moins coûteux. Pour les inciter à faire le pas, les assurés bénécient d’un abattement
de prime maladie de 20% à 25%. «Delta a collaboré d’emblée avec les assureurs
selon le système de la coresponsabilité budgétaire, précise Marc-André Raetzo. Une
enveloppe nancière est négociée chaque année (prépaiement par capitation). Quand
nous n’utilisons pas l’entier du montant versé, un tiers est investi pour la formation
continue au sein du réseau et deux tiers pour des programmes de prévention.»
Les médecins du réseau se réunissent chaque semaine dans un des cercles de qualité
animés par une vingtaine de médecins formés, dont Marc-André Raetzo. Objectif, qui
apparaît dans la charte du réseau: améliorer le suivi des patients et réduire les coûts
en valorisant «les bonnes pratiques médicales». Selon une l’étude de l’Institut de
médecine sociale et préventive (IMSP) de l’Université de Genève, la prise en charge
intégrée fait augmenter le prix des consultations mais réduit les coûts techniques
comme la radiologie, les examens de laboratoire, les prescriptions de médicaments,
les consultations en urgence et les hospitalisations.
Les cercles de qualité ont une autre vertu plus inattendue: ils permettent aux pra-
ticiens de mieux affronter une pression toujours plus forte. «Entre médecins, on
apprend à gérer son angoisse et du coup on gère mieux celle des patients, explique
Marc-André Raetzo. On communique mieux et on est plus efcace. C’est un long pro-
cessus de croissance pédagogique commun.»
Fort de son expérience, Marc-André Raetzo soutient la révision de la Loi sur l’assu-
rance maladie (LAMal) dite du Managed Care. Un oui du peuple suisse le 17 juin – les
chances semblent limitées au vu du premier sondage (LT du 12.05.2012) – entraîne-
rait la généralisation des réseaux de soins dans un délai de trois ans. De quoi, assure
le médecin, «améliorer la prise en charge de premier recours et réduire les coûts
supportés par l’assurance de base».
Le nouveau cadre légal ne changerait pas grand-chose pour le réseau Delta. «Mais
c’est un outil indispensable pour favoriser le développement des réseaux, estime le
médecin genevois. La loi remet les assureurs à leur place. Elle leur interdit d’être di-
rectement des prestataires de soins, comme c’est le cas aujourd’hui avec les centres
Swica en Suisse alémanique (lire ci-dessous). Elle impose aussi un renforcement de
la compensation des risques avec des critères d’évaluation plus ns que les seuls
critères d’âge et de sexe. De quoi limiter de manière signicative la chasse aux bons
risques.»
Le docteur Raetzo regrette que cette péréquation nancière entre caisses n’ait pas
incité le Parti socialiste à soutenir le projet. «Leur opposition est tactique. Avec la
redistribution qui est prévue, ils ne pourraient plus dire que les caisses maladie se
comportent comme des gangsters. Cela les priverait de leur principal argument pour
promouvoir leur projet de caisse unique.»
Le médecin jette un regard tout aussi sévère sur les opposants de droite qui
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Adresse : Réseau de soins Delta 3 route de Loex - 1213 Onex