Ultrabac Terminale S - Exercice de spécialité du sujet Asie juin 2008 Page 1 sur 3 Soient a et b deux entiers naturels non nuls. On appelle "réseau" associé aux entiers a et b l'ensemble des points du plan, muni d'un repère orthonormal, dont les coordonnées ( x; y ) sont deux entiers vérifiant les conditions : 2. Les entiers x et y étant compris entre 0 et 8, leur somme x + y se situe entre 0 et 16. Par conséquent, la condition de congruence équivaut à : x + y ≡ 1 modulo 3 ⇔ La somme x + y vaut 1 ; 4 ; 7 ; 10 ; 13 ou 16. 0 ≤ x ≤ a et 0 ≤ y ≤ b A - Représentation graphique de quelques ensembles Dans cette question, les réponses sont attendues sans explication sous la forme d'un graphique qui sera dûment complété. 8 y 8 y 8 6 6 6 4 4 4 2 2 2 x 0 0 2 4 6 8 x 0 0 2 4 6 2. x + y ≡ 1 modulo 3 3. x ≡ y modulo 3 10 4 7 2 4 x 2 4 6 8 3. x et y appartenant à l'intervalle d'entiers {0;1; 2… ;8} , une méthode est de passer en x 0 2 4 6 revue toutes les valeurs possibles pour x modulo 3. Il y en a trois ! Si x ≡ 0 ( 3) alors cela signifie que x comme y valent 0; 3 ou 6. Il y a neuf points possibles : ( 0;0 ) , ( 0;3) , ( 0;6 ) , ( 3;0 ) , ( 3;3) , ( 3;6 ) , ( 6;0 ) , ( 6;3) et ( 6; 6 ) 8 x =0 x =3 x =6 Si x ≡ 1( 3) alors cela signifie que x et y valent 1; 4 ou 7. Ce qui nous donne neuf points : (1;1) , (1; 4 ) , (1; 7 ) , ( 4;1) , ( 4; 4 ) , ( 4; 7 ) , ( 7;1) , ( 7; 4 ) et ( 7;7 ) y ≡ 1 modulo 3 x =1 x=4 x =7 Si x ≡ 2 ( 3) alors cela signifie que x et y valent 2; 5 ou 8. Ce qui amène encore neuf points : ( 2; 2 ) , ( 2;5 ) , ( 2;8 ) , ( 5; 2 ) , ( 5;5 ) , ( 5;8 ) , ( 8; 2 ) , ( 8;5 ) et ( 8;8 ) 1. Les entiers x et y appartenant à l'intervalle 0;8 , la condition posée équivaut à : x ≡ 2 ( 3) et 13 0 1 0 Sur les trois graphiques ci-dessus, représenter les points M ( x; y ) du réseau R 8,8 vérifiant : 1. x ≡ 2 modulo 3 et y 6 y 0 8 8 Ce qui fait beaucoup de possibilités ! Et donc, nous risquons d'en oublier certaines. La stratégie la plus efficace consiste à tracer les six droites d'équation x + y = 1 ; x + y = 4 ; x + y = 7 ; x + y = 10 ; x + y = 13 et x + y = 16 , puis à considérer tous leurs points à coordonnées entières se trouvant dans le réseau R 8,8 . Ce réseau est noté R a ,b . Le but du présent exercice est de faire le lien entre certaines propriétés arithmétiques des entiers x et y, et des propriétés géométriques des points correspondants du réseau. y ≡ 1( 3) ⇔ x = 2 ; 5 ou 8 et Au final, il y a neuf points satisfaisant cette condition. Ils ont pour coordonnées : ( 2;1) , ( 2; 4 ) , ( 2;7 ) , ( 5;1) , ( 5; 4 ) , ( 5; 7 ) , (8;1) , ( 8; 4 ) et ( 8; 7 ) 8 x =2 y = 1 ; 4 ou 7 x =5 Une autre méthode s'inspire de celle utilisée pour le second ensemble. x ≡ y modulo 3 ⇔ x − y ≡ 0 modulo 3 y 6 ⇔ Il suffit alors de tracer les cinq droites d'équation x − y = −6 ; x − y = −3 ; x − y = 0 ; x − y = 3 et x − y = 6 , puis de considérer leurs points à 2 coordonnées entières se trouvant dans le réseau R 8,8 . x 0 0 2 4 6 8 8 -6 6 x − y vaut − 6 ; − 3 ; 0 ; 3 ou 6. Car cette différence est entre −8 et 8. 4 x =8 y -3 4 0 3 2 6 x 0 0 2 4 6 8 Ultrabac Terminale S - Exercice de spécialité du sujet Asie juin 2008 B - Résolution d'une équation On considère l'équation (E) : 7.x − 4. y = 1 où les inconnues x et y sont deux entiers relatifs. 1. Déterminer un couple d'entiers relatifs ( x0 ; y0 ) solution de l'équation (E). Pour trouver ce couple ( x0 ; y0 ) , on pourrait se lancer dans une recherche de coefficients de Bezout. Mais pour peu qu'on connaisse les tables de multiplication de 7 et 4, on remarque que le couple ( 3;5 ) est une solution particulière de (E). En effet : 7 × 3 − 4 × 5 = 21 − 20 = 1 Parmi les autres couples sympathiques possibles, il y a aussi ( −1; −2 ) et ( 7;12 ) . L'avantage des entiers 3 et 5 est qu'ils sont situés entre 0 et 8. Page 2 sur 3 Mais est-ce la seule ? Soit ( u; v ) un couple d'entiers solution de (E) et appartenant au réseau R 4,7 . Comme ce couple ( u; v ) est solution de (E), alors il existe un entier relatif k tel que : u = 4 × k + 3 et v = 7 × k + 5 Comme ce couple ( u; v ) appartient aussi au réseau R 4,7 , alors : 3 0 ≤ u ≤ 4 ⇒ 0 ≤ 4 × k + 3 ≤ 0 ⇒ −3 ≤ 4 × k ≤ 0 ⇒ − ≤ k ≤ 0 4 ⇒ k =0 5 0 ≤ v ≤ 7 ⇒ 0 ≤ 7 × k + 5 ≤ 0 ⇒ −5 ≤ 7 × k ≤ 0 ⇒ − ≤ k ≤ 0 7 Car k est un entier relatif... 2. Déterminer l'ensemble des couples d'entiers relatifs solutions de l'équation (E). Voilà une belle équation diophantienne à résoudre ! Du classique de chez classique... Première interrogation : de quelle forme sont les solutions de cette équation (E) ? Soit ( u; v ) un couple d'entiers relatifs solution de (E). Il vérifie l'égalité : 7 × u − 4 × v = 1 = 7 × 3 − 4 ×5 ⇔ 7 × ( u − 3) = 4 × ( v − 5 ) Comme d'habitude... Cette dernière égalité nous indique que 4 divise le produit 7 × ( u − 3) . Or comme 4 est premier avec le premier facteur 7, alors, d'après le théorème de Gauss, il divise nécessairement le second facteur u − 3 . Donc il existe un entier relatif k tel que u − 3 = k × 4 ⇔ u = 4 × k + 3 . Il vient alors pour v : 7 × ( u − 3) = 4 × ( v − 1) ⇔ 7 × k × 4 = 4 × ( v − 5 ) ⇔ v = 7 × k + 5 Ainsi tous les couples solutions de (E) sont-ils de la forme ( 4 × k + 3;7 × k + 5 ) où k est un entier relatif. Mais quid de la réciproque ? Seconde interrogation : tout couple de la forme ( 4 × k + 3;7 × k + 5 ) est-il une solution de (E) ? Pour tout entier relatif k, nous pouvons écrire : 7 × ( 4 × k + 3) − 4 × ( 7 × k + 5 ) = 28 × k + 21 − 28 × k − 20 = 1 Donc tout couple de la forme ( 4 × k + 3;7 × k + 5 ) est bien une solution de l'équation (E) ! Conclusion : les solutions de l'équation diophantienne (E) sont les couples d'entiers relatifs de la forme ( 4 × k + 3;7 × k + 5 ) où k est un entier relatif. 3. Démontrer que l'équation (E) admet une unique solution ( x; y ) pour laquelle le point M ( x; y ) correspondant appartient au réseau R 4,7 . L'une des solutions de l'équation (E) se trouvant dans le réseau R 4,7 est le couple ( 3;5 ) . Or, la solution de l'équation (E) correspond au paramètre k = 0 est ( 3;5 ) . Conclusion : la seule solution de l'équation (E) appartenant au réseau R 4,7 est ( 3;5 ) . C - Une propriété des points situés sur la diagonale d'un réseau Si a et b sont deux entiers naturels non nuls, on considère la diagonale [OA] du réseau R a ,b avec O ( 0;0 ) et A ( a; b ) . 1. Démontrer que les points M ( x; y ) du segment [OA] sont caractérisés par les conditions : 0≤ x≤a 0≤ y≤b a × y = b × x Commençons par caractériser l'appartenance d'un point M ( x; y ) au segment [OA] ? x = t × a M ( x; y ) ∈ [OA] ⇔ Il existe un réel t ∈ [ 0;1] tel que OM = t × OA soit y = t ×b D'abord : tout point M ( x; y ) de [OA] vérifie-t-il les trois conditions posées ? ×t ≤ a ← On a multiplié par l'entier positif a 0 ≤ a x Comme 0 ≤ t ≤ 1 , alors . ×t ≤ b ← On a multiplié par l'entier positif b 0 ≤ b y x y Et puis, comme t = = , alors, à l'issue d'un produit en croix, il vient : a b x×b = y× a . Donc tout point M ( x; y ) du segment vérifie les trois conditions posées. Ultrabac Terminale S - Exercice de spécialité du sujet Asie juin 2008 Réciproquement : vérifier les trois conditions implique-t-il l'appartenance à [OA] ? Soit M ( x; y ) un point satisfaisant aux trois conditions posées. On appelle alors t1 et t 2 les rapports : x y et t 2 = a b Comme x ∈ [ 0;a ] et y ∈ [ 0; b ] , alors les rapports t1 et t 2 appartiennent à [ 0;1] . t1 = On a divisé par les réels positifs a et b. Mais sont-ils égaux ? Et bien, oui car x et y vérifient la troisième égalité. En effet : y x a× y = b× x ⇒ = ⇒ t 2 = t1 b a Ainsi, si le point M ( x; y ) vérifie les trois conditions, alors il existe un réel t ∈ [ 0;1] tel x = t × a que . y = t ×b Autrement dit, le point M ( x; y ) appartient au segment [OA]. 0≤ x≤a Conclusion : dire que le point M ( x; y ) appartient à [OA] équivaut à dire 0 ≤ y ≤ b a × y = b × x 2. Démontrer que si a et b sont premiers entre eux, alors les points O et A sont les seuls points du segment [OA] appartenant au réseau R a ,b . Soient a et b deux entiers positifs premiers entre eux. Les points O et A appartiennent à la fois au réseau R a ,b et au segment [OA]. Tout le problème va être de prouver qu'il n'y en a pas d'autre ! Soit M ( x; y ) un point, autre que l'origine O, appartenant à la fois au réseau R a ,b et au segment [OA]. Comme M ( x; y ) ∈ R a ,b , alors ses coordonnées x et y sont deux entiers positifs. 0< x≤a Ensuite, comme M ( x; y ) ∈ [ OA ] , alors elles vérifient les trois conditions 0 < y ≤ b . a × y = b × x De la dernière égalité, il émane que a divise le produit b × x . Mais comme a est premier avec le facteur b, alors, en application du théorème de Gauss, il divise nécessairement le second facteur x. Donc x est un multiple de a ! Cependant, vu que 0 < x ≤ a , alors le seul multiple de a possible est...a ! Donc x = a . Il découle alors de la troisième égalité : a × y = b× a ⇒ y = b Page 3 sur 3 Par conséquent, l'autre point M ( x; y ) est le point A ( a; b ) . Conclusion : si a et b sont premiers entre eux, alors les seuls points communs au segment [OA] et au réseau R a ,b sont O et A. 3. Démontrer que si a et b ne sont pas premiers entre eux, alors le segment [OA] contient au moins un autre point du réseau. a = a′ × δ Indication : on pourra considérer le PGCD δ des nombres a et b et poser . b = b′ × δ Soient a et b deux entiers positifs non premiers entre eux. Comme a et b ne sont pas premiers entre eux, alors leur Plus Grand Diviseur Commun δ est strictement supérieur à 1. On appelle alors a' et b' les quotients respectifs de a et b par leur PGCD δ. Nous avons alors : a b a′ = ⇔ a = a′ × δ et b′ = ⇔ b = b′ × δ δ δ Intéressons-nous au point A ' ( a' ; b' ) . 0 < a' < a Comme δ > 1 et que nous ne travaillons qu'avec des entiers positifs, alors . 0 < b' < b Donc le point A ' ( a' ; b' ) appartient au réseau R a ,b et, il est distinct des points O et A. Mais ce n'est pas tout ! En effet, nous avons : a × b' = δ × a' × b' et b × a' = δ × b' × a' Comme a × b' = b × a' , alors le point A ' ( a' ; b' ) vérifie les trois conditions posées lors de la question C.1 et donc il appartient au segment [OA]. Conclusion : si a et b ne sont pas premiers entre eux, alors le segment [OA] contient au a b moins un autre point du réseau R a ,b distinct de O et A. Il s'agit du point A ' ; . δ δ Le raisonnement que nous venons de conduire avec le PGCD δ peut être reproduit avec n'importe quel diviseur commun de a et b strictement supérieur à 1. On obtient alors les autres points du réseau R a ,b appartenant à la diagonale [OA].