86 OLE A. OLIVIER. veiller a la conservation de ces arbres. Il était défendu aux propriétaires, sous peine d'une amende assez considérable, d'en arracher dans leurs terres plus de deux par an, a moins que ce ne fût pour quelques usages religieux. Les peines étaient encore plus sévères pour celui qui en aurait coupé un pied, même un tronc inutile, dans un bois ou dans un bosquet dédié a Minerve ; il eût été puni de l'exil, et tous ses biens auraient étéconfisqués. Ce ne fut pas assez que les Athéniens eussent consacré l'Olivier a Minerve, les poètes voulurent lui donner une origine extraordinaire, et ils attribuèrent a cette déesse l'honneur de l'avoir créé. Voici comme ils racontent cette fable : Neptune et Minerve se disputant, selon les uns, pour donner un nom a la ville d'Athènes que Cécrops venait de bâtir; selon les autres, pour fonder et édifier cette ville, le conseil des Dieux, devant qui cette contestation fut portée, décida que le droit de bâtir ou de nommer la ville en question appartiendrait a celui qui pourrait produire la chose la plus utile. Neptune ayant frappé la terre de son trident, il en sortit un cheval, d'autres disent un port et des vaisseaux; Minerve frappant a son tour la terre de sa lance, il s'en éleva un Olivier chargé de fleurs et de fruits. Les dieux adjugèrent le prix a Minerve. Percussamque sud simulât de cuspide terrain Edere cum baccis fœtum canentis olivœ, Mirarique deos OVID. Metam. lib. V I . . . . . . V Inventrix^ Oleœque Minerva VIRG. Georg. I, L'Olivier était, chez les anciens, le symbole de la paix, et il l'est encore aujourd'hui. Un rameau d'Olivier, entouré de bandelettes de laine, était un signe d'humilité que portaient ordinairement a la main ceux qui se présentaient comme supplians. Après la victoire de Scipion sur Annibal, dix des principaux citoyens de Carthage furent demander la paix au général romain, portés sur un vaisseau couvert de rameaux d'Olivier. C'est ainsi que Virgile nous représente Enée, aussitôt qu'il eut abordé en Italie, envoyant des députés au vieux roi Latinus : £entum oratores augusta ad mcema régis ~ Ire jubet ramis velatos Palladis omnes : Donaque ferre viro, pacemque exposcere Teucris* iEneid. VIL Enée lui-même se présente ainsi au bon Evandre : Paciferdque manu ramum prœtendil Olivœ. iEneid. V I I L Lorsqu'Enée eut remporté un avantage sur les Latins, ceux-ci lui envoyèrent a leur tour des députés pour demander une suspension d'armes, et pour avoir le tems de rendre les devoirs funèbres aux morts. Ces députés portaient aussi des branches d'Olivier. Jamque oratores aderant ex urbe latind Velati ramis Oleœ, veniamque rogantes. O n trouve dans Stace : Vittatœ Laurus, et suppliais arbor Olivœ, * • ramumque precantis Olivœ. Jineid. X L Theb. XII. Id. alibi.