Médecine d'Afrique Noire : 1996, 43 (4)
APPORT DE LA RADIOTHERAPIE… 224
et T2 que pour ceux avec tumeurs T3 et T4 (12).
Les mauvaises conditions technologiques et économiques
dans lesquelles exercent les médecins des pays pauvres
sont à la base du niveau d’imperfection des prestations
sanitaires dans ces milieux :
Comment éviter, dans le cadre du bilan d’extension des
cancers du sein, une sous-stadification et donc des erreurs
et échecs thérapeutiques quand on ne peut réaliser la
scintigraphie osseuse seule méthode exploratrice capable
de mettre en évidence les métastases osseuses bien souvent
infra-cliniques et infra-radiologiques.
Comment orienter scientifiquement et efficacement l’hor-
monothérapie quand on ne peut techniquement doser les
récepteurs hormonaux. L’âge des patients nous a souvent
guidé en nous amenant à castrer grâce à la radiothérapie les
malades encore réglées et à prescrire un antioestrogène
genre tamoxifène à celles déjà ménopausées.
Comment traiter avec succès des malades à l’aide de pro-
tocoles thérapeutiques tronqués et tout le temps modifiés
non pas par le fait de leur intolérance mais souvent et
surtout par défaut de leur prise en charge financière.
5- Le traitement conservateur
Sur le plan esthétique, notre score obtenu à partir d’une
série de 25 malades a été satisfaisant dans 84% des cas et
médiocre dans 16% des cas. Le taux de récidive locale est
de 4% après 4 années de recul. Ces résultats sont tout à fait
comparables à ceux de la littérature où l’on note un score
satisfaisant de 90% et un score médiocre de 10% avec un
taux de récidive locale variant entre 5 et 10% après 10 ans
de recul (5, 6, 12).
Ces résultats encourageants devraient pouvoir amener les
adeptes (encore très nombreux dans le contexte africain) de
la chirurgie radicale à reconsidérer leur point de vue pour
reconnaître avec G.H. FLETCHER, que la femme aujour-
d’hui, atteinte de cancer du sein, espère ne plus subir le
martyr de Sainte Agathe (12).
6- Action palliative de la radiothérapie et ses compli-
cations :
a) L’effet antalgique
Sur 11 malades traités dans ce but, 9 soit 81,8% des cas ont
bénéficié de cet effet à la fin du traitement. Ces résultats sont
en conformité avec ceux de la littérature où l’effet antalgique
a été obtenu dans 88% des cas d’une série de 167 patients,
présentant des douleurs d’origine cancéreuse (15, 28). La
radiothérapie pour ces auteurs constitue un antalgique
incontestable, peu cher et devrait être prescrite en première
intention comme “médicament” essentiel de la douleur
cancéreuse dans les pays en développement (15, 28).
b) Complications de la radiothérapie
Seules ont été notées les complications entraînées dans une
proportion compatible et en conformité avec celles retrou-
vées dans la littérature pour les auteurs ayant travaillé dans
les mêmes conditions techniques que nous et qui connais-
sent parfaitement les inconvénients balistiques de la bombe
au Cobalt 60 (8, 12, 14, 15, 24).
V - CONCLUSIONS
A la suite des résultats de cette étude, il nous est possible :
1) d’affirmer que la radiothérapie demeure aussi bien pour
les pays occidentaux qu’africains :
a - le meilleur moyen d’obtenir le contrôle local
b- elle peut intervenir à tous les stades dévolution de la
maladie.
c - seule ou associée à d’autres moyens thérapeutiques, elle
permet une limitation des sacrifices, favorise la guérison,
autorise parfois la conservation de l’organe traité et de l’es-
thétique.
2) de faire les recommandations ci-après :
a - améliorer le taux de diagnostic précoce par un meilleur
dépistage.
b - développer les traitements conservateurs.
c - revoir par tous les moyens nationaux et internationaux,
dans le sens de la perfection, nos conditions socio-écono-
mico-technologiques de travail.
BIBLIOGRAPHIE
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