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ième
Congrès Francophone de Techniques Laser, CFTL 2012 - ROUEN, 18 – 21 Septembre 2012
Mesure aéroportée ILIDS de la taille des gouttes dans les
nuages : le projet ALIDS du réseau EUFAR
Emmanuel PORCHERON
1
, Pascal LEMAITRE
1
, Arnaud QUÉREL
1
, Jeroen van BEECK
2
,
Rosaria VETRANO
2
, Marc BRUNEL
3
, Gérard GREHAN
3
1
Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, BP 68, 91192 GIF SUR YVETTE CEDEX, France
2
Institut van Karman, Chaussée de Waterloo, 72 B-1640 Rhode-St-Genèse, Belgique
3
UMR 6614 CORIA, Université de Rouen, avenue de l’université BP12, 76801 Saint Etienne du Rouvray Cedex, France
1 Introduction et contexte
Dans les nuages, après formation initiale par nucléation, les gouttes d’eau grossissent par
condensation de la vapeur jusqu’à une taille d’environ 20 µm, taille à partir de laquelle les
phénomènes de coalescence s’intensifient. Les mécanismes décrivant le grossissement des
gouttes dans la gamme 20 µm à 200 µm sont aujourd’hui encore mal connus car mal caractérisés
dans l’atmosphère. En effet, l’instrumentation aéroportée implémentée sur les avions utilisés pour
la recherche en physique de l’atmosphère, ne permet pas d’apporter toutes les données
nécessaires au développement des modèles régionaux et globaux de prévisions météorologiques
et climatiques. Cette instrumentation possède généralement un volume d’échantillonnage limité
[10, 11] (de l’ordre de 1 mm
3
pour des particules de tailles inférieures à 40 µm), une dynamique de
mesure faible, ce qui la rend peu adaptée à la caractérisation des nuages qui sont des milieux
polydispersés très dilués. Il y a donc une attente pour le développement d’une instrumentation
pouvant au moins couvrir la gamme allant de 20 µm à 200 µm ; possédant un volume
d’échantillonnage important (plusieurs cm
3
), elle permettrait d’obtenir une statistique de mesure
suffisante. Lors des campagnes de mesures aéroportées, l’avion se déplace généralement à une
vitesse comprise entre 100 m/s et 200 m/s, ce qui oblige, dans le cas de faibles taux d’acquisition,
une intégration spatiale et temporelle des données granulométriques rendant délicate leurs
interprétations.
Le projet ALIDS du réseau EUFAR (EUropean Facility for Airborne Research), inscrit dans le
7
ème
PCRD, concerne le développement d’une instrumentation permettant la mesure in-situ de la
distribution granulométrique des gouttelettes présentes dans différents types de nuages. Cette
instrumentation sera embarquée sur différents types d’avions opérant des campagnes de mesures
aéroportées. La détermination de la distribution granulométrique des gouttes dans la gamme de
taille 20 µm à 200 µm est basée sur l’utilisation du diagnostic optique d’imagerie en défaut de mise
au point (ILIDS pour Interferometric Laser Imaging Droplet Sizer). L’ILIDS, dont le principe est
présenté sur le Figure 1, est une technique introduite par König [1] et développée par différents
auteurs [2, 3, 4]. Celle-ci met en œuvre les interférences entre les rayons réfléchis et réfractés à
l’intérieur de la goutte. L’observation de ces interférences permet la détermination du diamètre de
la goutte, sachant qu’il existe une relation linéaire entre celui-ci et le nombre de franges
d’interférence apparaissant dans l’image de la goutte (1) [4].
Ce projet comporte une partie dédiée au développement et à l’adaptation du diagnostic optique
ILIDS aux contraintes de la mesure aéroportée, prise en charge par les partenaires CNRS, IVK et
IRSN. Une autre composante du projet concerne la conception et la réalisation de la sonde, ainsi
que sa qualification lors de vols d’essais. Cette partie, qui ne sera pas présentée dans cet article,
est prise en charge par les sociétés d’ingénierie COMAT (FR) et COSINE (NL), ainsi que par
l’Université de Manchester et le CNRS-SAFIRE.