des
prises en charge spécifiques : kinésithérapie, appareillages (corset, attelles)
voire des aides techniques (fauteuil roulant), dont le but est de maintenir
l’autonomie du patient.
Un bilan respiratoire, associant en général des épreuves fonctionnelles et un
enregistrement nocturne de la concentration en oxygène dans le sang, pour
dépister une atteinte respiratoire associée. En cas d’atteinte respiratoire, on
peut proposer une ventilation assistée nocturne.
Un bilan cardiaque, associant életrocardiogramme, holter et échographie, pour
dépister une atteinte cardiaque. En cas d’atteinte cardiaque (trouble du
rythme), le cardiologue peut proposer un stimulateur cardiaque, voire un
défibrillateur implantable. La cardiopathie n’est toutefois pas toujours
présente.
Si l’anomalie génétique a été identifiée et en fonction du mode de transmission, il
sera proposé un dépistage aux adultes à risque de la famille. En cas de projet de
grossesse, une consultation génétique est souhaitable pour évaluer les risques de
transmission de la maladie et mettre en place un suivi adapté de la grossesse.
Texte rédigé par le Centre Maladies Neuromusculaires Rares Rhône-Alpes.
Version du 17/04/2011.
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