HACKER Françoise Licence Sciences de l’Education 2013/ 2014
UE connaissances du champ d’exercice : politiques et pratiques de la formation pour adultes
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L’information en elle-même ne constitue jamais un enseignement mais elle reste une étape pour
atteindre l’objectif d’apprendre. En effet, toute connaissance n’est-elle pas indissociable de savoirs
partagés par d’autres individus ?
2. Les diverses formes de l’apprentissage (chapitre II)
L’auteur définit l’apprentissage comme une « acquisition de savoir-faire, c'est-à-dire une conduite
utile au sujet et qu’il peut reproduire à volonté si la situation s’y prête ».
Il distingue 4 formes d’apprentissage :
L’apprentissage par « imitation – dressage » qui fait référence au conditionnement pavlovien. Il
consiste à un transfert, par association, du pouvoir d’un stimulant sur un autre objet et qui provoque
une réponse conditionnée. Olivier Reboul se demande si le fait d’avoir acquis un réflexe conditionné
revienne à avoir appris quelque chose. En effet, être conditionné ne signifie pas « apprendre », c’est
plutôt être soumis à une influence externe qui guide et détermine le comportement. Cela permet de
dire que l’individu a acquis quelque chose, plutôt qu’il a appris quelque chose mais cette acquisition
n’est pas transférable contrairement à un savoir-faire véritable.
L’apprentissage par « imitation et répétition » qui offre deux réalités différentes : d’une part,
l’action de reproduire ce que fait autrui et d’autre part, la même action mais en rajoutant la
possibilité d’apprendre en prenant le risque d’échouer.
La répétition signifie l’acte de reproduire un savoir-faire pour le maintenir ou le consolider.
L’imitation, quant à elle, est pourvue de sens : non seulement elle contribue au développement mais
permet aussi de modifier, d’enrichir ou de consolider les savoirs déjà acquis
L’apprentissage par « essais et erreurs ou tâtonnements » qui consiste à multiplier les essais
infructueux pour arriver, par la suite, à apprendre à sélectionner les comportements les plus
efficaces pour aboutir rapidement à une solution.
Cet exercice répétitif ne conduit pas systématiquement à une compréhension profonde de ce
concept et sans l’activité globale et motivée, l’apprentissage serait impossible.
L’apprentissage « méthodique » qui est propre à l’homme. Cet apprentissage consiste :
1) à prendre conscience du modèle à apprendre,
2) à diviser ce modèle en actes assez simples pour que le sujet puisse les exécuter,
3) à les enchaîner progressivement
4) et ensuite à récapituler les essais jusqu’à l’élimination totale de tout geste parasite.
Les trois derniers moments correspondent aux trois dernières règles de la méthode de Descartes.
Les résultats visés sont d’une part, d’éliminer tout geste inutile et d’autre part, d’enchaîner entre eux
les gestes utiles.
Cet apprentissage vérifie, à sa manière, la formule de Platon : tout nouveau savoir-faire est la mise
en œuvre d’un savoir-faire inné ou déjà acquis, l’apprentissage consistant seulement à sélectionner
et à enchaîner.
Olivier Reboul s’interroge sur le bien-fondé de cette méthode, car elle serait peut-être une entrave à
la spontanéité et à la créativité des apprenants. Il oppose, d’ailleurs, cette méthode à celle par
« tâtonnements » qui donnent, chacune, une réponse spécifique au concept d’Aristote : c’est en
forgeant qu’on devient forgeron ; les choses qu’il faut avoir apprises pour les faire, c’est en faisant
que nous apprenons.
L’acte d’apprendre, dans tous les domaines, c’est apprendre la chose la plus utile mais aussi la plus
difficile ; c’est apprendre à faire ce qu’on veut.