ST ABTLlSA TTON D'UNE FRACTURE DE L'ODONTOlDE PAR CROCHETS D'HALIFAX
Figure 2
Radiographies réalisées en post-opératoire immédiat: l'écart entre les arcs
postérieurs des deux vertébres cervicales est maintenu par la barre
radiotransparente de B.O.P.
Les radiographies de la colonne cervicale montrent une
fracture de la base de l'odontoïde avec déplacement
antérieur de la dent et de CI. Des tomographies
conventionnelles et un scanner cervical précisent que le
déplacement de la dent ne dépasse pas en amplitude les
50% du diamètre apophysaire total et que le trait irradie à
la surface articulaire droite de C2 (fig 1). Une
immobilisation stricte en décubitus dorsal est prescrite en
association au port d'une minerve à double appui,
mentonnier et occipital. Une intervention chirurgicale est
réalisée trois jours après l'admission, chez un patient en
Dosition ventrale. Un abord occinito-cervical médian
permet d'exposer les arcs postérieurs des deux premières
vertèbres cervicales dans un plan sous-périostal. Les deux
arcs sont écartés à l'aide de l'écarteur intersomatique de
Cloward inséré dans l'espace inter-Iamaire Cl-C2. Les
ligaments jaunes sont respectés. Une barre rigide de BOP
(10 mm sur 12 mm) est insérée transversalement entre les
arcs postérieurs maintenus écartés de façon àce que la
gouttière de l'implant s'adapte aux bords osseux juxtaposés
et que sa face antérieure repose contre la face postérieure
des ligaments jaunes. L'alignement vertébral est surveillé à
l'aide de l'amplificateur de brillance. L'intervention est
complétée par l'apposition de chaque coté de l'implant d'un
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couple de crochets sous-Iamaires d'Halifax qui réalisent une
fixation postérieure en compression bilatérale. Les suites
postopératoires sont banales et le malade est levé dès le
lendemain de l'intervention avec la même orthèse amovible
apposée en préopératoire. Les contrôles radiologiques
postopératoires immédiats montrent une stabilisation du
déplacement précédemment signalé et un écart
physiologique entre les arcs postérieurs de CI et C2 (fig2).
La névralgie d'Arnold disparaît complètement en
postopératoire et l'examen neurologique demeure négatif.
Le patient sort à une semaine de l'intervention avec la
prescription de continuer le port de l'orthèse. A trois mois
de l'intervention, des contrôles tomographiques démontrent
une bonne consolidation de la fracture et la persistance de
l'écart entre les arcs postérieurs des vertèbres intéressées
par l'ostéosynthèse (fig 3). La minerve est retirée et une
kinésithéranie visant à rééduauer le rachis cervical inférieur
est poursuivie pendant deux mois. La rotation de la tête
demeure limitée par l'ostéosynthèse encore en place. A six
mois de l'intervention, le patient subit une intervention
d'ablation du matériel d'ostéosynthèse et du biopolymère.
Les suites sont banales et le patient est soumis à des
séances de kinésithérapie visant à rétablir une possibilité de
rotation de la tête la plus ample possible. A huit mois de la
première intervention, le patient, qui a terminé sa
rééducation, reprend son travail de maçon. Il est revu en
consultation un an après son accident. Le résultat est jugé
bon selon les critères de Roy-Camille (2), avec rotation de la
tête égale à 45° de part et d'autre sans douleurs ni gênes