Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres G UY R ENAULT Anneaux réduits non commutatifs Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres, tome 20, no 1 (1966-1967), exp. no 1, p. 1-9 <http://www.numdam.org/item?id=SD_1966-1967__20_1_A1_0> © Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres (Secrétariat mathématique, Paris), 1966-1967, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ 1-01 Séminaire DUBREIL-PISOT (Algèbre et Théorie des nombres) 20e année, 1966/67, n° 1 14 novembre 1966 ANNEAUX RÉDUITS NON COMMUTATIFS Guy RENAULT par On dit qu’un anneau (3~, nuls. Dans est réduit s’il A L. LESIEUR a posé contient pas d’éléments ne problèmes les deux réduit, est-ce un anneau primitif PROBLEME 2. - Si un anneau premier est réduit, est-ce [2] C. FAITH et Y. UTUMI ont montré d’un anneau réponse que la non suivants : PROBLEME 1. - Si est nilpotents intègre ? un anneau un anneau intègre ? est affirmative dans le cas premier noethérien à gauche. propriété est vraie dans le cas général, et nous nous plus spécialement aux enveloppes injectives des anneaux ré- Nous montrerons que cette intéresserons ensuite duits. 1. Anneaux remiers intègres. 1. 1. - Soient LEMME xy = gué x et y pour tout élément 0 ; deux éléments a E A , yax non nuls d’un est un anneau tel e ~. , élément nilpotent. En effet : PROPOSITION 1.1. - Dans est un un anneau réduite l’annulateur à gauche à droite) idéal bilatère. Soit x un élément de ux=0 A. Montrons que l’annulateur à gauche de ux = (resp. 0 , D’après il faut ce prouver qui précède, que ~> x xu=0 . En effet : est un idéal bilatère. Soit uax = 0 . on a les implications suivantes : a e A ; si THEOREME qu’un soit premier anneau il f aut et il suffit intègre, u’ il réduit. soit Si x Ann(x) de si, 1.1. - Pour est est élément un idéal un 2. Anneaux à idéal éléments x La LEMME 2.1. - Soit Si anneau est x Ann(x) que proposition résultera Ann(x) = 0 , et intègre. est A l’idéal, est soit essentiel dans ensemble des A. réduit est à idéal singulier nul. plus précis suivant : du lemme élément d’un un y proposition 1..1~ la on a A , l’idéal singulier un anneau PROPOSITION 2.1. - Un A y d’après nul. singulier A, tel de réduit anneau cela entraîne premier, dans Rappelons que, et bilatère, est A plus, nul dtun non et y = ux anneau réduit A , y.x = 0 ; d’après on a 1 le lemme 1.1, ce qui entraîne La réciproque de la noethérien à gauche, particulier, en (théorème 1.1~! , Par un on sous-module n non intègre, n’est pas réduit suivante. Si x est un diviseur de il existe = 0 ; nul non u zéro dans un appartenant à l’idéal élément non il existe donc b nul de E A A anneau premier A , il Ax . tel que ux = 0 . A étant tel que 1 Sinon il existe B précision donner la en est nuls , non effet, qu’un anneau à idéal singulier nul ; sait, premier noethérien à gauche, peut même PROPRIETE 2.2. - Un un idéaux nilpotents élément nilpotent Ann(Ax) , 2.1 est fausse. On , hypothèse, premier, sans un anneau PROPRIETE 2.1. existe proposition un anneau élément commutatif, à idéal singulier nul non nul complément dans A f il Ann(x) = 0 ; en particulier, Bx = de x A tel que existe donc 0 et B C un x E idéal Ann(x) , Ann(x) ; Ann(x) B ce est réduit. non qui nul est est avec impossible. 3. Anneaux réduits noethériens à gauche. LEMME3.1. - Si est x un élément d’un réduit anneau A , alors Ann(x) =Ann(Ax) 0 o C’est une Rappelons facile du lemme 1.1. conséquence ([4]) dit associé à est ~~~ que si existe M , s’il un un l’annulateur de tout sous-module élément non COROLLAIRE. - Les idéaux bilatères sont P idéal bilatère premier x ~ 0 , de x nul de un P tel que est soit Ax. premiersy associés à un anneau réduit A , complètement premiers. Soit P un tel quel que soit a il existe idéal 9 de tout sous-module nul de non E A s A-x . A y x ~ 0, tel D’après le lemme 3.1y x E PROPOSITION 3e 2. ~ Dans que P soit l’annulateur cela revient à dire que, on a avec complètement premier, est (P A-module, en effet : un anneau noethérien à gauche A réduit on a : n où les Pi ~ ~ sont les idéaux premiers associés à complètement " A . U i=1. Pi est l’ensemble des diviseurs de zéro. La (0) première partie et du corollaire de la proposition résulte précédent ; d’autre part, de la décomposition noethérienne le lemme ~.l prouve que les sont les éléments maximaux de l’ensemble des annulateurs à nuls x de Pour P. 1 des éléments non A. PROPOSITION 3. 2. - Pour essentiel.) gauche de il faut et il qu’un idéal suffit u’il qu’un idéal à gauche I soit à gauche d’un anneau contienne un élément essentiel, noethérien réduit soit non diviseur de zéro. il faut et il suffit que où les sont les idéaux bilatères premiers associés à A . La propriété suivan- te est classique : Si idéal un I alors les car en est contenu dans une réunion finie d’idéaux bilatères premiers, est contenu dans l’un d’eux et 6’i donc que On I l sont des sous-modules compléments essentiel entraîne que déduit très facilement que théorie de A. W. GOLDIE 4. Applications aux LEMME 4.1. - Soit se I A maximaux. La contient admet trouve donc très un élément un anneau simplifiée proposition 3.1 montre diviseur de zéro. non total de dans fractions ; la ce cas. enveloppes injectives. E A-module injectif, dont le sous-module singulier est nul ; pour qu’il n’existe pas d’endomorphismes nilpotents non nuls de E , il faut et il suffit que, pour tout endomorphisme f de E et tout sous-module injectif un on ait Si f est un module injectif où est ce F un qui montre endomorphisme de E , on a sous-module non nul de E, on sait que est ker f un sous- donc injectif non nul. Si F > f2 est alors non nul, que la condition du lemme est suffisante. Supposons maintenant qu’il existe un endomorphisme f de E et un sous-module injectif E~ de E tels que E~ . ker f n E est alors un sous-module injectif différent de E~ . On appellera K un supplémentaire de ker f n E dans Il existe une décomposition de E E~ ( K peut éventuellement être égal à du type suivant : f(E ~ ~ E ). Si p désigne K et la projection canonique de E sur K, g = f 0 p est telle que Soit projection canonique la q et me non nul, Si est B est A on a h2 h ker g ; sur = q o est g endomorphis- un = 0 . à idéal singulier nul, un anneau un anneau E de régulier injectif [l] ; on sait que allons nous enveloppe injective son appliquer le lemme à cette si- tuation. A THEOREME 4.1. - Soit les conditions suivantes sont réduit ; un anneau équiva- lentes : (i) L’enveloppe injective B de A est un anneau réduite (ii) Les sous-modules compléments dans A sont des idéaux bilatères, (iii) Si x et y sont deux éléments non nuls de A , (0) AxnAy= D’après B jective (i) la proposition 2.1~ l’idéal singulier de de A est un anneau régulier injectif. (ii) . - D’après ==> xy=yx=0 . => et nul, les sous-modules 4.1y le lemme est A (ii) ===> ~Yx E A avec (i) . - (0) . LEMME4.2. - Soit X Soit Nous A est xe B aurons A ~ X E. n A en particulier, par J est de J contenue dans un B, sous-module x2 tel que =0 ; si x jx , élément triction à sur E(J) , élément de un de J ~ E(j) car se d’un A est A, et 03B1 ~ A on a i x A ; l’homomorphisme g, qui à j prolonge en un endomorphisme f de f’ endomorphisme un anneau de B , f’ - g de E A . J fait correspondre E(J) qui est nulle à idéal singulier nul, par suite est la res- J y donc sur f = g et . Revenons à notre démonstration : qui est impossible. il existe d’enveloppe in j ective B ; désigne une enveloppe injective E(J) si E(J~ . me 4. 2, x f 0 , à idéal singulier nul, pour tout élément Soit = besoin du résultat suivant : un anneau idéal bilatère de si un in- sont B de injectifs complément dans où E est un sous-module injectif de B j~4]~ qui est stable, multiplication à droite par les éléments de A : si a e A , des idéaux bilatères. Si l’enveloppe bx avec Bx be est un B , d’où A-module (~x~2 _ injectif ; d’après 0 avec ~xx E A - le lem- 0 ce (il) ====> (üï~. - Soient X si en est un de A ! Remarque. xe = ex de Si si X est est complément un un n Ay = (0) ; on a : relatif d’un sous-module non nul Y idéal bilatère. un anneau E x on en exe ; = Ax, Ax avec réduit, est A effet,y en Si Ann(Y) X = finalement, centre ; est A comme contenant Ay A 0 . (ii) . - ==> deux éléments de y relatif de complément particulier, (iii) et x A , réduit, les idempotents de A (1 - e)xe , ex(l - les éléments déduit facilement que si A est appartiennent au e) sont nuls, et alors tout idéal régulier, est bilatère. A THEOREME 4.2. - Si et x A Soit réduit vérifiant la condition suivante : un anneau sont deux éléments de y A, la relation Ax n A en Ay = (0) entraîne xy == 0 . Si B gauche, est l’anneau B est enveloppe injective de également l’enveloppe injective de LEMME 4.3. - Soit B un anneau A en A-module à tant que tant que A-module à droite. régulier réduit, injectif à gauche, alors B est droite, C est, injectif à droite. Si C est d’après est de en ex = est donc ce un un anneau non nul de en xe tant que A-module à régulier réduit. C . L’ensemble des éléments B , contenant B , e ~ Ann(x) , tel que , et par suite, Bx n B ~ (U~ ô B-module à gauche, et C = B . xe E C B cy de Ann(x) n - ~©~ , on B , tels que B , il exisa vu ci- est extension essentielle résultat à la situation décrite par les hypothèses du théorème 4.2: anneau injectif à droite contenant A ; si C est une.enveloppe inde et le résultat. C B E e jective à droite = de idéal essentiel à droite dans tant que Appliquons B un idempotent un dessus que B 4.1, élément un x, B , te donc enveloppe injective le théorème Soit xof E une B , d’où A contenue dans B , C est un A-module injectif à gauche, COROLLAIRE. - Si réduit vérifie la condition suivante : A un anneau Remarques. B 1° Si est traîne pas que extension essentielle d’un un anneau B soit réduit : un anneau d’enveloppe injective B,y d’après B faut et il suffit que tions de A. soit un le effet, si théorème 4.1, pour en injective d’un D’où, cor s des fractions contient des éléments B que cela n’en- intègre réduit, il un anneau soit intègre n’admettant anneau nilpotents non pas de nuls. injectif à droiintègre non co-irré- pas nécessairement régulier injectif à gauche n’est te comme le montre la propriété suivante : Soit ductible d’enveloppe injective à gauche B ; si de B - A , alors xA n A (0) . 2° Un est A A, serait d’ailleurs le corps des frac- ce corps, réduit anneau anneau A un anneau x est un élément non inversible = Si ce b xa , = est qui avec Ax a E A un anneau t ls que les idéaux A ~ Ay = n et A -~ ~ ~~ , impossible. Soit nuls de b (0) entraîne xy = réduit ; Ax et si Ay x sont et co-irréductibles, duit ce xay qui , est a = E A , xbx , ay ~ 0 , avec la relation non la relation 0 . Supposons xy , donc yx,y non nuls. Ann(x) est un mal, et Ax @ Ann(x) est un idéal essentiel dans A ; Il existe sont deux éléments y ~.x tel que n Ay = sous-module maxi- on a : ay = bx + u , (0) complément où u E on en dé- entraine impossible. , THEOREME 4.3. - Soit recte de sous-modules xy = yx = 0 . A un anneau réduit extension essentielle d’une somme di- co-irréductibles; alors la relation Ax nAy= (0 ) entraine On supposera et x non y est extension essentielle nuls ; par hypothèse, Ax co-irréductibles, est extension essentielle de de où les Ae. 1 sont des modules où les Af. sont des sous-modules J Y , d’après E y le lemme d’où annule donc COROLLAIRE. - Si nie d’idéaux à On de sait, A gauche, plus, co-irréductibles, f : 4.4, l’application tension maximale essentielle xy de (car X (0) . a X n Y = on nul), est A donc l’ex- X, annule ~ uy Si f et Y 0 . = réduit n’ admettant pas de un anneau son enveloppe injective B u et l’idéal singulier de est que Ay B est directe infi- somme produit fini un est l’anneau total des fractions de de corps. (théorème A de Goldie). 5. Anneaux réguliers réduits. On sait, d’après un théorème de Kaplansky, que si A est un anneau commutatif régulier, tout A-module simple est injectif, cette propriété caractérise d’ailleurs les anneaux commutatifs réguliers. Nous allons étendre ce résultat. THEOREME 5.1. - est A Si un anneau réduit régulier, tout A-module simple est injectif. Soient A un idéal essentiel de dans ce Or est qui est équivalent à A n (P est un f(x) ~0 ~ que est g idéal maximal un g- f sur avec A A n(P PROPOSITION 5.1. - Soit ~*2014~ est un anneau une application nulle de non Si x E A A , donc X=~aB de f (bilatère nécessairement). sous-module maximal de l’application est nulle et A, A aB==e E A et et dans définie +AX=Ay et (K.). l un g ker f = A n f . Soit B e A f(e) ~0 . Posons f(e) =x~ y par g(y) yx0 pour tout y ~ = prolonge si A y f . ensemble de corps ; l’anneau produit B=rjK. ~ 20142014’20142014201420142014-2014201420142014201420142014201420142014~’~201420142014 régulier réduit injectif. tel 1-09 Les idéaux et tout Ki (0) x sont des de modules produit B-modules injectifs est un simples module donc injectifs injectif. (théorème 5.1~~ Remarque. - L’enveloppe injective d’un anneau régulier commutatif A est A se plonge dans l’anneau neau commutatif régulier injectif ; en effet, un an- p ~’ où décrit les idéaux maximaux de tive de * est A injectif ; l’enveloppe injec- ~ THEOREME 5.2. - Si directe d’idéaux A est un anneau enveloppe injective est B est un anneau 4.2) ce du lemme suivant : de A qui est extension essentielle tielle de est son en anneau B socle y est un effet tères (Pi)i~I , module injectif et régulier, produit de intersection, B se plonge (théorème 5.1~, est le socle de extension essentielle d’une son me LEMME 5.1. - Un réduit, co-irréductibles, L’enveloppe injective (0) est B . sous-A-module de un A , B et B, on en sans de son produit de corps. régulier injectif réduit (théorèsocle ; le résultat sera la conséquen- réduit et injectif, qui est extension essen- corps. éléments superflus, d’idéaux maximaux bila- dans l’anneau. ÎI C = extension essentielle de déduit que un somme C B/Pi , son qui est socle Et’ i~I est extension essentielle de B- un qui ~* B, et C = B . BIBLIOGRAPHIE [1] GABRIEL 1962, [2] FAITH (Carl) Soc., [3] [4] (Pierre). - Des catégories abéliennes, t. and 114, 1965, p. France, t. 90, (Guy). - Sous-modules France, Mémoire 9, Trans. Amer. math. 53-60. LESIEUR (Léonce). - Sur les anneaux tels que Pisot : Algèbre et Théorie des nombres, 19e RENAULT Bull. Soc. math. (Thèse Sc. math. Paris, 1961). UTUMI (Yuzo). - On noetherian prime rings, p. 323-448 1967, compléments 79 p. (Thèse xn = x , Séminaire Dubreiln° 13, 8 p. année, dans un Sc. math. 1965/66, module, Bull. Orsay, 1966). Soc. math.