Maternité - Infos Anesthésie
INFORMATION PATIENT SUR
L’ANESTHESIE ET L’ANALGESIE
POSTOPERATOIRE EN OBSTETRIQUE
Madame,
L’équipe médicale dispose de médicaments et de techniques
permettant de soulager votre douleur. Ces moyens peuvent être
utilisés isolément ou en association.
Les moyens médicamenteux sont les suivants :
Le paracétamol
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens
La morphine et ses dérivés (il n’existe pas de
dépendance à la morphine car elle est administrée en
réponse à la douleur)
Les anesthésiques locaux.
Selon le médicament, l’administration se fera par voie
générale (buccale ou intraveineuse), péridurale ou
rachidienne, ou autour des nerfs périphériques.
Une technique nécessitant votre participation peut également
vous être proposée. Il s’agit de l’Analgésie Contrôlée par le
Patient, également appelée PCA ou Pompe à Morphine que l’on
met en place en postopératoire de chirurgie douloureuse.
L’évaluation de votre douleur :
Quelle que soit la technique utilisée, les infirmières et les
médecins qui vous prendront en charge vous demanderont
régulièrement d’évaluer votre douleur sur une Echelle
Numérique Simple.
Nous vous proposons de mesurer l’intensité de votre douleur en
lui donnant une « note » entre 0 et 10 sachant que 0
représente « pas de douleur » et 10 la « douleur maximale
imaginable ».
Vous devrez chiffrer à partir de cette échelle votre douleur à
chaque fois que l’on vous le demandera. Cela permettra
d’adapter les antalgiques et de suivre l’efficacité du
traitement mis en route.
A cette occasion, vous pourrez nous faire part d’éventuelles
sensations inconfortables (somnolence, nausées, douleur
d’estomac, démangeaisons…) qui pourront être traitées.
Tout acte médical, même conduit avec compétence et dans le
respect des données acquises de la science, comporte un
risque. Cela dit, on peut affirmer que, de nos jours les
techniques modernes d’anesthésie offrent une très grande
sécurité et que les risques sont minimes. En effet, durant
l’intervention, les fonctions vitales de l’organisme (activité
cardiaque, circulation, respiration) sont régulièrement
surveillées, afin de dépister rapidement d’éventuelles
anomalies et de les traiter.
L’anesthésie générale
L’anesthésie générale abolit la perception de la douleur.
C’est un état comparable au sommeil obtenu par l’utilisation
de divers médicaments anesthésiants injectés par voie veineuse
et/ou par voie respiratoire. Une perte de conscience
temporaire permet de réaliser les actes chirurgicaux ou
obstétricaux envisagés. Cette technique est très peu utilisée
en obstétrique, hormis dans le cadre de l’urgence ou en cas de
contre-indication aux anesthésies locorégionales plus
adaptées.
L’anesthésie péridurale
Lors de l’anesthésie péridurale réalisée par un anesthésiste-
réanimateur, un anesthésique local est injecté dans l’espace
péridural qui est limité en profondeur par la dure-mère
(c’est-à-dire des méninges, enveloppe entourant la moelle
épinière).
Elle est destinée à supprimer ou à atténuer les douleurs de
l’accouchement et/ou, si besoin, à faciliter le déroulement.
C’est à ce jour la méthode la plus efficace. Cette technique
est bénéfique pour la mère et l’enfant. Le blocage se fait à
proximité de la moelle épinière dans l’espace péridural, par
l’intermédiaire d’un tuyau très fin (cathéter) introduit dans
le dos à l’aide d’une aiguille spéciale après anesthésie
locale de la peau par injection d’un anesthésique local
associé à un dérivé morphinique.
Le cathéter reste en place pendant toute la durée de
l’accouchement afin de permettre l’administration répétée de
l’anesthésique. S’il est nécessaire de pratiquer une
césarienne ou toute autre intervention, l’analgésie pourra
être approfondie grâce à ce dispositif. Cela n’exclut pas
totalement le recours à l’anesthésie générale au décours de
l’accouchement.
La rachianesthésie
Lors de rachianesthésie, la ponction est souvent également
précédée d’une anesthésie locale de la peau, un anesthésique
local est injecté directement dans le liquide céphalorachidien
(LCR) qui est entre la dure mère (c’est-à-dire au niveau des
racines nerveuses) et le canal vertébral.
Vous ressentez d’abord une impression de chaleur dans la zone
endormie, qui devient ensuite totalement insensible. Vous ne
pouvez plus bouger la partie concernée durant le temps
d’action de l’anesthésie, mais cela vous permet, durant
l’opération (césarienne par exemple), de pouvoir rester
totalement éveillée.
Parfois, une anesthésie générale peut être associée ou devenir
nécessaire, notamment en cas d’insuffisance de l’anesthésie
locorégionale ou d’urgence obstétricale. Cette méthode est
aussi utilisable pour calmer les douleurs de l’accouchement
(rachianalgésie) en fin de travail.
Une consultation est réalisée par un médecin anesthésiste-
réanimateur dans les quelques semaines précédant votre
accouchement. N’hésitez pas à cette occasion à poser toutes
les questions que vous jugerez utiles.
Inconvénients et risques de l’analgésie obstétricale
Pendant l’analgésie péridurale, une sensation de jambes
lourdes et une difficulté à les bouger peuvent s’observer.
C’est un effet sans gravité et temporaire de l’anesthésique
local.
Au moment de la sortie du bébé, l’envie de pousser est souvent
diminuée mais une sensation de distension peut être perçue.
Une baisse transitoire de la pression artérielle peut
survenir, favorisée par la position allongée à plat sur le
dos. Les dérivés de la morphine peuvent entraîner des
démangeaisons passagères et des nausées. Des douleurs au
niveau du point de ponction dans le dos peuvent persister
quelques jours et sont habituellement sans gravité.
En revanche, des lombalgies peuvent être observées avec ou
sans péridurale à une fréquence identique.
L’analgésie peut être insuffisante ou incomplète pendant les
contractions. Une réinjection dans le cathéter péridural
permet habituellement de corriger ces imperfections ; plus
rarement, une nouvelle ponction est nécessaire.
Rarement (1%), des maux de tête majorés par la position debout
peuvent apparaître après l’accouchement. Ils s’observent en
cas de brèche de la dure-mère. Le cas échéant, leur traitement
peut être mis en œuvre.
Des complications plus graves sont exceptionnelles :
convulsions, arrêt cardiaque, paralysie permanente ou perte
plus ou moins étendue des sensations.
Enfin, pour votre bébé, l’accouchement sous analgésie
péridurale ne comporte pas plus de risque qu’un accouchement
sans péridurale.
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